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Full text of "L'École de Mars, 1794"

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ARTHUR CHUQUET 



L'ÉCOLE DE MARS 

(1794) 



Avec une gravure en couleurs 



LIBRAIRIE PLON 

E. PLON, NOURRIT kt C", IMPRIMEURS-ÉDIÎEUUS 

RUE GARANCIÈRE, 10 



)» 



l 



L'ÉCOLE DE MARS 

(1794) 



L'auteur et les éditeurs déclarent réserver leurs droits 
de reproduction et de traduction en France et dans tous les 
pays étrangers, y compris la Suède et la Norvège. 

Cet ouvrage a été déposé au ministère de l'intérieur (sec- 
tion de la librairie) en Juin 1899. 



OUVRAGES DU MÉMB AUTEUR : 

Le général Ghanzy (Cauronné par l'Académie française), 

La Guerre (1870-1&71). 

Paris en 1790, voyage de Halem. 

Jean-Jacques Rousseau. 

La jeunesse de Napoléon : J. Brienne. 

-^ II. La Révolution. 

— III. Toulon. 

LES GUERRES DE LA RÉVOLUTION : 

La première invasion prussienne. 

Valmy. 

La retraite de Bruns^idck. 

(Couronnés par V Académie française, second prix Gobert et par 
V Académie des sciences morales et politiques, grand prix Au- 
diffred.) 

Jemmapes et la conquête de la Belgique. 
La trahison de Dumouriez. 

(Couronnés par V Académie française, grand prix Gobert.) 

L'Expédition de Gustine. 

Mayence. 

"Wissembourg. 

Hoche et la lutte pour l'Alsace. 

Valenciennes. 

Hondschoote. 



PARIS. TYP. DE E. PLON, NOURRIT ET C'S RUE GARANGIÉRE» 8. — 217. 



L'ÉCOLE DE MARS 




CHAPITRE PREMIER 
La Méthode révolutionnaire 



L'École des armes. — La méthode révolutionnaire. — L'École 
d'agriculture. — L'École normale. — L'École de naviga- 
tion. — Idée de l'École de Mars. — Barère et Robes- 
pierre. — L'Ecole, pépinière d'émulés de Bara et de 
Viala. 



La lutte que la France soutenait en 1794 con- 
tre la coalition avait enflammé les âmes. Une 
fièvre ardente, généreuse, s'était emparée des 
patriotes. Ils comprenaient qu'il fallait, pour 
vaincre, opérer des prodiges A'énergie révolu» 
tionnairey des prodiges de promptitude et d'acti- 
vité. « C'est aujourd'hui, disait Barère, et non 
dans un an, que nous voulons des fusils. » 

Les six ministères, traités de machines trai- 



6 l'école de mars 

nanles et routinières, furent supprimés et rem- 
placés par douze commissions. La fabrication 
des armes et des poudres, dévolue auparavant à 
trois ministères, fut confiée à 'une commission 
centrale^ et cette commission, mise sous la sur- 
veillance immédiate du Comité de salut public. 
Des ateliers s'élevèrent à Paris et les ouvriers 
des manufactures des départements vinrent y 
apprendre leur métier, vinrent, comme on s'ex- 
primait alors, apprendre dans ce Paris brûlant 
de patriotisme à la fois le républicanisme et l'art 
de forger la foudre. 

Le Comité fit mieux encore. Fidèle à sa maxi- 
me de tout créer et de tout accélérer, il fonda 
V Ecole des armes. Le 2 février 1794, il arrêtait 
que tous les districts de la République et toutes 
les sections de Paris délégueraient deux citoyens 
robustes, intelligents, tirés des compagnies de 
canonniers. Ces citoyens, choisis par les admi- 
nistrateurs du district sur la présentation des 
sociétés populaires, seraient âgés de vingt-cinq 
à trente ans, et l'un des deux devrait savoir lire 
et écrire. Ils viendraient à Paris pour suivre 
pendant trois décades des cours sur l'art de raf- 
finer le salpêtre, de fabriquer la"poudre,de mou- 



LA MÉTHODE REVOLUTIONNAIRE 7 

1er, fondre et forer les canons. Ils auraient un 
état de route comme les canonniers de Tarmée 
et toucheraient quotidiennement trois livres pen- 
dant leur séjour. La municipalité de Paris les 
logerait dans la caserne de la rue de Lourcine, 
et nommerait un inspecteurchargé deles accueil- 
lir et de leur donner tout le nécessaire. Après 
les cours qui se feraient en trois séries, — 19 
février, 1®"* et H mars, — ils recevraient chacun 
un exemplaire d'instructions techniques accom- 
pagné de planches. Ils seraient employés selon 
l'intelligence qu'ils auraient montrée et les con- 
naissances qu'ils auraient acquises. 

Ces cours révolutionnaires se faisaient sous les 
yeux du Comité. Guyton deMorveau, Fourcroy, 
Dufourny, Berthollet, Carny, Pluvinet ensei- 
gnaient la fabrication du salpêtre et de la pou- 
dre; Hassenfratz, Monge et Périer, la fabrica- 
tion des canons. Les six premiers professaient, 
à tour de rôle, au laboratoire du Muséum; les 
trois autres, à l'Évêché, dans la salle des Élec- 
teurs. 

Un mois suffit pour instruire les élèves, pour 
former, selon un mot du temps, huit cents Sal- 
monées qui se répandirent dans les ateliers de la 



8 l'école de mars 

République et initièrent leurs compatriotes aux 
procédés de la fabrication des poudres et des ar- 
mes : la France, disait-on, allait devenir un arse- 
nal; en trente jours, le génie de la liberté avait 
fait ce que le despotisme aurait fait à peine en 
trois ans; l'effet des leçons avait été aussi prompt 
que l'effet des matières traitées et des éléments 
manipulés t 

L'expérience de ces ateliers nationaux ne fut 
pas perdue, et la Convention reconnut qu'ils 
avaient produit des résultats d'un avantage inap- 
préciable (1), « La Révolution, s'écriait Barère, 
est à l'esprit humain ce que le soleil d'Afrique 
est à la végétation; l'influence de la liberté rend 
tous les fruits précoces et toutes les institutions 
faciles I » 

Mais pourquoi en rester là? Pourquoi ne pas 
continuer l'œuvre commencée, ne pas faire d'au- 
tres merveilles d'instruction? Ne sufflsait-il pas 
de joindre au patriotisme une science qui ne se- 
rait pas pédantesque, d'ouvrir pour quelques 
instants des écoles où d'excellents professeurs 
réuniraient autour d'eux des jeunes gens doués 

(1) Cf. le rapport de Boissier du 31 décembre 1794 {Mon. du 
1" janvier 1795). 



LA MÉTHQDE RÉVOLUTIONNAIRE 9 

d'heureuses dispositions? Le gouvernement ré- 
volutionnaire ne devait-il pas organiser un en- 
seignement révolutionnaire, et puisque le branle 
était donné à toutes les intelligences, puisque le 
mouvement était imprimé Jà tous les travaux, 
l'enseignement ne pouvait-il, lui aussi, partici- 
per à la rapidité de la Révolution, être, comme 
elle, actif, vif, précipité, lui prendre son carac- 
tère impétueux? Que les districts envoient à Pa- 
ris plusieurs de leurs citoyens, que ces citoyens, 
une fois instruits, reportent leur instruction 
toute fraîche dans leur ville, dans leur village et 
(( sur une grande surface ». Le gouvernement 
n'aura-t-il pas ainsi et en très peu de temps mul- 
tiplié tous les genres de connaissances? Et, de 
la sorte, n'aura-t-il pas régénéré l'esprit public? 
Ces hommes, qui suivront des cours à Paris et 
les feront à leur tour en leur pays d'origine, s'élè- 
veront dans la capitale à la hauteur de la Révo- 
lution, s'animeront d'une chaleur républicaine et 
d'une énergie patriotique qu'ils propageront dans 
leurs foyers, recevront une impulsion qu'ils 
communiqueront à tous les points du territoire. 
« L'essai de l'École dès armes, lit-on dans le 
Moniteur du 1*' mars 1794, promet des succès, » 

1. 



10 l'école de mars 

et le journal encourageait le Comité à employer 
cette méthode révc lut ionnaire,<( un des produits 
les plus utiles et un des plus forts appuis de la 
liberté ». 

C'est sous l'empire de ces idées que le Comité 
de salut public projeta d'instituer une Ecole des- 
tinée à répandre dans les campagnes de saines 
notions sur l'amélioration des terres et Télève 
des troupeaux : il fallait, disait Fourcroy, 
« répandre révolutionnairement les connais- 
sances nécessaires au perfectionnement du pre- 
mier des arts, de l'agriculture » et « assurer 
l'approvisionnement des armées de terre et de 
mer » . 

Un an plus tard, lorsque le Comité fondait l'E- 
cole normale et prétendait révolutionner l'ins- 
truction comme il avait révolutionné l'armée, 
les articles du décret rappelaient singulièrement 
ceux de l'arrêté du 2 février 1794 sur la fabri- 
cation des armes, des poudres et du salpêtre. 
Trois citoyens, âgés de moins de vingt et un 
ans et choisis par l'administration de chaque dis- 
trict, devaient se rendre à Paris où ils suivraient 
durant quatre mois les cours de l'Ëcole normale 
et au bout de ce temps revenir dans leur dis- 



LA MÉTHODE REVOLUTIONNAIRE II 

Irict pour ouvrir une École normale où ils 
transmettraient aux futurs instituteurs la mé- 
thode d^enseignement qu'ils avaient acquise à 
Paris (1). 

Le Comité eut même l'idée de créer des insti- 
tutions navales selon les mêmes principes et 
sous les mêmes formes. Le 31 décembre 1794, 
la Convention décrétait d'établir dans quelques 
ports des écoles révolutionnaires de navigation 
et de canonnage maritime qui donneraient les 
premières notions et habitudes du métier de la 
mer à un grand nombre de jeunes gens. Chaque 
section de Paris fournirait deux élèves, et chaque 
district de la République, dix. Ils auraient 
de quinze à dix-neuf ans et seraient désignés 
par l'agent national; ils feraient une campagne 
du 20 pluviôse au 1^*" vendémiaire, c'est-à-dire du 
8 février au 23 novembre 1795; ils seraient 
formés aux travaux de corderie, voilerie, garni- 
ture et calfatage, de carène, grément et arme- 
ment, aux mouvements des navires, aux ma- 
nœuvres et exercices de l'artillerie; ils rece- 
vraient leurs leçons non seulement dans les 
chantiers et ateliers du port, mais sur des bâti- 

(1) Cf. Paul Dupuy, VEcole normale de Van lU^ pp. 36-4!, 



12 l'École de mars 



raents garde-côtes, sur des corvettes d'instruc- 
tion qui escorteraient les convois ou se join- 
draient aux vaisseaux de ligne pour se livrer à 
de courtes croisières; ils toucheraient six francs 
par mois; au 1" vendémiaire ils subiraient un 
examen et seraient employés à la campagne sui- 
vante selon leurs capacités, qui comme mate- 
lots, qui comme canonniers, qui comme aspi- 
rants. 

Avant rÉcole normale et l'École de naviga- 
tion, l'Ecole de Mars avait été une application 
de la méthode révolutionnaire. Barère en 
témoigne dans son rapport du 14 juillet l'/Qi : 
après avoir rappelé que l'instruction des élèves 
de l'École des armes avait été solide et prompte 
tout ensemble, « cette expérience des cours 
révolutionnaires, dit-il, a fait connaître un nou- 
veau mode d'instruction, un instrument nou- 
veau dont le Comité tirera grand parti pour plus 
d'un genre : de là, le camp des Sablons et TÉ- 
cole de Mars ». 

La Convention avait décrété que tous les Fran- 
çais de dix-huit à vingt-cinq ans iraient défendre 
la frontière. Mais ne devait-elle pas s'intéresser 



LA MÉTHODE RÉVOLUTIONNAIRE l3 

à ceux de seize ans, de dix-sept ans, de dix-sept 
ans et demi? Pourquoi la République ne s'em- 
parait-elle pas de cette portion de la jeunesse? 
Pourquoi ne façonnerait-elle pas ces adolescents 
par une éducation révolutionnaire, et, puisqu'elle 
prenait plaisir à la guerre, puisqu'elle était vic- 
torieuse et voulait suivre sa pointe, puisqu'il 
fallait porter à la perfection, comme disait 
Barère, un art terrible qui devenait nécessaire 
au salut de la liberté, pourquoi ne leur donne- 
rait-elle pas une instruction martiale, toutes 
les connaissances et les mœurs des soldats répu- 
blicains? Quelques mois, quelques semaines suf- 
firaient à leur inspirer le patriotisme et le 
civisme, la haine des tyrans et la pratique de la 
fraternité, à leur jeter dans la mémoire plusieurs 
vérités utiles, à leur imprimer l'habitude et le 
goût des exercices physiques et, grâce aux leçons 
d'habiles professeurs, à stimuler leur intelli- 
gence, à réchauffer leur âme, à effacer l'impres- 
sion des préjugés. 

L'idée de l'École de Mars venait sans doute de 
Barère (i). Elle fut avidement accueillie par 
Robespierre. C'est sur la recommandation de 

(1) Orateur du peuple, 15 septembre 1794. 



t4 L ECOLE DE MARS 

rimprimeur Nicolas, juré du tribunal révolution- 
naire — celui que Camille Desnioulins appelait 
le compagnon et Tami de Robespierre — que le 
Comité choisit l'économe et le commis de l'hô- 
pital de rÉcole. C'est sur l'avis de Robespierre 
que le Comité met à la tête de l'hôpital le chi- 
rurgien Souberbielle, Souberbielle, membre, 
comme Nicolas, du tribunal révolutionnaire, 
Souberbielle qui vécut dans l'intimité de Robes- 
pierre, qui professa pour lui une sorte de culte 
et le vénéra toujours comme un martyr. C'est 
un compatriote de Robespierre, un de ses confi- 
dents et de ses admirateurs passionnés, Le Bas, 
qu'il nommait le plus digne des hommes à tous 
égards, Le Bas^dont il approuva le mariage avec 
Elisabeth Duplay, c'est Le Bas qui sera l'un des 
deux représentants du peuple près TÉcole de 
Mars. 

Robespierre voyait évidemment dans cette 
nouvelle École un des ressorts du gouverne- 
ment, un des grands moyens par lesquels il 
substituerait, comme il s'exprime, la morale à 
l'égoïsme, les principes aux usages, les devoirs 
aux bienséances, le mérite à Tintrigue, les ver- 
tus et les miracles de la République aux vices et 



LA MÉTHODE RÉVOLUTIONNAIRE l5 

aux ridicules de la monarchie. L'École de Mars 
était à ses yeux une de ces institutions dénnocra- 
tiques qui devaient enflammer les âmes de l'a- 
mour de la patrie et do l'égalité, leur enseigner 
cette force qui rend l'homme capable de sacri- 
fice et lui fait préférer l'intérêt pubh'c à lous les 
intérêts particuliers. C'était une pépinière de 
futurs émules de Bara et de Viala. 

Il croyait à l'héroïsme de Bara et de Viala, et 
ne cessait de le citer, de le glorifier dans ses 
discours. Le 28 décembre 1793, il priait la Con- 
vention de décerner à Bara les honneurs du Pan- 
théon dans une fête nationale, dans une pom- 
peuse et triomphale cérémonie dont David tra- 
cerait le plan. Ne serait-ce pas exciter dans les 
jeunes cœurs le patriotisme et la passion de la 
gloire, préparer par là les prodiges do la géné- 
ration naissante, etapprendre aux ennemis qu'ils 
n'asserviraient pas un peuple chez qui les plus 
sublimes vertus dataient de l'âge le plus tendre ? 
Et, à la voix de Robespierre, la Convention dé- 
crétait que les honneurs du Panthéon seraient 
décernés à Bara et, — sur la motion do Barère 
— que l'héroïsme du petit tambour serait repré- 
senté sur une gravure aux frais de la République 



i6 l'école de mars 

d'après le tableau proQiis par David, et que chaque 
école recevrait de la Convention un exemplaire 
de la gravure. 

Quinze jours plus tard, le 12 janvier 1794, en 
faisant l'éloge du représentant Fabre mort sur le 
champ de bataille, Robespierre rappelait de nou- 
veau la mémoire de Bara : « Par vous, disait-il 
aux membres delà Convention, l'enfant héroïque 
fut placé à côté du génie qui a servi l'humanité; 
par vous, un Décius de treize ans, arraché à 
l'obscurité où le lâche égoïsme et l'insolente aris- 
tocratie l'auraient condamné, obtint les honneurs 
presque divins que l'intrigue demandait jadis 
pour l'intrigue, que l'orgueil réclamait pour 
l'orgueil; vous avez mis l'opprobre et l'échafaud 
dans les familles des rois, vousavez mis la gloire 
et la pompe triomphale dans les familles indi- 
gentes, vous avez consolé par le triomphe de son 
fils une mère pauvre et vertueuse, qui, dans la 
même chaumière, a élevé d'autres héros dignes 
du frère qu'ils ont perdu. De quelle délicieuse 
émotion ont dû palpiter les cœurs maternels ! 
Avec quelle généreuse ardeur la jeunesse française 
va s'élancer vers ses hautes destinées! » 

Il évoquait le même souvenir dans le discours 



LA METHODE REVOLUTIONNAIRE I7 

qu'il prononçait le 7 mai 1794 sur les rapports 
des idées religieuses et morales avec les principes 
républicains. Derechef il louait Bara : « Jeunes 
Français, s'écriait-il, entendez-vous l'immortel 
Bara qui, du sein du Panthéon, vous appelle à la 
gloire? » Et il révélait à la Convention un héros 
plus jeune encore et que l'assemblée devait tirer 
de l'oubli, devait placer, comme Bara, au Pan- 
théon, Agricol Viala : « Respectable enfant, que 
la patrie s'enorgueillisse de t'avoir donné le 
jour 1 Avec quel orgueil la Grèce et Rome auraient 
honoré ta mémoire si elles avaient produit un 
homme tel que toi ! » 

Robespierre fut donc le premier qui, selon le 
mot d'un contemporain, jeta des fleurs sur la 
tombe de Bara et de Viala, le premier qui offrit 
à leurs mânes les regrets dus à leur courage et 
à leur jeunesse. L'hommage éclatant de Robes- 
pierre fît de ces deux enfants l'objet de l'admi- 
ration universelle. Ils furent mis sur la scène: 
Bara, par Brioîs, par Léger, par Lévrier; Viala, 
par Philipon et Jadin. Dans des stances patrio- 
tiques, Andrieux chanta ces « soldats avant 
l'âge » que les jeunes Français brûlaient d'i- 
miter : 



CHAPITRE II 
Le décret du l""" juin 

Rapport de Barère (lerjuin 1794)' — Proposition de fon- 
der l'Ecole de Mars. — Caractère républicain de Tinstitu- 
tion. — Ses différences avec TEcole royale militaire.— Côté 
réel et positif du nouvel établissement . — La langue des 
signes. — Décret de la Convention. — Six élèves par dis- 
trict. — Les représentants du peuple près TEcoledeMars. — 
Peyssard et Le Bas. — Le général de l'Ecole, — Bertèche. 
— Le commissaire de l'Ecole. — Collet. 



Le l^f juin 1794 (13 prairial an II), Barère li- 
sait à la Convention, au nom du Comité de salut 
public, son rapport sur la fondation de TÉcolo 
de Mars, et dans ce rapport, long, diffus, très 
mal composé, plein de digressions et de redites, 
évidemment rédigé en toute hâte, il avait dé- 
ployé les petites habiletés de son style brillant, 
comparaisons , contrastes , tirades contre la 
tyrannie et ces airs de bravoure où il excellait. 

Il montrait d'abord que la France ne pouvait 
pas, au milieu des secousses de la Révolution, 



DÉCRET DU î^' JUIN 21 

négliger l'éducation de la génération nouvelle et 
l'abandonner aux préjugés, à l'intérêt privé, à 
Taristocratie. L'importante fonction d'élever des 
hommes libres devait être réservée à la patrie. 
Les enfants appartenaient à la grande famille 
avant d'appartenir à leur famille particulière. 
Le père a la direction de leurs premières années. 
Mais, sitôt que leur intelligence est formée, la 
république fait valoir ses droits : ils sont nés pour 
elle et non pour l'orgueil ou le despotisme de 
leurs parents, il est de toute justice qu'elle se 
saisisse d'eux à l'âge où leur âme ardente s'ou- 
vre naturellement aux beaux sentiments, à l'en- 
thousiasme du bien, au patriotisme. La Républi- 
que allait donc s'emparer d'une portion de la 
jeunesse, de cette classe si « intéressante » qui 
produisait lesBara et les Viala: trop jeunes pour 
être astreints à la réquisition militaire , trop 
âgés pour entrer dans les écoles primaires dont 
la Convention décréterait bientôt l'établissement^ 
ces adolescents devaient recevoir une éducation 
révolutionnaire et républicaine, se soumettre à 
une suite d'exercices et de travaux dans une 
école spéciale. Cette école se nommerait V Ecole 
de Mars. Se» élèves, au nombre de trois mille 



22 L^ÉGOLE DE MARS 

environ, les meilleurs de leur génération par 
J'espril et la force physique, auraient une ins- 
truction uniforme, mangeraient à la même table, 
travailleraient dans le même camp. Ce seraient, 
non pas de ces jeunes gens qui ressemblaient 
aux hochets de la monarchie, et qui n'avaient 
du citoyen que le costume et la carte, non pas 
de ces muscadins qui gardaient en pleine Révo- 
lution l'habit, le langage et les manières de l'an- 
cienne société, non pas de ces efféminés et de 
ces (( hermaphrodites )> qui sont indignes d'un 
peuple libre et qui n'ont pas de patrie^ mais de 
véritables et sincères républicains, les (ils des 
sans-culottes qui servaient aux armées. On choi« 
sirait la moitié d'entre eux parmi les enfants des 
paysans et des artisans, l'autre moitié parmi les 
enfants des volontaires blessés dans les combats* 
Tous sortiraient de ces familles qui sont la pré- 
cieuse ressource de l'État : ils sortiraient du 
peuple, du vrai peuple qui remplit les ateliers et 
cultive la terre, de cette race saine et vigoureuse 
qui soutient et nourrit la liberté ; ils viendraient 
de la campagne autant que de la ville : la na- 
ture n'a-t-elle pas disséminé les talents dans les 
chaumières comme dans les cités? 



DÉCRET DU I^' JUIN 23 

La nouvelle École, ajoutait Barère, aurait un 
caractère tout républicain. Elle façonnerait non 
seulement des militaires , officiers et soldats, 
ingénieurs et commissaires des guerres, cava- 
liers et artilleurs, mais des citoyens et des hom- 
mes vertueux. 11 n'y avait parmi les « esclaves à 
uniforme», dans les armées de Tancien régime, 
•que jalousie, envie, indiscipline, dissipation, 
intempérance : les élèves de l'École de Mars, 
émules et non pas rivaux, seraient unis par la 
fraternité; ils respecteraient la discipline : ils 
prendraient riiabitu de de la frugalité; ils auraient 
les mœurs pures. Des leçons journalières feraient 
passer dans leur âme la haine impérissable des 
rois. Formés par la patrie, ils seraient animés 
do l'amour de la patrie, cet amour généreux 
qui n'est qu'un roman pour les monarchies et 
n'existe que dans les républiques. 

Barère insistait sur les diflerences entre l'École 
de Mars et l'École royale militaire. Pour entrer 
à l'École royale militaire, il fallait descendre « de 
quelque brigand féodal, de quelque fripon pri- 
vilégié, de quelque marquis ridicule, de quelque 
baron moderne ou d'un valet de la cour »; pour 
être appelé à l'École de Mars, il faudrait apparte- 



24 L^ÉGOLE DE MARS 

nir à la classe des pauvres gens. L^École royale 
ne favorisait et n'abritait que des ennemis du 
peuple; il n'y aurait de places à l'École de Mars 
que pour ce peuple que la monarchie dédaignait 
et regardait comme un esclave toujours trop 
instruit, pour le peuple seul et pour la partie 
la moins fortunée du peuple, pour des enfants 
venus, ainsi que Cincinnatus, do la charrue. 
Les élèves de l'École royaleétaient,disaitBarère, 
« des jeunes gens de l'armée qui bégayaient le 
mieux la langue des mathématiciens, qui dessi- 
naient quelque paysage ou barbouillaient quel- 
que profil, qui faisaient avec grâce l'exercice 
à la prussienne et ne tuaient aucun Prussien, 
qui ne connaissaient les forteresses que sur la 
carte et les éléments de la tactique que par 
les livres » ; les élèves de l'École de Mars 
sauraient manier les armes à la française, em- 
ployer la baïonnette et marcher au pas de 
charge avec audace, sauraient exécuter les 
manœuvres de l'infanterie et de l'artillerie, 
sauraient pratiquer les principes de l'art de la 
guerre, sauraient élever des fortifications de 
campagne, et Tadministration militaire, cet 
objet si négligé et livré si longtemps à l'igno- 



DÉCRET DU I®' JUIN 25 

rance et à l'improbité, ne leur serait pas étran- 
gère. L'École royale militaire était logée dans 
un grand édifice bâti « avec les sueurs du peu- 
ple » et qui ne témoignait que l'orgueil inso- 
lent du maître qui l'avait fait construire; il ne 
fallait pour l'École révolutionnaire de Mars que 
le sol aride de la plaine des Sablons, des tentes, 
des armes, des canons. 

L'orateur du Comité ne connaissait pas alors, 
et fort naturellement, les noms des glorieux capi- 
taines récemment sortis do l'École royale mili- 
taire et qui commençaient à se signaler sur les 
champs de bataille : Bonaparte, Davout, Clarke, 
Nansouty, Hédouville, Boisgérard , La Bruyère. 
Aussi assurait-il que le brillant enseignement de 
l'École royale militaire n'avait pas donné à la 
France un seul guerrier célèbre, pas un général, 
pas un administrateur, et que l'École de Marj, 
ce terrain infertile en apparence, mais fécondé 
par la liberté, produirait des officiers habiles et 
d'intrépides soldats. 

Barère mettait en évidence le côté réel et po- 
sitif de la nouvelle École. Pas de longue théo- 
rie; pas d'exercices inutiles; pas de connaissan- 
ces vaines et pédantesques qui surchargent la 

2 



26 l'école de mars 

mémoire. Il n'y aurait à TÉcole de Mars que des 
démonstrations pratiques, propres à exciter la 
curiosité des élèves, à fixer leur attention, et — 
le mot y est — aies instruire en les amusant. Au 
bout de deux mois, la plaine des Sablons verrait 
des simulacres de combat. 

Le rapporteur décrivait à l'avance cette École 
pleine de tous les instruments de guerre et re- 
traçait sa future organisation. Comme Rousseau, 
dont il citait le nom, il recommandait de frapper 
les yeux des jeunes gens par des signes et do 
faire pénétrer la République daas leur âme par 
tous les sens : ornements militaires destinés à 
leur inspirer sans cesse la haine des tyrans et 
l'amour de la liberté; drapeaux avec l'inscrip- 
tion peuple français^ plus démocratique que 
l'inscription Sénat et peuple romain; une musi- 
que énergique et mâle, sévère et majestueuse qui 
exalterait les courages, et cette Marseillaise que 
les soldats français chantaieat à la bataille de 
Jemappes, à la prise de Toulon et à leur entrée 
dans le Piémont ! 

Il ne manquait pas de dire (|ue ce rassemble- 
ment de républicains purifierait la plaine des Sa- 
blons souillée à certaines époques parla présence 



DÉCRET DU I®' JUIN 27 

de Capet et par les revues des satellites du 
tyran (l).Les élèves resteraient sous la tente tant 
que la température le permettrait. Dès la mau- 
vaise saison, le camp serait dissous, et chaque 
adolescent regagnerait sa ville ou son village^ y 
porterait l'exemple des vertus civiques. Il était 
nécessaire que ces jeunes gens revinssent dans 
leur famille pour montrer que l'éducation natio- 
nale ne confère pas un privilège et ne fournit au- 
cun titre particulier aux places de l'État. Les élè- 
ves do l'École royale militaire avaient le droit 
d'être officiers sans avoir appris à l'être; les 
élèves de l'École de Mars apprendraient à être 
citoyens autant que soldats, à aimer leur pays, 
à obéir aux lois, à attendre patiemment l'appel 
de la patrie. Quelle autre ambition doit avoir le 
républicain que celle de devenir meilleur? Ne lui 
sied-il pas de se préparer aux fonctions publiques 
modestement et en silence, sans annoncer au- 
cune prétention? Quelle leçon pour les soUici- 

{{) Cf. Mercier, le Nouveau Paris, édit.de 1862, p. 273.« Au- 
trefois les deux derniers rois de France faisaient chaque an- 
née une revue des régiments des gardes françaises et des 
gardes suisses dans cette plaine brûlée des rayons du soleil, 
et c'étaient là tous leurs exploits guerriers. Ils ne daignaient 
pas même tirer l'épée, ces rois de France, même en qualité 
de colonels; ils soulevaient un mouchoir, et toutes les ma- 
rionnettes de tourner à ce signe du Sardanapalel» 



28 l/écOLE DE MARS 

teurs des départements qui venaient à Paris 
importuner le gouvernement révolutionnaire! 
c< Allez, s'écriait Barère, intrigants et agioteurs 
de places, allez à TÉcole de Mars, vous y verrez 
trois mille jeunes gens instruits parla Républi- 
que et se retirant ensuite jusqu'à ce qu'ils puis- 
sent lui être utile I » 

Le rapport de Barère fut interrompu par de 
fréquents applaudissements, et le décret qu'il 
présentait, adopté. Chaque district de la Répu- 
blique enverrditàrÉcole de Mars six jeunes gens 
dans l'âge de seize à dix-sept ans et demi. L'agent 
national les choisirait moitié dans la campagne 
« parmi les citoyens peu fortunés », moitié dans 
les villes parmi les enfants des volontaires. Ce 
seraient les mieux constitués^ les plus robustes, 
les plus intelligents, et ils devaient avoir donné 
des preuves constantes de civisme et de bonne 
conduite. Ils feraient la route à pied, par étapes, 
comme les défenseurs de la République, sous la 
surveillance fraternelle de l'un d'eux qui serait 
responsable de leurs actes. Ils partiraient dix 
jours après la réception du Bulletin de la Con- 
vention où le décret était inséré. A leur arrivée, 
qui ne pouvait avoir lieu aprèsle 20 messidor ou 



DECRET DU I®' JUIN 29 

8 juillet, ils trouveraient un commissaire des 
guerres chargé de les recevoir et de les placer. 
Ils seraient habillés, armés, équipés, nourris, en- 
tretenus aux frais de la République, exercés au 
maniement des armes et aux manœuvres de Tin- 
fanterie, de la cavalerie, de l'artillerie, initiés 
aux principes de Tart de la guerre, de la fortiû- 
cation de campagne et de l'administration mili- 
taire, formés à la fraternité, à la discipline, à la 
frugalité, aux bonnes mœurs, à l'amour de la 
patrie et à la haine des rois. Ils resteraient sous 
la tente tant que la saison le permettrait. Sitôt 
le camp levé, ils retourneraient dans leurs foyers 
pour y demeurer jusqu'au moment de servir aux 
armées et pour y recevoir une instruction d'un 
autre genre selon le zèle, et les aptitudes qu'ils 
auraient montrés. Paris fournirait, à cause de 
son immense population, quatre-vingts élèves 
choisis par l'agent national de la commune dans 
les mêmes conditions que les élèves des districts. 
Le Comité de salut public nommerait les instruc- 
teurs et employés de l'École. L'établissement 
était placé sous sa surveillance immédiate et les 
agents nationaux des districts devaient lui expo- 
ser les motifs qui détermineraient leurs choix. 

2. 



3o l'école de mars 

Deux représentants du peuple (l)furent chargés 
par un arrêté du 2 juin de faire les dispositions 
préparatoires, de donner les ordres nécessaires 
pour que Tobjet de la nouvelle institution révo- 
lutionnaire fût entièrement rempli, d'échauffer 
les enfants de Mars par des harangues républi- 
caines, bref,d'organiser et de gouverner TÉcole. 
L'un d'eux devait être toujours présent et aucune 
décision ne pouvait avoir d'effet sans son appro- 
bation. « Élèves de Mars, s'écriait Barère, des 
représentants du peuple se rendront dans vos 
camps, iront présider à vos jeux, assisteront à 
vos exercices: c'est sous les ailes de la repré- 
sentation nationale que vous serez instruits ! » 

Ces deux représentants du peuple furent Le 
Bas el Peyssard. C'étaient d'ardents jacobins. 
Peyssard, député de la Dordogne, avait été garde 
du corps; mais il disait qu'il avait cessé de 
l'être dès qu'il avait vu naître une lutte entre le 
despotisme qu'il délestait et la liberté qu'il avait 
dans le cœur. 11 vota la mort du roi. Envoyé en 

(l) C'est ainsi que, sur le rapport du Comité, la Convention 
décréta, le 26 septembre 1794, qu'il y aurait près de l'établis- 
sement des épreuves de Meudon deux représentants du peu- 
ple ; ainsi qu'elle nomma le 12 octobre de la même année 
Lakana) et Sieyès (bientôt remplacé par Fourcroy, puis par 
Deleyre) représentants près l'Ecole normale de Paris. 



DÉCRET DU I^' JUIN 3l 

mission à Tarmée du Nord, il assura, de concert 
avec ses deux collègues, violents et soupçon- 
neux comme lui, Hentz et Duquesnoy, que le 
pauvre Houchard trahissait la République. Aussi 
fut-il admis par les Jacobins lorsqu'ils épurèrent 
leur société. Il parla souvent dans la Convention 
au nom du Comité des secours, et ce fut lui qui 
fit accorder une pension au serrurier Gamain : 
il accusait Louis XVI d'avoir empoisonné cet 
ouvrier et déclarait qu'il fallait dé^^oyaliser la 
terre. Récemment, le 19 mai 1794, il avait 
obtenu qu'un trousseau fût donné, de même 
qu'auparavant, à chacun des orphelins de la 
patrie reçus à l'École do Léonard Bourdon, et, 
ainsi qu'il s'exprimait, à chacun des précieux 
enfants que la nation s'était empressée de recueil- 
lir (1). Il fut un de ceux qu'on appelle les der- 
niers montagnards, et la commission militaire 
qui condamna Romme, Duquesnoy, Du Roy, 
Bourbotte, Soubrany et Goujon à la mort, pro- 
nonça contre Peyssard la peine de la déporta- 
tion : l'amnistie du 4 brumaire le sauva. 



(1) Sur les Orphelias do la patrie, voir Léon Henoet, les 
Compagnies de Cadels-genl Us hommes et les Ecoles militaires, 
p. 157. 



32 l'école de mars 

Le Bas, député du Pas-de-Calais, membre du 
Comité de sûreté générale, président des Jaco- 
bins, avait, comme Peyssard, voté l'exécution 
du roi en déclarant que la loi punissait de mort 
les conspirateurs. Avec Saint-Just, il avait, en 
Alsace et au Nord, rempli d'importantes mis- 
sions. Il était énergique et ferme. Ne le vit-on 
pas au 9 thermidor, parmi les clameurs hostiles 
et sous les menaces qui partaient de tous les 
points de la salle, s'élancer à la tribune et 
demander la parole avec une courageuse insis- 
tance? Rebuté des lenteurs de la commission du 
commerce et des approvisionnements, il lui écri- 
vait le 9 juillet que chacun devait concourir par 
tous les moyens à la prompte formation de l'É- 
cole de Mars, et il ajoutait : « Nous vous pré- 
venons qu'il est inutile de nous envoyer de 
longues lettres pour vous justifier; ce n'est point 
du papier qu'il faut au gouvernement, c'est de 
l'obéissance, et si la commission ne sort pas de 
cet état d'indifférence vraiment répréhensible, 
nous la dénoncerons à la Convention comme 
indigne do la confiance publique. » Il plut aux 
enfants de Mars parce qu'il contrastait avec Peys- 
sard. Son collègue, raide et gourmé, était d'à- 



DECRET DU I®' JUIN 33 

bord hautain, de mine arrogante, rébarbative. 
Le Bas avait des façons polies et une physiono- 
mie attrayante. « Je vois encore, dit un élève, 
sa taille élégante, ses beaux yeux bleus, ses 
cheveux blonds et la douceur apparente de sa 
pâle figure légèrement marquée de petite 
vérole. » 

Un officier d'artillerie, Borthon, agent du 
Comité de salut public, fut adjoint à Le Bas et à 
Peyssard pour hâter l'exécution des premières 
mesures (1), et, de leur côté, les représentants 
attachèrent à leur personne un agent particulier, 

L'École devait être commandée par un géné- 
ral, et administrée par un commissaire en chef. 
Commissaire et général étaient tous deux nom- 
més parle Comité de salut public. 

Le général fut un des héros de la France 
nouvelle, et, comme disait Barère,un jeune sol- 
dat républicain couvert de blessures et connu 
par une récompense éclatante que la Convention 



(1) Sans doute le Borthon, qui fut camarade de Napoléon au 
4« régiment d'artillerie, ci-devant Grenoble, et qui avait été 
quelque temps lieutenant-colonel en premier du bataillon des 
volontaires de la Drôme ; cf. Jeunesse de Napoléon^ II, pp. 181 
et 327. 



34 l'école de mars 

lui avait décernée : Bertèche, que les journaux de 
l'époque appellent à tort Bretèche ou La Bre- 
tèche et que le Patriote français qualifiait de 
moderne Dentatus. Engagé à quinze ans au 
corps des volontaires étrangers de la marine 
qui devint la légion de Lauzun, sous-lieutenant 
au régiment de la Martinique, gendarme à la 
compagnie écossaise, Bertèche avait, en 1788, 
regagné Sedan, sa ville natale. En 1791, il 
acceptait un grade de lieutenant dans la compa- 
gnie de gendarmerie des Ardennes. L'année 
suivante, à Jemappes, il sauvait la vie au géné- 
ral Beurnonville et à l'instant où il retirait avec 
peine son épée qu'il avait enfoncée jusqu'à la 
garde dans le corps d^un dragon de Cobourg, il 
recevait quarante et un coups de sabre et un coup 
de feu qui le blessait au bras et le jetait à bas 
de sa monture. Il fut nommé capitaine de gen- 
darmerie sur le champ de bataille. A ces avan- 
cements s'ajoutèrent d'éclatantes distinctions et 
les honneurs que les républiques antiques décer- 
naient à leurs plus vaillants guerriers. Le 6 mars 
1793, Bertèche était présenté par Beurnonville, 
alors ministre, à la Convention, et le président 
de l'assemblée, Dubois-Crancé, son compatriote, 



DÉCRET DU I®^ JUIN 35 

lui posait sur le front une couronne de chêne, 
lui donnait le baiser civique et Tarmait d'un 
sabre national dont la lame portait ces mots : 
la République française à Bertèche, II obtint 
en outre une somme de dix mille livres : quatre 
mille à titre d'indemnité et six mille pour qu'il 
pût prendre les eaux de Bourbonne. Il eut enfin 
le brevet de colonel du 16® régiment de chas- 
seurs à cheval. 

Ce régiment, formé de Normands, s'était pro- 
noncé pour les Girondins et lorsque Bertèche 
vint le commander, le bruit courut qu'il parta- 
geait l'erreur de ses camarades et cédait comme 
eux aux suggestions de Félix Wimpffen. Il se 
hâta de protester contre cette calomnie. « Mon 
cœur, écrivait-il, est tout plein encore des témoi- 
gnages de satisfaction que j'ai reçus, et je 
déclare que toutes les forces qui me restent, tout 
le sang qui coule dansâmes veines, toute mon 
existence appartient à la République une, indi- 
visible et démocratique. » 

Bertèche se trouvait à Sedan pour se reposer 
et se guérir de ses blessures, qui le faisaient 
encore souffrir, lorsqu'il fut — à la date du 
17 mai — mis à la tête de TÉcole de Mars. Il 



36 L^écOLE DE MARS 

se rendit aussitôt à Paris et se logea provisoi- 
rement rue du Mail, dans la maison dite maison 
du Mylord, où allaient le voir tous ceux qui dési- 
raient être employés au camp des Sablons. 

Il n'était que colonel; mais, avec l'autorisa- 
tion du Comité de salut public et selon le règle- 
ment, il prit le titre de général de l'École. Ce 
brave soldat n'était nullement expérimenté, 
nullement apte au commandement : Fournier, 
le futur Fournier-Sarlovèze, assurait que sa 
bonhomie n'était que de la stupidité, et le con- 
seil d'administration du 16^ chasseurs déclarait 
en 1796 qu* « à certaines époques il n'était sus- 
ceptible d'aucunes réflexions », que « son peu 
de connaissances et de moyens » avait fait un 
grand mal au régiment. Mais il avait un beau 
renom d'intrépidité, et le glorieux blessé de 
Jemappes au teint basané, à la tenue martiale, 
à la figure balafrée, aux mains mutilées^inspirait 
le respect. La gravure l'avait popularisé, et au 
bas de son portrait répandu partout se lisaient 
ces quatre mauvais vers : 

Citoyen valeureux, rien ne manque à la gloire ; 
Il est beau de voler au champ de la victoire. 
Mais porter la terreur, quoique criblé de coups I 
Quel héros de ton sort ne serait point jaloux? 




^r^^ r A -( r ^ 



k 

I, 
I 



DÉCRET DU I**"" JUIN 87 

Berlèche devait porter le costume des élèves. 
Il conserva le traitement qu'il avait à Parmée. 
S'il n'eut pas d'aides de camp, il eut deux secré- 
taires qui furent logés près de lui et il put se 
servir des instructeurs pour transmettre ses 
ordres, put user des chevaux de l'École et 
avoir ses propres chevaux qui furent entretonus 
avec ceux de l'établissement. Ce fut lui qui 
détermina les heures des exercices, les rapports 
que ses subordonnés avaient avec lui et la 
manière dont ils devaient lui rendre compte do 
leur service, les mesures qu'exigeaient la garde 
et la surveillance du camp. 

Le commissaire en chef, désigné sous le nom 
de commissaire de l'École de Mars, fut Ferdi- 
nand-Marie Collet. Il avait été naguère dénoncé 
par la Société populaire do Versailles et par le 
député Le Cointre, qui demandaient sa suspen- 
sion. Le Cointre et les clubistes versaillais assu- 
raient que son père avait été secrétaire du cabi- 
net de Madame Infante, que sa mère avait suivi 
M"*^ Adélaïde à Rome comme première femme de 
chambre, qu'il était filleul de M"^^ Adélaïde et du 
prince de Parme, qu'il dissimulait avec soin ses 

• 3 



38 l'école de mars 

senlimenls royalistes et qu'en 1789, en 1790, en 
1791 il ne cachait pas sa haine contre Ja Révo- 
lution. Le Con)ilé fit une enquête et, par une 
décision signée de Barère, de Carnot, de Collot- 
d'Herbois et de Robert Lindet, répondit à Le 
Cointre qu'il n'y avait pas lieu à suspension. 
Collet s'était rendu très utile au camp de Mcaux 
on 1792, et à Paris, en 1793, en 1794, avec un 
zèle infatigable, il menait de front plusieurs 
lâches : il avait la police des dépôts de remonte, 
celle du service des transports militaires, celle 
de l'École nationaledestrompetles, celle dolapre- 
mière division de gendarmerie, celle de tous les 
militaires détenus d'abord dans les prisons» puis 
à la caserne de la Courtille : en un an, il avait 
vu, interrogé et expédié aux armées vingt mille 
soldats et volontaires arrêtés pour divers motifs 
sur le pavé de Paris. Le 6 juin le Comité le nom- 
mait commissaire des guerres à l'École de Mars. 
De même que Bertèche, il dut vivre au camp. 
Il conserva le traitement dont il jouissait précé- 
demment. Un cheval de luxe fut mis à sa dispo- 
sition. Il eut, pour tenir ses écritures et porter 
ses ordres, des aides en nombre suffisant, et il fit 
le règlement qui déterminait leurs fonctions et 



DÉCRET DU I®"* JUIN 89 

leur solde. Un de ses premiers soins fut de pré- 
senter le tableau des mesures qu'il fallait prendre 
pour fournir à l'ËcoIe les habits, les armes, les 
chevaux, les effets de campement, les approvi- 
sionnements de toute espèce. Afin de faciliter ses 
opérations et dans la crainte de « croiser » les 
autres exercices, il régla, de concert avec Ber- 
tèche, le mode des distributions journalières. 

La comptabilité, dont il était chargé, con- 
cernait les effets en nature et Targent. Pour les 
effets en nature, il fut entendu que le Comité de 
salut public donnerait à chaque commission exe- 
cutive l'ordre de les livrer sur la demande de 
Collet. Pour l'argent qui servirait à payer les 
appointements des instructeurs et agents , à 
acquitter les dépenses nécessaires d'établissement 
et les menues réparations, à subvenir aux autres 
frais indispensables, le Comité résolut de le 
prendre sur les cinquante millions dont il dis- 
posait: provisoirementyil avança cinquante mille 
livres destinées aux besoins les plus pressants, 
et Collet dut présenter à son approbation les 
mandats qu'il tirait sur la trésorerie nationale. 



CHAPITRE III 
L'ouverture de l'École 



Les choix des agents nationaux des districts. — Rôle des 
clubs. — Patriotisme des élèves. — Les districts de Col- 
mar,deTroyes, de Remiremont, de Versailles, de Mirecourt, 
de Couvin. — Les suppléants. — Choix de l'agent natio- 
nal du district de Paris. — Les élèves de Paris à la Con- 
vention et au club des Jacobins. — Les élèves du district 
de Saint-Maixent aux Jacobins. — Arrivée des élèves au 
camp, — Devesly, du district de Dreux. — Ouverture 
solennelle de l'Ecole (8 juillet). — Premières réprimandes 
de Bertèche. — Le tambour Derudder. — Beaurepaire, 
Danton, Le Bas, Marx-Berr, 



Sitôt que le décret du l^''juin fut connu dans 
les départements, les jeunes gens se présentèrent 
en foule et les municipalités n'eurent pas de peine 
à désigner des candidats. La plupart des districts 
se plaignirent de ne pas fournir un nombre 
d'élèves proportionné au chiffre de leur popula- 
tion et demandèrent, inutilement d'ailleurs, l'au- 
torisation de tripler, de quadrupler leur contin- 



l'ouvkrture de l'école 4i 

gcnt. On rapporte que les adolescents qui furent 
refusés par défaut d*âge ou à cause de la faiblesse 
de leur complexion marquèrent leurs regrets par 
des pleurs. L'agent national du districtde Preuilly, 
en Indre-et-Loire, écrivit à la Convention que la 
jeunesse entière avait témoigné Tardent désir de 
recevoir ces « leçons de victoire et de vertu qui 
devaientinstituer deshéros français », et que ceux 
qu'il ne pouvait admettre avaient attendri les 
spectateurs par leurs larmes (1). 

Les agents nationaux qui choisirent les élèves 
de Mars prirent des renseignements auprès des 
patriotes du district et surtout auprès des agents 
nationaux des communes. 

Plusieurs, comme l'agent national du district 
de Nogent-sur- Seine, envoyèrent une circulaire 
aux municipalités des chefs-lieux de canton : 
« Je crains d'être trompé par mes propres con- 
naissances. Veuillez bien, frères et amis, me 

(1) Mon, du 8 juillet 1794, et rapport de Guy ton de Mor- 
veau, p. 2. Pour ce qui suit, il était impossible de fouiller les 
archives de tons les départements et j'étais trop certain à 
l'avance que le résultat ne répondrait pa^ h. l'effort. Je me suis 
borné aux archives de TAisno, des Alpes-Maritimes, des 
Ardennes, de l'Aube, de l'Aude, de la Elaute-Garonnc, de 
THérault, de Meurthe-et-Moselle, du Haut-Rhin, de Seine-et- 
Oise, du Vaucluse, des Vosges, et la récolte a été très mince. 



42 l'école de mars 

désigner ces jeunes citoyens. Votre œil vigilant 
saura distinguer les plus dignes, et ceux sur les- 
quels vous fixerez vos regards deviendront les 
enfants chéris de la République. » 

D'autres, comme l'agent national du district de 
Nancy, consultèrent les clubs qui leur présen- 
tèrent une liste de candidats. La Société popu- 
laire épurée de Brienne mandait à l'agent natio- 
nal du district do Bar-sur-Aube qu'elle avait 
adoptéy dans une de ses séances, le fils du 
défunt maréchal-ferrant Ravallée, « attendu ses 
qualités morales et physiques ainsi que ses 
mœurs et principes républicains ». L'agent na- 
tional du district de Mirecourt désignait pour 
l'Ëcole de Mars, sur la recommandation du club 
de Charmes, le jeune Nicolas Laforge, fils d'un 
serrurier de cette commune, et il soumettait à la 
censure de la Société populaire de Mirecourt le 
choix de cinq autres élèves, Gajet, Bailly, Bel- 
foy, Lété et Morel. L'agent national du district 
de Grenade expédiait le décret du 1®' juin aux 
Sociétés populaires de son arrondissement en les 
invitant à tenir sur-le-champ une séance extraor- 
dinaire pour faire connaître à tous la volonté de 
la Convention. « Nous avons, écrit l'agent na- 



l'ouverture de l'école 43 

tional du district de Saint-Dié, consulté laSociété 
populaire pour nous éclairer sur notre choix 
et le rendre digne de cette institution bien- 
faisante. '> 

D'autres, comme l'agent national du district 
de Grandpré, annoncèrent qu'ils choisiraient les 
élèves à un jour fixé et que tous les jeunes gens 
et de préférence les enfants des volontaires bles- 
sés dans les combats ou qui servaient aux armées 
de la République devaient se présenter ce jour-là 
au chef-lieu. 

D'autres, comme l'agent national du district 
do Bar-sur-Seine, convoquèrent le même jour 
tous les jeunes citoyens do Tâge de seize ans à 
dix-sept ans et demi, et prirent parmi ceux qui 
vinrent de leur propre gré les six sujets qui leur * 
parurent remplir les conditions du décret. 

L'agent national du district de Versailles pria 
les municipalitésde lui désigner chacune un jeune 
homme qui réunirait les qualités exigées par la 
loi, assembla les candidats le môme jour en une 
même salle, les mit sur une même ligne et, 
après avoir consulté les procès-verbaux des com- 
munes, retint quarante aspirants sur quatre- 
vingt-quatre : ce fut parmi ces quarante qu'il 



/l4 l'école de mars 

choisit les trois élèves de la campagne. Quant 
aux trois élèves de la ville, il les prit parmi les 
treize candidats présentés par les treize sections 
de Versailles. 

L'agent national du district de Saint-Dié ap- 
pela devant lui les jeunes gens de seize à dix- 
sept ans et demi : il examina les attestations que 
les communes leur avaient données, et, après 
avoir remarqué qu'aucun n'avait et n'avait eu 
un père qui servît dans les armées, il nomma 
André, de Raon l'Étape, dont le frère était alors 
sous les drapeaux, et Quirin, de Saint-Dié, dont 
le frère avait eu le bras emporté au siège de 
Mayence : puis, après ces deux-là. quatre sujets 
« n'ayant pas de parents aux frontières, mais pau- 
vres », Granaye, de Ban-sur-Meurthe; Colin, de 
Saint-Dié; Frick, de Fraize, et Humbert,de Saales. 

L'agent national du district de Pontivy se tira 
d'embarras plus simplement. Tous les jeunes 
gens, dit-il, désiraient partir, et il n'osait les dé- 
signer : pour « éviter des pleurs », il les fit tirer 
au sort, et c'est ainsi que furent choisis Leoezic, 
les deux frères Termelet, fils d'un ancien dra- 
gon invalide, le boulanger Rolland, le commis 
du district Floho et le cultivateur Legouallé, 



L OUVERTURE DE l'ÉCOLE 4^ 

Presque partout, selon le décret, les agents 
nationaux prirent des jeunes gens pauvres et les 
prirent dans des familles dont la conduite politi- 
que était irréprochable. Le père, lit-on dans leurs 
lettres, est sans-culotte,... est patriote prononcé. 
II était bon que les élèves eussent des connais- 
sances et même qu'ils appartinssent à la classe la 
plus indigente; mais ils devaient avant tout être 
républicains. 

On a quelques rapports des agents nationaux au 
Comité de salut public. Ils insistent sur le patrio- 
tisme des élus. 

L'agent national du district d'Ervy déclare 
que les six sujets qu'il a choisis sont tous rem- 
plis de bonne volonté, savent tous lire et écrire, 
et il ajoute, en se servant des termes mômes du 
décret du i®** juin, qu'ils ont donné constamment 
des preuves de civisme. 

« J'ai pris, dit l'agent national de Sedan, des 
enfants de sans-culoltcs pauvres et vertueux; ils 
sont révolutionnaires et pleins de feu; ils brûlent 
d'acquérir les talents qui les rendront capables 
de venger leur patrie et d'exterminer les rois. » 

L'agent national du district de Blamont mar- 
que que les six élèves qu'il a nommés sont tous 

3. 



46 l'école de mars 

sans-culottes : « J'espère qu'ils donneront de bons 
républicains; ils l'ont été jusqu'à présent et m'ont 
jure de continuer. » 

Pareillement, l'agent national du district de 
Dieuze : « Les six jeunes citoyens brûlent tous 
d'acquérir les principes de l'art de la guerre, de 
mémo que tout ce qui est nécessaire à des répu- 
blicains; pour la haine des tyrans et des roisjls 
l'ont dans le cœur. » 

Chaque agent national fît imprimer et afficher 
dans les communes du district la liste des élèves. 
La plupart de ces tableaux ont disparu. Quel- 
ques-uns, qui subsistent encore, exposent les 
motifs qui déterminèrent l'agent dans son choix. 

L'agent national du district de Colmar avait 
nommé Rippertet Boldeveck, de Colmar; Schmitt, 
dcVal-aux-Mines; Keller, de Rouffach; Dietrich, 
de Riquewihret Zenncr,deRibeauvillé : Fippert, 
fils d'un sergent du bureau militaire de Colmar, 
qui avait huit enfants dont deux au service do 
la République; Boldeveck, fils d'un pauvre cor- 
donnier: Schmitt, fils d'un serrurier réquisi- 
tionné aux forges de Klingenthal et chargé de 
huit enfants; Keller, orphelin à qui son père« 



l'ouverture de l'école 4? 

cultivateur, n'avait laissé aucuno fortune; Die- 
Irich, fils d'un tonnelier, membre du Comité de 
surveillance, qui ne vivait que du produit de son 
travail; Zenner, dont le père, malade d'ailleurs 
et obligé d'élever six enfants, avait servi trente- 
quatre ans dans l'armée française. 

L'agent national du district do Troyes avait 
nommé Charpy, Colinet, Vinot et Fleuriot, de 
Troyes; Marot, de Saint-Martin-ès-Vignes, et 
Pierre, do Saint-Benoît-sur-Seino : il dit que 
Charpy, bonnetier et fils d'un employé de la 
douane, a deux frères qui servent aux armées; 
que Colinet, garçon de magasin, compte trois 
frères, dont un blessé, parmi les défenseurs do 
la patrie; que Fleuriot, bonnetier, a un oncle 
blessé; que Vinot, bonnetier, a un père employé 
au magasin militaire des fourrages; que Marot, 
vigneron, a un frère soldat; que Pierre est, 
comme Fleuriot et Marot, fils d'un manouvrier. 

L'agent national du district de Remiremontavait 
nommé Brisac, Lallemand, Paget, tous trois re- 
commandés par la Société populaire du Thillot; 
BagréjCuny et Bouteille. Brisac, dit l'agent, est 
réfléchi, patriote et fils d'un bon patriote qui lui 
a donné une éducation républicaine; il déteste 



48 l'école de mars 

le despotisme et le fanatisme; il a deux frères à 
l'armée. — Lallemand est robuste; il a le carac- 
tère assez doux; son père, bon sans-culotte, lui 
apprend le métier de maréclial-ferrant. — Paget, 
fils d'un défenseur de la patrie, a seize ansàpeine; 
mais il est vif» leste, dur à la fatigue, assez joli 
de figure, et il possède les qualités républicai- 
nes : il a manifesté depuis longtemps sa haine 
contre les aristocrates et les prêtres. — Bagré, 
bon patriote, aimant le travail, veut s'instruire et 
servir la patrie ; son père a été dans tous les 
temps un des zélés champions de la liberté. — 
Cuny a bon cœur et bon caractère ; il est attaché 
à la Révolution; deux de ses frères sont à Tar- 
mée. — Bouteille est sérieux, docile, désireux 
d'être utile à son pays. 

L'agent national du district de Versailles avait 
nommé Laurent, de Dampierre ; Desauges, des 
Troux; Pagnon,deGif; Sorreau,Dissey etBrunet 
de Versailles. Il dit que Laurent a deux frères 
qui combattent à la frontière et que ses parents 
ont donné des preuves du plus pur civisme; — 
que les parents de Desauges sont bons citoyens 
et munis de certificats; — que Pagnon ne sait 
ni lire ni écrire, mais qu'il semble avoir beaucoup 



l'ouverture de l'école 49 

de dispositions, que sa famille s'est toujours bien 
comportée, que sa mère, quoique remariée, a 
besoin de secours, que son frère sert comme 
volontaire depuis le mois de septembre 1792; — 
que Sorreau, orphelin, adopté parle citoyen Ba- 
chelier qui, malgré ses soixante ans, appartient 
à la garde nationale de Versailles, a, lui aussi, 
servi dans la garde nationale à Versailles et à 
Paris, qu'il est de bonne santé et de mœurs pu- 
res, qu'il sait lire et écrire, qu'il connaît les trois 
premières règles de l'arithmétique; — que Dis- 
sey, fils d'un vivandier à l'armée du Nord, a déjà 
servi non seulement dans la garde nationale de 
Versailles,maisdansle 11^ bataillon de Seine-et- 
Oiscet que sa section atteste ses bonnes mœurs 
et sa bonne conduite; — que Brunet est un bon 
républicain, qu'il a un oncle et deux cousins * 
dans la troupe, qu'il possède quelque teinture de 
géométrie et d'architecture. 

Plusieurs districts ne se conformèrent pas aux 
articles du décret. L'agent national du district 
de Mirecourt écrivait aux représentants Le Bas 
et Peyssard qu'il était impossible de trouver trois 
élèves dans le peuple des campagnes : Peyssard 



5o l'école de mars 

Tautorisa à compléter comme il pourrait le nom- 
bre exigé par la loi, et sur les six jeunes citoyens 
que délégua ce district des Vosges, cinq étaient 
nos à Mirecourtet y résidaient. De même^Tagent 
national du districtde Troyes dut prendre quatre 
sujets sur six parmi les adolescents de la ville 
do Troyes. En revanche, l'agent national du dis- 
trict de Blamont, remarquant qu'il n'existait dans 
le district aucune commune dont la population 
atteignit deux mille âmes, décidait, comme il dit, 
de (( choisir partout s>. 

Certains districts, en proie à la révolte ou à 
l'invasion étrangère, Màchecoul, Dunkerque, 
Valenciennes, Le Quesnoy, Céret, n'envoyèrent 
pas d'élèves. D'autres n'en fournirent que quatre 
ou cinq; La Roche-Bernard et Saint-Paul du Var, 
que trois; Couvin, que deux. 

L'histoire des difficultés que rencontraFoquet, 
agent national du district ardennais de Couvin, 
est assez curieuse. Il ne trouva d'abord que trois 
jeunes hommes qui lui semblèrent réunir toutes 
les qualités requises, âge, éducation, civisme, 
capacités, dispositions physiques, et qui n'étaient 
pas employés aux travaux des champs ni aux 
forges d'artillerie. Ne fallait-il pas, écrivait-il 



l'ouverture de l'école 5i 

aux représentants, préférer le choix au nombre 
et n'était-ce pas le sens do la loi, n'était-ce pas 
l'intention delà Convention? Le BasetPeyssard 
lui répondirent qu'ils voulaient six élèves, et non 
trois. Foquet choisit, non sans peine, trois autres 
jeuaes gens. Mais lorsque les six élus durent 
prendre le chemin de Paris, deux d'entre eux se 
cachèrent et le troisième, puis le quatrième refu- 
sèrent de partir. « Les insensés, s'écriait Foquet, 
ils n'ont su profiter de leur bonheur 1 Tandis 
que tous les Français se disputaient la gloire 
d'être choisis pour la plus belle École du monde, 
ils se cachaient I Ils ont été sans doute détour- 
nés de cet acte civique par des aristocrates! » 
Finalement, le district de Couvin n'eut que deux 
élèves inscrits sur le registre de l'École de Mars. 

En beaucoup d'endroits, les élèves partirent 
au milieu de l'enthousiasme de leurs concitoyens. 
Avant de s'éloigner, les six jeunes gens du dis- 
trict de Sedan se présentèrent à la séance du 
club des jacobins sedanais; ils furent accueilIis^ 
par des applaudissements, reçus membres de 
la Société et embrassés comme des frères par 
le président. 



52 l'i^.cole de mars 

Ils avaient, en vertu du décret, leur feuille 
de route pour se rendre à leur destination, et 
certaines villes, que l'agent national leur avait 
indiquées, devaient leur fournir le logement et 
l'étape selon les lois et règlements militaires. 
Les élèves du district de Sedan quittèrent Se- 
dan le 24 juin, couchèrent le soir à Mézières, 
passèrent le 25 à Launois, le 26 à Rethel, le 27 
à Reims où ils séjournèrent le lendemain, le 29 
à Fismes, le 30 à Soissons,le 1^' juillet à Villers- 
Cotterets, le 2 à Nanteuil où ils demeurèrent lo 
jour suivant, le 4 au Mesnil, le 5 au Bourget, et 
arrivèrent le 6 à Paris. 

Conformément aux termes du décret, un d'eux, 
d*ordinaire le plus âgé et le plus résolu, les sur- 
veillait fraternellement ou, comme on disait, 
était le conducteur de ses collègues. «Je compte 
sur toi, écrivait un agent national à un de ces 
jeunes mentors, excite tes compagnons avec le 
zèle qui caractérise les républicains, à se rendre 
à la voix de la patrie qui les appelle; montre- 
toi digne d'être élève de la République fran- 
çaise. » 

Quelques-uns de ceux qui n'étaient pas admis 
accompagnèrent les six élèves de leur district 



l'ouverture de l'école 53 

dans l'attente d'être accueillis à l'École comme 
remplaçants ou surnuméraires, et ils hésitèrent 
d'autant moins à faire le chemin que le district 
leur donnait un viatique et que leurs camarades 
partageaient généreusement avec eux la subsis- 
tance qu'ils recevaient en route. Leur espoir ne 
fut pas déçu : il y eut peu à peu des places va- 
cantes, et ce furent eux qui les obtinrent; sur 
la demande de Le Bas et de Peyssard, la Con- 
vention autorisa l'admission des suppléants que 
les districts avaient envoyés à leurs frais. 

Un de ces suppléants, nomméMonseur, trompa 
singulièrement la confiance des représentants. 
Ce Monseur était du pays de Franchimont, réuni 
naguère à la République et compris dans un dé- 
partement qui porta quelque temps le nom des 
Eaux-Minérales. Il n'avait pas son acte de nais- 
sance. Mais l'agent national du district de Sedan 
le jugeait trèsrecommandableà cause des « per- 
sécutions inouïes que lui avait fait souffrir la 
tyrannie autrichienne et sacerdotale de Cobourg 
et du. petit despote de Liège ». Monseur accom- 
pagna les six élèves du district de Sedan, et il 
fut admis par Le Bas et Peyssard à l'École de 
Mars. Au bout de plusieurs jours, il disparut 



54 l'école de mars 

avec son « butin ». L'agent national du district 
de Sedan, informé, remplaça le fugitif par Pierre 
Tasseret, jeune homme pauvre qui n'avait pas 
encore seize ans, mais qui servait depuis dix huit 
mois et avait à diverses reprises marché contre 
les Autrichiens aux côtés de son père, sergent 
aux cliasseurs sedanais. 

A Paris comme en province, les jeunes gens 
s'empressèrent. Tous voulaient être reçus à l'É- 
cole de Mars. Des enfants de quatorze ans assu- 
raient qu'ils avaient l'âge et la force de la ving- 
tième année. « La patrie ne peut me renvoyer, 
disaitl'un d'eux, j'ai grandi de trois pouces depuis 
qu'on a refusé de m'enrôler. » Un autre, blessé, 
déclarait à l'agent national que, s'il restait cinq 
ou six jours au lit, il serait en état de faire le 
service, et il montrait le certificat d'un officier 
de santé. « Je suis trop petit, protestait un troi- 
sième, mais je suis républicain et je pourrai tou- 
jours atteindre avec ma baïonnette le ventre 
d'un Autrichien. » François-Etienne Lambert, 
âgé de quinze ans et dix mois, vint au camp des 
Sablons sous la tente des représentants : « Deux 
mois de plus, leur dit^il, et j'allais apprendre à 



l'ouverture de l'école 55 

iiervir mon pays, j'aurais été un des élèves de 
Mars; mais la loi me destine à mourir de dou- 
leur, je ne l'ai pas mérité. » Il sanglotait. Le 
Bas et Peyssard, touchés, consentirent à l'ad- 
mettre provisoirement, et Lambert, pleurant de 
joie, se précipita dans leurs bras (1). 

Le maire Fleuriot-Lescot et l'agent national 
Payan présentèrent le 4 juillet, à la Conven- 
tion les quatre-vingts élèves de Mars que la com- 
mune de Paris offrait à la patrie. Quelques-uns 
avaient perdu leur père dans les combats, au 
14 juillet, au 10 août, aux armées. Les autres 
avaient encore dans les camps un père ou un 
des leurs. Pas un, comme s'exprimait Fleuriot- 
Lescot, dont les parents n'eussent scellé de leur 
sang ou de leurs travaux révolutionnaires la 
liberté publique. (( Les élèves de Mars, dit Payan 
à la Convention, séparés par leur jeunesse do 
la génération actuelle, n'ayant point eu avec les 
vices du despotisme un dangereux contact, sont 
des âmes vierges encore dans lesquelles vous 
planterez facilement l'amour de la patrie , la so- 
briété et la franchise. Il suffira, pour les em- 

(1^ ïl n'est pas rependant inscrit sur les registres de l'Ecole 
de Mars. 



56 l'écolr de mars 

pêcher de faire une action injuste, de leur dire : 
un roi en aurait fait autant. » 

Ces jeunes Parisiens se montrèrent aux Jaco- 
bins. Le 4 juillet, au sortir de la séance de ]a 
Convention, ils paraissaient devant la célèbre 
Société. L'orateur de la troupe était François 
Gautier, et sa mère fréquentait les tribunes du 
club. Il fit l'éloge de la Société qu'il nomma le 
boulevard de la liberté, Tefiroi de la tyrannie et 
l'égide de l'opprimé. Il lui offrit « avec l'effusion 
d'une âme sentimentale et l'attendrissement de 
la reconnaissance » les cœurs et les bras des 
élèves de Mars. Il lui jura, ainsi que ses cama- 
rades, de vaincre ses passions, d'égaler les 
Spartiates en vertu républicaine et les Romains 
en courage, de soutenir l'honneur du nom 
français contre les « monstres couronnés ». II 
rappela l'héroïsme de Bara et de Viala: « Si l'on 
jetait, conclut-il, un œil défavorable sur quel- 
ques-uns d'entre nous parce qu'ils n'auraient 
pas une taille avantageuse, qu'on n'oublie ja- 
mais que nous sommes tous également grands 
en patriotisme, tous imitateurs zélés de Bara et 
de Viala, qui n'étaient que des enfants, mais qui 
depuis sont devenus des héros. Voilà nos mo- 



l'ouverture de l*école 57 

dèles, et c'est en marchant sur leurs traces que 
nous poursuivrons les ennemis jusque dans 
leurs derniers repaires. » 

Comme les élèves de Paris, les élèves des 
départements vinrent rendre hommage à la So- 
ciété. Les six jeunes gens choisis dans le district 
de Saint-Maixent parurent le 6 juillet au club 
et le lendemain à la Convention. Ils jurèrent 
entre les mains des jacobins de remplir en toute 
circonstance leur devoir de vrais républicains, et 
àla barre de la Convention, le père de l'un d'eux, 
prenant la parole, assura que la vie sous la tente 
et les exercices militaires n'étaient pas nouveaux 
pour ces Vendéens : tous avaient en plusieurs 
occasions marché contre les rebelles et quelques- 
uns avaient été par deux fois prisonniers des 
chouans; tous étaient attachés au gouvernement 
révolutionnaire^ soumis à la discipline et dési- 
reux de vaincre ou de mourir pour la patrie (1). 



(1) Mon. des 6, 7, 8 et 10 juillet 1794. Les six élèves du dis- 
trict de Saint-Maixent avaient avec eux un élève du district 
de Saint-Florent ou de Mont-Glone, de cette « malheureuse 
contrée qui tant de fois avait été livrée au pouvoir des bri- 
gands, tant de fois souillée par le crime et le fanatisme ». 
.Mais cet élève n'est pas» comme dit le Moniteur ^ le seul de 
son district qui soit venu ; les six élèves du district de Saint- 
Florent furent présents à l'Ecole. 



58 l'école de mars 

Peu à peu, même avant la date du 8 juillet 
fixée par le décret, les élèves arrivaient au camp. 
Le 4, quinze cents étaient déjà présents, et ce 
jour-là Le Bas et Peyssard écrivaient au prési- 
dent de la Convention que le vœu de l'assemblée 
serait sûrement exaucé, que la plaine des Sablons 
fournirait une pépinière d'hommes braves et ver- 
tueux, que la discipline, la haine des rois et 
l'amour de la liberté y étaient à Tordre du jour. 
Un instructeur, pris de vin, avait été chassé par 
ses camarades : « il n'avait souillé qu'un instant 
l'asile de la tempérance. » Un élève du district 
de Dreux, Devesly, avait voulu se retirer et les 
représentants, après avoir épuisé les objections 
et les remontrances^ avaient dû prononcer son 
expulsion sur le front du camp en arrêtant qu'il 
serait renvoyé à Dreux de brigade en brigade et 
placé sous la surveillance de l'agent national. 
Cette décision avait été accueillie par des cris 
unanimes de Vive la République! et A bas les 
lâches t et les cinq autres élèves du même dis- 
trict, émus d'une patriotique colère, étaient sortis 
des rangs pour se jeter sur Devesly et recon- 
duire hors de l'enceinte de l'École cet « être in- 
digne des soins de la mère commune ». 



L^OUVERTURE DE l'ÉGOLE 69 

Pressé par le temps, désireux de mettre à profit 
ce qui restait de la belle saison, le Comité n'avait 
eu qu'un mois pour appeler les élèves de tous les 
points du territoire, rassembler les instructeurs, 
dresser et ordonner le camp. « Mais, écrit Guy- 
ton de Morveau en son style scientifique, la 
rapidité du torrent révolutionnaire ne laisse pas 
apercevoir les frottements, et dans les entre- 
prises qui sortent des limites posées par l'usage, 
la force de première impulsion approche plus 
sûrement du but que le mouvement continuel- 
lement retardé par les oscillations d'un régula- 
teur. » 

Le 8 juillet, la plupart des élèves étaient, 
comme disait Barère, au poste d'éducation que 
leur indiquait la patrie (1). Les plus éloignés 

(1} Non pas tous, comme Ta dit Barère, car les élèves du 
Midi ne vinrent que bien plus tard : ceux du district de Fréjus 
arrivèrent le 19 juillet; ceux des districts de Saint-Maximin, do 
Solliès, d*Apt et de Nice, le 2i juillet; ceux de Prades et de 
Saint-Pons, le 28 juillet; ceux de Menton, le i*' août ; ceux 
de Puget-Tliéniers, le 2 août; ceux de Grasse, le 3 août; ceux 
de Couvin, le 12 août; ceux de Gholet, le 1" septembre; 
ceux de La Rocbe-Sauveur,Ie 12 septembre. L'agent national 
de distj-ict de Quillan nous apprend qu'« il était impossible do 
mettre dans l'opération plus de célérité />; il a reçu le 10 juin, 
au soir, le décret du 1«' inséré au Bulletin du 2, et il a, le 17, 
achevé son choix; le 20, partent les élèves ; ils arrivent le 
14 juillet (archives de TAude). Cf. aux archives de Haute- 
Garonne la lettre de l'agent national du district de Grenade. 



6o l'école de mars 

avaient fait jusqu'à douze et treize lieues par 
jour pour arriver au moment prescrit par la loi. 
La plaine des Sablons, couverte de tentes^ pré- 
sentait un camp fermé de tous côtés avec parc 
d'artillerie, écuries, hôpital. Les services de dis- 
tribution étaient organisés. Des ouvriers édi- 
fiaient une vaste salle destinée à renseignement 
oral. 

L'ouverture solennelle do l'École eut lieu ce 
jour-là. Les élèves défilèrent devant les repré- 
sentants. Ils n'avaient pas encore d'uniforme, 
mais beaucoup d'entre eux portaient l'habit de 
garde national. La musique jouait, et, selon le 
mot de Barère, c'était une musique, non pas 
efféminée et muscadine, mais une musique guer- 
rière qui montait les âmes au ton de l'énergie et 
de la grandeur républicaines. Les jeunes gens de 
Marseille et de Brest, ceux de Strasbourg et de 
Bayonne marchaient ensemble au pas de charge, 
comme s'ils n'avaient voyagé qu'une journée. 
« Quand la patrie a parlé, disaient Le Bas et 
Peyssard, les républicains sont infatigables; une 
joiepure, une ardeur vraiment martiale, voilà ce 
que nous avons vu sur toutes les figures, et nous 
ne craignons pas d'assurer que les écoliers du 



l'ouverture de l'école 6i 

camp des Sablons seraient déjà en état de donner 
une leçon aux automates de la tyrannie. » 

Ces écoliers vantés par les conventionnels s'at- 
tiraient pourtant les justes réprimandes de leur 
général. Deux compagnies d'invalides, dont le 
corps de'garde était dans une des maisons de la 
porte Maillot, surveillaient provisoirement le 
camp, le dépôt de la cavalerie et le parc d'artil- 
lerie. Quelques élèves s'assirent sur les bâtons des 
clievaux de frise et se moquèrent de ces vieux 
braves : Bertècho leur signiiia que les sentinelles 
devaient être « inflniment respectées ». D'autres 
allaient au dehors remplir de vin leurs bidons : 
Bertèche leur défendit sous les peines les plus 
sévères de franchir l'enceinte. D'autres faisaient 
des ordures dans les allées et aux alentours : 
Bertèche leur rappela qu'il y avait des commo- 
dités et qu'il était aussi dangereux que malséant 
de « porter partout des odeurs méphitiques (1)». 

Mais ces reproches du général ne s'adres- 
saient qu'au petit nombre. La masse des enfants 
de Mars était, comme l'avaient dit Le Bas et 
Peyssard, pleine d'ardeur et de zèle. L'enthou- 
siasme républicain éclata lorsqu'un jeune tam- 

(1) Ordres des 29 et 30 juin et des 3 et 18 juillet (H, 12, 15 
et 30 messidor). 

4 



6â l'écolk de mars 

bour, Jean-Dominique Derudder, — plus tard 
tambour du bataillon des grenadiers de la repré- 
sentation nationale, — fut reçu par les commis- 
saires de la Convention élève de PÉcole. Ce De- 
rudder, voyant à l'affaire de Fougères son père 
tomber mort à ses côtés, lui arrachait son pis- 
tolet de sa ceinture, brûlait la cervelle au meur- 
trier et continuait de battre la charge contre les 
chouans jusqu'à leur entière déroute. Le Bas et 
Peyssard lui ôtèrent ses baguettes et sa caisse, 
l'admirent comme élève, bien qu'il n'eût que 
quatorze ans, et donnèrent publiquement l'acco- 
lade à ce digne émule des Viala et des Bara, au 
milieu des applaudissements et des démonstra- 
tions do la joie la plus vive. c( Oui, nous l'imi- 
terons, s'écriaient les nouveaux camarades de 
Derudder, nous vengerons nos frères et nous 
affermirons la liberté! » Un témoin de la scène 
raconte que toutes les âmes semblaient électrisées 
et que les visages respiraient c( cette énergie 
républicaine qui ne souffrira plus désormais sur 
la terre ni esclaves ni tyrans (1) ». 

D'autres jeunes gens attiraient l'attention. Les 

(I) Mon. du 12 juillet, 1794. 



l'ouverturs de l'école 63 

six élèves du district de Limoux avaient adopté 
les saints du calendrier républicain et se pré- 
nommaient Basilic, Laurier, Tulipe, Chêne, 
Champignon et Râteau (1). Un élève du district 
de Rozay ou de Coulommiers, Nicolas Beaure- 
paire, appartenait à la famille du Nicolas Beau- 
repaire qui s'était deux années auparavant brûlé 
la cervelle pour ne pas rendre Verdun aux enne- 
mis. Louis-Nicolas Danton, du district d'Arcis- 
sur-Aube, et Louis-Joseph Le Bas, du district 
d'Arras, étaient parents dos conventionnels du 
même nom. 

Un élève supplémentaire du district de Stras- 
bourg fut peut-être le seul israélite de l'École : 
Samson Marx-Berr, de cette maison strabour- 
geoise des Marx Berr qui comptait parmi ses 
membres un fournisseur de fourrages fameux 
dans la guerre de Sept-Ans par ses friponneries 
et un Directeur des achats, collaborateur de 
Pache en 1792. L'envoi de ce Marx-Berr à l'École 
de Mars était un signe des temps. Déjà, trois 
ans plus tôt, le curé constitutionnel et le rabbin 

{{) G*est ainsi que le chef d'escadron Fournier (le futur 
Fournicr-Sarlovcze) se prénommait Réséda et que le représen- 
tant Bernard de Saintes substituait à ses prénoms André- 
Antoine ceux de Pioche-Fer. 



64 L ÉCOLE DE MARS 

do Bischheim s'étaient embrassés devant Tautel 
de la patrie, et la municipalité de Strasbourg 
avait interdit de sonner chaque soir, du haut de 
la plate-forme de la cathédrale, l'antique cor 
d*airain ou Kràuselhorn qui, depuis une époque 
reculée, avertissait les voyageurs juifs de quitter 
la ville (I). 

(!) Rod. Reuss, la Cathédrale de Strasbourg^ pp. 242 et 
268. 



CHAPITRE IV 
Le régime de l'École 



Emplacement de l'Ecole de Mars. — Milleries, centuries, 
décuries. — Millerions, centurions, décurions. — Répar- 
tition des élèves. — Les commandements tirés au sort. 
— Le coucher sous la tente. — Coupe des cheveux. - 
Équipement provisoire. — Uniforme. — Nourriture. — 
Régime sanitaire. — L'hôpital et son personnel, — Le 
tribunal militaire. — Le lever. — La journée. — Les pa- 
trouilles. — Lecture des journaux. — Franconi. 



Entre Neuilly et les Ternes s'étendait la vaste 
plaine que son sol pierreux et calcaire avait fait 
nommer la plaine des Sablons. Ce fut là que le 
Comité do salut public établit TËcole de Mars. 
Elle formait un camp entièrement clos par des 
chevaux de frise et des barrières pour que per- 
sonne ne pût soit du dedans soit du dehors en 
franchir les limites. Son hôpital était dans le 
bois de Boulogne. Un appentis en planches, 
construit pour servir d'écurie à ses chevaux, 

4. 



66 l'école de mars 

commençait près de la porte Maillot et s'ados- 
sait au mur qui fermait le bois du côté du nord. 
La salle dite baraque d'instruction et destinée à 
renseignement oral s'élevait près du chemin qui 
conduisait de la route de la Révolte à la porte 
Maillot et vis-à-vis le milieu de sa longueur. 

Une partie de la route ou avenue de Neuilly 
était comprise dans l'enceinte du camp et ne 
pouvait plus dès lors être ouverte au public : 
c'eût été désorganiser le service de l'École. Elle 
fut interceptée par des barrières à chacune de ses 
extrémités, et les particuliers durent désormais^ 
pour aller à Neuilly, prendre le chemin qui con- 
tournait le camp, l'ancienne route de Saint-Ger- 
main ou chaussée du Roule, dite aujourd'hui 
avenue dos Ternes. Mais ce chemin n'était ni 
pavé ni chargé de gravier et une pluie de quel- 
ques jours suffisait à le rendre très incommode 
aux transports. Le 30 août, le Comité de salut 
public arrêtait que cette portion de la chaussée 
du Roule qui longeait les barrières du camp, 
ainsi que le passage qui la reliait à l'avenue de 
Neuilly, serait remplie d'un gros gravier qu'on 
prendrait dans une carrière à peu de distance (1). 

(1) Un sieur Hurard, marchand de vin et maréchal -ferrant 



f t 



LE REGIME DE L ECOLE 67 

L'École devait comprendre d'abord trois corps 
ou milleries^ formés chacun de mille jeunes gens. 
Mais le nombre des élèves dépassa les prévisions. 
Il fallut créer un nouveau corps, la quatrième 
millerie, qui compta quatre cents sujets et qui 
fut dissoute à la fin de septembre (1). 

Chaque millerie se composait de dix centuries. 

Chaque centurie se divisait en dix décuries, 
chacune de dix hommes. 

Ces divisions par mille, cent et dix facilitaient, 
disait-on, les opérations d'ensemble: elles étaient 
fondées sur le système décimal que la Conven- 
tion avait récemment adopté, et elles prévenaient 
des obscurités et dos erreurs dans la comptabi- 
lité. 

Suivant cette méthode simple et commode, le 
commandant de la millerie prit le nom de mille- 

à Neuilly, se plais^nit, après la levée du camp, des perles que 
cet établissement lui avait fait essuyer. L'avenue de Neuilly. 
disait-il, aboutissait à sa maison ; elle avait été fermée par les 
barrières de l'École; son commerce, sa profession étaient 
totalement anéantis. D'autre part, deux écuries, qui dépen- 
daient de sa propriété, avaient été encloses dans le camp 
pour servir de magasin de fourrages; des tuiles et des car- 
reaux quiles remplissaient, des moellons qui y étaient adossés» 
avaient été brisés. Le Comité ût donner à Hurard une indem- 
nité. 

(1) Elle fournissait soit dix, soit trente élèves, selon que les 
trois premières milleries fournissaient chacune soit quarante, 
soit quatre-vingt-dix élèves. 



68 l'kcole de mars 

rion; le commandant de la centurie, le nom de 
centurion; le chef de la décurie, le nom de dé^ 
curion. Dans le principe, ces termes parurent 
bizarres. Peuàpeu ils devinrent familiers et per- 
sonne ne s'en étonna plus (1). Le Comité, qui 
prétendait régénérer les mœurs do la nation, 
assurait superbement qu'il n'y avait pas de petites 
innovations, qu'il fallait commencer par suppri- 
mer les dénominations et divisions communes 
aux hordes que soudoyait le despotisme. 

Millerion, centurion, décurion devaient avoir, 
selon un mot du Comité, outre les qualités 
civiques indispensables, l'expérience du mé- 
tier militaire. Le millerion était capable de 
commander un bataillon; une de ses obliga- 
tions consistait à indiquer tous les soirs à cinq 
heures l'effectif réel des élèves et des instruc* 
teurs de sa millerie sur deux feuilles de mouve- 
ment, destinées, l'une au commissairedesguerres, 
Tautrc, aux munitionnaires de vivres et de 
fourrages. Le centurion faisait les fonctions de 
capitaine. Le décurion avait les attributions du 

(1) Ils reparurent sous le Directoire qui réunit, en 1796, à 
Lille et à Dunkerque, en centuries et en milleries, un corps 
d'étrangers, prisonniers et déserteurs, qui devait être employé 
à Texpédilion Quanlin. 



LE RÉGIME Dte l'ÉCOLE 69 

sous-oflicicr, sergent ou caporal, et, par un 
arrête du 20 août, reçut les appointements atta- 
chés au grade de lieutenant. 

Ces divers instructeurs furent nommés par le 
Comité de salut public. Mais Le Bas et Peyssard 
les proposèrent au choix du Comité et donnèrent 
sur eux les renseignements qu'ils avaient re- 
cueillis soit par eux-mêmes en faisant venir les 
candidats ou en allant les voir, soit auprès de la 
commission de l'organisation et du mouvement 
des armées de terre, soit auprès de Bertèche ou 
de leurs collègues de l'assemblée — ceux du 
moins « dans lesquels on avait conGance », — 
soit surtout auprès do Hanriot, à qui Le Bas 
demanda des adjudants et officiers de la garde 
nationale parisienne sortis do la troupe. 

Ils ne devaient pas quitter leurs élèves. 
Deux fois par jour, le matin et le soir, à une 
heure qui n'était pas déterminée, avait lieu, en 
présence du général, l'appel de tous les instruc- 
teurs: les absents étaient punis la première fois 
par l'inscription au registre; la deuxième, parles 
arrêts; la troisième, par l'exclusion. Mais les per- 
missions qu'ils sollicitaient du général pour se 
rendre à Paris leur étaient toujours accordées. 



» f 



70 L ECOLE DE MARS 

L'égalité la plus complète régnait entre les 
élèves. Six jeunes gens étaient partis ensemble 
de leur district à la voix de la Convention, et le 
voyage avait fortifié la liaison commencée par 
la communauté d'origine. Mais le Comité voulait 
subordonner les affections particulières à des 
affections plus générales et à de plus graves 
inlérêls. Il voyait dans les élèves de l'École de 
MarSj non pas les enfants do tel district, de tel 
département, mais les enfants de la grande fa- 
mille française unis les uns aux autres par la 
fraternité républicaine, rivalisant à qui servirait 
le mieux la patrie. Dès leur arrivée, ils furent 
dispersés. Sur six sujets d'un même district, 
deux furent placés dans chaque millerie, et les 
deux élèves placés dans la môme millerie n'é- 
taient ni dans la même centurie ni dans la même 
décurie. D'ailleurs décurics, centuries, milleries 
prenaient rang entre elles suivant l'ordre dans 
lequel elles avaient été formées au fur et à me- 
sure que les élèves se présentaient (1). 

Tous les élèves de la décurie exerçaient le 



(1) On agila même, dès le début, la question de savoir s'il 
ne conviendrait pas de changer ultérieurement les élèves de 
décurie, de centurie et do millerie pour « éviter Tesprit do 
corporation » ! 



LE REGIME DE L ECOLE 7I 

commandement à tour de rôle, selon le rang 
d'âge, pendant une décade, et celui qui com- 
mandait avait alors le nom de décurion. Les 
jeunes décurions de la même centurie tiraient 
au sort celui d'entre eux qui commanderait la 
centurie pendant une décade et qui prendrait le 
nom de centurion. Les centurions de la même 
millerie tiraient pareillement au sort celui qui 
commanderait la millerie pendant une décade et 
qui prendrait le nom de millerion.Ces fonctions, 
dont les élèves s'acquittaient souvent avec une 
gravité comique et en se donnant des airs d'im- 
portance, ne leur conféraient aucune préroga- 
tive. Les centurions et les millerions avaient, il 
est vrai, une tente particulière; mais ils man- 
geaient à la gamelle chacun dans leur décurie. 
Pendant la durée de leur emploi, ils étaient, ainsi 
que les décurions, attachés aux instructeurs de 
leur grade, les accompagnaient aux distribu- 
tions, à la garde montante, aux appels du soir et 
du matin, aux inspections de tenue et de pro* 
prêté. 

Le règlement et les avis réitérés du général 
prescrivaient d'exercer la plus grande surveil- 



9JL 



72 L EGOL£ DE MARS 

lance et d'ompècher qui que ce fût de sortir du 
camp. Seuls, les députés de la Couvention mu- 
nis de leur carte et les personnes pourvues d'une 
autorisation signée des représentants avaient 
accès dans TÉcole. Plusieurs jours avant l'ou- 
verture solennelle de l'établissement, des mar- 
chands de cerises et des débitants de vin et d'eau- 
de-vie s'approchèrent des palissades et vinrent 
même s'asseoir sur les bâtons des chevaux de 
frise; les sentinelles eurent ordre de les éloi- 
gner. 

Les élèves et les instructeurs, ainsi que le gé- 
néral et le commissaire en chef, couchaient sous 
la tente. Comme le soldat en campagne, chacun 
recevait une botte de paille fraîche par décade. 
Des instructeurs s'étaient fait donner des lits de 
sangle, des traversins, des matelas, des draps; 
ils durent les restituer aux magasins. Tout ou 
presque tout était sous la toile : le quartier do 
santé; la salle de visite où un chirurgien visita 
les élèves lorsqu'ils mirent pour la première fois 
leur uniforme; la lingerie où un garde soignait, 
conservait et distribuait le linge; l'atelier où un 
ouvrier ferblantier raccommodait les bidons et 
les gamelles; la forge des deux armuriers atta- 



LE^RÉGIME DE l'ÉGOLE 78 

chés à rÉcole pour la réparation] et Tentretien 
des armes; le bureau du commissaire des guer- 
res oii^quotidienoement, de six heures du matin 
à six heures du soir, un agent répondait aux ré- 
clamations; le bureau ou tente de Tétat-major, 
où un élève de chaque millerie, dit élève écri- 
vairiy se rendait tous les jours pour transcrire 
l'ordre; le dépôt des outils ou tente des effets 
d'artillerie où les enfants de Mars, conduits par 
leurs instructeurs, allaient prendre les camions 
ou petites voitures, les brouettes, les pelles, les 
pioches qui leur servaient pour les travaux du 
camp. Il y avait la tente du tribunal militaire et 
latente du Conseil. Il y avait les tentes républi- 
caines,ci-devant marquises, réservées aux grands 
personnages de rétablissement : la marquise du 
commissaire, les deux marquises du général, les 
quatre marquises des représentants surmontées 
chacune d'un drapeau. Il y avait une tente de 
discipline ou prison. Il y avait quatre tentes de 
distribution où, tous les deux jours, à sept heu- 
res du matin, un instructeur de chaque millerie 
venait avec plusieurs élèves chercher les rations: 
la tente aux légumes, la tente aux légumes secs, 
la tente au pain. Lorsque le tailleur, assisté de 



.) 



74 l'école de mars 

quelques garçons, essaya durant les mois d'août 
et de septembre leur uniforme aux élèves, on mit 
à sa disposition deux tentes gardées chacune par 
un factionnaire et dénommées tentes d'habille- 
ment. Mais le magasin de lingerie était hors du 
camp, dans une maison de Madrid, et le magasin 
de vivres avait été placé dans la maison Wal- 
pole, près de la porte Maillot, parce qu'on ne pou- 
vait conserver sous la tente, par la grande cha- 
leur, l'huile, le beurre et les légumes. 

A peine arrivés, les élèves durent se mettre 
entre les mains de fraters ou de barbiers qui les 
tondirent à un pouce, à un demi-pouce de la 
peau, et — dit un de nos jeunes gens — dans la 
tente où avait lieu le sacrifice s'élevèrent bientôt 
d'énormes pyramides de cheveux oii se confon- 
daient la toison noire et crépue du Provençal,les 
mèches grasses, plates et longues du Bas-Breton^ 
les boucles blondes ou dorées du Flamand et de 
TAlsacion, la chevelure brune comme châtaigne 
du Normand. Un Tourangeau de très jolie figure 
avait cru bon, avant d'entrer au camp, de s'ar- 
rêter à Neuilly pour se faire friser, pommader, 
poudrer ainsi qu'une mariée; il fut tondu tout 



LE RÉGIME DE l'ÉCOLE 76 

comme les autres^ et il pleurait en montrant à ses 
camarades quelques aunes de padou, désormais 
inutiles, que sa mère et ses sœurs lui avaient 
données pour l'entretien de son superbe catogan. 
Mais beaucoup d'élèves n'avaient pas la même 
coquetterie.il fallut leur enjoindre de se peigner 
avec soin chaque matin . Plusieurs étaient dévorés 
de vermine. Bertèche leur commanda de se dé- 
barrasser sous six jours de tout insecte para- 
site; sinon, il prendrait le parti de les faire raser 
entièrement. 

Les élèves eurent d'abord, et provisoirement, 
comme principales pièces d'équipement, un bon- 
net de police en drap, une blouse de gros coutil 
blanc qu'on nommait sarrau ou surtout et qui 
était munie d'une ceinture, un gilet de drap ou 
de velours, un pantalon de même étoffe garni de 
boutons de corne sur chaque côté et dans toute 
sa longueur; bonnet, gilet, pantalon étaient de 
couleurs différentes» 

Un uniforme ou, comme on disait encore à 
cette époque, un habillement uniforme,commun 
aux instructeurs et aux élèves^ remplaça cette 
tenue provisoire. Le Comité de salut public le 
désirait national, digne des républicains, plein 



76 l'école de mars 

d'un (( grand caractère », et il avait déclaré par 
la voix de son rapporteur qu'il ne voulait plus 
de rhabit monarchique du soldat, de cet habit 
mesquin, ridicule, indécent, trop habilement 
échancré, trop bien allégé et écourté par les co- 
lonels et les entrepreneurs qui ne pensaient qu'à 
gagner du drap. 

Le costume des élèves de Mars, dessiné par 
David, était ainsi composé : 

Une tunique aux manches étroites, rappelant, 
selon les uns^ les cuirasses antiques et, selon les 
autres, l'habit des highlanders ou sans-culottes 
écossais, descendant jusqu'aux genoux, marquant 
la taille, fermée sur le devant dans toute sa 
longueur, attachée en haut par un double rang 
de ganses et portant au bas un feston imprimé; 

Un gilet en forme de gilet-châle qui laissait le 
cou à découvert; 

Une ceinture-giberne, garnie de trente-deux 
petits étuis ou canons qui renfermaient chacun 
une cartouche et de deux sachets où l'élève met- 
tait son supplément de munitions, les pierres à 
fusil, le tourne-vis et le tire-balles, couverte 
extérieurement dans toute sa longueur de six à 
sept tabliers de basane qui simulaient une peau 



LE RÉGIME DE l'ÉCOLE 77 

de tigre ou de léopard (1), d'autant plus com- 
mode qu'elle glissait autour du corps et dispen- 
sait l'élève de chercher ses cartouches à tâtons 
et par-derrière; 

Un pantalon collant, garni entre les cuisses et 
les jambes d'un cuir fort souple qui se découpait 
sur les bords en larges dentelures ; 

Des souliers carrés et des demi -guêtres de toile 
noire à bordure rouge (2); 

En guise d'épaulettes, deux fortes pièces de 
buffle qu'on faisait blanchir avec de la terre de 
pipe, bordées chacune d'une espèce de crête de 
coq en drap rouge, descendant cinq pouces en 
avant et en arrière des épaules, rendant ainsi le 
tiraillement des bretelles du havre-sac et du bau- 
drier plus supportable dans la marche; 

Une cravate d'étamine rouge qui se nouait 
sous le col de la chemise et tombait par ses deux 
extrémités jusqu'à la ceinture au-dessous des 
ganses de la tunique ; 



(1} Cette panne tigrée qui recouvrait les gibernes était four- 
nie par Bonvallet fils, manufacturier d'Amiens. Ce Bonvallet 
fit aussi imprimer les bordures et ornements au bas des 
habits. 

(2) Ces guêtres coûtaient quatre livres la paire lorsque la 
toile était fournie par le fabricant, et deux livres, lorsqu'elle 
était fournie par l'agence générale de Thabillement. 



78 l'école de mars 

Un shako ou bonnet de feutre orné d'un plu- 
met et pourvu d'un bord retroussé par des cor- 
dons (1); 

Un baudrier en cuir noir sur lequel se voyaient 

en lettresjaunes les mots ii6erté,éff alité, et entre 
ces deux mots une plaque où était représentée, 
au-dessous d'un niveau, une épée à deux tran- 
chants, horizontalement posée, dominant une 
rangée d'épis et fauchant parmi ces épis celui 
qui s'élevait seul au-dessus des autres; 

Un sabre court, à la romaine, portant pour 
ornement un bonnet phrygien en relief et le ni- 
veau symbolique gravé en creux, arme d'ailleurs 
peu tranchante et fabriquée par des industriels 

sans conscience qui avaient employé dans la 
confection de cette lame plus de plomb que 
d'acier. 

Les draps d'habillement avaientétéfournispéle- 
mêle et au hasard. Aussi le costume des élèves, 
blouse, gilet, pantalon, diflFérait-il par la couleur 
et par la qualité. L'un avait une tunique verte ou 
bleue d'une étoffe fine et soyeuse ; l'autre, une 



[i) Ces bonnets de feutre ou feutres furent livrés par un 
chapelier de la rue Saint-Honoré, Gommirey, qui les fit fabri- 
quer, au nombre de 3.265, en laine de Hambourg. 



f __ _ • > f 



LE REGIME DE L ECOLE 79 

tunique noire ou brune qui révoltait le toucher 
par sa grossièreté; un autre, une tunique grise 
qui ressemblait è la casaque d'un infirmier.Cette 
singulière bigarrure faisait dire à certains que 
TÉcole présentait l'image d'une armée turque ; 
mais elle disparaissait lorsque ces trois mille 
quatre cents adolescents, légers et lestes, brillants 
de fraîcheur et de santé, manœuvraient avec 
l'agilité de leur âge et l'aplomb des vieux sol- 
dats. Et ne fallait-il pas, alléguait le Comité, user 
d'économie? La couleur importait sous la mo- 
narchie, où l'uniforme d'un régiment était comme 
la livrée du colonel, mais non en temps de Révo- 
lution. L'essai pratiqué à l'École de Mars démon- 
trait qu'une troupe peut avoir consistance et 
bonne tenue, sans avoir un habit d'une seule 
couleur. 

Tel quel, ce costume était piquant, neuf, et il 
fit l'admiration des gens de goût. Mais d'aucuns 
le trouvaient théâtral, et les habitants deNeuilly, 
assistant au défilé des élèves de Mars, croyaient 
voir des figurants d'Opéra (1). Des convention- 
nels et des membres du Comité, tout en le ju- 

(1) Bellanger, Histoire de Neuilly, p. 166. 



8o L ÉCOLE DE MARS 

géant sain et propre à garantir le corps des in- 
tempéries, tout en reconnaissant qu'il ofirail en 
son ensemble de grands avantages, assuraient 
qu'il fallait le corriger en quelques parties. David 
lui-même convint que le shako était laid et re- 
gretta de n'avoir pas inventé pour les élèves de 
Mars un casque léger et de forme gracieuse. 

L'École ne reçut cet unifornffe qu'assez tard. 
L'habit des élèves qui devaient paraître dans la 
fête du 10 thermidor ou du 28 juillet fut remis 
en magasin parce que la solennité n'eut pas lieu. 
C'est le 13 août, à l'exercice, que les enfants de 
Mars ont pour la première fois leur bonnet de 
feutre; c'est le 20 août que le Comité de salut 
public arrête de leur fournir un pantalon, un 
gilet et une veste de matelot confectionnés avec 
les coupons de drap, de velours et de coton que 
contiennent les magasins de la République; c'est 
le 9 septembre que commence la distribution de 
l'uniforme à leurs centuries qui viennent quoti- 
diennement au nombre de deux, décurie par 
décurie, aux tentes d'habillement; c'est le 16 sep- 
tembre qu'ils ont ordre de ne plus porter d'autre 
vêtement à l'exception du sarrau ou surtout 
qu'ils continueront à mettre tous les jours à 



LE RI^.GIME DE l'^GOLE 8i 

Theure des travaux du camp, de la cuisine et du 
pansement des chevaux. 

Leur Rousseau n'était pas considérable. Ils 
n'eurent |d'abord que deux chemises. Le 7 août, 
le Comité décida qu'ils auraient une troisième 
chemise pour « s'entretenir dans la propreté 
convenable ». Ils avaient en outre un havre-sac 
et un sac à distribution, un peigne démêloir et 
un peigne à fond, un tire-boutons et une alêne. 

Le décret du 1®' juin portait expressément 
qu'ils seraient formés à la frugalité. Us eurent 
chaque jour une livre et demie de pain et un 
demi-litron de légumes secs, haricots ou fèves; 
deux jours par décade (le quintidi et le décadi), 
une livre de viande fraîche, bœuf ou vache ; les 
huit autres jours, un quart de livre de porc. 
Parfois, ils avaient des légumes frais, des choux, 
du riz, des pommes de terre. Au lieu de man- 
ger les pommes de terre avec leur viande au 
repas de midi, ils les partageaient entre eux et 
entretenaient du feu pour les faire cuire en 
détail dans l'après-dînée : un arrêté du 27 août 
leur enjoignit de mettre dans la marmite avec 
la viande les légumes do toute nature. 



82 l'école de mars 

Beaucoup avaient Tappétit de leur âge et 
criaient famine. Le 23 juillet, Le Bas et Peys- 
sard requirent la commission du commerce et 
des approvisionnements de fournir dorénavant 
la viande de porc sur le pied d'un tiers de livre, 
au lieu d'un quart, par chaque élève, et le 20 août, 
lorsque les représentants furent autorisés par le 
Comité de salut public à donner aux enfants de 
Mars un supplément de pain, Peyssard prescri- 
vit que la manutention livrerait désormais par 
jour deux cents miches de quatre livres et demie 
en plus, et il lança cette proclamation : « Le 
représentant du peuple, toujours prêt à faire 
droit aux réclamations fondées, arrête que 
chaque centurion lui donnera demain la liste 
des élèves de sa centurie qui ont besoin d'un 
supplément de ration de pain. Le superflu étant 
une dilapidation, un vol fait à la République, il 
s'attend à ne trouver sur cette liste que ceux 
pour lesquels la ration est indispensable et véri- 
tablement insuffisante. » De son côté, le 22 août, 
le général de l'École — c'était alors Chanez — 
fit dire à l'ordre que quelques élèves se plai- 
gnaient peut-être sans nécessité absolue et qu'il 
avait vu jadis en pareille occasion des morceaux 



LE RÉGIME DE l'ÉGOLE 83 

de pain traîner partout dans les camps ; il espé- 
rait donc que les enfants de la patrie agiraient 
autrement que les soldats des despotes et prévien- 
draient le centurion dès que l'excédent pourrait 
être diminué ou supprimé : sinon, ajoutait le 
général, — dans les mêmes termes que Poys- 
sard — ' ce « serait se montrer ingrat envers la 
Convention, et dans une république la moindre 
dilapidation est un vol fait à tous ». Ces avertis- 
sements ne furent pas inutiles. En cinq jours, 
près de huit cents élèves, dont trois centuries 
entières, renoncèrent au supplément de pain. 

La boisson était de l'eau pure. Les élèves y 
mettaient du vinaigre qui leur était fourni dans 
les proportions 'd'un demi-setier par décurie : 
c'étaient vingt-cinq pintes par centurie et deux 
cent cinquante pintes par millerie. Ils purent 
aussi, durant les grandes chaleurs, puiser libre- 
ment dans des baquets d'eau où nageaient 
quelques bâtons de réglisse. Il y avait des dis- 
tributions d'eau-de-vie et de vin, mais dans de 
rares circonstances et en petite quantité. C'est 
ainsi que sept pièces de vin furent réparties 
entre les élèves lorsqu'ils revinrent de la fête 
du 21 septembre. 



84 l'école de mars 

« On voit, s'écrîe un conventionnel, avec 
quelle facilité la sobriété peut se naturaliser 
dans une république et jusqu'où elle peut être 
portée sans affecter la santé et nuire au dévelop- 
pement des forces physiques. » Pour qu'aucun 
de nos jeunes gens ne pût éluder ce régime tout 
Spartiate et, comme on disait, troubler la douce 
égalité par le spectacle de jouissances non par- 
tagées^ ils ne touchaient pas de solde et ils 
durent, dès leur arrivée, déposer les assignats 
et l'argent qui leur restaient. Plusieurs obéirent 
de très mauvaise grâce. Mais Bertèche les 
somma de « ne pas garder par devers eux ce 
métal méprisable aux yeux du vrai républicain ». 
Centurions et décurions menacèrent de les fouil- 
ler et de faire une perquisition dans leur tente. 
Ils tirèrent de leur cachette le papier-monnaie 
et ces pièces qui, selon le mot d'un d'entre eux, 
étaient en ce temps plus rares que les diamants 
et les perles. Dès le 30 juin, un instructeur, 
Georges Laurent, qui conseillait aux élèves de 
ne rien livrer, avait éïé chassé de l'École et 
conduit à la maison d'arrêt de Saint-Lazare. 

Il y eut donc peu de maladies graves au camp 
des Sablons. Sur trois mille quatre cents élèves. 



LE REGIME DE l'^GOLE 85 

vingt-six furent renvoyés pour infirmités ou 
faiblesse de santé (1); plus de cinq cents, atta- 
qués de divers maux, entrèrent à l'hôpital, 
et malgré le nombre des fièvres putrides et 
malignes^ des fluxions de poitrine, des dysen- 
teries, que les chaleurs du mois d'août ren- 
dirent fortcommunes, douze seulement succom- 
bèrent (2). 

On fit alors Tessai d'un nouveau régime d'hô- 
pital. On doutait jusqu'à cette époque que les 
malades pussent recevoir dans un camp les 
soins qu'exige leur ^état. L'expérience de la 
plaine des Sablons prouva que, sous des tentes 
arrangées exprès et avec un peu d'art, ils pou- 
vaient être traités, pansés et guéris aussi com- 
modément, avec autant de propreté et à aussi 
bon compte que dans les meilleurs hospices, 
sans être exposés à l'air souvent infect et conta- 
gieux des hôpitaux sédentaires. 

Le quartier ou camp de santé comprenait dix- 
huit tentes. Chaque tente, longue de 45 pieds et 
large de 24, renfermait douze lits placés sur 



(1) Deux pour épilepsie. 

(2) Et non dix, comme dit Guyton de Morveau dans son 
rapport. 



86 l'kgole de mars 

deux rangs. Une tente avec deux fourneaux 
contenait la pharmacie ou apothicairerie ; sous 
deux autres tentes étaient les cuisines; deux 
autres tentes furent réservées aux officiers do 
santéy et quatre autres, aux apothicaires et infir- 
miers. 

Les élèves n'étaient admis au quartier de 
santé que sous la conduite d'un instructeur et 
s'ils présentaient un billet d'hôpital signé par le 
commissaire Collet. 

Le personnel avait été bien choisi. Le chet 
du service médical, Souberbielle, portait le titre 
de chirurgien major et, de concert avec le 
commissaire Collet et les représentants Le Bas 
et Peyssard, régla toutes les questions relatives 
à l'hôpital et nomma les employés : le Savoyard 
Hyacinthe Gavard, qu'il jugeait zélé et exact (1); 
Lallemant, chirurgien en chef de la Salpètrière; 
quatre élèves de Lallemant; Fouquier, cousin 
de l'accusateur public Fouquier-Tinville et plus 
tard médecin en chef de l'hôpital de la Charité; 



(1) Gavard avait alors 37 ans; il était né à Montmeillant» en 
Savoie; pharmacien durant sept ans, il avait servi, comme 
apothicaire, trois ans dans la marine, un an et demi à Thô- 
pital de la Charité et six ans à THâtel-Dieu. 



LE RÉGIME DE l'ÉGOLE 87 

Laeombe, fils du membre du Comité révolution- 
naire de la section des Tuileries. 

Il y eut même au quartier de santé, dans une 
tente dite tente d'instruction, un cours de méde- 
cine. Suivant une décision du 5 août, trente élè- 
ves, choisis parmi ceux qui avaient commencé 
leurs études médicales, étaient menés tous les 
jours à la tente d'instruction par deux décurions 
de planton et assistaient au cours de trois heures 
à quatre heures et demie. 

A côté de cet enseignement technique avaient 
lieu des exercices militaires. Les quatre mille- 
ries envoyaient chacune à l'hôpital un instruc- 
teur pour dresser les élèves atteints de la gale 
ou de toute autre indisposition qui ne les empê- 
chait pas de se mouvoir. Ces quatre instructeurs, 
renouvelés chaque décade, surveillaient les dis- 
tributions et faisaient exécuter dans l'enceinte 
du quartier de santé les règlements de police et 
de propreté. 

La frugalité prescrite par le Comité de salut 
public et la précaution qu'il eut d'ôter leur argent 
aux élèves avaient non seulement prévenu les 
maladies qu'engendre l'intempérance, mais écarté 



88 l'école de mars 

les sujets de jalousie, les querelles, les occasions 
de désordre. Aussi fut-il facile de maintenir la 
police dans le camp des Sablons et, selon l'ex- 
pression du Comité, de lui donner le caractère 
de moralité et de républicanisme qu'elle devait 
avoir. 

Cette police s'exerçait d'une fagon originale. 
Le Comité avait pensé que l'instant était favo- 
rable pour essayer une institution qui lui sem-. 
blait propre à détruire les abus dans les armées : 
rétablissement d'un tribunal militaire composé 
de vétérans ou d'invalides. Ces anciens soldats, 
connus par leur zèle, par leur probité, par leur 
honorable carrière, n'avaient pas besoin d'un 
code écrit pour juger les délits. Ignorants des 
formes judiciaires et n'écoutant que la droite 
raison, ils sauraient châtier tous les manque- 
ments et pourtant accorder à la faiblesse humaiàe 
l'indulgence qu'elle a droit de réclamer. Ils 
étaient six et se nommaient Bailly, Dehaye, Jé- 
rôme, Lemaire, Levesque et Vergnet.Le Comité 
leur avait donné un costume particulier : habit 
brodé, gilet de drap blaqc, pantalon de drap 
écarlate. On nous les représente actifs, exacts, 
pleins de bonne volonté. Lès décisions qu'ils 



LE RlioiME DE l'^GOLE 89 

rendaient publiquement obtinrent Tassentiment 
général. Leurs jugements ne dépassèrent jamais 
la mesure : ils ne furent ni trop durs ni trop 
cléments. 

Chaque fois qu'un instructeur punissait un 
élève, il faisait un rapport au tribunal qui consi- 
gnait cette mauvaise note dans un registre. 

Des peines avaient été indiquées à l'avance par 
le Comité : l'inaction, le travail inutile, rester 
sous la tente, faire l'exercice avec un fusil de 
bois, monter le cheval de bois, être privé de 
l'honneur de porter le sabre. Il ne semble pas 
qu'elles aient été appliquées. L'élève était d'or- 
dinaire envoyé à la prison ou tente de discipline, 
située non loin de la barrière de Neuilly, et il ne 
demeurait pas oisit : le commandant de garde 
au poste voisin avait mission d'exercer les déte- 
nus trois fois par jour pour le moins. 

Quelques élèves, en très petit nombre, furent 
chassés pour dépravation de mœurs. En somme, 
a dit Guytonde Morveau,(( il serait difficile de se 
faire l'idée d'un aussi grand rassemblementd' hom- 
mes armés où la discipline fût plus exacte, la 
subordination mieux observée, où il y eût moins 
de vices à punir, moins d'excès à réprimer ». 




\ 



i ^^^ ^ 



90 l'kcole de mars 

A cinq heures du matin un coup de canon an- 
nonçait le réveil, et quarante ans plus tard, un 
élève se souvenait encore du saisissement qu'il 
eut au lendemain de son arrivée lorsqu'il fut tiré 
du sommeil par cette détonation. Il dormait 
comme on dort à seize ans, enfoncé jusqu'aux 
oreilles dans son sac de nuit, quand, au lieu de 
la voix de sa bonne mère qui l'éveillait douce- 
ment chaque matin en lui présentant une tasse 
de lait sucré, il entendit soudain l'épouvantable 
bruit d'une pièce d'artillerie, puis le roulement 
des tambours et le tantara des trompettes. Cet 
impérieux vacarme fut suivi d'une sorte de con- 
cert. L'excellente musique de rÉcole(l), compo- 
sée d'élèves de l'Institut national, jouait V Hymne 
à VÊtre suprême de Gossec, et des voix mâles et 
retentissantes chantaient les vers de Desorgues : 



(1) Sur cetlo musique de TËcole de Mars, composée de 
jeuoes gens du Conservatoire, nous n'avons trouvé que l'ar- 
rêté suivant du Comité (A. N. AF. II. 67): 

Du 3 messidor an II. 
Le Comité de salut public charge Tlnslitut national de com- 
poser sans délai un corps de musiciens pour l'Ecole de Mars 
et, autant qu'il sera possible, dans Tàge prescrit par le décret 
pour les élèves de cette Ecole. L'Institut national pourra 
requérir les musiciens qui pourraient être nécessaires pour la 
composition de ce corps de musique à la charge de remettre 
au Comité le tableau de formation de ce corps. 

B. Barère. Billaud-Varenne. Camot. 



LE REGIME DE L ÉCOLE QI 

Père de Tunivers, suprême intelligence. 
Bienfaiteur ignoré des aveugles mortels, 
Tu révélas ton être à la reconnaissance 
Qui seule t'éleva des autels. 

L'école du matin durait de cinq heures et 
demie à sept heures et demie. A neuf heures, les 
élèves déjeunaient. Après cette collation, les uns, 
au nombre de 354 (1), occupaient les postes né- 
cessaires à la garde du camp. Les autres étaient 
employés à la distribution des vivres et aux tra- 
vaux qu'on nommait travaux de guerre et tra- 
vaux de propreté : les instructeurs avaient ordre 
de ne se servir en aucun cas du mot corvée^ qui 
rappelait l'ancien régime. 

A midi, ils dînaient ou, comme on disait, man- 
geaient la soupe. 

A une heure, ils se rendaient à la salle d'ins- 
truction dite grande baraque, destinée à l'ensei- 
gnement oral. 

De deux heures et demie à quatre heures, ils 
prenaient leur récréation. 

Tous les trois jours, à cinq heures, les élèves de 



(t) Chacune des trois milleries fournissait tous les jours, 
pour monter la garde, trois instructeurs et cent élèves; la 
quatrième milleric fournissait deux instructeurs et cinquante- 
quatre élèves. 



ga l'école de mars 

chaque millerie allaient se baigacr dans la Seine. 

L'école du soir variaselon les mois: elle durait 
en messidor de six heures à sept heures et demie; 
en thermidor, de cinq heures à sept heures;; en 
fructidor, de quatre heures à six heures. A cette 
école du soir, les élèves se rassemblaient devant 
leurs tentes, par centurie et par rang de taille, 
pour qu'on ne vit pas dans une même file un 
grand fusil à côté d'un petit, puis se réunissaient 
enmillerie parordre et numéro de centuries. A un 
battement de tambour qui partait du centre, les 
milleries étaient conduites sur le terrain où elles 
devaient s'exercer. Là chaque centurie se divisait 
en trois classes dirigées chacune par un décu- 
rion. Un roulement indiquait les repos et les 
reprises. Nul ne pouvait se coucher pendant les 
repos ni sortir du rang sans permission. Un rap- 
pel annonçait la fin de l'exercice. 

Le souper avait lieu, ainsi que l'école du soir, 
à des heures diverses, selon la saison : à quatre 
heures et demie, à cinq heures, à sept heures. 

A sept heures et demie, un coup de canon 
terminait cette laborieuse journée: on donnait 
le mot d'ordre, on battait la retraite, on faisait 
l'appel par décurie devant les tentes. 



LE RÉGIME DE l'ÉGOLE qS 

Des patrouilles furent organisées au commen- 
cement d'août. Elles se composaient d'un ins- 
tructeur, d*un élève décurion et de douze élèves. 
Chaque millerie fournissait deux patrouilles, 
Tune qui partait aussitôt après la retraite et ren- 
trait à dix heures, l'autre qui partait à dix heu- 
res et rentrait à minuit. Les patrouilles de la 
1'® millerie parcouraient Tenceinte extérieure de 
rhôpitai jusqu'à la porte du magasin des armes 
où elles se faisaient reconnaître; celles de la 
2^ millerie parcouraient l'intérieur de l'hôpital 
où elles s'arrêtaient plusieurs fois; celles de la 
3® millerie, qui sortaient par la barrière du vieux 
chemin de Paris, longeaient les palissades en 
dehors du camp et revenaient par la barrière du 
côté de Neuilly. Toutes devaient, sur le terrain 
de leur millerie, imposer le silence aux élèves 
et s'assurer qu'ils étaient couchés. 

Le Bulletin de la Convention était affiché dans 
le camp. Mais les instructeurs avaient ordre de 
le lire aux élèves. Ils allaient d'abord chercher 
eux-mêmes à la tente du général les « papiers 
patriotiques )) et ils lisaient le Bulletin à midi 
et les autres journaux le soir, après la retraite* 
Ces deux lectures furent bientôt réduites à une 



94 l'école de mars 

seule. Le soir, à la fin de Texercice, — à six 
heures et demie au mois de fructidor — les chefs 
de millerie passaient sur le front de bataille et 
distribuaient les imprimés. Les décurions fai- 
saient alors former le cercle et lisaient à haute 
voix' le Bulletin^ les gazettes et Tordre pour le 
lendemain. 

Les représentants avaient dit, dans les pre^ 
miers jours, qu'ils récompenseraient ceux qui se 
signaleraient par leurs progrès et observeraient 
exactement la discipline. Us s'engageaient à les 
mener au spectacle, notamment dans les théâtres 
qui représentaient des pièces républicaines et des 
traits d'héroïsme comme la mort de Viala et do 
Bara : les élèves a en rapporteraient un amour 
plus ardent, s'il est possible, pour la patrie et 
pour la vertu ». Cette promesse ne fut pas tenue. 
Du moins, les représentants essayèrent de diver- 
tir les enfants de Mars dans l'intérieur de TËcoIc : 
la troupe du célèbre Franconi vint un jour du 
faubourg du Temple au camp des Sablons et y fit, 
selon les termes de son jprogramme, des exer- 
cices d'équitation et d'émulation, tours de ma- 
nège et danses sur ses chevaux, avec plusieurs 
scènes et entractes amusants. 



CHAPITRE V 



Exercices et Cours 



L'adjoint Blanc. — Les millerions Devaux , Lécaiilette 
Constantin, Cudey, Choppin, — Les centurions. — Dériot. 
— Les décurions. — Maniement du fusil et manœuvres 
d'infanterie. — Exercice de la pique. — Cours d'équita- 
lion. — Fischer, Feldenheim et Dard. — Le manège. — 
Lavard, Coupé, les deux Jardin, Giroux. — Les trompet- 
tes. — Cours d'artillerie. — Leclercq, — Rivereau. — 
Exercice à feu. — Travaux de fortification. — Bizot-Char- 
moy. — Eynard, Lavocat , Levasseur , Hébert. — Les 
élèves du génie. — La grande baraque. — Cours d'art 
militaire.— Cours d'administration militaire. — Hassen- 
fratz. — Cours d'hygiène. — Chaussier. — Tirades patrio- 
tiques. 



Le Comité avait décidé que les exercices d'in- 
struction de l'École de Mars comprendraient : 
1* dans le camp, les détails du service, la mar- 
che, la tenue, Thabillement, le maniement des 
armes, les petites évolutions , la connaissance 
du cheval, la manœuvre du canon ; 2^ hors du 
camp, les grandes évolutions, l'exercice à feu^ 



g6 l'jêgole de màdls 

les reconnaissances militaires, les campements, 
les retranchements, les manœuvres de la cava- 
lerie, les attaques de postes, les simulacres de 
combat. 

L'instruction de l'infanterie était donnée sous 
l'autorité supérieure du général par l'adjoint 
Blanc et par cinq chefs de millerie, par trente 
centurions et par cent cinquante décurions atta- 
chés chacun à trois ou quatre décuries. 

Blanc, ancien sergent aux gardes françaises, 
capitaine au 103^ régiment, avait reçu dans 
les reins à la bataille de Wissembourg un éclat 
de bombe. Il fut, avec le titre de millerion, l'ad- 
joint du général de l'École, une sorte de sous- 
directeur, et il rendit de grands services à l'éta- 
blissement par sa vigilance et par son esprit 
d'initiative. Les représentants le qualiûaient 
d'excellent ofGcier et assuraient que sa bonne 
conduite, son civisme et ses talents lui avaient 
valu leur estime. C'est, disait Moreau de Saône- 
et -Loire, « un des citoyens qui ont le plus effica- 
cement coopéré aux étonnants progrès des élè- 
ves de Mars (1) ». 

(1) « Si Ton pouvait, ajoute Moreau, réunir Ghanez (le suc- 



EXERCICES ET COURS 97 

Les cinq chefs de millerie étaient Devaux^ 
Lécaillette, Constantin, Cudey et Choppin. 

Devaux commandait la 1'® millerie. Instructeur 
aux gardes françaises, lieutenant dans la garde 
nationale soldée de Paris, puis dans une compa- 
gnie de gendarmerie, adjudant général de l'ar- 
mée révolutionnaire, commandant temporaire à 
Meaux et à Chantilly, il était moins instruit que 
Blanc : il avait, dit-il lui-même, une trop forte 
corpulence qui lui faisait à regret refuser un 
emploi supérieur dans l'armée, et il écrivait 
santurion pour a centurion ». Les représen- 
tants le jugeaient bon pour être adjudant de 
place. 

Le Sedanais Jacques Lécaillette, chef de la 
2« millerie, vieux soldat de l'armée royale, par- 
venu, après vingt-sept ans de services ininter- 
rompus, au grade d'adjudant-major dans un 
régiment d'infanterie, avait été un des cent trente- 
six aides-de-camp créés par la loi de 1790. Atta- 
ché à Lignivillo, son ancien colonel, il resta sans 
emploi après la destitution de ce général et se 

cesseur de Bertèche) et Blanc à la tête d'une École militaire, 
ils y rendraient de grands services par la réunion de leur»- 
lumières. » 



98 l'école de mars 

retira dans sa ville natale où il fut chef de batail- 
lon à la suite de la garde nationale soldée. Son 
compatriote Bertèche le fit nommer à TËcole do 
Mars, et lorsque Lécaillette quitta le camp des 
Sablons,les représentants certifièrent qu'il avait 
« rempli ses fonctions de la manière la plus dis- 
tinguée, déployé tous les talents d'un homme con- 
sommé dans la partie militaire, donné sans cesse 
des preuves du républicanisme le plus prononcé 
et du plus sévère attachement à la discipline », 
que « ses vertus et surtout sa modestie lui 
avaient mérité l'estime do ses collaborateurs et 
des élèves » . 

Constantin , naguère commandant d'une ca- 
serne de Paris, était chef de la 3^ millerie et 
avait la garde de la tente où étaient les drapeaux 
et les armes. Les représentants disent qu'il a des 
talents, du patriotisme, de la conduite et qu'il 
peut être utile dans une école ou aux armées. 

Gudey, chef de la 4® millerie, sergent aux 
gardes françaises, lieutenant de la garde natio- 
nale soldée de Paris, adjudant général chef de 
bataillon dans l'armée révolutionnaire, s'était 
signalé par sa bravoure dans la Vendée et devait 
mourir en 1805 capitaine adjudant à l'état- 



EXERCICES ET COURS 99 

major de la place de-Paris. Instruit, bon patriote, 
très aimé et estimé de tous ses camarades : telle 
est la note que lui donnent les représentants. 

Choppin, homme d'honneur et d'expérience, 
récemment commandant de la maison d'arrêt de 
la Courtille, fut chargé d'instruire les élèves au 
maniement de la pique. « Il les a soignés, témoi- 
gnent les représentants, et tous ses camarades 
l'estiment.*)) 

Sur les trente centurions d'infanterie, trois ou 
quatre furent franchement mauvais, comme ce 
Girardot, chef du bataillon du Pont-Neuf, que les 
représentants près l'armée de la Moselle avaient 
suspendu parce qu'alla bataille d'Arlon il faisait 
tirer sur une troupe française qu'il devait pro- 
téger. Mais tous les autres méritèrent les éloges 
du conventionnel Moreau, qui les félicita d'avoir 
bien tenu et conduit leur centurie. L'un d'eux, 
Dériot, dont Moreau louait la fermeté , fournit 
une brillante carrière. Il avait été fourrier des 
grenadiers au régiment des gardes françaises et 
il était maréchal des logis dans la gendarmerie 
parisienne lorsqu'il fut requis au camp des Sa- 
blons. Bonaparte le connut après vendémiaire 
à l'état-major de la place de Paris, l'emmena en 



loo l'école de mars 

Orient — où Dériot fut blessé devant Saint-Jean 
d'Acre et à Hiliopolis — etle fit successivement 
adjudant supérieur du palais des consuls» sous- 
gouverneur des palais de Fontainebleau et de 
Versailles, chambellan, baron, général de bri- 
gade, général de division, chef d'état-major de 
la garde impériale (1). 

La plus grande partie des décurions étaient 
de bons instructeurs de détail et avaient une 
conduite exemplaire. Mais environ quarante 
d'entre eux, tout en remplissant leurs devoirs 
avec zèle, montraient plus de bonne volonté que 
de moyens et n'avaient qu'une médiocre cou- 
naissance du métier. Une dizaine étaient insou- 
ciants, paresseux, médisants, plus occupés de 
leurs plaisirs que de leur emploi, comme cet 
Ëschard, qui commandait en vendémiaire une 
compagnie des patriotes de 89 et qui fut réformé 
parce qu'il était « cabaleur et dangereux par 
ses menées sourdes ». Les représentants n'a- 
vaient pu faire leurs choix à loisir : ils avaient 
pris en hâte, au petit bonheur, parmi les sous- 
officiers qui sortaient de l'armée révolutionnaire 

(1) Cf. sur Oériot la pièce X, p. 349, à Tappendice. 



EXERCICES ET COURS lOI 

OU qui se trouvaient alors à Paris pour sollici- 
ter un grade ou pour se guérir de leurs bles- 
sures (!)• 

Il fallait, avant toutes choses, montrer aux 
enfants deMars régulièrement et par une méthode 
uniforme le maniement du fusil et les manœuvres 
de rinfanterie. Sur la proposition de Blanc^ une 
école dite école journalière fut établie le 19 juil- 
let et pour les instructeurs et pour les élèves. 
Quotidiennement, à une heure précise de l'après- 
midi, centurions et décurious s'assemblaient pour 
prendre une sorte de leçon particulière et s'exer- 
cer à tous les emplois de l'ordre de bataille. Cette 
leçon leur était donnée en présence du général 
et de son adjoint par un chef de millerie qui les 
faisait sortir alternativement du rang pour s'as- 
surer de leur façon d'enseigner. Elle devait être 
rendue aux élèves le soir et le lendemain matin. 



(1) Aussi Barère disait-il dans son rapport que les instruc- 
teurs seraient choisis parmi les défenseurs de la République 
que des blessures glorieuses empêchaient de combattie encore 
l'ennemi. « Ainsi» ajoutait-il avec emphase. — et d'ailleurs 
inexactement — le camp des élèves présentera le touchant 
spectacle de la reconnaissance nationale et de Téducation répu- 
blicaine ; il réunira de jeunes élèves pris dans les familles 
peu fortunées et des instructeurs choisis parmi les défenseurs 
de la patrie blessés dans les combats : il n'appartient qu'à la 
vertu d'élever des républicains. » 



I02 l'École de mars 

A la même heure, deux ou trois élèves (1) 
choisis dans chaque centurie parmi ceux ,qui 
montraient le plus de facilités et qui s'énonçaient 
avec le plus de précision et de clarté^ suivaient 
un cours dit cours d'instruction. Ce cours leur 
était fait par l'adjoint Blanc, assisté de deux de 
ses subordonnés. Ces jeunes gens une fois dressés 
servaient de guides et de moniteurs à leurs cama- 
rades, et Blanc témoignait plus tard que cette 
mesure avait a mis une prompte accélérité dans 
toutes les manœuvres, évolutions et attaques ». 

Les moins instruits, ordinairement douze à 
quinze par centurie, étaient attachés à une classe 
particulière qu'on nommait la seconde classe. 
Mais le 16 août ils exprimèrent au général leur 
chagrin de n'être pas aussi avancés que leurs 
compagnons et de ne pouvoir arriver de si tôt à 
la première classe : sur quoi le général, applau- 
dissant à leur zèle, ordonna qu'ils seraient dis- 
pensés d'aller à la distribution et pendant ce temps, 
de neuf heures et demie jusqu'à la soupe, exercés 
au maniement de l'arme. 

Un certain nombre d'élèves, mille environ, 

(I) Deux, dès le 47 juillet, et trois, après le 48 août. 



EXERCICES ET COURS I03 

apprirent, sur Tordre du. Comité, à se servir de 
la pique. Le Comité voulait mettre en honneur 
cette arme peu coûteuse et facile à fabriquer. 
Dès 1792, un colonel de dragons, Scott, ne 
publiait-il pas un Manuel du citoyen armé de la 
pique et, sur la proposition de Carnot qui rap- 
pelait les batailles de Cérisoles, de Marignan et 
deMoncontour, sur le rapport de Carnot-Feulint, 
qui nommait la pique l'arme de la liberté, TAs- 
semblée législative ne décrétait-elle pas que la 
pique dite du maréchal de Saxe, longue de six 
à dix pieds, devait être donnée à tout citoyen 
qui ne possédait pas un fusil? La Commune de 
Paris ne présentait-elle pas au ministre de la 
guerre en août 1793 un nouveau modèle dépique 
contre la cavalerie? Au mois de septembre sui- 
vant, les Jacobins ne demandaient-ils pas qu'un 
Comité d'anciens militaires fût chargé d'indiquer 
aux patriotes la meilleure fagon d'employer dans 
l'attaque et la défense une arme que les aristo- 
crates discréditaient à dessein, mais qui valait la 
baïonnette ? 

L'exercice de la pique commença le 3 août à 
l'École de Mars. Il durait dix jours pour cent 
élèves qui cédaient la place à cent autres dès 



io4 l'£gole de mars 

qu'ils étaient suffisamment instruits. A cinq 
heures, les piquiers se rendaient à la tente du 
millerion Ghoppin qui leur distribuait les piques; 
mais ils ne s'exergaient que le matin et ils ser- 
vaient le reste du jour dans leur centurie. Ils 
figurèrent à la grande manœuvre qui se fit le 
1«' octobre sous les yeux de la Convention, et 
Guyton de Morveau mentionne dans son rap- 
port a ce corps de piquiers que Ton a vu, avec 
tant de légèreté et d'audace, se présenter au- 
devant de la cavalerie en mouvement ». 

L'instructeur général de la cavalerie, André 
Fischer, devait sa nomination à Bertèche, son 
ancien colonel. C'était, comme on disait déjà au 
xvui® siècle, une vieille culotte de peau. Il avait 
servi vingt-deux ans dans les hussards, et il 
venait d'être promu lieutenant au 16® régiment 
de chasseurs, lorsqu'il reçut le brevet de chef 
d'escadron dans l'armée révolutionnaire dudépar- 
tement de Paris. Il se rendit en Vendée, et son 
général attestait qu*il avait toujours eu la plus 
grande exactitude. « Il n'a cessé, témoignait 
Peyssard après la levée du camp, de donner des 
preuves de zèle pour son service et [d'attache- 



EXERCICES ET COURS Io5 

ment à la République, et il s'est surtout distingué 
par son amour ardent de la discipline. » Mais 
Moreau, tout en jugeant sa conduite irrépro- 
chable, le blâmait de s'isoler des chefs de l'in- 
fanterie : « il ne lui manque, ajoutait Moreau, 
que de savoir se faire obéir par ses sous-ordres, 
et il est meilleur à l'armée qu'à l'École. » Fischer 
n'a pas dépassé le grade de capitaine. 

Il eut pour principaux collaborateurs les cen- 
turions Feldenheim et Dard. Le premier, Col- 
marien de naissance, était sous-lieutenant au 16® 
régiment de chasseurs — le régiment de Ber- 
tèche et de Fischer — et il devint capitaine. Le 
second, gendarme national, puis lieutenant dans 
un escadron de l'armée révolutionnaire, montra, 
disent les représentants, de l'intelligence et du 
zèle au camp des Sablons. C'est un des meil- 
leurs officiers de dragons qu'ait eus Napoléon. 
Recommandé par tous ceux qui l'employèrent, 
par Bernadotte qui l'eut pour officier d'ordon- 
nance et quiloueses preuves réitérées de courage 
au Tagliamento et à Gradisca, par Murât, par le 
prince Eugène, par Macdonald qui le vit de près 
à Wagram, Dard fut nommé baron de l'Em- 
pire, et, sous les Cent Jours, maréchal de camp. 



io6 l'école de mars 

Il étaitimpossibled'exerceràlafoistous lesélè- 
vcsauxmaDœuvresdelacavalerie,et,(l^autrepart^ 
ilfallait craindre de blesser l'égalité par des préfé- 
rences. On s'efforça, dit Guyton, de concilier tous 
les intérêts par une ingénieuse combinaison. 

150 élèves — 45 fournis par chacune des trois 
premières milleries et 15 par la quatrième — 
durent prendre durant une décade les leçons 
d'équitation^ et, chaque décadi, les élèves de 
chaque décurie tiraient au sort celui d'entre eux 
qui serait admis à cet enseignement. Les élèves 
ainsi désignés se réunissaient à cinq heures et se 
rendaient le matin à l'école de manège et à une 
heure de l'après-midi a l'école de théorie. Chaque 
jour avait sa tâche déterminée; le primidi, mon- 
ter à la longe et au pas; le duodi et le tridi, 
aller au trot; le quartidi et le quintidi, aller au 
trot avec le sabre ; le sextidi, aller au trot avec 
le sabre et le mousqueton; le septidi et l'octidi, 
aller au galop; le nonidi, marcher en colonne 
deux à deux; le décadi matin, marcher en co- 
lonne par quatre ; le décadi soir^ marcher en 
bataille par escadron et au pas. Le soir de chaque 
décadi, après la marche en bataille, Finstructeur 
général Fischer choisissait les trente meilleurs 



EXERCICES ET COURS 10^ 

écuyers. Ces trente élèves étaient employés dans 
la décade «suivante comme aides-instructeurs, et 
ce furent eux qui firent, pendant les manoeuvres, 
marches et reconnaissances militaires exécutées 
par rÉcole, le service de la cavalerie. 

De la sorte, remarque Guyton, les derniers 
appelés avaient, pour rattraper les autres, la fa- 
cilité qu'ont les recrues dans une troupe déjà 
vieille et dressée. Le hasard décidait des pre- 
miers choix et l'aptitude des seconds. 

Une résolution, prise le 16 août, corrigea 
d'ailleurs les chances du sort : elle autorisait 
l'instructeur général Fischer à remplacer sur-le- 
champ les élèves auxquels leur santé ou le défaut 
de dispositions ne permettait pas de continuer 
l'exercice du cheval. 

350 chevaux de chasseurs furent rassemblés 
au camp des Sablons, et, 'comme on disait, des- 
tinés aux 350 élèves de la légion formée par le 
Comité. 

Sur la demande de Collet, approuvée par les 
représentants du peuple, l'administration du dé- 
partement de Seine-et-Oise envoya 72 chevaux 
du manège national de Versailles au manège de 
l'École de Mars. 



I08 L'ÉCOLE'fDE MARS 



Là" 



Ce manège avait pour chef Lavard, qui pos- 
sédait à Paris dans la rue de Bondy un établis- 
sèment du même genre: Lavard, diligent, assidu, 
très habile en son métier, avait sous ses ordres 
deux centurions instructeurs, Coupé et Jardin 
père, et deux sous-chefs, Giroux et Jardin fils. 

Coupé, chef du manège national de Versailles, 
touchait trois cents livres par mois; il fut, au 
témoignage des représentants, tout entier à ses 
devoirs et mérita constamment des éloges. 

Jardin père, qui venait, comme Coupé, du 
manège de Versailles, était moins instruit que 
Coupé, mais il se conduisit bien et il connaissait 
son servi<;e. Toutefois, il montra, dit le conven- 
tionnel Moreau, un caractère dangereux : il avait 
peu d'esprit, et ce peu était envieux et méchant. 
On l'accusait d'avoir « accaparé » Bertèche et 
d'user de son ascendant sur le général pour 
calomnier ses camarades dans l'espoir d'obtenir 
la direction du manège. 

Jardin fils, naguère employé dans les charrois, 
n'avait que dix-sept ans, et, quoiqu'il promit 
beaucoup et qu'il dût faire par la suite, selon le 
mot du tempS) un sujet intéressant, il était trop 
jeune pour ses fonctions et les devait unique- 



EXERCICES ET COURS lOQ 

ment à Tinfluence de son père sur Bertèche. 

Giroux, élève du manège de Versailles, où il 
gagnait huit cents francs, était doux, zélé, assez 
instruit, très actif, et le représentant Moreau pro- 
posait, après la levée du camp, de le nommer 
sous-chef,et delui donner un traitement de deux 
mille francs. 

Les cavaliers de l'École de Mars apprenaient, 
tout en marchant, à tirer lepistolet(l).Ils avaient, 
non pas Tépéo romaine, mais le bancal^ et ils 
portaient les bottes qu'on appelait alors bottes à 
la hussarde ou à la hongroise. Ils ne négligeaient 
pas le service de l'infanterie : chaque soir, ainsi 
que les piquiers et les canonniers, ils rentraient 
dans leur centurie pour s'exercer au maniement 
du fusil et à la marche. 

Neuf trompettes étaient attachés à la cavalerie 
de l'École de Mars. Dès le 25 juin, Bertèche avait 
requis Hanicle (2), commandant de l'École des 
trompettes, de lui envoyer dans le jour Juteau, 
l'un des quatre instructeurs de l'établis sement^et 
huit de ses meilleurs élèves. Hanicle les fit par- 

(1) Le 26 septembre, la commission des armes et poudres a 
ordre du Comité de fournir 330 pistolets d'arçoa qui doivent 
servir à l'exercice des élèves dans la cavalerie. 

(2) Cf. sur Hanicle, Jeunesae de Napoléon^ I, p. 373. 



iio l'école de mars 



tir aussitôt, et ils restèrent au camp des Sablons 
jusqu'au décret du 23 octobre. 

L'instructeur principal pour l'artillerie, ou, 
comme on disait^ le chef de l'artillerie ou l'artil- 
leur en chef, fut d'abord un sous-ofBcier du 3® 
régiment,Maurice Leclercq,que Ronsin avait fait 
nommer adjudant-général chef de bataillon et 
commandant de l'artillerie de l'armée révolution- 
naire. Appelé, sur la proposition de Berlèche, au 
camp des Sablons, Leclercq commença, selon sa 
propre expression, les premières instructions de 
l'artillerie à l'École de Mars. Mais il manquait 
de fermeté dans le commandement. Le Comité le 
remplaça par Rivereau, capitaine-commandatit 
au 4® régiment de l'arme. 

Comme nombre d'officiers de l'artillerie et no- 
tamment du 4* régiment, comme les capitaines 
Vaubois, Gouvion et Borthon, comme le lieute- 
nant Napoléon Bonaparte, comme les sergents 
majors Dubois et Davin, le lieutenant Rivereau 



(1) Cf., sur Rivereau ou Riverot, Jeunesse de Napoléon, II, 
pp. 341-342. Ce fut sans doute son camarade Borllion, devenu 
agent du Comité, qui le fit venir à l'Ecole de Mars. Après la 
levée du camp des Sablons, Rivereau fut employé à Meudon 
aux épreuves des mobiles incendiaires. 



EXERCICES ET COURS I I I 

était entré dans les volontaires. Il avait, au mois 
de novembre 1791, accepté le grade d'adjudant- 
major, et au i®"" janvier 1792, le grade do lieute- 
nant-colonel dul®'^ bataillon de la Drôme; puis il 
avait opté pour l'artillerie oii,touten menant ses 
Dauphinois au combat, il avançait à l'ancienneté. 
Il fut très utile à TÉcole de Mars : le représen- 
tant Moreau assure qu'il s'est supérieurement 
conduit ; que les instructeurs et les élèves de 
son arme ont été, grâce à lui, le mieux tenus et 
maintenus ; qu'il avait un peu trop de sévérité 
sans porter cependant la rigueur à l'excès ; qu'il 
faudrait recourir encore à ses talents si le Co- 
mité formait une nouvelle école. Quelques mois 
après avoir quitté le camp des Sablons, Rivereau 
fut promu chef de bataillon pour prendre rang 
du jour oii il avait été nommé lieutenant-colonel 
de volontaires. 

Il régla le nombre et l'espèce des bouches à 
feu qui devaient servir aux élèves. Il requit cha- 
que mois une certaine quantité de munitions pour 
l'école pratique du canon de bataille (1). Il eut 

(1) C'est ainsi qu'un arrêté du 22 août lui fournit 243 gar- 
gousses de 4 sabotées, 243 de 4 en papier, 27 de 8 sabotées>27 
do 8 en papier, 243 boulets de 4^ 27 boulets de 8, 108 lances à 
feu et 648 étoupillesi 



1 1 2 l'École de mars 



sous ses ordres cinq centurions — dont Leclercq 
— et six décurions ainsi que deux ouvriers en 
fer et un ouvrier en bois qui furent « employés 
aux différentes machines d'artillerie (1) ». 

Les élèves de Tartillerie furent, comme ceux 
de la cavalerie, choisis par le sort — le sort, di- 
sait Barère, n'afflige personne. — Trois cents 
environ apprenaient durant vingt jours la ma- 
nœuvre et le tir du canon (2). 

Ils devaient d'abord faire l'exercice à feu sur 
un emplacement qui leur fut désigné entre Mon- 
ceaux et Montmartre. « On s'assurera, avait dit 
le Comité, s^il est possible d'établir la batterie au 
pied de Montmartre de manière que la montagne 
serve de butte. » Mais Rivereau objecta que des 
accidents pouvaient se produire. Le Comité dé- 
cida, le 13 septembre, que l'exercice se ferait au 
parc de Vincennes où la butte élevée pour 
répreuve des canons neufs empêchait toute mé- 
saventure. 10 pièces de quatre furent transpor- 
tées au parc de Vincennes et les élèves de l'École 



(1) Arrêté du 6 août. 

(2) 310» le 7 août (90 fourais par chacuae des trois premiè- 
res milieries et 40. par la quatrième); 272, le 27 août (80 
choisis dans chacune des trois premières milleries et 32 dans 
la quatrième), etc. 



EXERCICES ET COURS Il3 

que Rivereau jugeait assez avancés y furent, dès 
le 25 septembre, conduits deux fois par décade. 
Suivant GuytOD, quelques-uns d'entre eux étaient 
en état de manœuvrer avec de vieux canon- 
niers. 

Dans son rapport sur la création de l'École de 
Mars, Barère avait annoncé que les travaux de 
fortification seraient enseignés dans le nouvel 
établissement et que les élèves de la patrie ap- 
prendraient à remuer la terre et à faire, comme 
les Autrichiens, ces ouvrages de terrasse que les 
Français avaientjusqu'ici négligés : « négligence 
qui amenait souvent des défaites ou des retraites 
forcées ». 

La direction de ces travaux fut confiée au 
capitaine Bizot-Charmoy, un des officiers les plus 
distingués de l'arme du génie, un de ceux qui 
s'étaient, comme disait Guy ton de Morveau, for- 
més par l'étude et l'observation. Bizot-Charmoy, 
alors âgé de trente-sept ans, avait fait plusieurs 
campagnes : il était dans Thionville au siège de 
1792 et il avait suivi l'armée de la Moselle à l'ex- 
pédition de Trêves et dans toutes ses opérations 
entre la Sarre et Longwy, notamment aux 



ii4 l'iïcole de mars 

affaires d'Arlon. Il commandait le génie à Thion- 
ville quand il fut appelé, le S juillet 1794, à Paris 
par le Comité de salut public. Le 17 août il était 
nommé instructeur principal des fortifications à 
rÉcole de Mars où, dit le représentant Moreau, 
ses talents et sa conduite lui valurent toujours 
des éloges. Lorsque le camp des Sablons fut 
dissous, il se rendit à l'armée du Rhin et obtint 
dès le 3 décembre 1794, devant Mayeuce, sur la 
proposition de Merlin de Thionville,le brevet de 
chef de bataillon. Directeur des fortifications, 
colonel de son arme, commandant le génie d'un 
des corps de ia Grande Armée, il succomba mi- 
sérablement dans la retraite de Russie : il était 
arrivé à Vilna moitié gelé, mourant, et Chasso- 
loup-Laubat Tavait fait placer sur un fourgon de 
foin : le convoi, abandonné, fut incendié par les 
cosaques et fiizot-Charmoy périt dans les flam- 
mes. 

Bizot-Charmoy eut deux adjoints, le capitaine 
du génie Boucher, qui s'employa avec zèle dans 
toutes les circonstances pour diriger les travaux 
des élèves, et un ancien officier de l'arme, Gi- 
raud, habile dessinateur qui s'occupa particuliè- 
rement, dans les grandes manœuvres de l'Ecole, 



EXERCrCES ET COURS Il5 

de la levée des plans et de la reconnaissance du 
terrain. 

II avait sous ses ordres cinq centurions : le 
capitaine Eynard, l'adjoint du génie Lavocat^ 
l'instructeur d'artillerie Levasscur et les deux 
instructeurs d'infanterie Genton et Hébert. 

Les décurionS) indiqués au Comité par la com- 
mission des travaux publics comme des répu- 
blicains à la fois capables et vertueux, étaient le 
conducteur de travaux de fortification Durand, 
des canonniers-gendarmes de la Convention, 
Payen, Auburtin, Boileau, Menneguin, l'ancien 
canonnier Godefroy, l'ancien sergent des mi- 
neurs Vincent et quatre terrassiers de Mennecy, 
Blessay, Lajoye, Plantin et Rivière (1). 

Quelques-uns de ces instructeurs du génie mé- 
ritent une mention. Ëynard, élève des ponts et 
chaussées, sous-lieutenant dans les volontaires 
étrangers de la marine à la Martinique, ingénieur 
des colonies avec rang de lieutenant à Saint- 
Domingue, envoyé à Conslantinople au temps 

(1) Deux élèves des ponts et chaussées avaient été nommés 
décurions : Duvivier, qui devint capitaine du génie, et Muriel, 
qui fut plus tard colonel d'état-major et qui exerçait sous la 
Restauration les fonctions de conservateur et administrateur 
du dépôt de la guerre; mais ni Tun ni l'autre n'acceptèrent 
l'emploi. 



Il() L ÉCOLE DE MARS 

de la guerre russo-turque, était sous la Révolu- 
tion, comme capitaine d'infanterie et adjoint aux 
adjudants généraux, attaché au dépôt de la 
guerre. Il aida Bizot-Charmoy à développer plu- 
sieurs chapitres du cours d'art militaire qui fut 
professé aux élèves, et il dessina plusieurs cartes 
dontBizot fît hommage au Comité de salutpublic. 
Après la suppression de TÉcole de Mars, oii il 
avait, au témoignage des représentants, rempli 
ses fonctions avec zèle, talent et civisme, Eynard 
devint chef de bataillon du génie. 

Lavocat avait été nommé à l'École de Mars par 
Bizot-Charmoy qui l'employait à Thionvillé au 
service desfortifications.il surveilla les élèves et 
leur donna des leçons de mathématiques. Au 
sortir du camp des Sablons, il fut admis extra- 
ordinairement à TÉcole du génie avec le grade 
de lieutenant c( en considération des connais- 
sances qu'il avait manifestées à l'École de Mars et 
des services qu'il avait rendus tant à cette Écolo 
que dans les places de guerre». Il n'a pas dépassé 
le grade de capitaine. Même en 181S, lorsqu'il 
se ralliait à Napoléon et le suivait de Sisteron à 
Paris, il n'obtenait que la croix de légionnaire. 

Victor Levasseur, lieutenant d'une compagnie 



EXERCICES ET COURS II7 

de canonniers au 4« bataillon du Calvados, s'é- 
tait sig^nalé par sa bravoure au siège de Mayence. 
Blessé à la défense de la redoute dite redoute de 
Merlin, il fut nommé par les représentants Mer- 
lin et Reubell capitaine-adjoint à Tétat major de 
Kléber qui commandait le camp retranché. Il 
revenait d'un congé qu'il avait eu pour se gué- 
rir de sa blessure lorsqu'il fut, en passant à 
Paris, requis par le Comité pour être employé 
au camp des Sablons, d'abord comme instruc- 
teur d'artillerie, puis comme instructeur de cen- 
turie pour les fortifications, et les représentants 
reconnurent qu'il avait donné des preuves con- 
stantes de républicanisme et de soumission aux 
lois, rempli ses fonctions avec distinction, mon- 
tré en toute occasion un zèle et des talents dignes 
d'éloges. Appelé à l'armée de Rhin et Moselle et 
promu parMerlin adjudant général chef de batail- 
lon, confirmé dans ce grade par le Comité, Levas- 
seur fut attaché de nouveau à une école, l'Ecole 
centrale des travaux publics, durant deux mois, de 
févrierà avril 1795.Moreau devait,sur le rapport 
de Sainte-Suzanne, lui donnerle gradede général 
de brigade sur le champ de bataille d'Erbach. 
Hébert se vantait d'avoir tiré le premier coup 

7. 



ii8 l'école de mars 

de fusil pour la défense delà liberté. Le J 2 juillet 
1789, ses camarades des gardes françaises l'a- 
vaient rnis à la tète d'une de leurs compagnies 
pour repousser en face même de leur dépôt un 
escadron de Royal-Allemand. Chef du bataillon 
de réquisition de la section des Gardes-Françaises 
et du Muséum, puis, de par la loi, simple soldat 
dans une demi-brigade d'infanterie, il était entré 
au 16® régiment de chasseurs à cheval, et Ber- 
tèche, son colonel, l'avait fait venir à l'École de 
Mars. Hébert, d'abord centurion de la quatrième 
millerio, ensuite centurion du génie, se conduisit 
bien : « ses chefs, disait Peyssard, m'ont rendu 
de lui le meilleur témoignage » et Chanez assure 
qu'il a été par son civisme et sa moralité d'un 
bon exemple pour les élèves. Sous*lieutenant au 
sortir de l'École de Mars, aide de camp du géné- 
ral Liebert, adjoint aux adjudants-généraux, 
Hébert devint capitaine à l'état-major de l'armée 
de Naples. 

Malgré les efforts du Comité, qui déléguait 
Ozenne, unde ses agents, pour lui rendre compte 
des difficultés survenues et proposer les mesures 
urgentes (1), l'École de Mars ne put consacrer 

(1 ) Arrêté du 23 septembre. 



EXERCICES ET COURS Iig 

que trois semaines à la fortificalion. Le Comité 
ne désigna les adjoints et centurions de Bizot- 
Charmoy que le 17 septembre et le choix des dé- 
curions ne fut complètement arrêté que le der- 
nier jour de ce mois. 

On sut toutefois profiter du peu de temps qu'on 
avait pour exécuter d'utiles travaux. Le général 
de l'Ecole choisit à portée du camp un empla- 
cement où les élèves purent tracer et construire 
un retranchement, apprendre le service du génie 
dans ses applications les plus variées, se livrer à 
des simulacres d'attaque et de défense, et il pré- 
vint les particuliers qui possédaient ce terrain 
qu'on ne ferait aucun dégât et qu'en tout cas une 
indemnité convenable leur serait accordée. La 
commission des armes et poudres dut fournir 
dans le plus court délai un nombre considérable 
d'outils : 2000 pelles, 600 pioches, 150 pics à 
vielle, 1 50 louchets à couper le gazon, 100 haches 
à main, 10 scies et 400 toises de cordeau. La 
commission des transports, postes et message- 
ries dut fournir sans retard douze voitures pour 
Tenlèvement des terres» gazons et autres déblais. 
La commission des travaux publics dut fournir 
le papier, l'encre, les plumes, les pinceaux, les 



I20 t/égole de mars 



couleurs nécessaires au dessin des opérations, 
fournir les cartes et les instruments propres à 

la levée des plans, fournir assez de fascines et 
de gabions « pour faire connaître aux élèves la 
construction et l'usage de ces objets » (1). 

Restait à déterminer le mode d'instruction. 
Le Comité usa, cette fois encore, de la méthode 
révolutionnaire. Il fallait d'abord trier les élèves 
qui connaissaient les premiers éléments du cal- 
cul et de la géométrie bu qui du moins avaient 
l'habitude du dessin. Une commission, nommée 
le 17 septembre par le Comité et composé des 
citoyens Guyton, Hassenfratz, Monge aîné, 
Monge cadet, Lamblardie et Barruel, se rendit 
au camp le surlendemain, à huit heures du 
matin. Chacun des six savants examina les 
élèves de six centuries et choisit dans chacune 



(1) Arrêtés du Comité de salut public pour la commission 
des armes et poudres et la commission des travaux publics 
(17 septembre), pour le général de TEcole chargé de trouver à 
portée du camp la place du futur retranchement (i8 septem- 
bre;, pour la commission des transports, postes et message- 
ries (^6 septembre). La commission des travaux publics 
acheta, pour les mettre à la disposition de TËcolc et les em- 
ployer à la confection des gabions et fascines, les saules qui, 
sur le bord de l'ancien bras de la Seine, en amont, du côté de 
Ncuilly, faisaient partie de la propriété de l'émigré Placemont, 
devenue bien national: il y avait 352 pieds de saule qui furent 
payés 105G livres !i la commission des revenus nationaux. 



EXERCICES ET COURS 121 

les six élèves qui lui parurent montrer le plus 
d^ntelligence pour les mathématiques. « Que 
l'on ne pense pas, a ditGuyton^ que ces examens 
aient eu quelques traits de ressemblance avec 
ces concours où Tamour-propre joue un si grand 
rôle ; il faut en avoir été témoin pour connaître 
à quel point le sentiment de l'intérêt général peut 
Oiaîtriser toutes les autres passions. Ceux des 
élèves à qui les questions étaient adressées les 
renvoyaient à leurs camarades qu'ils savaient 
être plus en état d^y répoudre. On n'eut bientôt 
plus qu*à regretter que le nombre des candidats 
fut limité. » 

Les élèves ainsi désignés formèrent dans l'École 
une section du génie qui comprit deux centuries. 
Ils dirigèrent leurs camarades et leur expliquè- 
rentle tracé de la fortification. Leur prérogative, 
ajoute Guyton dans son rapport, « n'était même 
que de multiplier la voix de Tinstructeur, pour 
transmettre à leurs frères les principes d'après 
lesquels avaient été ordonnés les travaux. » 

Aux exercices et manœuvres militaires, se 
joignit un enseignement que le Comité de salut 
public nommait « l'instruction orale qui ne peut 



122 l'École de mars 



se donner en plein air » et qu'il institua le 17 
août. Cet enseignement se fit dans une salle qui 
fut appelée soit ramphithéâtre, soit la salle de 
démonstration, soit, et le plus souvent, la 
baraque d'instruction ou la grande baraque. 

La salle avait été commencée dès l'établis- 
sement du camp. Mais la besogne n'avançait pas. 
Le 17 août, le Comité, pris d'impatience, recourut 
aux grands moyens. 11 mit en réquisition des 
maîtres et compagnons : un serrurier, un tapis- 
sier, un peintre en bâtiment, deux vitriers, 
quatre menuisiers, trois charpentiers et un 
entrepreneur. Les ouvriers, au nombre de cent 
cinquante, durent se mettre aussitôt à l'œuvre 
et travailler sans relâche. Ils furent nourris, 
comme les élèves, au camp même et ils ne 
purent abandonner leur tâche ni sortir de l'en- 
ceinte de l'École avant que la baraque fût ter- 
minée (1). 

(1) Arrêté du 17 aoûti794. LeComilé de salut public mit en 
réquisition un serrurier de la rue Pagcvin, Turquois ; un tapis- 
sier de la rue Sainl-ïhomas-du-Louvre, Gilbert; un peintre en 
bâtiments de la rue de Sèvres, Vavin; deux vitriers, l'un de 
la rue de l'Arbre-Sec, Guerrier, Tautre, du cul-de-sac Dauphin, 
Billoir; quatre menuisiers, Lemarchaud, de la rue Caumarlin, 
Giraudeau, de Neuilly, Renié, de la rue Basse-du-Rempart, 
Pelleport, de la rue des Fossés-du-Temple; trois charpentiers, 
Binet, delà rue Saint-Dominique, Lacase, de laChaussée-d*An- 



EXERCICES ET COURS 123 

Celte baraque, de fort légère charpente, longue 
de quatre-vingts à cent pieds, large et haute à 
proportion, frêle et vaste à la fois, était exté- 
rieurement revêtue de toile grise rayée aux 
couleurs nationales. Elle recevait intérieurement 
la lumière par un immense transparent pratiqué 
dans le plafond en forme d'éventail. Sur les 
grands châssis vitrés de ce transparent avait été 
collé du papier gris orné de riches arabesques. 
Des peintures décoraient le pourtour ainsi que 
les colonnes de la salle. Elles imitaient le bronze 
et représentaient des trophées, des faisceaux 
d'armes, des boucliers chargés de maximes 
républicaines. Dans les angles étaient posés deux 
coqs, de six pieds de haut, entourés chacun 
d'une couronne de chêne qui mesurait huit pieds 
de diamètre : « le coq de France, avait dit 
Barère dans son rapport, surpassera l'aigle des 
Romains (1). » 

tiQ«ColiDet,du faubourg Saint-HoDoré; enfin, uo sieur Bavelle, 
qui demeurait, « dans la maison de la plaine des Sablons » et 
qui fut chargé d'organiser le service des porteurs. Turquois 
devait requérir 10 compagnons ou ouvriers; Gilbert etVavin, 
chacun 15; Guerrier et Billoir, 12; les quatre menuisiers, 40; 
les trois charpentiers, 30 ; Bavelle, 30. 

(1) Cf. le mot de Carnot (discours du {•' octobre 1795) qu'il 
faut « couper les ongles du léopard qui empêche le coq de 
dormir tranquille » . 



T2i) L ÉCOLE DE MARS 

Entre les deux portes de la baraque s'élevait 
la tribune, sorte de suggestus romain à deux 
escaliers : c'était là que siégeaient les délégués 
de la Convention, escortés des chefs de l'École 
et des juges militaires. Derrière la tribune se 
dressait une statue de la Liberté, gigantesque, 
coiffée d'un bonnet et touchant presque la 
partie supérieure de la salle, fière, menaçante, 
et comme prête à s'élancer de son piédestal à 
de nouvelles conquêtes, ne portant que sur un 
pied et appuyant avec légèreté sur la pointe de 
l'autre, tenant de la main droite une massue et 
traînant do la main gauche une chaîne à laquelle 
était attaché un joug rompu, vêtue d'une simple 
peau de lion pour montrer qu'elle avait renversé 
la tyrannie par son courage et par les seules 
armes de la nature (1). Aux deux côtés de la 
déesse, sur d'énormes gaines, étaient les bustes 
colossaux de Bara et de Viala, génies tutélaires 
du camp. En avant de la tribune, une très belle 
table dans le goût antique servait aux démons- 
trations des professeurs. En face, la musique 
occupait l'orchestre, et, derrière Torchestre, 

(i) C'était l'œuvre du sculpteur Daujon qui reçut six mille 
livres en paiement. 



EXERCICES ET COURS 125 

trois mille quatre cents adolescents couvraient 
Tamphithéâtre. 

L'enseignement oral de l'École commença le 
22 août après l'achèvement de la salle. Il com- 
prit deux parties : Tart militaire et l'adminis- 
tration militaire. On avait, disait-on, cherché la 
plus grande simplicité dans l'organisation du 
camp en confiant à un général tout ce qui tenait 
au commandement et à l'action, et en chargeant 
un commissaire de tous les détails de l'adminis- 
tration : l'instruction orale était ordonnée de 
même et répondait à ces deux attributions. 

Le cours d'art militaire, professé par Bizot- 
Charmoy, eut lieu de deux jours l'un, et le 
cours d'administration militaire, professé par 
Hassenfratz, tous les jours. Sur l'invitation du 
Comité, les deux maîtres firent imprimer et dis- 
tribuer quotidiennement aux enfants de Mars le 
programme de leurs leçons, afin de guider leur 
auditoire et de mieux lui rappeler les objets 
qu'ils avaient développés de vive voix. Lorsque 
l'enseignement fut terminé, les élèves qui dési- 
raient conserver la collection de ces feuilles de 
cours la remirent à leur centurion, et ceux de 



i2f) l'École de mars 

leurs camarades qui connaissaient le métier do 
relieur se chargèrent de la coudre et de la mettre 
en cahier : « La reliure des cahiers, disait un 
ordre du 22 octobre, n'est autre chose que d'y 
mettre une enveloppe de papier de couleur avec 
une couture au milieu ; les quartiers-maîtres 
seront chargés de procurer le fil, le papier et les 
ustensiles nécessaires (1). » 

Bizot-Charmoy fit quatorze leçons. II traita 
d'abord de la guerre avant l'invention de la 
poudre et de la révolution que l'effet prodigieux 
des armes à feu avait opérée dans la manière 
d'attaquer et de se défendre. 

Vinrent ensuite des leçons sur la première 
instruction du soldat, sur les manœuvres et 
évolutions des troupes, sur la formation d'une 
armée. Il montra en quoi consistaient les recon- 
naissances et comment il fallait les faire : voir 
tout en détail, dessiner le relief du sol, décrire 
dans un mémoire circonstancié les communi- 
cations, les ressources, les productions de la 
contrée. II retraça les marches qui se font à 
portée de Tennerai, la façon de diviser et do 
diriger les colonnes, do choisir des positions, 

(l) Nous avons eu entre les mains un de ces exemplaires. 



EXERCICES ET COURS 1^7 

de protéger une grande étendue de pays. Il 
enseigna ce qu'on entend par caslramétation et 
qu'on doit, avant d'occuper tel ou tel emplace- 
ment, s'assurer du terrain nécessaire au dévelop- 
pement du camp et de l'espace dont les troupes 
ont besoin pour se mettre en bataille. Il définit 
les ouvrages qu'une armée construit pour se for- 
tifier : le retranchement avec son fossé, son 
parapet et ses banquettes, l'épaulement, la 
redoute, le redan. 

LWdre de bataille, les variations qu'il subit 
selon les circonstances, les différents cas dans 
lesquels s'engage une affaire, les attaques de 
lignes et de camps retranchés, les règles de la 
fortification permanente et les moyens de défendre 
une place ou de la prendre, tel fut Tobjet des 
dernière leçons de Bizot-Charmoy. Dans chacune, 
il avait eu soin, selon les instructions qu'il avait 
reçues du Comité, de confirmer les principes par 
le récit des événements de l'histoire. 

Hassenfratz était le principal « instituteur ». 
Les enfants de Mars Técoutaient, le regardaient 
avec curiosité parce qu'il avait joué dans la 
Révolution un rôle considérable. 



128 l'école de mars 

Ce chimiste et minéralogiste, élève de Bau- 
vin et de Monge, collaborateur de Lavoisier, 
futur membre de l'Institut et professeur de 
l'Ecole polytechnique, était probe, intelligent — 
quoiqu'un contemporain le tienne pour un esprit 
confus qui ne sait que mettre ses idées en pelo- 
ton sans pouvoir les dévider — mais violent, 
exalté, prenant le cynisme pour du ci vismç, écri- 
vant sur la porte de son bureau les mots ici P on 
se tutoie^ ne reconnaissa,nt pour républicain que 
le sans-culotte aux bas déchirés et aux mains 
crasseuses. Il déclarait volontiers qu'il apparte- 
nait au club monarchique de 1791, et que les 
principes qu'il y manifestait, l'avaient fait envi- 
sager comme un homme dangereux, qu'il avait 
eu l'honneur d'être chassé de cette société. 
Membre des Jacobins et de la commune du 
10 août, prêchant la guerre offensive et l'emploi 
de l'arme blanche, accusant de trahison les géné- 
raux de l'ancien régime, affirmant que les troupes 
seraient vaincues tant qu'elleis n'auraient pas de 
plébéiens à leur tête et que les choses n'iraient 
bien que si le valet de chambre Baptiste rem- 
plaçait son maître Dumouriez, premier commis 
du matériel sous l'administration de Pache, il se 



EXERCICES ET COURS I 29 

vantait d'avoir purgé non seulement les bureaux, 
mais l'armée, et il ne manqua pas de rappeler 
aux élèves du camp des Sablons que le commissaire 
Malus, qui suivait Dumouriez en Belgique, avait 
acheté les grains et les fourrages deux fois plus 
cher que ne les payait la commission des subsis- 
tances organisée par Pache. Au sortir du miais* 
tère, il fut un des instigateurs et auteurs du 31 
mai, et quelques jours à l'avance il assurait que 
l'insurrection était un devoir contre la majorité 
corrompue de la Convention et que les départe- 
ments obéiraient bon gré mal gré à Timpulsion 
de Paris. C'est lui qui, au nom du peuple, 
demanda le décret d'accusation contre les Giron- 
dins. 

Il avait souvent pris la parole au club des Ja- 
cobins sur les questions d'instruction publique 
et, notamment, approuvé le plan de Le Peletier, 
lorsqu'il fut choisi pour enseigner à l'École des 
armes la manière de fabriquer le salpêtre et de 
fondre les canons. Hassenfratz accepta cet em- 
ploi avec enthousiasme : il loua le Comité qui 
(( proscrivait l'aristocratie des académies j» et 
répandait l'instruction sur tous les citoyens; il 
célébra l'ardeur des élèves de l'École des armes : 



i3o l'école de mars 

« C'est la liberté, s'écriait-il, qui les inspire, qui 
les dirige, et des esclaves travaillant pour la 
tyrannie ne pourraient montrer autant de 
zèle! » 

Aussi le Comité le nommait-il, au mois dejuil- 
let 1794, professeur à l'École de Mars, Hassen- 
fratz, disait-on, était connu par ses recherches 
dans la science économique comme par son ap- 
plication à porter les lumières de la physique 
dans les ateliers des arts mécaniques, et il sau- 
rait enseigner aux élèves comment se forme et 
s'entretient une armée, les matières qu'elle con- 
somme, l'étendue de terrain qu'exige leur pro- 
duction, les métiers qui les préparent, la façon de 
les réunir et de les distribuer (1). 

Le Comité n'épargna rien pour lui faciliter sa 
tâche. Hassenfratz eut l'autorisation de se rendre 
dans les diSérentes commissions — commission 
du commerce et des approvisionnements, com- 
mission des armes et poudres, commission du 
mouvement des armées de terre, commission des 
charrois et conseil de santé — pour recueillir les 

« 

(1) Cf. sur Hassenfratz, le Moniteur du 2 mars 1794; Âulard, 
Jacobins, y, 322; Ghuquet, JemappeSf 140; le rapport de Guy- 
ton de Morveau, p. 10, etc. 



EXERCICES ET COURS l3l 

notes et documents nécessaires à son cours. Il 
eut la faveur d'emprunter à la Bibliothèque na- 
tionale et d'emporter tous les traités d'adminis- 
tration militaire dont il aurait besoin, sous la 
condition qu'il ne demanderait que deux volumes 
à la fois et qu'il n'aurait deux nouveaux livres 
qu'après avoir remis les deux ouvrages que la 
Bibliothèque lui avait prêtés précédemment. Il 
eut le droit de prendre au dépôt des voitures du 
Comité un cabriolet et un cheval pour aller au 
camp dos Sablons. 11 put se faire accompagner 
par son élève et préparateur Brochant, le futur 
ingénieur et minéralogiste. 

Comme Bizot-Charmoy, il devait dans ses le- 
çons justifier par la narration des événements 
historiques les principes qu'il exposait. Il se 
montra surtout grand calculateur et grand sta- 
tisticien. 

Il analysa la composition des armées : dans 
une armée do cent mille hommes. le nombre des 
chevaux dépassait un peu plus de la moitié de 
ce chiffre; les états-majors formaient la quatre- 
vingtième partie des combattants, et les employés 
à la suite, la cinquième. 

Il énuméra les subsistances d'une armée, leur 



i32 l'école de mars 

quantité consommée par année et par jour, leur 
poids, leur volume : un sac de farine devait 
nourrir un homme pendant cinq mois — les jours 
sans-culottides compris, — un bœuf nourrissait 
mille hommes par jour, et, si l'on donnait à cha- 
que soldat,de même qu'à chaque enfant de Mars, 
une livre de paille par jour pour son coucher, 
l'armée recevrait de ce chef 454.250 quintaux 
par an. 

Il énuméra les draps d'habillement et, avec 
son habituelle acrimonie, remarqua que Thabit 
du soldat durait moins dans la guerre actuelle 
que dans les guerres ordinaires parce que la 
(( discipline conservatrice » manquait et que la 
confusion régnait dans toutes les parties de l'ad- 
ministration militaire. 

Il énuméra les toiles, laines et cuirs néces- 
saires à l'équipement des troupes — et il assurait 
que le soldat usait dans la guerre actuelle quatre 
chemises et huit paires de souliers par an; les 
armes et la quantité de fer, d'acier et de cuivre 
jaune indispensable à la fabrication des fusils et 
des sabres; les e£Fets de campement et les ma-> 
tières employées à leur confection, ou, comme il 
s'exprimait, à leur construction — mais, ajoutait- 



EXERCICES ET COURS l33 

il, « nous devons dire, à la louange des républi- 
cains français, que le plus grand nombre d'entre 
eux se passe de tentes et couche au bivouac » ; 
les canons de siège et de campagne^ les équipa- 
ges, les attelages, les approvisionnements en 
obus, boulets et balles que Tartilleiie d'une ar- 
mée de cent mille combattants devait traîner 
avec elle, les chariots, les caissons et les voitures 
des convois et transports militaires, la paye des 
différents grades et les appointements des fonc- 
tionnaires de tout genre, — et il jugeait que la 
dépense de solde et de traitement s'élevait, pour 
les douze cent mille hommes que la République 
avait mis sur pied, à deux millions par jour (1). 

Il récapitula les quantités de matières pre- 
mières employées dans une armée de cent mille 
hommes et arriva à force do calculs à trouver 
qu'il fallait cultiver six à sept arpents de terre 
pour entretenir chaque cuinballaut. 

Ces considérations l'amenèrent à parler des 
diverses natures de terrain, argile, sable, craie, 
marne, et il conseillait de varier chaque année 
la culture des plantes sur le même sol, de mé- 
langer les terres, de se servir de fumier et de 

(1) Exactement 1.943.789 francs. 

8 



l34 L^ÉGOLG DE MARS 

substances qui contenaient du carbone, a II faut, 
disait-il, produire dans l'agriculture une révolu- 
tion égale à celle que Ton a produite dans le 
gouvernement; il faut abandonner les méthodes 
vicieuses », et il s'élevait contre l'économie 
« apparente et mal entendue » des gens qui 
labouraient avec des bœufs au lieu de labourer 
avec des chevaux. 

Il retraça les procédés de fabrication des 
étoffes et la façon de travailler les peaux des 
animaux pour les rendre propres aux usages 
qu'elles ont dans les armées. 

Il examina toutes les espèces d'habillement et 
dit quel était, à son avis, le vêtement le plus 
commode et le plus sain pour le soldat : des sou- 
liers à cordons et à très hauts quartiers; des 
demi-guêtres qui protègent les pieds contre la 
poussière et le gravier; un habit léger, croisé 
sur l'estomac, pas trop long, mais qui préserve 
les cuisses de la pluie et du froid; du cuir sur les 
épaules pour poser les bretelles du sac, et des 
chainons de fer sous le cuir pour garantir les 
épaules qui sont la partie la plus exposée aux 
coups de sabre. 

Il fit voir comment se fabriquaient les 



EXERCICES ET COURS I 35 

canons, les projectiles, les sabres, les fusils, et 
avec d'intéressants détails il exposa les six par- 
ties du travail des canons, moulage, fusion, 
coulage, forage, tournage et percement de la 
lumière, la manière de faire des boulets et des 
balles, la façon de forger et d'éprouver les 
lames de sabre, les diverses sortes d'ouvriers 
qui se partagent dans les manufactures le tra- 
vail du fusil, canonniers, foreurs, cmouleurs et 
garnisseurs de canons, platineurs, forgeurs et 
limeurs de garnitures, forgeurs, foreurs et 
émouleurs de baïonnettes, tourneurs de douilles, 
monteurs et ajusteurs. 

Ses dernières leçons eurent pour objet la 
fabrication du salpêtre et de la poudre, l'art de 
placer les magasins militaires qui sont les res- 
sources des armées et le nerf de la guerre, les 
fonctions du commissaire des guerres qui doit 
déployer autant d'activité que le général pour 
surveiller et distribuer les approvisionnements, 
les conseils d'administration des demi-brigades, 
les commissions executives récomment substi- 
tuées aux ministères. 

Plus d'une fois il revint à ses études favorites : 
il entretint les élèves des mines et des métaux. 



i36 l'i^cole de mars 

Il fît même quelques expériences devant son 
auditoire, et le 45 septembre Charles, le fameux 
professeur de physique, eut ordre du Comité de 
lui prêter des objets et instruments dont il avait 
besoin pour son cours (1). 

Outre Bizot-Charmoy et Hassenfratz, un troi- 
sième « instituteur » vint, aux derniers jours de 
TÉcole, professer dans la grande baraque, com- 
pléter le cours d'administration militaire, ache- 
ver, selon les termes d'un conventionnel, cette 
gymnastique républicaine qui donnait aux élèves 
des notions de tous les actes utiles à la défense 
de la patrie et le système de connaissances 
qu'il importe à l'homme d'acquérir pour son 
propre intérêt et côlui de la société. 

Ce fut le célèbre médecin et professeur Fran- 
çois Chaussier, que le Comité avait appelé de 
Dijon à Paris et chargé de rédiger, de concert 
avec la commission d'instruction publique^ le 
pian d'une École do santé. Il avait eu l'autorisa- 

(1) Arrêté du Comité, 15 septembre : un crève-vessio, une 
persiennc électrique, des pistolets do Volta déchargés par des 
cavaliers, un gros carillon électrique, un obusier électrique, 
un grand tableau magique avec son isoloir, plusieurs isoloirs 
en résine, un cerf-Tolant électrique, un appareil pour enflam- 
mer l'élher, un appareil pour fondre Tor et l'étain. 



s 



EXERCICES ET COURS 1 87 

tion d'entrer au camp des Sablons quand il 
voudrait et de recueillir des observations à l'hô- 
pital. Le 28 et le 29 septembre il fit deux 
longues leçons sur les moyens d'entretenir la 
salubrité parmi les troupes et chez l'homme 
isolé. 

Il développa ce qu'étaient les hôpitaux séden- 
taires et les hôpitaux ambulants, et montra que 
les bâtiments étaient presque toujours resserrés, 
que des fièvres y naissaient de la stagnation de 
l'air et de l'encombrement des malades, qu'il 
valait mieux installer les hôpitaux sous des 
tontes que dans des maisons. « Le succès, disait- 
il, que Ton vient d'obtenir au camp de santé de 
l'École de Mars doit engager à multiplier ces 
sortes d'établissements. On évite ainsi les lignes 
successives d'hôpitaux, le transport réitéré des 
malades qui emploie un nombre considérable do 
voitures et de chevaux, et les épidémies ame- 
nées des armées jusque dans l'intérieur. » 

Comme Hassenfratz, il donna des chiffres : il 
estimait que les malades des armées du Nord for- 
maient le septième, et les malades des armées 
du Midi, le cinquième des combattants, qu'un 
quart de ces malades se composait de blessés, 

8. 



i38 l'école de mars 

un quart, de galeux et de vénériens, et la moitié, 
de fiévreux et autres, qu'il serait bon de faire 
des hôpitaux pour le quart des combattants et 
que, si Tarmée comptait cent mille soldats, les 
hôpitaux devaient recevoir vingt-cinq mille 
hommes. 

Il énuméra les effets, les médicaments, les 
substances nécessaires aux hôpitaux et, en pas- 
sant, regretta la diminution des officiers de santé : 
beaucoup étaient morts des fièvres ou par excès 
de zèle; l'enseignement public n'existait plus; 
mais la Convention allait user de la méthode 
révolutionnaire pour propager les connaissances 
qui manquaient. L'art de la santé, l'art de la sa- 
lubrité générale, ajoutait Chaussier, mérite d'être 
un des premiers objets de l'enseignement natio- 
nal ; sous le despotisme des rois, l'éducation, 
chose agréable et légère, se bornait à l'étude do 
quelqueslangues.et les arts « utiles et conserva- 
teurs » étaient entièrement négligés; dans un 
pays libre, chaque citoyen, pouvant remplir les 
fonctions publiques, avait besoin do tous les 
genres d'instruction. 

Chaussier insistait sur les maladies conta- 
gieuses et sur les moyens de les prévenir et de 



EXERCICES ET COURS iSq - 

les arrêter. Il rappela les ravages de la pesle et 
comment elle avait été combattue, non par les 
spécifiques du charlatanisme, mais par une police 
exacte, par l'inspection sévère des marchandises 
du Levant, par la quarantaine que faisaient les 
vaisseaux. C'était donc à l'isolement des malades, 
à l'interception de toute communication avec eux 
et avec les substances infectées qu'il fallait recou- 
rir. Lorsqu'une maladie contagieuse avait naguère 
attaqué très gravement le bétail dans les Pyrénées 
et la Garonne, n'avait-il pas suffi d'établir un cor- 
don de troupes pour circonscrire l'épidémie et en 
garantir les autres départements? 

Les moyens préservatifs contre la fièvre dite 
des camps étaient les mêmes. On devait, non 
seulement surveiller la qualité des fournitures et 
consommations journalières , non seulement 
changer les cantonnements ou du moins lever 
et. déplacer fréquemment les tentes, éviter le 
désœuvrement et par suite la débilité, mais bor- 
ner la contagion en un petit espace, éloigner les 
malades du camp et des hommes sains, les traiter 
dans un quartier séparé, sous des tentes ou dans 
des baraques formées débranches entrelacées, en 
un endroit où la fraîcheur, la pureté de l'air. 



i4o l'école de mars 

l'action de la lumière concourent à la guérison 
et rendent la convalescence plus prompte et la 
rechute plus rare. 

Ghaussier parlait aussi de la dysenterie, de la 
rougeole, de la petite vérole, de la gale, de la 
dartre. Il prescrivait de laver et de purifier avec 
la plus scrupuleuse attention les linges, les vête- 
ments et les meubles qui s'étaient imprégnés de 
la matière morbifique. Il recommandait l'inocu- 
lation encore peu connue parce que la pratique 
de cette opération avait été réservée à quelques 
hommes qui la couvraient d'un voile mystérieux 
et en faisaient un objet de lucre, mais qui devait 
être générale, populaire et qui, puisqu'elle était 
si simple, si facile, si assurée, pouvait être uni- 
quement confiée aux soins des parents et des ins- 
tituteurs. Il remarquait qu'à la fin du traitement 
des affections cutanées, on ferait bien de nettoyer 
les habits au collet, au bord des manches, par- 
tout où ils avaient touché la peau. 

Enfin, il n'oublia pas de prémunir dans le 
style du temps ses jeunes auditeurs contre la 
maladie de ces c( peuples dépravés qui cherchent 
le plaisir dans la débauche et le libertinage ». Il 
leur assura que ceux qui prétendaient la guérir 



EXERCICES ET COURS l4l 

étaient des ignorants guidés par l'intérêt le plus 
sordide. Mais, conclut Chaussier, Thomme qui 
rompait les chaînes de l'esclavage ne se dépouil- 
lait-il pas de ses vices comme de ses préjugés? 
La France, pays de la liberté, ne serait-elle pas 
le pays des mœurs et des vertus? Non, un vrai 
républicain ne devait pas connaître ce mal qui 
« attaque la génération dans sa source et influe 
d'une manière sensible sur la postérité » 1 

Ces cours révolutionnaires firent une assez 
profonde impression, et les contemporains rap- 
portent que c'était un spectacle « bien satisfai- 
sant » de voir dans une même enceinte ces trois 
mille quatre cents élèves réunis sur des gradins 
en demi -cercle, attentifs, montrant parleur atti- 
tude l'avidité de s'instruire. Les leçons, il est 
vrai, étaient de simples sommaires, de rapides 
exposés des résultats, non de sérieuses démons- 
trations des principes. Mais, si sèches qu'elles 
fussent, elles offraient des endroits oii rauditoire, 
rompant le silence qu'exige la discipline, saisis- 
sait l'occasion de s'abandonner à l'enthousiasme 
de son âge et de faire du tapage sous prétexte 
de patriotisme. Plus d'une fois, dans ces cours. 



1^2 l'École de mars 

le professeur cita de sublimes exemples de cou- 
rage et d'obéissaQce,loua les gigantesques efforts 
de la Révolution, exalta les victoires de la Répu- 
blique, et les instructeurs laissaient alors les 
élèves se livrer à leurs élans civiques, éclater en 
applaudissements tumultueux, épancher, selon 
le mot d'un député, leur âme sensible au récit 
des triomphes du peuple. 

Bizot-Charmoy, parlant des moyens qui dé- 
cident du gain des batailles et de la connais- 
sance qu'il importe d'avoir des manœuvres de 
l'ennemi, vantait l'usage des ballons, de ces 
ballons que les journaux français avaient célé- 
brés comme la plus grande merveille de cette fin 
de siècle et que Châles, dans sa Chronique scan- 
daleuse de r aristocratie^ représentait planant 
avec orgueil sur la tente de Cobourg : « Rien, 
disait Bizot-Charmoy, ne peut convenir mieux 
pour remplir cet objet que le moyen imaginé 
par les Français et qui vient d'être pratiqué avec 
tant de succès à Maubeuge, devant Charles-libre 
et surtout à la mémorable journée de Fieurus 
o\x les républicains surent profiter, avec ce cou- 
rage que l'amour de la liberté peut seul inspi- 
rer, des renseignements donnés par Taéroslat 



EXERCtCES ET COURS I [\3 

siip les desseins et les mouvements des armées 
coalisées. » 

Mais le fougueux jacobin Hassenfralz s'enten- 
dait mieux que le sévère officier du génie à trou- 
ver ces tirades patriotiques, à les débiter avec 
une chaleureuse emphase, et Ton prélend même 
qu'un jour il désigna l'or, roi des métaux, sous 
le nom do métal sans-culotte parce que les mé- 
taux, comme les hommes, ne devaient pas avoir 
de roi. 

S'il rappelait la campagne de 1794, il félicitait 
les soldats d'avoir laisse leurs lentes derrière 
eux — un poids do trois millions seize cent mille 
deux cent cinquante-sept livres, remarquait 
l'infatigable calculateur — pour mieux poursui- 
vre l'adversaire et l'atteindre. 

Il assurait qu'avant la Révolution les labou- 
reurs et ouvriers do toute espèce buvaient de la 
piquette, s'habillaient de haillons, portaient des 
sabots, et que les producteurs étaient ainsi les 
plus malheureux, tandis que les nobles et les 
prêtres, qui consommaient sans rien produire, 
menaient joyeuse vie: « ils vivaient aux dépens 
du peuple qu'ils étaient parvenus à abrutir par 
la tyrannie, la superstition ou les haines indivi- 



i44 l'école de mars 

dueilcs; ils mangeaient du pain blanc; ils bu- 
vaient le meilleur vin; ils avaient des souliers 
ou des bottes ; toutes les soies étaient employées 
à leur vêtement et à leur ameublement; un 
grand nombre se faisaient traîner mollement 
dans des chaises! » Et Hassenfratz ajoutait qu'il 
no fallait plus dans la République de ces para- 
sites, de ces hommes inutiles qui ne vivaient 
que de la sueur du peuple. 

11 déclarait que la République devait perfec- 
tionner les arts .-((Composée d'hommes laborieux 
et instruits, elle sera la nation où toutes les au- 
tres viendront puiser à la fois des lumières et 
les principes de la liberté comme les peuples 
de l'antiquité allaient en Egypte chercher des 
connaissances. >/ 

Parlait-il do la différence du costume entre les 
hommes du Nord et ceux du Midi, il lançait ce 
couplet à la Barère : « l'habit français, le vête- 
ment de ce peuple spirituel, aimable, laborieux, 
amant passionné de la liberté, est> comme son 
caractère, un composé des babils du Nord et du 
Midi », et il faisait ainsi l'éloge des femmes 
françaises : « Les femmes, ce sexe charmant, 
exclues des travaux pénibles, occupées sans cesse 



EXERCICES ET COURS l45 

à donner une bonne éducation à leurs enfants 
et à les former à la vertu, à plaire à leurs 
époux et à diminuer le poids de leurs travaux 
par leurs soins assidus et le charme de leur so- 
ciété, les femmes françaises ont pour vêtement 
rhabit du Midi. » 

Parlait-il des administrateurs et du choix de 
leurs coopérateurs : « Sous le règne des rois, 
disait-il, l'avilissement, la bassesse, la flatterie, 
le charlatanisme procuraient seuls les places; 
il faut, sous le règne delà liberté, que le talent, 
la vertu et Taraour sacré de la liberté les obtien- 
nent. )> 

Parlait-il de la fabrication des armes? Il retra- 
çait les prodiges qu'avait faits la République dans 
ses besoins extrêmes pour armer le bras de ses 
soldats : « II n'y avait au commencement do la 
Révolution que quatre fabriques d'armes qui 
pouvaient fournir à elles seules 60 à 80.000 fusils 
par an. La Convention a décrété que 1.000 fusils 
seraient fabriqués par jour et 365.000 par an. 
Aussitôt le génie de la liberté a créé des canon- 
nîers,des foreurs etémouleurs, des garnisseurs, 
des platineurs, des forgeurs et limeurs de garni- 
tures, des monteurs et ajusteurs de fusils, et la 

9 



i46 l'ëgole de mars 

fabrication de toute la République passa la quan- 
tité exigée par le décret. C'est ainsi qu'un peu- 
ple libre sait vaincre tous les obstacles, lorsqu'il 
s'agit de la défense de la liberté I » 

Parlait-il de la fabrication de la poudre? I| 
s'élevait à un ton lyrique pour glorifier la Révo- 
lution et la Convention : « On a fait plusieurs 
cours à Paris, des ateliers se sont formés dans 
toutes les parties de la République, elle salpêtre 
afflue de toutes parts aux raffineries. La quan- 
tité de poudre qui se fabriquait n'allait pas aupa- 
ravant à plus de huit mille livres par jour et de 
trois millions par an. Les poudreries fournissent 
aujourd'hui cinquante milliers par jour et dix- 
huit millions par an. C'est ainsi que le génie des 
républiques sait tout créer; rien ne lui résiste, 
et des arts qui paraissaient être le partage de 
quelques hommes deviennent communs à tous, 
lorsque le salut public Texige. Tremblez,tyransl 
Fuyez, esclaves! Les républicains savent aussi 
bien fabriquer la poudre qu'ils savent la diriger 
contre vous et vous détruire! » 



CHAPITRE VI 
Le 9 Thermidor 

Les premiers jours de l'Ecole. — Punitions. — Lettre de 
Laffaille à la jeunesse d'Avesnes. — Programme de la 
fête du 28 juillet. — Proclamation de Peyssard. — Le 
9 Thermidor. — Arrestation de Bertèche. — Bentabole et 
Brival au camp des Sablons. — Les jeunes patriotes 
devant la Convention. — Légende sur le rôle des élèves 
de Mars au 9 Thermidor. — Alexandre Dumas général de 
l'Ecole. — Chanez. 



Les premiers jours de l'École furent marqués 
par des prescriptions sévères et par des châti- 
ments. Il fallait inspirer à tous le respect du 
règlement et leur faire prendre le pli; il fallait 
réprimer Tinsouciance et le laisser-aller. Les 
représentants et Bertèche n'hésitèrent pas durant 
le mois de juillet à déployer la rigueur. 

Deux instructeurs avaient « fait une ribotte » 
avec des élèves dans le bois do Boulogne : ils 
furent expulsés. 

Deuxjeunesgensdu district de Bourg-Égalité, 



i4B l'égolb de mars 

Saudraiu et Bertault, avaient passé la nuit hors 
da camp, chacun avec un grand bidon; Sau- 
drain s'était enivré et Bertault refusait de se 
rendre à l'exercice : ils furent chassés et con- 
duits à l'agent national de leur district qui dut 
les surveiller. 

Des élèves s'amusaient après la ronde à par- 
ler, à chanter, à se disputer : Bertèche mit à 
Tordre que le premier qui ferait le moindre 
bruit serait traduit devant le tribunal pour être 
noté comme insubordonné et de là envoyé pen- 
dant cinq jours à la garde du camp. 

D'autres se livraient durant la nuit aux pro- 
pos les plus sales et aux conversations les plus 
ordurières. Le représentant Peyssard fit une 
proclamation qui rappelait les élèves à la 
décence : « Sans décence, il n'est point de 
mœurs, et sans mœurs, on n'est pas républi- 
cain. C'est le silence qui met un camp à l'abri 
des surprises, qui assure le succès des marches 
et des attaques nocturnes, qui permet le som- 
meil réparateur des forces épuisées. » Et Peys- 
sard rendait les décurions responsables de la plus 
légère infraction : les représentants étaient 
décidés à (( no souffrir rien d'impur dans un 



LE 9 THERMIDOR l49 

camp qu'ils voulaient donner pour modèle à 
toutes les armées de la République ». 

Quelques instructeurs avaient, à l'exercice et 
dans le service, usé de termes grossiers et 
cyniques. Bertèche leur signifia qu'ils avaient 
sous leurs ordres des hommes libres et des 
Français : « La fermeté, leur disait le général, 
ne se caractérise pas par des propos orduriers, 
mais bien par un commandement précis et hon- 
nête; il leur est ordonné do rayer de leurs dis- 
cours et de leurs commandements ces propos 
qui ne sont que le langage des esclaves de 
l'ancien régime (1). » 

De son côté, le Comité de salut public n'ou- 
bliait pas ses pupilles. Le 17 juillet, Barère 
annonçait à la Convention que Landrecies, 
investi par les gardes nationales des communes 
voisines, avait capitulé et que parmi les. assié- 
geants s'étaient trouvés des enfants d'Avesnes. 
« Voilà, disait Barère, un fait particulier dont 
le bruit retentira sous les tentes de l'École de 
Mars. » Sur sa proposition, l'assemblée déclara 
que les enfants d'Avesnes avaient bien mérité de 

(1) Arrêtés et ordres des 2, 8, 13 et 15 juillet 1794. 



i5o l'école de mars 

la patrie et que les représentants Le Bas et Peys- 
sard feraient connaître aux élèves de Mars le 
dévouement républicain que les jeunes citoyens 
de la ville avaient montré en cette circonstance. 

Le 20 juillet, dans une proclamation, les repré- 
sentants conviaient les élèves à correspondre 
avec cette jeunesse d'Avesnes dont le courage 
sublime devait élcctriser leurs âmes : « Que 
ceux d'entre vous qui savent écrire s'occupent 
d'un projet de lettre; l'ouvrage qui sera jugé le 
mieux fait et le plus digne des héros d'Avesnes 
leur sera adressé comme un gage de la frater- 
nité qui doit vous unir indissolublement aux 
véritables enfants de la liberté. » 

La lettre de Laffaille, le futur général, élève 
du district de Bagnères, fut jugée la meilleure. 
Peyssard la lut aux élèves qui l'adoptèrent una- 
nimement avec enthousiasme. « Chers cama- 
rades, disait Laffaille» elle a retenti dans notre 
camp, elle a retenti dans nos cœurs, la nouvelle 
de votre courage. Nous avons été charmés de 
trouver des modèles parmi des citoyens aussi 
jeunes que nous. Nous marcherons sur vos traces. 
Nous aussi, nous rejetterons les conseils timides; 
nous pensons, comme vous, que, quand on at- 



LE i) THERMIDOR l5l 

taque la liberté y tout républicain doit être sous 
les armes. Nous aussi, nous irons affronter les 
soldats des despotes ; nous aussi, nous leur ferons 
rendre les armes, non devant nos villes livrées, 
mais peut-être devant leurs capitales. » Peyssard 
no connaissait pas Laffaille. Il le fit venir au 
centre de sa millerie et lui donna l'accolade fra- 
ternelle, tandis que ses camarades battaient des 
mains et poussaient des cris de joie (1). 

Un article du projet d'éducation présenté par 
Lakanal à la Convention portait que les élèves 
des écoles assisteraient aux fêtes nationales du 
canton et de la commune, et Robespierre, décla- 
rant dans son rapport du 7 mai que le spectacle 
d'un grand peupleassemblé estleplusmagnifique 
de tous les spectacles et proposant un système 
de fêtes qui éveillerait dans les âmes les senti- 
ments généreux, Robespierre réservait une place 
aux jeunes gens dans ces solennités : « Vous y 
serez, élèves de la patrie qui croissez pour 
étendre sa gloire et pour recueillir le fruit de nos 
travaux 1 » 

L'École de Mars devait donc figurer à la fête 

(1) Moniteur des 18 juillet et 5 août. 



1 



i5a l'école de mars 

du 28 juillet ou du 10 thermidor^ où les honneurs 
du Panthéon seraient décernés à Bara et à Vîala. 
Dans le programme tracé par David et remanié 
parPayan,les urnes qui renfermaient les cendres 
des deux c< martyrs » étaient portées en avant de 
la Convention sur de légers brancards. Qua- 
rante-huit mères désignées par les sections, et 
quarante-huit élèves de Mars arriveraient en 
même temps aux Tuileries et se placeraient sur 
l'amphithéâtre à gauche et à droite du président 
de l'assemblée nationale. Les deux colonnes 
recevraient, celle des mères, l'urne de Bara, celle 
des enfants, l'urne de Viala, et se mettraient en 
marche, précédées de tambours qui feraient en- 
tendre un roulement funèbre et d'images qui 
représenteraient les actions des deux héros. 
Lorsque le cortège déboucherait à trois heures 
devant le Panthéon et au moment où s'ouvri- 
raient les portes du temple, outre les deux salves 
qui, selon le plan de David, partiraient de la 
pointe occidentale de l'Ile, l'artillerie adjointe 
au détachement de l'École de Mars et postée à 
droite de l'édifice, du côté de l'Estrapade, dans la 
partie que le peuple ne pouvait occuper, exécu- 
terait une troisième salve. Au retour, les jeunes 



LE 9 THERMIDOR l53 

guerriers suivraient immédiatement la Conven- 
tion. Ils se rangeraient aux Tuileries, dans l'es- 
pace qui borde le bassin oii était élevée la statue 
de la Sagesse, et cet espace serait environné 
d'nn cercle de ruban tricolore porte par des 
enfants. Là, ils se livreraient à des évolutions 
dirigées par Bertèche. 

Cette fête était l'objet des entretiens du camp. 
Dès le 10 juillet, Le Bas etPeyssard annonçaient 
que tous les élèves ne pourraient paraître dans 
cette solennité, mais que nombre d'entre eux 
étaiontchoisispourse préparera temps etsemettre 
en état de représenter dignement l'Ecole deMars. 
Les élus s'entraînaient, leurs instructeurs leur 
apprenaient à employer la cire pour nettoyer les 
guêtres, et Peyssard faisait dire à l'ordre : « La 
Convention nationale a décrété qu'un détache- 
ment des élèves de l'École de Mars assisterait à 
la fête de Bara et de Viala. Les représentants du 
peuple, satisfaits du zèle de tous, lui auraient 
proposé de faire partager à tous les plaisirs de 
ce beau jour; mais le défaut de costume a pré- 
senté un obstacle insurmontable. Que nul ne 
s'enorgueillisse, quenul ne soit jaloux d'un choix 
qui ne fut point une préférence. Le tour de cha- 

9. 



i54 l'école de mars 

cun arrivera. Nous nous étions bien attendus au 
regret et à la sensibilité de ceux qui restent; nous 
savions que pour des Français un jour de bataille 
et un jour de fête sont la même chose, et que 
ceux qui sont destinés au camp de réserve sont 
toujours mécontents de leur sort. » 

La fête fut ajournée et n'eut jamais lieu. La 
veille, le 9 Thermidor ou 27 juillet, Robespierre 
tombait, et une des conséquences lointaines de 
sa chute fut la prompte levée du camp des 
Sablons. 

Un instant, au soir du 9 Thermidor, lorsqu'elle 
sut que les deux Robespierre, Saint-Just, Cou- 
thon, Le Bas, Hanriot s'étaient soustraits au 
décret d'arrestation et rendus à la Commune, la 
Convention craignit que l'Ecole de Mars ne prît 
parti contre elle. 

Elle n'ignorait pas que Robespierre avait visité 
le camp, et il y vint au moins une fois. Un élève 
l'a vu, et, dans ses Souvenirs^ le décrit petit, 
pâle, maigre, extrêmement recherché dans sa 
mise, élégamment frisé, tenant son chapeau à la 
main, s' essuyant le front avec un mouchoir de 
batiste, fixant les jeunes guerriers d'un œil fauve 



LE 9 TIIERMIOOR l55 

et d'un regard clignotant à travers ses besicles, 
leur parlant d'une voix aigre-douce (1). 

La Convention savait aussi que Le Bas exerçait 
une grande influence sur les élèves. Le 24 juil- 
let, aux Jacobins, Le Bas ne disait-il pas que 
l'esprit de l'École était excellent et qu'elle ne 
manifestait que des sentiments de courage et de 
vertu? « Le criminel HanriotetleCatilina Robes- 
pierre, s'écriait Fréron, ont si bien concerté leurs 
mesures qu'ils ont nommé le traître Le Bas pour 
inspecter le camp des Sablons! » 

Mais les membres du Comité, menacés par 
Robespierre, prirent d'énergiques dispositions de 
défense. Un de leurs premiers soins fut d'arrêter 
Bertèclie et de le remplacer par un homme sur 
lequel ils comptaient, l'instructeur Chanez. Ce 
fut Barère qui rédigea la décision et la signa 
avec Prieur de la Côte-d'Or et Billaud-Va- 
ronne (2). 

(1) Mais Langlois, qui nous fait ce portrait de Robespierre, 
a été trompé par sa mémoire : à i'entendre, il aurait vu le 
coQvenlioDnel lorsqu'il reçut son uniforme et Robespierre 
lui aurait fuit donner un autre habit; le costume ne fut livré 
aux élèves qu'après le 9 Thermidor. 

(2) Paris, le neuf thermidor de l'an II do 

la République une 6t indivisible. 
Le Comité de salut public arrête que Bretèche {sic), général 
du camp des Sablons, sera sur-le-champ remplacé dans su 



i56 l'école de mars 

Quatre heures plus lard, Élie Lacoste deman- 
dait à la Convention Tarrestation de Bertèchc ; 
ce scélérat, disail-il, était une créature de Du- 
inouriez,deBeurnonville,(leCustine,deWimpffen 
qui l'avait acheté dans le Calvados. Billaud- 
Varenne lui répondit que le général de TÉcole 
élait déjà sous les verroux, et, à son tour, il 
chargea Bertèche qu'il qualifia de contre-révo- 
lutionnaire : Bertèche s'était mal conduit en Bel- 
gique, il excitait depuis plusieurs jours les 
soupçons du Comité de salut pubhc, et Le Bas 
avait fait son éloge après avoir sollicité sa des- 
titution. 

Billaud-Varenne ajoutait que Ton ferait bien 
de remettre la cérémonie du lendemain où les 
honneurs du Panthéon seraient décernés à Bara 
et à Viala. Évidemment, assurait-il, cette fête 
était un piège : les élèves de Mars devaient ma- 
nœuvrer en armes devant la Convention, et ils 
avaient des canons avec eux. Robespierre ne 
méditait-il pas d'envelopper l'assemblée et ses 
comités ? (( Je ne veux pas, concluait Billaud- 

fonctions par le citoyea Chaney (sic), chef d'instruction de 
Tiiicoie de Mars, et mis en état d'arrestation. 

B. Barère, Billaud-Varenne. C.-A. Prieur. 

(A. N. AF., n57.) 



LE 9 THERMIDOR iBy 

Varenne aux applaudissements de la Convention, 
élever de nuage ni sur le patriotisme des jeunes 
gens ni sur la vertu du peuple; mais je crois qu'il 
ne doit pas y avoir de fête demain. Il faut d'abord 
anéantir les scélérats; nous irons au Panthéon 
avec plus d'enthousiasme quand nous aurons 
purgé la terre. » La Convention décida l'ajour- 
nement de la fête. 

Tallien appuya Billaud- Varenne. Il dit que 
les « scélérats » frappés parla Convention avaient 
tenté de pervertir l'opinion de l'École de Mars et 
que, suivant un bruit qui courait. Le Bas venait 
de chercher un refuge dans le camp, et il pro- 
posa que deux représentants fussent nommés 
pour aller aux Sablons. L'assemblée décréta que 
Brival et Bentabole seraient adjoints à Peyssard. 

Les deux nouveaux commissaires étaient ad- 
versaires de Robespierre. La veille, Bentabole 
s'était vivement prononcé contre la motion de 
Couthon qui demandait que le discours de Maxi- 
milien fût envoyé à toutes les communes de la 
République. Quant à Brival, il avait été quelques 
heures auparavant hué et chassé parles Jacobins 
qui lui reprochaient d'avoir voté l'arrestation de 
Robespierre, 



i58 l'école de mars 

L'École, qui faisait l'objet des débats de la 
Convention, dormait tranquillement à Tabri de 
ses palissades sans se douter de ce qui se passait 
dans Paris. Mais les élèves qui montaient la 
garde entendaient au loin, à travers la nuit plu- 
vieuse et noire, le son du tocsin, le grondement 
du canon d'alarme et les roulements de la géné- 
rale qui rassemblait les sections encore indécises 
de la capitale. Bentabole et Brival arrivent. Ils 
font réveiller le camp. En un instant, à l'appel 
des tambours et dos trompettes, l'École est de- 
bout, et à la lueur d'énormes monceaux de paille 
enflammée elle se forme en bataillon carré autour 
des représentants qui la haranguent. Aux dis- 
cours do Bentabole et de Brival annonçant qu'un 
complot se tramait contre la République et qu'il 
est déjoué, succèdent d'unanimes clameurs de 
colère et d'enthousiasme : Vive la liberté! Mort 
aux traîtres ! Mort à Le Bas! Mort à BertècAe! 
Nombre d'élèves en voulaient au général de sa 
sévérité: les plus exaltés coururent se saisir des 
barrières en déclarant que Bertèche n'en sortirait 
pas la tète sur les épaules. Tous désiraientvenir 
à la Convention pour faire à l'assemblée un rem- 
part de leurs corps. Bentabole et Brival leur re- 



LE 9 THERMIDOR l5g 

mirent les fusils renfermés dans le magasin du 
camp, et les élèves, ravis de tenir, de posséder 
les armes qu'ils n'avaient eues jusqu'alors que 
pendant la durée des exercices, crièrent aux re- 
présentants ;((0n ne nous les arrachera qu'avec 
la vie ! » 

Quelques heures après, Bentabole et Bri val ren- 
daient compte de leur missîonàleurs collègues : 
ijs avaient eu peine, disaient-ils, à maîtriser l'ar- 
deur des enfants de Mars, et cette belle jeunesse 
leur inspirait une telle confiance qu'ils n'avaient 
pas hésité à lui donner des armes. 

Carnot eut aussitôt l'idée d'appeler l'École à 
Paris. Depuis qu'il savait la révolte de la Com- 
mune, il avait agi vigoureusement.il écrivait et 
signait seul un arrêté qui chargeait le comman- 
dant de la force armée de chaque section d'en- 
voyer de demi -heure en demi-heure un état do 
situation au commandant du poste de la Con- 
vention. Il écrivait et il signait avec Prieur de la 
Côte- d'Or rarrétc qui dépêchait un gendarme au 
commandant du poste de l'Hôtel-de- Ville pour 
l'instruire que toutes les sections de Paris se 
ralliaient autour de la Convention ellui enjoindre 
au nom de la patrie de se rendre auprès de 



i6o l'école de mars 

rassemblée. Il comprit quelle impression pro- 
duirait l'École de Mars accourant de Neuillypour 
veiller à la sûreté de la représentation nationale, 
et, une fois encore, de son propre mouvement, 
il écrivit et signa seul un arrêté du Comité qui 
requérait les élhyesjesjeunes patriotes du camp 
de Sablons, de venir en armes près do laConven- 
tion sans nul retard. 

g thermidor an II de la République une et indivisible. 

Le Comité de salut public arrête que les 
jeunes patriotes du camp des Sablons se ren- 
dront sans délai en armes près la Convention 
nationale sous la conduite des représentants du 
peuple (1). 

Peyssard se hâta d'obéir à Tordre du Comité, 
Il s'était déclaré pour les vainqueurs et avait 
renié son collègue Le Bas, accusé Bertèche de 
robespierrisme : « Je suis payé, dit Bertèche, 
pour me souvenir du 9 Thermidor; mais tout ce 
qui m'est alors arrivé, je le dois à ce foutre 
gueux de Peyssard. » 

Dans la matinée du 10 thermidor, Peyssard se 

(1) A. N., A p. II 57. 



LE 9 THERMIDOR l6l 

présentait à la Convention. II annonça que les 
élèves, « espérance de la patrie, » désiraient 
avoir le bonheur de défiler sous les yeux de 
l'assemblée, qu'ils avaient pleuré de rage à la 
nouvelle du danger de la Convention, qu'ils 
s'étaient jetés sur leurs armes et qu'ils criaient 
dans leur impatience : «Nous n'avons pas besoin 
de poudre, il ne nous faut que des baïonnet- 
tes ! » La Convention décida que ces jeunes ré- 
publicains défileraient devant elle. Au bout de 
quelques instants, TËcole, précédée de sa musi- 
que qui jouait les airs les plus guerriers^ entrait 
dans la salle des séances, et à mesure que les 
élèves passaient, les applaudissements redou- 
blaient et semblaient ne pouvoir finir. « Il est 
difficile, écrit un journaliste, d'exprimer les sen- 
timents et l'intérêt que tous les spectateurs 
éprouvent. On admire le bon ordre de ces jeunes 
guerriers ; déjà sous les traits délicats de leur 
âge se prononcent une physionomie mâle et la 
dignité de l'homme. L'éclat de leurs armes est 
leur unique parure. Ils les manient avec une 
facilité qui excite la surprise et une douce 
satisfaction ». Un des enfants de Mars était à la 
barre. Il lut une adresse à l'assemblée. Mais le 



i62 l'école de mars 

bruit des acclamations et la faiblesse de sa voix 
empêchèrent qu'il fût entendu dans la salle 
entière, et afin que la Convention connût les 
sentiments de TÉcole, Peyssard sollicita la per- 
mission de lire le discours une seconde fois. La 
proposition du représentant fut adoptée et sa 
lecture interrompue derechef par des cris d'en- 
thousiasme et des battements do mains. On de- 
manda de toutes parts que l'auteur do cette 
adresse reçût l'accolade fraternelle du président. 
La motion fut votée et exécutée au milieu des 
transports unanimes de l'assistance. L'École 
sortit de la salle ; elle se reposa, se restaura, 
puis regagna ses campements (1). 

Une légende a étrangement modifié le rôle de 
l'École de Mars aux 9 et 10 thermidor. L'École 
aurait rangé ses pièces d'artillerie sur la terrasse 
du Manège. Mais elle hésitait entre Robespierre 
et le Comité. Ses canons suivaient le remous de 



(1) Du 10 thermidor an II de la République une et 

indivisible. 

Le Comité de salut public invite le représentant du peuple 
Peyssard à ramener au camp des Sablons les jeunes patriotes 
de l'Ecole de Mars lorsqu'il jugera qu'ils auront pris un repos 
suffisant et qu'il aura été pourvu à 1 ers besoins. (A. N. i^p. 
Il 57). 



LE 9 THERMIDOR l63 

l'opinion : ils menaçaient la Convention lorsque 
Robespierre et Hanriot échappés paraissaient 
ressaisir la victoire ; ils se tournaient contre la 
Commune au fur et à mesure que l'emportaient 
les partisans de l'assemblée. Une distribution de 
vivres fut d'un effet décisif: à la vue d'un convoi 
de saucissons, de pâtés et de bouteilles de vin 
que le Comité avait achetés chez les traiteurs des 
alentours, nos élèves affamés crièrent Vive la 
Convention I Ce piquant récit ne mérite pas la 
moindre créance (1). 

On a dit aussi que Robespierre élevait ces 
jouvenceaux à la brochette, qu'il les avait réunis 
pour en faire ses séides et l'appui le plus éner- 
gique de sa dictature, qu'il tardait exprès à leur 
fournir un uniforme qui leur eût donné l'appa- 
rence et l'esprit d'un corps régulier, que les 
enfants de Mars, vêtus de guenilles, étaient et 
restaient les soldats de la populace (2). 

(1) \\ est dû au général Bardin (Dict. de V armée de terre) 
et il a été reproduit par Thoumas (Les grands cavaliers» II» 
246). 

(2) Cf. Montzey, Lauglois et Lacretelle. Ce dernier fait 
camper les élèves dans la plaine de Grenelle et assure qu'«on 
formait leur jeune âge à l'adoration de Robespierre, c'est-à- 
dire aux plaisirs du sang », qu'au 10 thermidor ils « devaient 
arrêter, poignarder tous ceux que Robespierre aurait désignés 
comme ses ennemis » ! 



i64 l'école de mars 

Et, sans doute, TËcole aimait Le Bas qu'elle 
préférait à Peyssard. Les Parisiens qu'elle comp- 
tait dans ses rangs étaient attachés à la Com- 
mune, au maire Fleurîot-Lescot, à l'agent na- 
tional Payan, qui les avait choisis et présentés à 
la Convention. Le père do l'un d'eux, Leiièyre, 
membre du Conseil général, pérît sur l'échafaud, 
et les cris désespérés que son (ils jetait à cette 
nouvelle brisèrent le cœur des élèves. Mais 
l'esprit de l'établissement n'était ^as robespier- 
riste. Si Maximilien et les siens avaient attendu 
du camp des Sablons aide et assistance, Couthon 
aurait-il attaqué l'École do Mars trois jours 
avant le 9 Thermidor? Le 24 juillet, aux Jaco- 
bins, Couthon déclarait que, tout en honorant 
l'École, il ne concevait pas les motifs de sa fon- 
dation ; que, lorsqu'une République a besoin de 
douze cent mille combattants, elle ne s'amuse 
pas à former trois mille élèves; que ces jeunes 
guerriers méritaient peut-être les soins dont ils 
étaient entourés et qu'ils seraient dignes des 
grands exemples que tant de héros leur don- 
naient quotidiennement; mais qu'il ne servait à 
rien de leur envoyer une quantité de canons de 
gros calibre. Ce langage de Couthon démontre 



LE 9 THERMIDOR l65 

assez que Robespierre et ses partisans ne voyaient 
pas dans TËcole de Mars un sérieux instrument 
de leurs desseins. Le dictateur n'avait conGance 
que dans les sections, dans les canonniers et les 
gendarmes de Hanriot. Pouvait-il faire fonds sur 
des adolescents qui ne savaient encore à cette 
époque manier le fusil et qui n'avaient même 
pas de quoi charger leurs pièces? Une lettre de 
Peyssard établit sur ce point la vérité. Dans la 
nuit du 9 au 10 thermidor, au retour de sa mis- 
sion, Bentabole avait dit à la tribune qu'un ma- 
gasin d'armes inutiles et mal gardées existait 
près de l'École de Mars et qu'il avait remis les 
fusils aux élèves parce qu il craignait pour la 
sûreté du dépôt. Peyssard écrivit le H thermi- 
dor au président de ^a Convention que ce maga- 
sin était sous ses yeux, dans l'enceinte du camp, 
et ne contenait que le nombre de fusils néces- 
saires à l'instruction des élèves, qu'on attendait, 
selon l'usage, pour distribuer les armes, que 
les jeunes gens connussent la première partie 
de l'école du soldat. Quant à l'artillerie du camp, 
ajoutait Peyssard, cette artillerie redoutable que 
certains considéraient comme dangereuse à la 
liberté, quel eftet aurait-elle pu produire puis- 



i66 l'égolb de mars 

qu'il n*y avait encore aux Sablons ni un seul 
boulet ni une seule cartouche à balles (1)? 

Quoi qu'il en soit,Bertèche ne reparut plus au 
camp de Mars. Il fut transféré dans la prison du 
Luxembourg. Une lettre que Hanriot lui en- 
voyait au soir du 9 Thermidor avait été saisie 
par Barras sur un gendarme. Mais Bertèche se 
disculpa le 29 décembre 1794 devant la Con- 
vention; il déclara que ceux qui connaissaient 
ses sentiments n'avaient pu dans la nuit em- 
ployer à sa défense des moments précieux et 
revendiqués par le salut public, qu'il n'avait pas 
vu les ordres de Hanriot et que, comme tout 
chef de la force armée, il devait recevoir les 
messages de l'homme à qui « les tyrans avaient 
remis le commandement général ». Cette fois, 
Peyssard le soutint et plaida sa cause : « J'ai, 
dit-il, reconnu dans Bertèche un brave républi- 
cain et je n'ai jamais remarqué la moindre 
intelligence entre lui et les triumvirs (2). » 

Chanez, successeur de Bertèche, manquait de 
prestige. Il n'avait pas fait la guerre de la Révo- 

(1) Lettre de Peyssard, Il thermidor. (A. N. c. 311). 

(2) Alont7cttr du l" janvier 1795. 



LE 9 THERMIDOR 167 

lulion et n'étail que chef de bataillon. Au bout 
de quelques jours, le Comité le remplaçait par 
un p^énéral de division qui joignait à l'éclat du 
grade un extérieur imposant : Alexandre Dumas, 
le «puissant mulâtre », naguère général en chef 
de l'armée des Pyrénées Occidentales et de celle 
des Alpes. 

Alexandre Dumas avait été appelé le 24 juin 
devant le Comité. Le 2 août, le Comité le nom- 
mait <( général pour commander l'École de Mars 
établie au camp des Sablons ». Dumas reçut cet 
arrêté dans la soirée du 3 août, et le 8, après 
avoir pris les ordres du Comité, il se rendit à 
l'École (1). Mais ce même jour, le Comité, se 
ravisant, décidait qu'il « serait employé provi- 
soirement, en qualité de général de division, à 
l'armé de Sambre et Meuse ». 

Dumas n'avait exercé ses fonctions que trois 
jours, du 6 au 8 août. Il eut le temps de faire 
aux enfants de Mars une proclamation encou* 



(I) LeUre d'Alexandre Dumas à Pille, 18 thermidor : « J'ai 
reçu avant-hier soir l'arrêté en date du 15 du Comité de salut 
public qui me nomme commandant de TEcole de Mars ; je m'y 
rends aujourd'hui après avoir pris les ordres du Comité de 
salut public. Salut et fraternité. » (Archives administratives 
de la guerre). 



i68 l'école de mars 

rageante : « Le général du camp, témoin des 
exercices des élèves, s'empresse Je leur témoigner 
sa satisfaction de leurs bonnes dispositions ; c'est 
par un zèle actif et une constance soutenue qu'ils 
rempliront les vœux de la Convention et repon- 
dront au but de leur institution ; ces qualités leur 
garantiront aussi leurs succès et les rendront 
propres à rendre des services à la République. » 

Il dicta quelques mesures utiles. 

Il prescrivit qu'un chef de millerie forait chaque 
jour défiler à la parade et qu'à cette occasion tous 
les instructeurs se placeraient à la gauche des 
tambours et sur la même ligne par ordre de mil- 
lerie, que le millerion de service visiterait tous 
les postes le jour et la nuit, que les postes pren- 
draient les armes lors de sa visite et que les 
commandants lui donneraient le mot. 

Il fit mettre un cadenas à la barrière qui 
s'ouvrait du côté de Neuilly, et la clef fut remise 
tous les soirs, à la retraite, chez le général. 

Après le départ d'Alexandre Dumas, Chanez 
reprit le commandement de l'École. Ancien ser- 
gent major des gardes françaises, il avait servi 
dansla garde nationaleparisienne comme fusilier, 
puis comme capitaine^ et il était chef du batail- 



Le 9 tHEKMIDOA 16$ 

loQ de la section de la Halle aux blés lorsqu'il 
fut nommé instructeur au camp des Sablons à 
l'instant où il demandait son admission à la 
maison nationale des Invalides avec le grade de 
capitaine. Il eut, de même que son prédécesseur 
Bertèche, le titre de général, et il devint réel- 
lement général. Bonaparte, qui le connut après 
vendémiaire et qui le fît commandant de la place 
de Paris, Temmona dans l'expédition d'Egypte et 
lui confia, sous l'autorité supérieure de Vaubois, 
la place et les forts de Malte. Durant tout TEm^ 
pire, Chanez fut à la tête de la subdivision mili- 
taire de Seine-et-Marne et^ en 1814, à l'âge de 
soixante-huit ans, il défendit le passage de la 
Seine et de la Marne, à Melun et à Meaux. La 
Restauration le mit à la retraite. Mais, sous les 
Cents Jours^ Chanez se présentait à Napoléon. 
« J'ai le bonheur, lui disait-il, d'être connu de 
Votre Majesté depuis vingt ans et c'est d'EUe 
que je tiens tout. » L'empereur daigna se rappe- 
ler le dévouement que Chanez avait montré l'an- 
nôe précédente. « Il n'est pas juste, lui répon- 
dit-il, que vous ayez été mis à la retraite. » 

Chanez fut très utile à l'École de Mars. Les 
représentants Moreau et Bouillerot déclarent 

10 



lyo l'école de mars 

qu'il s'est comporté au-dessus de tous les éloges^ 
qu'il a été uq père pour les jeunes gens, qu'il 
réunit le civisme et toutes les qualités qui carac- 
térisent un parfait instructeur, que la patrie 
devra tirer parti de lui dans ce genre où il 
excelle et le mettre à la tète de la nouvelle école 
qui sera formée. « Il a, disent-ils, par ses con- 
naissances dans l'art militaire et par une conduite 
paternelle, rendu de grands services à la Repu-, 

blique dans ce poste. Les talents des élèves, 
l'exacte discipline qui a régné parmi eux, sont 

dus à son zèle, à son infatigable activité et à 
l'exemple d'une conduite républicaine qu'il leur 
a constamment donné ; il emporte nos regrets, 
notre estime, et a des droits à la reconnaissance 
nationale. » 

Il avait plus d'expérience et d'énergie que 
Bertèche. Il s'efforça d'accélérer l'instruction. Il 
organisa le service des patrouilles. Il établit un 
Conseil d'administration dont les membresfurent 
Blanc, Fischer, Rîvercau et les cinq millerions 
Devaux, Lécaillette,Choppin, Cudey et Constan- 
tin : les instructeurs qui désiraient s'éclairer sur 
quelque point de leur métier ou sur les règle- 
ments de la police intérieure purent se présenter 



LE 9 THERMIDOR I7I 

à ce Gonseil, qui se tenait quotidiennement à dix 
heures au logement de jour que Chanez occupait 
dans une des maisons de la porte Maillot. EnOn, 
il parcourut le camp, stimulant son monde, dis- 
tribuant à propos l'éloge ou le blâme. 

Les malades de Thôpital refusèrent une fois 
leur portion de viande parce qu'elle était plus 
petile qu^à l'ordinaire. Chanez leur déclara que 
cet acte tenait presque de la mutinerie : « Les 
élèves doivent se contenter de ce qu'on leur 
donne, s'accoutumer à une diminution ou à une 
privation que les circonstances peuvent néces- 
siter, et lorsqu'ils ont à se plaindre du fournis- 
seur des vivres, ils doivent le faire sans humeur, 
sans emportement, et surtout sans rassemble- 
ment. Les décurions doivent s'adresser aux 
centurions, les centurions aux millerions, les 
millcrions au général, et ce dernier aux repré- 
sentants du peuple. » 

De concert avec Peyssard, il reprochait aux 
élèves de détériorer les objets que la République 
mettait à leur disposition, et le 15 août, dans 
un ordre du jour, Peyssard disait aux enfants 
de Mars : « Six jours sont à peine écoulés depuis 
la distribution des fusils et quatre cents sont 



172 L*ÉCOLE DE MARS 

déjà hors do service. Tentes, gamelles, mar- 
mites, bidons, tout est dégradé, tout est brise f » 

Représentant et général décidèrent que les 
élèves paieraient de leur bourse tous les dégâts 
qu'ils feraient. A diverses reprises, Chanez passa 
la revue des armes, tx Je ne recevrai pas, dit-il 
une fois, d'excuses vagues comme/e fai perdu 
ou on me fa pris; ceux qui n'auront pas l'arme 
marquée à leur nom la paieront sur les fonds 
qu'ils ont chez le commissaire ou de telle 
manière qu'on avisera ; dans tous les cas, la 
négligence ne restera pas impunie. » 

Les instructeurs ne furent pas ménagés. Cer- 
tains d'entre eux portaient d'autres plumets que 
ceux qu'ils avaient reçus, a Un véritable répu- 
blicain, leur notifia Chanez, s'honore do porter 
l'habit que la patrie lui donne; un ami de l'é- 
galité ne cherche point à se différencier de ses 
camarades. » 

Il fit des exemples et sévit contre ceux qui 
n'en faisaient qu'à leur tète et ne pensaient qu'à 
s'échapper du camp pour se divertir à Paris. Le 
9 août, l'instructeur Germain est renvoyé pour 
s'être enivré et avoir tenu des propos qui ten- 
dent à détruire l'esprit de subordination et de 



LE 9 TIIERMTDOR 178 

dévouement républicain. Le 28 août, trois ins- 
tructeurs, Edrae, Cornet et Babelon, sont con- 
gédiés pour avoir découché sans permission. 
Le 13 septembre, l'instructeur Brière est des- 
titué de ses fonctions pour s*étre absenté du 
camp pendant deux jours consécutifs, 

Bertèche s'était plaint le 17 juillet que le ser- 
vice do nuit se fît « on ne peut plus mal » et 
que Tofficier de ronde eût surpris tous les postes 
et trouvé les officiers de garde endormis. Le 
l®"" août, Chanez, après avoir parcouru le camp, 
rapporte, lui aussi, que tout dort, instructeurs, 
élèves, sentinelles, et deux semaines plus tard, 
le 14 août, il remarque que la plupart des ins- 
tructeurs, loin de tenir leurs hommes dans une 
surveillance continuelle, leur permettent de res- 
ter couchés toute la nuit et toute la journée soit 
dans les lentes, soit autour des tentes. Le 
25 août, il éclate : « La mollesse et la négli- 
gence des factionnaires révoltent tous les amis 
de la discipline; la nuit, au lieu de relever les 
postes en silence, on parle sans cesse, on rit aux 
éclats, et les patrouilles destinées à établir la 
tranquillité sont les premières à la troubler. » 
Et le représentant Peyssard décide que tout 

10. 



174 l'école de mars 

factîonnairo qui néglige le maintien prescrit par 
le règlement fera faction deux heures de plus; 
que tout instructeur convaincu d'avoir fermé les 
yeux sur cette négligence subira deux jours 
d*arrêt ; que tout commandant de garde ou de 
patrouille dont la troupe n'aura pas observé le 
plus grand silence sera de garde ou de patrouille 
la nuit suivante. 

Le 2 septembre, la décision s'exécuta. Tous 
les postes avaient été la nuit précédente relevés 
en désordre. Peyssard ordonna que les instruc- 
teurs et les caporaux élèves seraient do garde 
une nuit de plus. 



CHAPITRE VII 
Après le 9 Thermidor 

Peyssard cl Brival. — Peyssard et Guylon. — Zèle de 
Peyssard. — Anniversaire du lo août. — L'incendie de 
Sainl-Germain-des-Prés. — L'explosion de la poudrière 
de Grenelle. — Adresses de Clamecy et de Cahors. — 
Moreau et Bouillerot. — Fête de Marat (21 septembre). 
— Exercices à feu {3o septembre). — Grandes manœuvres 
aux environs de Poissy (5-i5 octobre). — Fêle des Vic- 
toires (21 octobre). — Sentiments des élèves. — Haran- 
gues de Peyssard et de Liégeard. — Projets du nouveau 
Comité. — Nouvelles écoles. — Ignorance des enfants de 
Mars. — Thermidoriens et montagnards. — Discours de 
Tallien et articles de Fréron contre TÉcole de Mars. — 
L'Ecole passe pour jacobine. 

Peyssard, à qui lo Comité de salut public 
adjoignit d'abord Brival, puis, en l'absence de 
Brival, Guylon de Morveau d), avait, au len- 

(1) Le 2 août, Peyssard et Brival sont revêtus des mômes 
pouvoirs que les représentants du peuple près les armées. Le 
Ultime jour* Brival est envoyé en mission à Orléans, et un 
nrrêlé ^u 9 août étend ses pouvoirs aux départements du 
Loiret, du Loir-et-Cher et d'Indre-et-Loire. Guyton est nom- 
mé à la place de Brival par un arrêté du 13 août. 



176 l'école de mars 

demain du 9 Thermidor, gardé les fonctions de 
représentant du peuple près l'École de Mars, et 
il les garda six semaines encore. 

Il déploya du zèle. Il écrivait à la Convention 
qu'un excellent esprit régnait au camp des Sa- 
blons. Le 2 août, il envoyait au président do 
l'assemblée l'offrande de deux élèves, Laget et 
FayoIIe, qui déposaient sur l'autel de la patrie, 
le premier, une montre, le second, une paire de 
boucles d'argent. 

Il fît célébrer avec éclat, par un simulacre de 
guerre, l'anniversaire du 10 août. A l'une des 
extrémités du camp, était l'armée des coalisés, 
couverte par une redoute et des retranchements. 
L'armée républicaine s'avança contre les enne- 
mis. Après une vive canonnade de part et d'autre 
et quelques combats d'avant-postes, les colon- 
nes françaises prirent le pas de charge. Il y 
eut une mêlée générale; les élèves luttèrent 
corps à corps. Enfin, et naturellement, selon 
le programme convenu, la victoire se déclara 
pour les carmagnoles. Les six tyrans d'Angle- 
terre, d'Autriche, de Prusse, de Rome, de Sar- 
daigne et d'Espagne, représentés par six man- 
nequins, avaient été faits prisonniers. « C'était, 



APRÈS LE 9 THERMIDOR I77 

dît un témoin, à qui sauterait le premier dans 
les retranchements pour s'emparer de ces ima- 
ges I » Ils furent conduits au pied do l'arbre de 
la liberté ofi ils firent amende honorable, et pré- 
cipités ensuite dans un bûcher aux cris de Vive 
la république t Périssent les despotes ^t les dic- 
tateurs! Les bustes de Bara etdeViala, exécutés 
et récemment offerts à l'École par le décurion 
Adam, fils du célèbre sculpteur, étaient portés 
en triomphe au centre de la «jeune armée». 
Un d'eux les montra de la main à ses camarades 
et les invita dans un 'bref et énergique discours 
à imiter, à venger ces deux héros que leur mort 
avait rendus immortels. Ses compagnons répon- 
dirent en jurant de ne céder jamais la victoire 
qu*avec la vie et, après avoir chanté la Marseil" 
laise, se jetèrent dans les bras les uns des autres. 
Chacune des trois premières milleries avait 
fourni dans cette occasion seize élèves par cen- 
turie. Chanez les félicita de la célérité, de la 
précision de leurs manœuvres. Il remarquait 
toutefois qu'à la fin de cette petite guerre ils 
n'entendaient plus la voix des instructeurs ni le 
roulement du tambour, et il leur rappelait pater- 
nellenient qu'ils devaient s^e forpuer à la subor-? 



178 l'école de mars 

dinatioD : « Soit à Texercice, «oit dans une fêle, 
soit dans un jour de bataille, l'ardeur et l'impé- 
tuosité si naturelles à des Français républicains 
ne doivent jamais les empêcher de rentrer dans 
l'ordre à la voix do leurs chefs. » 

Peyssard, plus indulgent, assurait, dans un 
récit de la journée qui fut publié par les gazet- 
tes, que les enfants do Mars avaient fait les feux 
de salve comme s'ils étaient des soldais expé- 
rimentés et servi l'artillerie comme s'ils étaient 
de vieux canonniers, et il répétait ce mot de 
l'orateur de la fête, qu'ils redoublaient et redou- 
bleraient de zèle, d'assiduité, d'allenlion pour 
(( utiliser leurs bras ». 

Durant ce mois d'août, le nom de l'École est 
souvent prononcé. Le 19, dans la nuit, un incen- 
die éclatait à la maison nationale de la section 
de l'Unité ou abbaye de Saint-Germain-des-Prés 
dans la partie des bâtiments employée à la raf- 
finerie du salpêtre. Les élèves de Mars accou- 
rurent et, de concert avec les pompiers, arrêtè- 
rent les progrès des flammes. La Convention 
décréta le lendemain que mention honorable 
serait faite de leur dévouement empressé. 



APRES LE 9 THERMIDOR I79 

Le 31, avait lieu Tcxplosion de la poudrière 
de Grenelle. Les élèves exécutaient leurs ma- 
nœuvres du malin, entre sept et huit heures, 
lorsqu'en l'espace de quelques secondes trois 
épouvantables détonations firent trembler la 
terre sous leurs pas. Ils rompirent involontaire- 
ment leurs rangs et jetèrent les yeux du côté 
d'où partaient ces bruits formidables. Une im- 
mense colonne de fumée blanche, dont le soleil 
dorait les bords^ monta dans les airs et, après 
s'être élevée si haut qu'elle semblait soutenir la 
voûte éthérée, se courba lentement sous l'im- 
pulsion d'une brise légère venue de l'est, pour 
s'étendre comme un voile sur tout le ciel. Bien- 
tôt, dans l'atmosphère chargée de vapeurs en- 
flammées, se forma l'orage, la pluie tomba par 
torrents, de brûlants éclairs accompagnés de 
grands coups do tonnerre sillonnèrent la nue. 
Puis, au bout d'un instant, le soleil reparut et 
brilla du plus vif éclat le reste de la journée. Les 
débris des matières inflammables furent trans- 
portés à la maison nationale de Meudon et gardés 
jusqu'au 4 septembre par un détachement de 
l'École de Mars. Guyton avait lui-même conduit 
et posté les élèves, et Prieur de la Côte-d'Or 



tâo l'école de MARâ 

assure qu'ils observèreat la plus exacte disci- 
pline. 

Des déparlements venaient au camp des 
Sablons des adresses de félicitations et d'encou- 
ragement. Les élèves des écoles primaires de 
Clamecy complimentaient les enfants de Mars 
de leur conduite au 9 Thermidor : « Vous vous 
êtes montrés dignes de la liberté en résistant à 
tous les pièges que des scélérats ont tendus à 
votre jeunesse. Que vous êtes heureux d'avoir 
vu tomber sous le glaive des lois le premier 
Cromwell de notre pays et ses perfides satelli- 
tes! Vous êtes placés au centre des lumières et 
du républicanisme, auprès de la représentation 
nationale dont les yeux paternels sont ouverts 
nuit et jour sur vous. Vous allez croître et vous 
fortifier comme une pépinière de jeunes arbris- 
seaux situés au bord d'un ruisseau limpide, pro- 
tégés des noirs ouragans par les flancs impéné- 
trables d'une montagne majestueuse I » 

La Société populaire et montagnarde de Cahors 
leur écrivait pareillement qu'ils s'étaient mon- 
trés dignes de leur mission: (( La séduction n'a pas 
eu d'accès parmi vous : devenus la terreur des 
traîtres, préparez- vous à être celle des tyrans! » 



APRÈS LE 9 THERMIDOR l8l 

Yoau annonçait à la Convention, au nom du 
Comité des dépêches, que TËcole de Mars, si 
digne d'inspirer l'intérêt et de fixer les regards 
de la nation, faisait germer au loin dans les 
jeunes cœurs l'émulation du patriotisme : une 
compagnie de jeunes gens de treize à dix-huit 
ans s'était formée à Ambronay, dans le départe- 
ment de l'Ain^ sous le nom de compagnie de 
l'Espérance; la jeunesse de l'école de Couches, 
dans l'Eure, celle de Lussac-la-Patrie, dans la 
Haute-Vienne, assuraient la Convention qu'elles 
n'avaient d'autre désir que de défendre la patrie 
à l'exemple de Bara et de Viala (1). 

Le 14 septembre, Peyssard et Guyton de 
Morveau étaient remplacés par Moreau et Bouil- 
lerot. Moreau, député de Saône-et-Loire et le 
plus agissant des deux délégués du Comité, 
devait être sous le Consulat et l'Empire receveur- 
général de son département. Bouillerot ne joua 
jamais qu'un rôle effacé soit à la Convention,oi!i 
il fut député de l'Eure, soit au Conseil des An- 
ciens, où il représenta le Gers. 

(1) Moniteur des 5, 13, 21 août, 17 et 28 septembre; registre 
d'ordres; récit de Jjinglois. 

11 



]82 l'école de mars 

Moreau et Bouillerot se rendirent à leur poste 
le 16 septembre et s'acquittèrent parfaitement 
do leur mission. « Nous avons trouvé, disait 
Bouillerot, un bureau monté par nos prédéces- 
seurs, nous avons vécu des rations du camp et 
nous n'avons personnellement rien reçu, rien 
dépensé (1). » 

Ils furent enchantés de l'École do Mars et de 
son bon esprit. Us voyaient les élèves tous les 
jours, et tous les jours avec un nouveau plaisir. 
A les entendre, il était impossible de goûter une 
jouissance plus douce. Le camp présentait l'as- 
pect le plus intéressant; une règle sage, sévère, 
y formait des défenseurs de la République à la 
fois intelligents et instruits; le patriotisme bril- 
lait sur tous les visages et embrasait tous les 
cœurs ; chaque heure de la journée avait son 
emploi; les élèves exécutaient les manœuvres 
les plus compliquées avec une précision éton- 
nante et les accompagnaient de feux très soute- 
nus; les artilleurs tiraient cinq coups à la minute 
et chargeaient le sixième. « Assurez la Conven- 
tion, écrivaient-ils au président de l'assemblée. 



(i) Cr. le comp(c-readu imprimé, Irôs bref d'aillcurSi de 
Bouillerot. 



APRÈS LK 9 THERMIDOR l83 

que nous sentons combien est précieux le dépôt 
qui nous est confié et que nous voulons le con- 
ficrver dans toute sa pureté (1). » 

Quatre événements mémorables marquèrent 
le proconsulat de Moreau et de Bouillerot : la 
présence deTÉcole de Mars à la fête de Marat, 
qui fut célébrée le 21 septembre; l'exercice à feu 
du 1*^' octobre; les grandes manœuvres, qui se 
firent du 5 au 15 octobre dans les environs de 
Poissy; la fête des Victoires du 21 octobre. 

La Convention avait décrété que les cendres 
do Marat seraient transportées au Panthéon le 
21 septembre, dernier jour de Tannée républi- 
caine. La veille, dans le vestibule de la salle des 
séances de la Convention, au saloo;! de la Liberté, 
six élèves de l'École avaient gardé le corps de 
Marat déposé sur une estrade. Le 21 septembre, 
le cortège se rendait au Panthéon en dix-huit 
groupes, dont quatre formés par des détache- 
ments du camp des Sablons. 

Un des élèves a raconté les impressions qu'il 
éprouva. Il vit le cercueil de Mirabeau attaché 
par des cordes et traîné au dehors par deux 

(1) A. N. c. 318. 



iStl L*éC0LE DE MARS 

hommes de mine sinistre qui semblaient des 
chiffonniers en haillons. Mais on eût dit que les 
amis de Marat prévoyaienl ce que cette misé- 
rable apolhéose avait d'éphémère. L'enthou- 
siasme était factice et le peuple indifférent ne 
témoignait ni empressement ni curiosité. « La 
fête, dit relève de Mars, n'eut d'autre éclat que 
celui qu'elle tira de notre présence. » 

Mais, en revenant de la cérémonie, sur le che- 
min du Panthéon au camp, les enfants de Mars 
marchèrent en confusion et à la débandade. 
« Le général, écrivait Chanez, n'a vu qu'avec 
la I plus grande douleur le désordre du retour. 
Malgré la vigilance des chefs de millerie pour 
les contenir dans leurs rangs, ils ont été sourds 
à leur voix et ont laissé voir que Ton ne pouvait 
pas se fier à eux sans déployer toute la sévérité 
militaire. Mais ce qui^ sans rien diminuer de 
leur faute, ajoute à l'affliction du général , c'est 
que la grande majorité des instructeurs avaient 
aussi quitté leurs rangs et étaient sur les côtés 
et sur les derrières avec des connaissances de 
tout sexe, d'autant moins excusables de cette 
conduite qu'ils obtiennent des permissions quand 
ils veulent. » 



APRÈS LE 9 THERMIDOR l85 

Le 1®' octobre avait lieu, sous les yeux de la 
Convention, dans la plaine, à gaucho du camp, un 
grand exercice à feu (1). Depuis quelques jours, 
les représentants Moreau et Bouillerot avaient 
engagé leurs collègues à « venir jouir du coup 
d'œil flatteur qu'offraient les succès rapides 
des trois mille enfants de Mars », et le 1®^ octo- 
bre, à trois heures do l'après-midi, l'assomblée 
levait sa séance pour se rendre sur le terrain. 
Les journaux louèrent l'opération : marches, 
évolutions, attaques simulées de toutes armes. 
On vit les fantassins se mettre en ordre de ba- 
taille, s'avancer en tirailleurs, former des co- 
lonnes, puis des bataillons carrés, faire retraite 
en échelons; les cavaliers figurer des charges 
auxquelles les piquiers opposaient un mur iné- 
branlable; l'artillerie du camp suivre tous les 
mouvements et « par la célérité de ses manœu- 
vres donner une idée des terribles effets qu'elle 
produit dans les combats ». La plaine était de 
tous côtés bordée par les spectateurs, et les 
gazettes assurent que le public admira les pro- 

(i) Le 26 septembre, la commission des armes et poudres 
avait eu ordre du Comité de fournir sur-le-champ cent vingt- 
six mille cartouches à poudre pour l'usage des élèves dans 
l'exercice à feu . 



i86 l'école de mars 

grès des futurs défenseurs de la patrie. Mais 
Chanez était mécontent. « Les élèves, disait-il, 
ont manqué d'attention et d'immobilité; beau- 
coup de spectateurs ont remarqué qu'il y en 
avait eu bien davantage dans les premiers exer- 
cices; plusieurs députés en ont fait l'observa- 
tion au général (1). » 

Quatre jours plus tard, suivant un arrêté du 
Comité qui consacrait le mois d'octobre à l'en- 
seignement des grandes manœuvres, les élèves 
quittaient les Sablons. Us allaient camper dans 
Ja plaine des Grésillons, sur le territoire de la 
commune de Carrières-sous-Poissy, en un pays 
où il y avait des hauteurs, des vallons et des 
chemins creux , pour acquérir , comme disait 
Chanez, une idée des marches militaires , des 
positions, des retranchements, des attaques, des 
combats, des rencontres, des reconnaissances 
armées de jour et de nuit. 

Le 5 octobre, après avoir chargé les tentes 
sur des voitures (2) et mangé la soupe, les en- 

(i) Journal des lois de la République française ^ n« 725: Mon, 
du 4 octobre 1794; A. N. c. 318 et 321. 

(2) Le Comité avait arrêté le 2 octobre que 254 chevaux 
traînant 12 caissons et 28 guimbardes seraient commandés 
« pour le déplacement du camp ». 



APRÈS LE g THERMIDOR 187 

fants de Mars se mirent en voyage. Ils étaient 
au nombre de 2820 : 2100 élèves d'infanterie à 
raison de 700 par millerie, 300 élèves d'artille- 
rie, 216 élèves de cavalerie, 204 élèves du génie. 
Ceux qui, par faiblesse do tempérament ou pour 
cause de maladie no se sentaient pas en état de 
suivre leurs camarades, eurent l'autorisation de 
rester au camp ou au quartier de santé sous la 
surveillance du millerion Choppin ; mais dans 
chaque centurie 70 élèves durent partir. 

Il était convenu que le transport des tentes^ la 
marche de route, la police et les mouvements 
seraient conformes au règlement provisoire ou 
règlement de 1791 sur le service de l'infanterie 
en campagne. Lecture de ce règlement fut faite 
à onze heures et à une heure le 3 octobre dans 
la salle d'instruction. Les élèves avaient leur 
uniforme complet sur le corps et emportaient 
dans leur havre-sac des effets de rechange, no- 
tamment une chemise blanche. Tous les jours, 
cinquante d'entre eux par millerie seraient de 
grand'garde, sous le commandement d'un cen- 
turion, de deux instructeurs et de quatre élèves 
décurions; trente-six par millerie feraient le 
service de la police et de la garde du camp; cin- 



l88 L ÉGOLfS DE MARS 

quante autres par raillerie devaîentêtre depîquet 
et se tenir prêts à marcher. La cavderie four- 
nirait une grand'garde de trente-six hommes 
et cinquante hommes de piquet. Le camp serait 
dressé sur le pied de guerre et la discipline par- 
faitement observée. 

On arriva le soir du 5 octobre à l'endroit 
désigné. 

Le lendemain, les tentes et faisceaux d'armes 
mal placés la veille furent, ainsi que les cuisines, 
alignés aussi bien que possible. Les avant-postes 
et les cordons de vedettes et de sentinelles s'éta- 
blirent autour du camp. Les corps de garde 
s'installèrent à la tête du pont de Poissy pour 
interdire aux instructeurs et aux élèves l'accès de 
la ville et toute excursion dans la campagne. 

Les jours suivants, l'École ne chôma pas : le 
7 et le 9, exercice de détaille matin et exercice 
général le soir ; le 8 et le 10, grande marche; le 
11, inspection des élèves de toutes armes et exer- 
cice à feu. 

Le 12 et le 13, sous la surveillance du mille- 
rion Constantin et la direction des instructeurs 
du génie, les élèves qui se relevaient de deux en 
deux heures au nombre de 125 — 25 par cen- 



/ 



APRÈS LE 9 THERMIDOR 189 

lurie — exécutèrent devantleur campdes travaux 
de fortiGcation. Les branchages nécessaires 
avaient été coupés dans le bois de Chanteloup, 
dont le directoire du district de Saint-Germain- 
en-Laye avait abandonné gracieusement un 
arpent. 

Le 14, les représentants Moreau et Bouillerot 
vinrent juger des progrès de l'École dans la for- 
tification (1). Les élèves avaient mangé la soupe 
dès huit heures du matin et se tenaient prêts à 
prendre les armes au premier coup du rappel. 
Ils sortirent du camp pour faire en présence des 
conventionnels un simulacre de combat. Le parc 
d'artillerie avait distribué douze cents cartouches 
à chaque centurie, et Chanez adressait à ses 
jeunes soldats ce vigoureux ordre du jour : « Le 
général espère que les élèves se piqueront de 
propreté avant de partir, de silence, de bon ordre 
et d'exactitude pendant la marclie, les manœuvres 
et les feux. » 



(1) Les représentaots avaient commandé au maître de la 
poste aux chevaux de Nanterre de leur tenir prêts, pour le 
14 octobre, à huit heures du malin, quatre chevaux de ber- 
line et de leur préparer un relai pour leur retour à l'heure 
qu'ils lui indiqueraient lors de leur passage. Leurs frais de 
\oyage s'élevèrent à 73 livres. 

41. 



igO L ECOLE DE MARS 

La veille, un tiers des élèves avait occupé les 
hauteurs deTHautie et passétoutle jouretlanuit 
à se retrancher. Les deux autres tiers attaquèrent 
la position sous les yeux de Moreau et de Bouil- 
lerot. Les représentants exultaient et sur un ton 
triomphant, dans unelettrequ'ils dataient du quar- 
tier général de Poissy,ils écrivaient à la Conven- 
tion: « Nous avons bien employé notre séjour; 
la pratique marche avec la théorie, et le général 
ne fait aucun mouvement sans faire remarquer 
aux élèves les suites qui en résultent (1). » 

Le 15 octobre, l'École revenait aux Sablons. 
Les postes et gardes remplirent les fossés et les 
tranchées. Une partie des élèves mit les tentes à 
bas, les ploya après y avoir enveloppé les mâts, 
les piquets et les maillets, les porta sur les voi- 
tures. D'autres comblèrent les trous des cuisines. 
D'autres détruisirent les ouvrages de campagne. 
« Ils ne peuvent, disait Chanez, quitter le camp 
des Grésillons sans rétablir les terres dans l'état 
où ils les ont trouvées; il en résulterait des récla- 
mations infinies qui entraîneraient des indem- 
nités onéreuses pour la République, » et il les 
exhortait à vaquer quelques instants à cette be- 

(1) Moniteur du 17 octobre (lettre du 13). 



APRÈS LE 9 THERMIDOR I9I 

sogne avec courage : la Convention et le Comité 
de salut public auraient la double satisfaction de 
donner des éloges et à leur patriotisme et à leurs 
progrès. 

De légers écarts s'étaient produits durant l'ex- 
pédition. Hyacinthe Langlois raconte qu'il alla 
furtivement, un soir, sur un bateau de halage 
dont le maître était un sien cousin, boire avec 
son centurion et plusieurs camarades une énorme 
damo-jeannede vin normand. Le 8, pendant que 
rÉcole manœuvrait au dehors, quelques instruc- 
teurs se promenèrent dans les villages voisins et 
des élèves du génie s'aventurèrent par les rues 
de Poissy. Le 9, Chanez, en passant la revue, 
constatait que trois ou quatre jeunes gens par 
centurie avaient échangé leur fusil ou perdu soit 
la baïonnette, soit la baguette. Il remarquait que 
la marche de flanc n'était pas parfaite, que les 
hommes ne conservaient pas toujours leur dis- 
tance ou ne s'arrêtaient pas en même temps au 
commandement de halte. « Les élèves, disait-il, 
se relâchent des principes qu'on leur a donnés. » 

Moreau et Bouillerot reproduisent mieux l'im- 
pression d'ensemble. Ils assurent que les élèves 
tinrent une conduite admirable pendant la route 



Tg2 l'école de mars 

et le campement, qu*iJs firent une marche de 
six lieues en chantant des chansons patriotiques 
sans qu'aucun eût quitté son rang, que sur le 
chemin toutes les municipalités louèrent la dis- 
cipline qui régnait parmi eux. <{ Que les despotes, 
disaient les représentants, vantent les automates 
armés qu'ils ont à force de temps et de coups de 
bâton dressés à marcher alignés et à manier 
ensemble un fusil; nous leur montrerons 3.400 
jeunes républicains, qui, en neuf décades, animés 
par ces mots seicrés patrie, liberté^ égalité^ sont 
devenus supérieurs à leurs troupes les plus 
vantées par la précision et la promptitude de 
leurs manœuvres, » et ils ajoutaient que la dis- 
cipline des élèves semblait une habitude acquise 
par la pratique de plusieurs années. 

L'École n'avait pu envoyer ses délégués à la 
fête de Jean-Jacques Rousseau que Paris célébra 
le 11 octobre, et, comme disait VAbréviateuv 
universel^ il ne manquait à cette solennité que 
les élèves de Mars. Mais elle revenait de Poissy 
pour se préparer au rôle qui lui était attribué le 
21 octobre dans la fête des Victoires. 

Il s'agissait de glorifier la complète délivrance 



APRÈS LE 9 THERMIDOR IQS 

du territoire national, et Joseph Chénier avait 
dit dans son rapport que la cérémonie devait 
avoir un caractère mâle et oflFrir aux yeux du 
peuple français des jeux militaires exécutés par 
l'École de Mars, cette « jeune colonie de Spar- 
tiates ». Chanez avertit les élèves qu'ils enlève- 
raient une redoute en présence de la Convention 
« afin de simuler dans un seul instant les vic- 
toires de la République », qu'ils seraient donc en 
uniforme, et il les engageait à tenir leurs armes 
dans le meilleur état. Il ne resterait au camp que 
dix élèves par centurie : c'étaient les plus négli- 
gents, ceux dont les fusils n'avaient plus de 
baïonnette, de baguette ou de chien. 

La veille de cette journée — une des grandes 
journées de l'École de Mars -^ les élèves reçu- 
rent leurs vivres pour le lendemain. Le 21 au 
matin, à huit heures, ils mangèrent la soupe, 
accompagnée, par exception, d'une rasade de vin 
et d'eau-de-vie. lis emportèrent une partie de 
leur pain et de leur viande qu'ils destinaient au 
repas de l'après-midi, et laissèrent le reste pour 
le souper à leur retour. Le parc d'artillerie leur 
avait distribué quinze cents cartouches à poudre 
et cinquante pierres à feu par centurie. 



194 l'école de mars 

Au milieu du champ de la Fédération, où se 
célébrait la fête, se dressait, en forme de redoute, 
un rocher au pied duquel se rassemblèrent les 
troupes de Paris, les invalides et les blessés des 
diverses armées. La Convention se plaça sur ce 
rocher, et, après le discours du président et 
l'exécution du Chant du départ, qui fut chanté 
et joué par Tlnstitut national de musique, les 
élèves de TÉcole do Mars entrèrent en scène. On 
avait, à l'extrémité de la plaine, construit un 
fort que nos adolescents devaient prendre d'as- 
saut. Leur cavalerie, dont une partie avait les 
couleurs blanches et figurait Tennerai, fit d'abord 
la petite guerre, et ses évolutions eurent une 
précision telle qu'elles étonnèrent de vieux sol- 
dats. Puis le fort, défendu par la deuxième rail- 
lerie, qui portait pour la circonstance des bonnets 
estampés, fut enlevé par la première et la troi- 
sième raillerie, le drapeau tricolore reraplaçales 
enseignes blanches qui flottaient sur les tours 
pendant le simulacre du siège, et les vainqueurs 
regagnèrent le champ de la Fédération. La 
Convention descendit alors de son rocher pour 

se rendre au Temple de l'Immortalité édifié au 
milieu du champ, non loin des bâtiments de 



APRÈS LE 9 THERMIDOR IqS 

l'École militaire. Les élèves de Mars la suivaient, 
formant une haie entre laquelle marchaient les 
blessés des armées. Derrière eux venait le char 
de la Victoire, précédé des étendards pris à l'en- 
nemi. Ces trophées furent remis àla Convention, 
et dans le Temple de l'Immortalité, sur une 
pyramide, le président de l'assemblée grava les 
noms des quatorze armées delà République. 

L'École avait été saluée par les acclamations 
d'un public immense, et les journaux la louèrent 
avec emphase : « Lorsque la Grèce, assemblée 
dans les champs de l'Élide, disait le Moniteur^ 
applaudissait au triomphe des athlètes vain- 
queurs, c'était à des hommes longtemps exercés 
qu'elle offrait le laurier de la victoire; mais ici 
les représentants de la République française et 
la multitude de citoyens qui assistaient à ce spec- 
tacle intéressant avaient sous les yeux des jeunes 
gens qui n'ont pas encore atteint leur quatrième 
lustre, et qui, il y a à peine six mois, n'avaient 
encore manié que le soc ou la houlette. Les pro- 
grès de cette jeunesse guerrière paraîtront un 
jour des fables à la postérité, puisqu'ils étonnent 
même les contemporains. » 

Cette fois, Chanez fut content, et il exprima 



igS l/ÉCOLE DE MARS 

son contentement. Il déclara qu'il n'avait qu'à 
louer la tenue des élèves, la propreté de leurs 
armes, l'exactitude et la célérité de leurs manœu- 
vres. (( Le général, ajoutait-il> a encore la satis- 
faction d'avoir va qu'ils ont gardé leurs rangs au 
retour et qu'ils sont rentrés en bon ordre au. 
camp, » et il les engageait à se conduire toujours 
de même pour répondre aux bienfaits de la 
Convention nationale. 



Mais les élèves en avaient assez, et quand on 
leur disait que la patrie était une bonne mère 
qui les élevait tendrement sur son sein, ils répli- 
quaient qu'elle les berçait un peu durement. La 
plupart regrettaient d'avoir changé la vie con- 
fortable de la maison paternelle contre le rude 
apprentissage de l'École. Ils se plaignaient d'êiro 
enfermés dans le camp comme dans une prison, 
d'être parqués en cette enceinte ainsi que des 
moutons, et lorsque des ami^, des parents cher- 
chaient à leur adresser du dehors quelques affec- 
tueuses paroles, de ne pouvoir approcher de la 
barrière à moins de dix pas et sous les yeux 
d'un instructeur qui leur criait de déguerpir. Us 




APRÈS LE 9 THERMIDOR 

se plaignaient du pain noir, grossier, malsain, 
et le 2 août Peyssard assurait, en effet, qu'ils 
avaient du pain moisi et immangeable. Us se 
plaignaient du lard salé que l'armée n'avait pas 
voulu et qui venait, paraît-il, d'un convoi prus- 
sien, et Peyssard s'indignait, en effet, do la 
mauvaise qualité du porc. Ils se dégoûtaient de 
l'eau vinaigrée et de l'eau de réglisse, tisane 
économique toujours exposée au soleil et d'au- 
tant plus nauséabonde. Il leur semblait dur do 
coucher sur la paille, d'avoir le sable pour bois 
do lit et de dormir sous une toile peu solide qui 
ne les abritait nullement contre l'averse. La bise 
commençait à souffler et ils grelottaient dans 
leurs tentes. Ils n'avaient eu que très tard cer- 
taines parties de leur habillement, comme les bas 
et les chaussettes, et le 3 septembre Chanez s'af- 
fligeait de voir des sentinelles « qui étaient nu- 
jambes et avaient très froid»! 

Si tous les instructeurs avaient eu du moins 
envers les élèves la bonté paternelle de Chanez I 
Quelques-uns avaient assez d'esprit pour ne pas 
rebuter par des façons brusques et sévères des 
jeunes gens qui touchaient encore à l'enfance et 
qui se rappelaient avec mélancolie les douceurs 



198 l'ëgole de mars 

du foyer domestique. Mais quelques autres étaient 
grossiers, incultes, adonnés à la boisson, et un 
élève affirme que ces geôliers contribuèrent plus 
que tout le reste à inspirer aux enfants de Mars 
une horreur invicible contre l'École. 

Or, ces instructeurs, bons et mauvais, souhai- 
taient la durée do l'établissement. Bien payés, 
heureux de ne pas aller à la guerre, obtenant à 
leur gré des permissions pour s'ébaudir à Paris 
où ils avaient leur femme ou leur maîtresse, ils 
craignaient de demeurer sans emploi ou départir 
pour la frontière si l'École était dissoute. Ils 
s'efforcèrent d'organiser au camp dos Sablons 
une manifestation éclatante. Pourquoi les élèves, 
dûment endoctrinés, ne demanderaient-ils pas à 
la Convention nationale la faveur d'être réunis 
plusieurs mois encore? 

Ils comptaient sans la jeunesse qui devinait 
leurs calculs et savait qu'ils ne rêvaient que les 
(( béatitudes de la vie parisienne ». Les enfants 
de Mars ne voulaient pas de la caserne qu'ils 
nommaient un honorable bagne. Passe pour le 
camp des Sablons, où ils étaient en plein air, 
même derrière des palissades. Mais à l'idée d'être 
confinésentro des murs et dans des cours grillées. 



APRÈS LE 9 THEBMIDOR I99 

la plupart s'indignaient, se révoltaient. Ils disaient 
que rÉcole devait être fermée dès la mauvaise 
saison et que la Convention avait promis de les 

renvoyer dans leur famille. Chacun d'eux pos- 
sédait le décret du 1^' juin contenu dans une 
brochure recouverte do papier rouge et chacun 
gardait avec soin et portait sur soi ce précieux 
exemplaire que les plus lettrés de FEcole qua- 
lifiaient de talisman et de palladium. 

Dans les premiers jours de septembre, Peys- 
sard résolut de s'assurer des sentiments de 
l'École : il la considérait comme son œuvre et il 
désirait l'administrer aussi longtemps que pos- 
sible. Il convoqua extraordinairement les élèves 
dans la baraque d'instruction et, environné d'un 
grand appareil militaire, essayant de donner un 
air paterne à sa figure refrognée, s'exprimant 
avec une solennelle lenteur, il dit que les jeunes 
guerriers de Mars sauraient sacrifier au salut 
du pays toutes les affections, qu'un glorieux 
avenir les attendait et que, pour le réaliser, ils 
devaient ne pas se séparer un seul instant jus- 
qu'à l'heure où ils marcheraient contre les satel- 
lites des tyrans. Il pensait peut-être que son 
discours serait accueilli par des vivats et des 



300 l'École de mars 



clameurs d'enthousiasme. Mais l'École restait 
immobile et muette. « L'image de la caserne, 
témoigne un élève, se dressait devant nous 
comme un épouvantable fantôme. » 

Peyssard ne s'abusa pas sur ce silence. Si du 
moins deux ou trois centuries l'avaient applaudi 1 
II eût écrit à la Convention que l'École entière 
avait applaudi, et l'approbation de quelques-uns 
serait devenue dans son rapport l'assentiment 
général. Mais pas un cri, pas un mot. Il feignit 
de croire qu'il avait été mal compris, et brus- 
quement, sans phrases oratoires et vagues, sans 
fleurs de rhétorique, comptant entraîner ses 
auditeurs par un coup d'éperon qui les fit au 
contraire regimber, il leur demanda si de géné- 
reux patriotes comme les enfants de Mars n'ai- 
maient pas mieux demeurer ensemble que do 
retourner dans leurs foyers. Aussitôt, et d'un 
seul mouvement spontané, sur tous les gradins 
de l'amphithéâtre, les jeunes gens se lèvent et, 
brandissant en l'air la brochure rouge qui con- 
tient le décret du 1®' juin, s'écrient unanime-- 
ment : Dans nos foyers ! 

Décontenancé, tremblant de colère, Peyssard 
leur ordonne de se taire et agite avec violencoi 



APRÈS LE 9 THERMIDOR 201 

sa sonnette ; les tambours battent ; les clairons 
sonnent. Enfin, le calme se rétablit, etPeyssard, 
promenant sur la salle des regards irrités, pro- 
teste contre les suggestions perfides dont les 
élèves sont entourés, déclare qu'il y a parmi eux 
des traîtres, de faux camarades qui veulent 
égarer leurs cœurs et leur inspirer le mépris du 
devoir. Puis, espérant intimider son auditoire 
et enflant sa voix : « Eh bien, reprend-il. s'il y a 
dans cette enceinte de mauvais citoyens qui 
renoncent à la tâche glorieuse que la Conven- 
tion vous impose, qu'ils se montrent, qu'ils 
s'expliquent, qu'ils parlent, qu'ils... » Tous se 
levèrent de nouveau, et, comme auparavant, 
une même clameur ébranla la baraque jusqu'en 
SOS fondements : Dans nos foyers t La séance 
fut close, et, rapporte un élève, Peyssard et les 
instructeurs avaient, en sortant de la salle, la 
figure longue et piteuse. 

Ils ne se tinrent cependant pas pour battus et 
ils imaginèrent un autre moyen. Les élèves 
furent appelés un à un dans la tente de leur cen- 
turion pour exprimer leur opinion personnelle 
de façon plus rassise, et, raconte l'un d'eux, aux 
phrases tyrtéennes de Peyssard succédèrent les 



202 l'école de mars 

lieux communs dont les racoleurs se servaient 
pour emmieller la brillante jeunesse. Presque 
tous affirmèrent leur intention de regagner le 
lieu natal. Quelques-uns se laissèrent vaincre par 
les reproches du centurion ; leurs compagnons 
leur firent froide mine. 

La manifestation tournait autrement que l'a- 
vaient cru Peyward et les instructeurs. Tout 
Paris sut bientôt que les élèves n'aspiraient qu'à 
rentrer au pays. Peyssard osa pourtant démentir 
ces bruits et il écrivit le 8 septembre au prési- 
dent de la Convention: « On répand partout que 
les élèves de Mars attendent avec impatience 
leur retour dans leurs foyers. Citoyen président, 
dis au contraire àl'assemblée nationale qu'un très 
grand nombre demandent à partir pour les fron- 
tières et que tous continuent à se livrer à l'ins- 
truction avec autant déplaisir que de succès. » 

Peyssard fut, comme on sait, remplacé le 
14 septembre. Mais le lendemain, avant de quit- 
ter l'École, il fit tenter une suprême démarche 
par Liégoard, l'agent des représentants. Lié- 
geard réunit, lui aussi, les élèves dans la salle 
de démonstration et leur lut un discours insi- 
nuant. 



APRÈS LE 9 THERMIDOR 2o3 

Il débuta par le panégyrique de TËcole. Cette 
institution, disait-il, était une des conceptions 
les plus sublimes de la liberté, et jamais dans 
aucune République on n'avait vu s'assembler en 
un instant et sur un seul point les enfants de la 
patrie, jamais on n'avait vu surgir comme du 
sol un gymnase révolutionnaire où les adoles- 
cents devenaient des hommes en trois mois. 
(( Enfants de Mars, s'écriait Liégeard, qu'étiez- 
vous dans vos foyers ? Vous étiez trois mille 
citoyens ignorés, isolés, dont les talents res- 
taient enfouis. Vos pères étaient dans Tindigence 
qui pesait à leurs cœurs parce qu'elle leur ôtait 
les moyens de cultiver votre enfance. Epars 
dans la République, vous ressembliez à un fais- 
ceau brisé, vous étiez sans force. La voix de la 
patrie vous a rassemblés, et vous êtes invinci- 
bles parce que vous êtes unis, assujettis à une 
règle sage et austère, éclairés chaque jour sur 
vos devoirs civiques et militaires. Heureux 
enfants, la patrie verse sur vous la science à 
grands flots, tandis, que la tyrannie ne l'accor- 
dait que goutte à goutte à quelques privilégiés 
et dans des conditions infamantes I Ames neuves 
et ardentes, républicains de dix-sept ans, à 



2o4 l'École de mars 

peine êtes-vous à votre aurore, et la nature n'a 
plus rien de caché pour vous ! » 

Liégeard ajoutait que, s'il était élève do Mars, 
il ne redouterait rien tant que l'époque où il 
serait obligé de rentrer dans ses foyers, qu'il 
ferait des vœux pour que le temps de son ins- 
truction fût prolongé. Il mettait son auditoire 
en garde contre les aristocrates : c< Us cherchent 
à vous apitoyer sur de prétendues privations ; 
ils s'irritent contre les palissades qui vous 
séparent d'eux parce qu'elles font la ligne de 
démarcation entre le vice et la vertu, parce que 
ce rempart garantit de la corruption un dépôt 
précieux et cher à nos cœurs ; ils veulent vous 
perdre, » et il priait les élèves, ses camarades^ 
ses amis^ de n'écouter que les représentants, 
leurs chefs et les principes, de mépriser les 
esprits inquiets qui se plaignent sans cesse de 
leur situation. Il leur vantait l'existence qu'ils 
menaient : n'avaient-ils pas dans cette enceinte 
tout ce qui fait le bonheur: un régime frugal et 
sain, des vêtements égaux, des travaux com- 
muns à tous, la fraternité, la bonne foi, le 
patriotisme, des plaisirs simples et non les faus-* 
ses délices de l'ancien système, une vie active 



APRÈS LE 9 THERMIDOR 2o5 

et variée, des exercices doot la pairie était Puni- 
que objet ? 

Les élèves ne répondirent pas aux avances 
de Liégeard et à ses peintures séduisantes. Ils 
écoulèrent sa harangue froidement, silencieu- 
sement^ sans aucune marque d'approbation (1). 

Le Comité et la Convention ne pouvaient plus 
douter que TÉcole refusait le casernement, et lo 
16 septembre, le lendemain du jour où Liégeard 
avait prononcé son inutile discours, ce fut au 
milieu de cris d'allégresse que les successeurs 
de Peyssard, Morcau et Bouillerot, promirent 
aux élèves la prompte exécution du décret du 
l^'juin. 

Mais quand TÉcole de Mars eut accepté le ca- 
sernement, le Comité de salut public l'aurait licen- 
ciée sans retard. Il projetait de créer des écoles 
autrement utiles et importantes : TÉcole cen- 
trale des travaux publics et les Écoles de santé. 

L'École centrale des travaux publics, la future 
École polytechnique, devait être un grand et 



(1) Voir sur tous ces incidents les Souvenirs de Laoglois et 
le discours de Liégeard du 29 fructidor (Bibl. nat., Lb^^ 
4050). 

12 



Sa6 L^ ÉCOLE DB MARS 

superbe établissement, digne de la puissance et 
de la gloire du peuple français, une école à 
laquelle rien de ce qui existe en Europe ne pou- 
vait être comparé (1). Le 28 septembre, sur le 
rapport de ses Comités de salut, d^iastruction et 
des travaux, la Convention décrétait que cette 
Ëcole serait ouverte le 30 novembre à quatre 
cents jeunes gens âgés de seize à vingt ans. Ils 
n'étaient pas pris uniformément sur tout le ter« 
ritoire de la République» comme les élèves de 
l'École de Mars; ils devaient avoir fait des étu- 
des préliminaires et ils subiraient un examen sur 
les éléments des mathématiques; le gouverne- 
ment les destinait à servir dans ses armées, dans 
ses ports, dans les travaux publics de toute sorte. 
Le Comité suivit de semblables principes lors- 
qu'il établit à Paris, à Montpellier et à Stras- 
bourg trois écoles de santé. Il assurait sans 
doute qu'il prenait ainsi les mêmes mesures que 
naguère, qu'il se souvenait du succès des cours 
révolutionnaires sur la fabrication de la poudre 
et des canons, qu'il se rappelait les heureux ré- 
sultats de l'École de Mars, que tous les districts 
de la République participeraient aux bienfaits 

(l) Mon. du 18 décembre 1794. 



APRES LE 9 THERMIDOR 207 

de la nouvelle institution, qu'un élève de chaque 
district entrerait à TÉcole de santé. Mais cet 
élève ne serait pas nommé par Tagent national 
du district, et il ne suffisait pas qu'il eût des 
mœurs pures et la haine des tyrans : il devait 
posséder les premiers éléments de la physique, 
de la chimie, de l'histoire naturelle, de l'anato- 
mie, et il serait choisi par une commission de 
trois membres, dont deux officiers de santé. 

Qu'était l'École de Mars en comparaison de 
ces grandes écoles scientifiques? Le Comité com- 
prenait que le recrutement des élèves du camp 
des Sablons avait été trop inégal et que c'était 
une erreur d'avoir fait choisir, sur les six sujets 
de chaque district, trois pauvres paysans. Les 
deux tiers des enfants de Mars n'avaient qu'une 
très mince instruction, et si la Convention avait 
transformé le camp en une véritable école ou 
maison d'enseignement, il eût fallu, dit Guyton 
de Morveau, « reprendre en sous-œuvre la pre- 
mière éducation qui manquait à la plupart des 
élèves ». Le commissaire de l'École n'invitait-il 
pas les jeunes gens à écrire ou à faire écrire 
plus lisiblement l'adresse des lettres qu'ils 
envoyaient à leurs parents? Les centurions 



208 L ÉCOLE DE MARS 

n'avaient-ils pas ordre d'indiquer sur la liste do 
leurs hommes ceux qui savaient lire et écrire? 
Ne dut-on pas établir le 5 août dans le quartier 
de santé une tente d'instruction où quarante 
illettrés furent conduits tous les jours, de neuf 
heures à dix heures et demie du matin, par deux 
décurions de planton? Mais était-ce la peine 
d'avoir voté le 15 février précédent une loi qui 
refusait à quiconque ne savait ni lire ni écrire 
tout emploi dans l'armée depuis le grade de ca* 
poral jusqu'à colui de général en chef? 

Bon nombre de ces élèves n'avaient donc 
d'autre mérite que leur indigence et leur sans- 
culottisme. Ils étaient imbus des préjugés du vil- 
lage. La haine que les instructeurs leur avaient 
inspirée contre l'aristocratie leur mettait dans 
la tête des idées absurdes. Ils s'imaginaient 
qu'une sourde conspiration s'était formée contre 
eux. Une nuit, des mauvais sujets jetèrent des 
pierres par-dessus les palissades du camp sur les 
sentinelles du quartier de santé. Les élèves 
s'alarmèrent et crurent qu'on en voulait à leur 
vie; il fallut que Peyssard fit une proclamation 
pour les rassurer; « la crainte d'une attaque du 
camp, disait-il, est chimérique, » et il ordonnait 



APRÈS LE 9 THERMIDOR 209 

de ne plus crier qui vive? qu'aux barrières. Maïs 
le 31 août, lorsque se produisit l'explosion de 
la poudrière de Grenelle, les appréhensions des 
élèves se réveillèrent; ils se figurèrent que la 
salle d'instruction était minée et quelques-uns 
n'y entrèrent qu'en tremblant. Un jour qu'ils 
faisaient un grand trou au milieu du camp, plu- 
sieurs assurèrent très sérieusement qu'ils étaient 
désignés au massacre et qu'ils creusaient la 
fosse commune où seraient entassés leurs cada- 
vres. De pareils bruits avaient couru dans l'École 
dès les débuts de l'institution. Le 4 juillet, Le 
Bas et Peyssard écrivaient à la Convention que 
le royalisme et l'aristocratie s'efforçaient de 
corrompre l'Ecole, qu'cfn offrait de l'argent aux 
uns et de mauvais livres aux autres, qu'on leur 
suggérait des craintes de tout genre, qu'on leur 
disait qu'ils seraient transportés à la Guyane ou 
qu'ils passeraient l'hiver sous la tente : c< Au 
surplus, ajoutaient les représentants, une bat- 
tue va être faite, et l'École de Mars sera bien- 
tôt délivrée des loups qui cherchent à la dévo- 
rer (1). » 

(1) Monit. du 6 juillet; Registre d'ordres (A. G.); Souvenirs 
de Langlois* 



210 l'École de mars 



Les loups qui dévorèrent l'École furent les 
thermidoriens. 

Deux partis s'étaient formés après la chute de 
Robespierre : les thermidoriens ou modérés, qui 
voulaient mettre un terme à la Révolution et 
établir le règne de la justice ; les terroristes ou 
montagnards, qui désiraient maintenir le gouver- 
nement révolutionnaire et laisser la Terreur à 
l'ordre du jour. Les thermidoriens s'appuyaient 
sur les sections de Paris et ils avaient la majo- 
rité dans la Convention. Les montagnards se 
proclamaient patriotes^ criaient à l'oppression, 
assuraient qu'il y avait dans l'assemblée des 
modérantistes et des noirs, que ces « noirs », 
cédant à un vertige de fausse humanité, allaient, 
sous prétexte d'instaurer un régime de clémence, 
élargir les nobles et les prêtres, tous les aristo- 
crates et ennemis de la Répubh'que; ils annon- 
çaient à leurs adversaires, par la voix de Mal- 
larmé et de Billaud-Varenne, que la Montagne se 
réveillerait bientôt et que ce réveil serait celui 
du lion ; ils avaient pour eux les Jacobins, ces 
« vétérans», ces « grenadiers », ces « hussards » 
de la Révolution^ et ils comptaient sur TÉcole 
de Mars. Mais les thermidoriens^ guidés par 



APRÈS LE 9 THERMIDOR 211 

Tallien, Fréron, Thuriot, Le Cointre, étalent 
les plus forts : « Si la Convention, disait Tal- 
lien, a fait un 10 thermidor contre Robespierre, 
elle saura faire un 10 fructidor contre ses com- 
plices. » 

Vainement TÉcole de Mars s'était prononcée 
contre Robespierre. Vainement elle avait défilé 
devant la Convention et juré de lui rester dé- 
vouée. Vainement elle recevait des adresses de 
plusieurs sociétés populaires qui la félicitaient de 
son attitude au 28 juillet (1). Les thermidoriens 
savaient que la plupart des instructeurs sortaient 
de l'armée révolutionnaire et ils craignaient que 
les jeunes sans-culottes du camp, entraînés par 
l'irréflexion de leur âge et par le fanatisme 
jacobin, ne prissent parti contre le nouveau gou- 
vernement. 

Dès le lendemain de la défaite du robespier- 
risme, ils manifestaient hautement leurs défian- 
ces. Dans la séance du 30 juillet, Tallien pria la 
Convention de porter son attention sur l'École 
de Mars. Il déclara que Le' Bas avait interdit 
l'entrée du camp des Sablons à des représen- 

(1) Cf. plus haut, p. 181. 



212 l'École de mars 

tants qui désapprouvaient Robespierre et notam- 
ment à Durand-Maillane, que Robespierre vou- 
lait réunir dans cet établissement une armée 
de séides, que les instructeurs de TÉcoIe étaient 
en grande partie des ci-devant gardes du roi et 
des créatures de Hanriot, et il proposa de les 
remplacer — comme il s'exprimait en son em- 
phatique langage — par d'honnêtes pères de 
famille, pris non dans les académies et les lieux 
infâmes de Paris, mais sous l'humble toit de 
l'indigence, par de braves gens qui sauraient 
imprimer la morale dans les âmes et façonner 
les corps aux exercices et aux fatigues de la 
guerre. Sur la motion de Tallien, la Convention 
décréta de procéder le jour même à l'épuralion 
des « instituteurs » de l'École de Mars, et les 
deux Comités de salut public et de sûreté géné- 
rale durent publier la liste des nouveaux fonc- 
tionnaires. 

L'épuration eut lieu. Mais, grâce aux efforts 
do Peyssard, très peu d'instructeurs furent con- 
gédiés, et quelques jours plus tard, dans une 
adresse qu'il projetait d'envoyer à la Conven- 
tion, un décurion du nom de Mouchon disait 
que le camp des Sablons renfermait encore des 



APRÈS LE 9 THERMIDOR 2l3 

Ilaariot, des Le Bas, des Robespierre, et que les 
« palrîotes » y étaient traités en esclaves. Peys- 
sard intercepta l'adresse. Il interroga Mouchon, 
le pressa, le somma de s'expliquer. Mouchon 
répondit qu'il n'avait de grief contre personne , 
qu'il était très content de tout le monde, que le 
régime do TÉcole lui semblait même trop doux, 
et il signa son interrogatoire. Poyssard chassa 
Mouchon .Mais l'incident prouve que les monta- 
gnards comptaient des adhérents parmi les ins- 
tructeurs (1). 

Aussi les thermidoriens n'abjurs^ient*ils pas 
leurs ressentiments contre le camp des Sablons. 
Le 5 septembre, la Société des Défenseurs de la 
République se présentait à la barre do la Conven- 
tion pour se plaindre que TÉcole do Mars eût 
des canons, des pièces do siège, des obus, des 
mortiers : quels engins redoutables dans les 
mains de Tintriguo et do la malveillance! Peys- 
sard répliqua trois jours après, dans une lettre 
au président de la Convention, qu'il fallait qua- 
rante pièces d'artillerie pour exercer trois cents 



(1) Letlre de Peyssard du 13 octobre 179i (collection Chara- 
vay); sur Lapierre dit Mouchon, voir notre Jeunesse de Napo- 
léon, m, pp. 233 et 303 1 



2i4 l'école de mars 

élèves à la fois et que s'ils devaient apprendre 
i'usage d'un mortier, d'un obusier, d'un canon, 
d'tin afiût de siège, il était indispensable de leur 
mettre ces objets sous les yeux. « Une recon- 
naissance sans bornes, ajoutait-il, et une sou- 
mission entière aux décrets de l'assemblée sont 
les deux sentiments qui animent et animeront 
constamment les élèves de l'École de Mars. » 

Cette lettre ne désarma pas les adversaires 
de l'École. Le 11 septembre , un membre des 
Jacobins dénonçait au club un citoyen Carte- 
ion (1), qui tentait de désorganiser le camp des 
Sablons, et le surlendemain Carrier s'élevait 
avec force contre les modérés qui cherchaient 
à pervertir l'opinion publique et à discréditer 
un utile établissement. «C'étaient, disait Car- 
rier,^ les ennemis de la liberté qui propageaient 
ces inquiétudes et le peuple ne les écouterait 
pas. » 

Mais la majorité delà Convention les écoutait. 
Elle frappa Peyssard et l'éloigna pour toujours 



(1) Sans doute Jean-Baptiste Carteron, soldat à Vintimille 
depuis 1776 sous le nom de Bellerose, vainqueur de la Bastille, 
enrôlé aux hussards braconniers, puis capitaine dans l'armc^e 
révolutionnaire. 



APRÈS LE 9 THEHMIDOU 2l5 

de l'École dont il était l'obstiné soutien. Le 13 
septembre, sur la motion de Panis, elle décidait 
que les représentants près le camp des Sablons 
seraient renouvelés, qu'ils inspecteraient égale- 
ment la maison nationale de Meudon^ que l'un 
d'eux devait être remplacé tous les mois, et le 
jour suivant, elle décrétait que Moreau etBouil- 
lerot se rendraient aussitôt à l'École de Mars 
avec les mêmes pouvoirs qu'avaient leurs pré- 
décesseurs. Ce choix était significatif. Moreau et 
Bouillerot avaient voté la mort do Louis XVI au 
troisième appel nominal; mais ils étaient de ces 
modérés que Carrier et les Jacobins attaquaient. 
Moreau, démissionnaire en 1793, n'avait gardé 
son siège que faute de suppléant, et le club dé- 
clarait alors qu'il était suspect, qu'il appartenait 
au Marais plutôt qu'à la Montagne (1). 

La mission de Moreau et de Bouillerot n'a- 
paisa pas les rancunes des thermidoriens contre 
le camp des Sablons. Durant la fête du 21 sep- 
tembre, nombre de spectateurs regardaient de 
très mauvais œil les élèves de Mars et se disaient 
les uns aux autres qu'il y avait parmi les ins- 



(1) Voir cette déclaration da club dans le Moniteur du 4 
octobre 1793 . 



2i6 l'école de mars 

trucleurs de. ces jeunes gens des gardes du 
tyran Capet et qu'il fallait surveiller de très près 
une École établie sous le fègne de Robes- 
pierre (1). 

Fréron assurait dans VOrateur du Peuple 
que Barèro n'avait rédigé son rapport sur la 
formation du camp que pour seconder les des- 
seins de Robespierre. « L'institution du camp, 
disait-il, peut être avantageuse à la République 
si elle est bien dirigée. Mais, soyons-en sûrs, 
lorsque Barère l'a proposée, il se disait à lui- 
même : cet établissement sera très utile à mon 
seigneur etmaitre pour sesprojets ; s'il triomphe, 
il n'aura que des actions de grâces à rendre à 
moi chétif, son seul ministre; si au contraire 
les républicains viennent à l'emporter, ils croi- 
ront facilement que cette École est sortie do 
mon génie. » Et lorsque les représentants man- 
daient à la Convention que les élèves étaient 
très patriotes et faisaient bien l'exercice, lors- 
que Duhem proposait ironiquement le renvoi de 
cette lettre à Fréron, Fréron répondait dans son 
journal : « Fréron accepte le renvoi. Les élèves 

(1) Aalard, Paris pendant la réaction thermidorienne , h p • i20. 



APRÈS LE 9 THERMIDOR 2I7 

do Mars font bien rexercice, ils aiment la liberté.; 
mais c'est aussi au nom de la liberté, c'est en 
faisant retentir ce nom sacré à leurs oreilles 
vierges encore et crédules que Robespierre et 
Le Bas espéraient les faire marcher contre la 
Convention (1) 1 » 

Les critiques de Fréron n'étaient pas dénuées 
de fondement. L'École se montrait jacobine. 
N'avait-elle pas été défendue par Carrier et par 
les pires terroristes? A la fin de septembre, un 
élève écrivait au club pour demander s'il était 
vrai que la Société criait à bas la Convention^ 
et les Jacobins arrêtaient d'envoyer aux « jeu- 
nes frères » du camp des Sablons, comme au- 
thentiques garants de leurs principes^ leur 
adresse aux Sociétés affiliées et les procès-ver- 
baux des deux séances mémorables du 9 et du 
Il septembre où ils avaient juré, tout en pro- 
testant de leur dévouement à la représentation 
nationale, de venger les patriotes opprimés etde 
combattre énergiquement la réaction. 

Le discours d'un élève après la fermeture de 
l'Ëcole prouve assez les sentiments delà plupart 



(1) Orateur du peuple ^ 15 et 19 septembre 1794. 

13 



2i8 l'école de mars 

des enfants de Mars.LeS novembre, la jeunesse 
dorée attaquait les jacobins à coups de pierres 
dans le lieu de leurs séances et lorsqu'ils sor- 
taient, les couvrait de huées et de boue. Trois 
jours après, l'élève de Mars, membre de la So- 
ciété populaire de Sainl-Charaond, montait à la 
tribune du club. II déclara que la Société de sa 
ville natale l'avait chargé de témoigner son atta* 
chement aux jacobins de Paris. « Ce sera, dit-il, 
une grande satisfaction pour moi de dire à mes 
concitoyens avec quelle fermeté vous avez bravé 
le poignard des assassins, avec quelle dignité 
vous vous êtes montrés les défenseurs intrépides 
de la liberté menacée; je leur dirai que des 
scélérats avaient conspiré contre vous et violé 
dans vos personnes les droits les plus sacrés 
du peuple. » Et il encouragea les jacobins à 
garder leur poste, les assura de Tamitié de 
tous les républicains, donna le baiser fraternel 
au président. « Ce baiser précieux ^ conclut-il, 
servira toujours de signe de ralliement contre 
les assassins. Des hommes soudoyés par l'é- 
tranger travaillent à renverser la liberté; ils 
sont loin d'être arrivés à leur but criminel : 
le peuple ne fera que lever les yeux, et les 



APRÈS LB 9 THERMIDOR 21Q 

scélérats rentreront dans . la poussière (1) I » 
L'agent des représentants, Liégeard, ne recom- 
mandait-il pas aux enfants de Mars d'être des 
républicains énergiques et inflexibles? Les vrais 
républicains, leur disait-il, ont quelquefois de la 
rudesse, mais ils s'irritent contre les abus, et 
leur indignation est légitime, et la manière dont 
ils la manifestent, excusable, estimable même. 
Il raillait devant les élèves la jeunesse thermi- 
dorienne : « Le muscadin incroyable parle avec 
afiéterie, minaude, papillonne et bavarde. Quoi- 
qu'il jure saus cesse sa parole d^ honneur, son 
jargon n'est qu'un caquetage de perroquet, et il 
prostitue le mot honneur ; il n'est qu'un être 
dégradé et méprisable, un être superficiel qui 
doit s'évaporer devant le souffle du républi- 
cain (2). » 

Voilà pourquoi, sous l'Empire, sous la Restau- 
ration, les officiers sortis de l'École de Mars se 
gardaient de rappeler qu'ils avaient passé quatre 
mois de leur vie militaire au camp des Sablons : 
ils craignaient d'être traités de jacobins. Voilà 



(1) Aulard, la Société des Jacobins, VI, pp. 523 et 673. 

(2) Discours prononcé par Liégeard, le 29 fructidor, à l'Ecole 
de Mars ; cf. p. 203. 



220 L^écOLfi DE MARS 

pourquoi le Comité de salut public hâta, préci- 
pita la fin de l'institution; pourquoi, dès le 2 oc- 
tobrCy il arrêtait que les effets d'habillement, pan- 
talons et carmagnoles de drap ou de velours, 
préparés en supplément pour TÉcole de Mars, 
resteraient dans les magasins de la République 
ou y seraient réintégrés, si la livraison était 
déjà faite. « La tyrannie décemvirale expirante, 
a dit Jean de Bry (1), voulait faire servir les 
élèves de TÉcole de Mars à sa résurrection, et le 
plus grave des inconvénients que présentait un 
pareil établissement, c*est que c'était un dépôt 
isolé dont on avait pu corrompre l'esprit et les 
principes. » 

(1) Rapport de Jean de Bry, du 23 vendémiaire aa VI, p. 10. 



CHAPITRE VIII 
Fermeture de l'École 

Rapport de Guyton et levée du camp des Sablons (28 octobre). 
— Départs successifs des élèves. — Leur députation à la 
Convention. — Dolard. — Manhés, Portier, Ransonnet. — 
Les canonniers. — Les élèves de l'Ecole polytechnique. — 
Les malades. — Les instructeurs. — Les bâtiments de 
l'École. 

L'École de Mars était donc condamnée et ne 
devait plus renaître. 

Le 23 octobre, Guyton de Morveau montait à 
la tribune de la Convention et lisait au nom du 
Comité do salut public un rapport sur l'École de 
Mars. Il décrivait brièvement le camp des Sa- 
blons, son organisation, ses exercices, ses cours. 
Il louait ce premier essai d'une éducation mili- 
taire républicaine et assurait que l'expérience 
avait réussi, que la force et l'adresse déployées 
par les élèves à la fête des Victoires dans un 
simulacre de combat témoignaient de progrès 
rapides et vraiment étonnants, qu'une vérité de 



222 l'École de mars 

haute importance était désormais acquise ou 
plutôt confirmée : « Tout soldat, soit d'infan- 
terie, soit morne de cavalerie ou d'artillerie, peut 
apprendre, en moins de trois mois, le maniement 
des armes et toutes les parties de son service, de 
manière à exécuter, en corps nombreux, toutes 
les manœuvres avec une grande précision. » 

Sans doute, ajoutait Guyton avec quelque em- 
barras, il était naturel de souhaiter la durée d'une 
institution aussi utile. Mais pouvait-on envoyer 
les élèves dans une armée où ils formeraient 
un corps particulier et, — ce que ne disait pas 
Guyton, — où la singularité du costume aurait 
attiré sur ce bataillon sacré les plaisanteries du 
soldat? La politique et l'égalité s'opposaient à 
cette mesure. Pouvait-on les transférer dans un 
des édifices de Paris ? Ce casernement exigeait 
des préparatifs, desapprovisionnements, unenou- 
velle manutention à laquelle il était impossible 
de pourvoir avant la levée du camp. Il faudrait 
soumettre les jeunes gens à un régime tout dif- 
férent qui n'était pas l'œuvre d'un jour; il fau- 
drait les astreindre à une discipline plus exacte, 
garantir leurs mœurs des dangers delà chambrée, 
leur interdire par une succession ininterrompue 



FERMETURE DE l'ÉCOLE 223 

d'exercices Toisiveté et conséquemment la cor- 
ruption. . 

Non, répoque fixée par le décret du 1®"^ juin, 
celle où les enfants de Mars ne pouvaient rester 
sous la tente, était arrivée. L'École devait « ces- 
ser pour se renouveler », et les élèves allaient, 
au nom de l'égalité, « faire place à ceux que leur 
âge appelait à participer, à leur tour, à ce bien- 
fait de la République ». D'ailleurs, leurs parents 
les attendaient ; eux-mêmes désiraient revoir 
momentanément leur pays natal; du moins le 
plus grand nombre avait exprimé cette intention. 
Us rentreraient donc dans leur district, concluait 
Guyton, « pour y offrirrexemplodes vertusqu'ils 
avaient pratiquées, y montrer les fruits rapides 
de leur application, en faire le sujet de l'ému- 
lation de leurs compatriotes, y porter en un mot 
l'esprit de cette fraternité républicaine qu'ils 
avaient puisée à l'École ». 

Le Comité renvoyait ainsi les enfants de Mars 
en les couvrant de fleurs. L'habile rapport de 
Guyton fut accueilli par des applaudissements 
unanimes. Les plus ardents jacobins n'osèrent 
protester : on leur eût objecté la loi, objecté que 
trois mois suffisaient à do jeunes républicains 



224 l'École de mars 

pour se former au métier militaire et acquérir 
toutes les aptitudes guerrières (1). 

Le môme jour, sur la proposition de Guyton, 
la Convention décréta qu'en conformité de la loi 
du i^^ juin le camp des Sablons serait levé, que 
les élèves de Mars retourneraient dans leurs 
foyers, qu'ils emporteraient et conserveraient 
comme leur propriété leur sabre (2), et leseflFets 
d'habillement et d'équipement qui avaient été à 
leur usage personnel, leurs trois chemises et 
leur havre-sac. Les fusils, les piques, les canons 
et engins d'artillerie, les chevaux et leur harna- 
chement, les objets de campement, ustensiles, 
outils et autres fournitures seraient remis aux 
magasins nationaux qui les avaient livrés. L'éva- 
cuation du camp commencerait à se faire partiel- 
lement dès que le décret serait notifié, et Topé- 
ration devait être achevée le S novembre. 

Le 24 octobre, les élèves se rendaient par cen- 
turies et en bon ordre àla salle d'instruction pour 
entendre à leur grande joie la lecture du décret 
qui fermait l'École de Mars. Le lendemain et les 

(1) Poisson, V Armée et la garde nationale^ IV, 72. 

(2) Naturellement, les cavaliers durent troquer leur « bancal» 
contre l'épée romaine. 



FERMETURE DE l'ÉCCLE 225 

jours suivants, ils nettoyèrent le camp, enle- 
vèrent toutes les pailles, comblèrent les latrines, 
rétablirent le terrain dans Télat où ils l'avaient 
trouvé : il fallait exécuter quotidiennement ce 
travail de propreté pour ne pas laisser trop de 
besogne à ceux qui partiraient les derniers. Ce- 
pendant avaient lieu dans toutes les armeS; infan- 
terie, cavalerie, artillerie, génie, de neuf à 
onze heures du matin, et de trois à cinq heures 
de l'après-midi, des exercices de détail. Chaque 
décurion rappelait rapidement aux élèves les 
leçons qu'ils avaient reçues et leur faisait faire 
le maniement d armes par mouvements, afin 
qu^ils pussent instruire leurs frères et amis lors- 
qu'ils seraient de retour dans leur commune. 

Mais tous les jours les élèves s'en allaient par 
détachements. Dès le 26 octobre, ceux des dis- 
tricts d'Avignon, de Salon, de Tarascon se met- 
taient en marche. Le 27, s'éloignaient ceux du 
Vaucluse et du Var, ceux des Pyrénées, ceux des 
Alpes. Le 8 novembre, les tentes qui restaient 
debout étaient abattues. L'École avait vécu. 

Une semaine auparavant, le 31 octobre, une 
députation des enfants de Mars s'était présentée 
devant la Convention pour lui apporter l'hom- 

13. 



226 h ECOLE DE MARS 

mage de leur reconnaissance et le serment de 
leur plus pur dévouement. Un élève prit la 
parole. Il assura que ses camarades propageraient 
dans leurs foyers le souvenir des sublimes 
exemples de l'auguste assemblée, qu'ils se ral- 
lieraient toujours autour d'elle, qu'ils voleraient 
au plus léger signal à tous les postes qu'elle dai- 
gnerait leur fixer pour y développer les talents 
qu'ils devaient à ses soins bienfaisants : « Pères 
de la patrie, nous allons loin de vous; jetez des 
regards paternels sur vos enfants adoptifs quj 
réclament avec ardeur l'instant de s'acquitter 
envers vous, envers la patrie. » Le président, 
Prieur de la Marne, fit une réponse banale et 
froide. Il félicita les élèves de leur valeur, de 
leur discipline, et les exhorta à inspirer à leurs 
compatriotes l'amour de la liberté et de l'égalité, 
à devenir les apôtres de « ces deux divinités 
tutélaires du genre humain », à prouver par 
leurs paroles et leurs actions leur haine contre 
la tyrannie monarchique et les préjugés. 

Les élèves qui retournaient à leur domicile 
touchèrent pour leur route la solde de canonnier 
de première classe ou une livre quinze sols par 
journée de marche de cinq lieues. Ils partirent et 



FERMETURE DE l'kCOLE 227 

voyagèrent ensemble sous la surveillance frater- 
nelle de celui d'entre eux qui les avait guidés 
quatre mois auparavant lorsqu'ils venaient à l'É- 
cole (1). Mais ils ne purent traverser Paris qu'a- 
près avoir obtenu la permission des représentants 
Moreau et Bouillerot, et il leur fallut demander 
l'autorisation du Comité de salut public soit pour 
y passer un temps très court soit pour y demeurer 
dorénavant. Pierre Le Comte, qui se proposait 
d'apprendre un état sous la direction de son frère 
aîné, imprimeur delà rue Hautefeuille, Apert et 
Brunot qui avaient l'intention de rester deux jours 
à Paris, Guignard qui était malade et que son 
père, appelé dans la capitale par ses affaires, 
souhaitait de ramener avec lui, durent solliciter 
en leur faveur un arrêté du Comité. 
Dans son décret, la Convention déclarait 

(1) Les six élèves du district de Grasse, Trabaad, Daumas, 
Gresp, Gilette, Maure fit Gras, partirent du camp des Sablons 
le 27 octobre sous la surveillance fraternelle de Trabaud. Ils 
devaient, d'après leur feuille de route (archives de Nice), 
arriver le 11 décembre, en passant par Villejuif, Essonnes, 
Fontainebleau. Villeneuve. Sens, Auxerre, Gussy-les-For^es, 
Dijon, Beaune, Châlon, Maçon, Villefranche, Lyon, Vienne, 
Valence, Port-sur-Rhône, Avignon, Cabanes, Lambesc, 
Saint-Cannat, Aix et Grasse. Ils sont le 28 octobre à Essonnes, 
le 29 à Fontainebleau, le 30 à Montereau, le S novembre à 
Auxerre, le 3 à Vermanton, le 4 à Avallon, le 6 à Arnay-le- 
Duc, le 7 à Chagny, le 8 à Châlon, le 11 à Lyon, le 15 à Avi- 
gnon, le 18 à Aix. 



228 l'École de mars 

qu'elle était satisfaite de la conduite des élèves 
et de leurs progrès en tout genre, et elle auto- 
risait le Comité de salut public à les placer dans 
les armées ou à les employer en d'autres fonc- 
tions (1). Ceux qui voulaient être placés aussitôt 
dans les armées désignèrent au commissaire des 
guerres de l'École le corps qui leur plaisait^ et, 
dès qu'ils furent nommés, reçurent un état de 
route pour se rendre à leur nouveau poste. 

Dolard fut envoyé à l'agent supérieur, à 
Péronne, qui le fît entrer dans une compagnie 
de canonniers : son père, juge au tribunal du 
district de Sainte-Menehould, avait demandé qu^il 
servît parmi les défenseurs de la patrie et, autant 
que possible, dans l'artillerie pour ne pas perdre 
le fruit de l'instruction recueillie à l'École. 

Antoine Manhès, fils du contrôleur des postes 
d'Aurillac, eut le bon esprit de s'enrôler sur-le- 
champ dans un bataillon de volontaires de son 
pays natal. Le conseil d'administration et un 



(1) La Convention décidait aussi qu'ils pourraient soit suivre 
les cours publics qui seraient établis pendant l'hiver à Paris sur 
toutes les parties de Tart militaire, et notamment sur le ser- 
vice des commissaires des guerres, soit faire l'apprentissage 
de divers métiers dont la nation paierait les frais. Mais ces 
décisions n'étaient que des promesses qui ne furent pas tenues. 



FERMETURE DE L^écOLE 229 

député de son département postulèrent pour lui 
l'emploi de sous-lieutenant, en attestant qu'il 
avait toutes les qualités nécessaires pour le 
remplir avec distinction. Le 6 avril 1795, 
la Convention le nommait sous-lieutenant au 
3^ bataillon du Cantal. 

Antoine Portier, du district de Mur de Barrez, 
élève instructeur, grand, robuste, écrivait au 
Comité qu'il s*était « mis dans le cas d'acquérir 
des connaissances soit dans la théorie soit dans 
la pratique du maniement des armes et dans 
toutes les évolutions militaires », et il deman- 
dait un poste pour aider ses concitoyens à 
(( exterminer le reste des tyrans ». Il était neveu 

du représentant Bo et il avait deux frères, l'aîné 
qui depuis le commencement de la Révolution 

appartenait à un régiment d'infanterie, le cadet 

qui venait de périr à l'armée d'Italie. Il reçut de 

la Convention un brevet de sous-lieutenant à la 

3* demi-brigade d'infanterie légère, parce qu'il 

avait « acquis à l'École de Mars des connais- 
sances qu'utiliserait son zèle pour le service de 

la République ». 

Un élève de la commune de Paris, le Liégeois 

Jacques- Joseph Ransonnet, fils du géaéralRan- 



230 L*ÉGOLE DE MARS 

sonnet, qui, dès 1789, avait été sous-lîeutenant 
d'une compagnie bourgeoise dans sa ville natale, 
eut, de môme que Manhès et Portier, une sous- 
lieutenance et alla servir durant un an à l'armée 
des Alpes comme aide de camp de son père. 

Dix-sept élèves, qui eurent le rang de canon- 
nier de l*"® classe, furent employés au service 
d'artillerie à la maison des épreuves nationales 
de Meudon. Vingt autres furent admis au même 
établissement parmi les soixante élèves de Técolc 
des aérostiers fondée le 31 octobre. Six autres, 
qui furent traités comme canonniers ouvriers, 
entrèrent dans des fonderies de canons pour se 
former dans Tart de poser les grains des pièces 
d'artillerie (1;. 

Quelques-iyis passèrent un examen quelques 
semaines plus tard et entrèrent à l'École centrale 

({) Arrêté du 3 novembre; Borthon conduisit le surlende- 
main à Meudon ces dix-sept élèves. Le 7 novembre, Gaupert, 
du district de Mende, fut pareillement envoyé à Meudon 
pour y « être traité à l'instar des canonniers tirés de TÉcole 
de Mars qui y sont actuellement en attendant qu'il puisse être 
employé comme aide dans l'établissement de l'École centrale 
des travaux publics. » Le 8, Jacques-Marie Forget, de Quimper, 
orphelin et sans ressources, est également envoyé h Meudon 
pour y être « traité comme ses collègues canonniers qui y 
sont déjà jusqu'à ce qu'il puisse être employé à l'École cen- 
trale des travaux publics ». Le 43 novembre, même arrêté en 
faveur de Jacques Barthet. 



FERMETURE DE l'ÉGOLE 23 1 

dos travaux publics ou Écolo polytechnique : 
Châtain, du district de Mâcon; Coffin, du dis- 
trict de Bourbonne-les-Baîns; Couppey, du dis- 
trict de Valognes; Durant, du district de 
Saint-Hippolyte du Gard ; Husson, du district 
de Bar-le-Duc ; Laffaille, du district de Bagnères; 
Marchegay, du district de Nantes ; Pitoy, du dis- 
trict de Toul. 

Les malades qui se trouvaient au quartier de 
santé durent, à mesure qu'ils étaient rétablis, 
recevoir un état de route pour aller aux armées 
ou dans leur domicile. On avait décidé le 23 
octobre de les évacuer sur la caserne de Gour- 
bevoie, où ils auraient les mêmes soins que 
dans un hôpital militaire : les ofRciers de santé, 
infirmiers et autres les y suivraient pour être 
désormais sous Tautorité de la commission des 
travaux publics ; Tofficier de santé en chef ren- 
drait compte à cette commission deux fois par 
décade de la situation de l'hôpital et prendrait 
ses ordres pour assurer le service. Mais le 
Comité revint sur cette décision : il arrêta huit 
jours après, le 2 novembre, que les chirurgiens 
et leurs aides employés au camp des Sablons 

m 

seraientplacés convenablement par le conseil de 



232 l'École de mars 

santéy et les malades, transportés à Thospicedu 
Gros-Caillou pour être traités dans une salle 
séparée. 

Un certificat signé des représentants fut donné 
à chaque élève. Moreau et Bouillerot attestaient 
que le jeune homme avait suivi tous les exerci- 
ces du camp depuis son établissement jusqu'à 
sa levée; grâce à ce témoignage, les quatre mois 
qu'il avait passés à l'École entreraient dans 
Tétat de ses services aux armées (1). D'aucuns, 
Manhès, Lamotte, Coffin, disaient même plus 
tard que leur séjour aux Sablons comptait, selon 
le décret de la Convention, pour une campagne. 

Les instructeurs reçurent leur traitement jus- 
qu'au i®' frimaire ou 21 novembre et furent 
renvoyés dans leur corps ou à leur poste avec le 
grade qu'ils avaient précédemment. Us eurent 
la promesse que la première place vacante dans 
le grade supérieur leur serait accordée (2), et 

(1) La formule de ce certificat était imprimée à la suite du 
rapport de Guyton, et un exemplaire de ce rapport et du 
décret de la Convention fut remis à chacun des élèves, ins- 
tructeurs et autres officiers du camp. 

(2) Arrêté du 44 mars i795. Sur une pétition de quelques- 
uns de ces instructeurs, Carnot a écrit, à la date du 15 jan- 
vier, les lignes suivantes : « Il faut faire comprendre dans les 
premières promotions les instructeurs pétitionnaires qui en 
sont susceptibles, autoriser les autres à prendre leur retraite 



FERMETURE DE L*éCOLE . 233 

un grand nombre, qui n'étaient que sergents, 
obtinrent le grade de sous-lieutenant. Mais le 
Comité profita de l'occasion pour mettre à la 
retraite ceux que Ghanez et les représentants 
avaient notés comme incapables. 

Les musiciens, les trompettes, les tambours 
attachés au camp conservèrent les effets d'habil- 
lement et d'équipement qu^ils avaient reçus pour 
leur usage personnel et retournèrent, les uns à 
l'Institut national de musique (1), les autres à 
l'École nationale des trompettes, les autres dans 
les sections où ils étaient auparavant (2). 

Los chevaux de troupe employés au service 
de TËcole furent mis à la disposition de la com- 
mission des transports militaires, qui les plaça 
tous au dépôt des remontes de Paris parce 



ou les renvoyer à leur corps avec les iûdemnités coavena- 
blés. » 

(1) Les inslrumeuts que Tlnstitut national avait four- 
nis à ses élèves, musiciens à l'École de Mars, furent payés 
4697 livres 15 sols et, par un arrêté du 27 janvier 1795, distri-. 
bues à ceux qui avaient fait preuve de talent, de bonne con- 
duite et de républicanisme. 

(2; Jean-Baptiste Debu, âgé de douze ans, natif de Ville- 
preux, apprenti tambour à TÉcole, étant orphelin et n'ayant 
aucun moyen de pourvoir à sa subsistance, fut reçu par 
arrêté du 7 novembre 1794 au nombre des Enfants de la pa- 
trie. Cf. sur les tambours de la garde nationale parisienne, 
rentrés de l'École do Mars dans leurs sections armées, le décret 
du 4 décembre {Mon, du 7). 



a34 l'école de mars 

qu'ils étaient propres au service des hussards. 
Ceux de manège et autres, ainsi que leurs équi- 
pages et ustensiles d'écurie, furent envoyés au 
Directoire du département de Seine-ef-Oisc qui 
les avait livrés. 

Un état des munitions et des pièces d'artille- 
rie, des caissons, affûts, prolonges, chevaux do 
frise et autres effets et outils qui composaient le 
parc de TÉcole, fut remis au directeur de l'arse- 
nal de Paris. 

Tous les effets de campement, tentes, bois de 
tentes, piquets, sacs à coucher, couvertures, 
bidons, gamelles, marmites, cuillers et autres 
objets furent déposés dans les magasins de la 
République à Franciade ou Saint-Denis. 

Le passage de la grande route qui traversait 
le camp redevint libre. La baraque d'instruc- 
tion, les écuries, les abreuvoirs, les pompes, les 
hangars, l'hôpital devaient être conservés; on 
les environna d'une clôture et, pour fermer cette 
enceinte, on se servit des palissades placées 
dans le pourtour du camp et du quartier de 
santé. Un concierge, père de famille, recomman- 
dable par sa probité et sa bonne conduite, eut 
les clefs de ces établissements et fut responsable 



FERMETURE DR l'ÉCOLE 235 

de toutes les dégradations; il reçut cent vingt- 
cinq livres par mois et logea gratuitement dans 
une des maisons nationales de la porte Maillot; 
il était sous l'autorité de la commission des tra- 
vaux publics. Mais on constata bientôt qu'un 
seul gardien ne suffisait pas« Un second fut 
nommé, à raison de cent livres par mois. Les 
brigades de gendarmerie de Neuilly, de Passy, 
de Colombes, de Clichy durent en outre faire la 
nuit de fréquentes patrouilles autour des bâti- 
ments de la plaine des Sablons. 

Le temps s'écoula. Ce qui restait de TÉcole 
fut abattu, vendu. En 1795, un camp s'établis- 
sait aux Sablons, et c'est là que le chef d'esca- 
dron Murât courut chercher l'artillerie qui dé- 
cida au 13 vendémiaire la victoire de la Conven- 
tion, En 1797, cette plaine stérile devenait, 
comme dit Mercier, un palais d'Armide : on y 
voyait des bosquets qui, le soir, resplendissaient 
de lumières et un magnifique pavillon, un Coly- 
sée où d'élégants wiskis amenaient aux accla- 
mations de la foule les jolies fdmmes de Paris. 



CHAPITRE IX 
Conclusion 

Les Ecoles de Mars. — Résultats de rétablissement de 1794. 
— Les conscrits de l'an VIL — Destinée de quelques 
élèves. — Les généraux : Manhès, Lemarois, Morio et 
LafFaille. — L'intendant Fromentin de Saint-Charles — 
Husson — Ransonnet — Diettmann — Victor Dupuy — 
Châtain — Coffin — Lamotte — Charmet — Vimont — 
Labeyrie — Heydenreich — Majorelle — Bardin — Che- 
nel — Savoy e — Soulard — ApfiFel — Langlois. 



L'Écofe de Mars avait coûté fort cher (1) et 
elle ne répondit pas aux espérances de ses fon- 
dateurs. Trop rapidement, trop fiévreusement 
organisée, en un clin d'œil et comme par une 
sorte de gageure, pour montrer que le génie 



(1) Les entrepreneurs employés à la construction des bâti- 
ments de TEcoIe reçurent 775.953 livres 3 deniers. Deux 
architectes, Poyet et Kaynal, étaient chargés non seulement 
de diriger et de surveiller les travaux du camp, mais de lever 
les plans, de dresser les devis, de vérifier, régler et arrêter 
les mémoires des entrepreneurs et ouvriers; ils eurent comme 
honoraires, à raison de douze deniers pour livre, 34.797 livres 
13 sous. 



/ j 



CONCLUSION 287 

révolutionnaire vient à bout de tout, ce fut une 
improvisation curieuse, inefficace pourtant et 
stérile. Il n'en resta rien ou presque rien. 

Mais le Comité se garda d'avouer son erreur, 
et le public, trompé par le brillant rapport de 
Guyton, crut que l'entreprise avait réussi. « On 
a fait l'École de Mars, disait le conventionnel 
Ehrmann dans la séance du 30 octobre 1794, et 
le succès de cette École répond pour les établis- 
sements qu'on voudra créer. » Comme si en 
quatre mois — ou mieux, en trois mois et demi, 
du 8 juillet au 23 octobre — il était possible de 
former, selon le vœu de Barère, des officiers de 
toutes armes, voire des ingénieurs et des com- 
missaires des gue: res ! 

Trois ans plus tard, Jourdan et d'autres hom- 
mes du métier projetaient de fonder une grande 
École de M&rs, et l'on a la lettre que Jourdan 
envoyait alors à Blanchard, commissaire ordon- 
nateur de la 17^ division militaire. Il dit que le 
gouvernement a l'intention de faire cinq écoles 
de Mars qui contiendront chacune trois mille 
élèves, et il pose à Blanchard les questions sui- 
vantes : Quelle dépense extraordinaire entraîne- 
rait le campement de quinze mille jeunes gens 



238 l'école de mars 

dans cinq camps différents pendant trois mois? 
Quelle dépense causerait leur installation dans 
cinq quartiers différents pendant le reste de 
Tannée? Quelle dépense, la route des élèves, soit 
pour se rendre aux camps et quartiers, soit pour 
rentrer chez eux lorsqu'ils auraient terminé leur 
cours d'instruction qui durerait trois ans? (1) 

Ce projet de Jourdan était celui de Jean de 
Bry. Il y aurait cinq écoles de Mars : à La Fère, 
à Metz, à Toulouse ou à Bordeaux, à Marseille 
ou à Toulon, et dans un endroit à ving^t kilo* 
mètres de la ville où siégeait le Corps législatif, 
sans doute à Versailles. Les élèves ne seraient 
pas admis, comme en 1794, sans certificat d'ins- 
truction; ils auraient assisté régulièrement aux 
exercices décadaires pendant les trois années 
précédentes ; ils connaîtraient déjà le maniement 
des armes et les évolutions militaires par pelo-^ 
tion, section et compagnie; ils sauraient leur 
déclaration des droits et leur Constitution répu- 
blicaine (2). 

L'École de Mars eut néanmoins quelques résul* 

(1) Lettre de Jourdan du 17 veudémiaire an VI (A. G.) 

(2) Rapport de Jean de Bry, 23 Tendémiaire an VI. 



CONCLUSION 289 

tats. Les milices de l'Europe lui doivent, comme 
on Ta dit (1), les cheveux à la Titus, les nids 
d'hirondelles qui décoraient les épaules des tam- 
bours^ le shako d'infanterie, le pantalon collant, 
la demi -guêtre, le soulier carré, le sabre-poignard, 
les sacs de peau en forme de valise, les fourneaux 
économiques, les infirmeries établies au quartier 
même ou sous la tente, l'enseignement mutuel. 

Elle ne forma que des soldats. Mais ces jeunes 
gens possédaient la connaissance des manœu- 
vres et le maniement des armes lorsque la réqui- 
sition les appela sous les drapeaux. Nombre 
d'entre eux appartenaient à ces demi-brigades 
qui luttèrent avec tant d'ardeur et de courage 
au commencement de la campagne de 1799 
contre les Autrichiens. « Les conscrits, s'écriait 
Serurier, c'étaient eux qui menaient les colonnes, 
il n'y avait pas moyen de les arrêter (2) I » 

Parmi ces conscrits de l'an VII étaient des 
élèves de l'École de Mars comme Fabre (3) et 



(1) BardiOt Dictionnaire de Vannée de terre, art. Ecole de 
Mars, 

(2) Louis Tuetey, le Général Serurier, p. 2il. 

(3) Jean-Pierre Fabre, du district de Saint-Chely, sert jus- 
qu'au 29 mars 1800 à l'armée d'Italie et appartient ensuite, 
comme sergent» pendant huit moiS) jusqu'au 5 mai ISOl, à la 
colonne mobile de la Lozère. 



24o l'École de mars 

Dupuy à l'armée d'Italie, comme Majorelle et 
Yimont à l'armée du Rhin. Les leçons qu'ils 
avaient reçues au camp des Sablons ne leur furent 
donc pas inutiles. Yimont, soldat le 24 août 1799, 
est promu sergent moins d'un mois après, le 
23 septembre, et Dupuy reconnaît que lorsqu'il 
entra dans un régiment do cavalerie, il fut, 
grâce à l'instruction militaire qu'il tenait de 
l'École de Mars, promptement mis aux premières 
classes à pied et à cheval (1). 

Il est impossible de dire quel fut le destin de 
tous ces jeunes gens envoyés en 1794 au camp 
des Sablons par les districts de la République. A 
peine sait-on ce que devinrent quelques-uns. 

Quatre généraux, Manhès, Lemarois, Morio, 
Laffaille, et un intendant, Fromentin, sont sortis 
de l'École de Mars. 

Manhès (2), capitaine en 1806, chef d'escadron 
en 1807, aide de camp du grand-duc de Berg 
qui le chargea d'accompagner à Rayonne le mal- 
heureux Godoï, suivit Murât à Naples, pacifia 
les Calabres et conserva, lorsqu'il fut réadmis au 

(1) Souvenirs militaires de Victor Dupuy, p. 2. 
(S) Voir plus haut, p. 228. 



CONCLUSION 24 ï 

service de France, le grade de divisionnaire qu'il 
avait en Italie. 

Lemarois, qui fut aide de camp de Napoléon, 
et, do même que Manhès, général de division, 
avait déjà servi dans la garde nationale de Bri- 
quebec, sa commune natale, comme lieutenant 
de la compagnie de canonniers lorsque Tagent 
national du district de Yalognes le désigna pour 
l'École de Mars. « Il suivit les cours, a-t-il dit, 
tant dans la cavalerie que dans rartillerie. » A sa 
sortie, il se rendit aussitôt à l'armée de l'Ouest 
où il fut nommé, dès le 15 décembre 1794, adjoint 
provisoire aux adjudants-généraux. Envoyé 
l'année d'après à Toulon pour prendre part à 
l'expédition de Corse, il y connut Bonaparte qui 
fit sa fortune. 

Annet Morio-Delisle — frère du Morio qui fut 
grand écuyer du roi Jérôme — était élève du 
district de Gannat. Il fut en 1797 adjoint provi- 
soire du génie dans les départements de la mer 
Egée et à l'armée de réserve. Nommé sous- 
lieutenant, puis lieutenant au régiment de dra- 
gons que commandait Louis Bonaparte, il rap- 
pelait alors qu'il appartenait en 1794 à la 
cavalerie de l'École de Mars. Il suivit le roi de 

14 



242 l'École de mars 

Hollande en qualité d'aide de camp, rentra comme 
colonel d'un régiment de ligne au service de 
France et devint général de brigade en 1813. 

Laffaille, élève de l'École polytechnique, em- 
ployé à Tétat-major du génie, notamment en 
Italie et en Espagne, monta le premier à l'assaut 
de Gironeen 1808, regut à Barcelone, en 1811, 
les éloges de Macdonald, servit avec distinction 
à Besançon en 1814 et à Douai en 1815, assista 
comme chef de l'état-major de son arme au siège 
de la citadelle d'Anvers et obtint en 1833 le bre- 
vet de maréchal de camp (1). 

Charles Fromentin, dit Fromentin de Saint- 
Charles, fut commissaire des guerres et ensuite 
intendant militaire. Trompé par sa mémoire ou 
plutôt par le désir de grossir ses services, bien 
qu'il eût été simplement élève de l'École, bien 
qu'il n'ait peut-être eu, pour parler comme un de 
ses camarades, que les honneurs transitoires et 
factices de décurion ou de centurion, il préten- 
dait plus tard qu'il avait été capitaine instruc- 
teur d'artillerie au camp des Sablons (2). 



(1) Cf. sur Laffaille p. 150. 

(2) Né le 11 janvier 1777, il n*est mort que le 24 mars 1860, 
à l'âge de quatre-vingt-neuf ans. 



CONCLUSION 243 

D'autres élèves de Mars ont fait, quoique plus 
modestement, leur chemin dans l'armée. 

François-Louis Husson, du district de Bar-le- 
Duc, élève de TÉcole polytechnique, lieutenant 
après Austerlitz, chef d'escadron après Esslinp^, 
commanda la place de Giudad -Rodrigo et devint 
colonel et directeur d'artillerie. 

Ransonnet, — dont les trois frères mouru- 
rent, l'un àËssling, l'autre à Friedland et le troi- 
sième à Saint-Domingue, — entra dans la marine 
en 1798 et il était lieutenant de vaisseau et com- 
mandant de la corvette la Diane lorsqu'il fut 
en 1814 nommé capitaine aide de camp du gé- 
néral de division Carnot, qui défendait Anvers. 
« Comme il est de la ville de Liège, disait Car- 
not, il connaît très bien tout le théâtre* de la 
guerre et particulièrement Anvers et ses envi- 
rons. » L'année suivante, Carnot, ministre de 
l'intérieur, lui fit donner le grade de chef de 
bataillon et le prit encore pour aide de camp(l). 

Georges Diettmann,fiis du général de ce nom, 
avait été envoyé par le district de Lunéville au 
camp des Sablons où il fut élève instructeur de 

(1) Voir plus haut p. 229. 



244 L'écOLE DE MARS 

cavalerie. Après avoir étudié les mathémati- 
ques et le dessia pendant un an pour se présen- 
ter à rÉcole du génie, il perdit patience et se 
rendit à l'armée de Rhin et-Moselle, près d'un 
camarade de son père^ le général Montaigu, qui 
le prit comme officier d'ordonnance. Il fit sans 
interruption huit campagnes de la liberté, se 
signala par sa bravoure à la bataille de Hohen- 
linden, devint capitaine au régiment des gre- 
nadiers à cheval de la garde et il était major au 
5^ chasseurs lorsqu'il fut tué d'un coup de feu, le 
28 mai 1807, en exerçant les recrues du dépôt 
de Clèvos. 

Victor Dupuy, du district de Cognac, voulait, 
en 1793, une année avant d'entrer à TÉcole de 
Mars, s'enrôler au 27® bataillon de la Charente. 
Au sortir du camp des Sablons, il se plaça dans 
une maison do banque. Blessé au 13 vendémiaire 
sur le pavé de la rue Saint-Roch, dans les rangs 
de sa section qui s'était prononcée contre la 
Convention, il fut tendrement soigné par des 
demoiselles du Palais-Royal. En 1798, il devança 
la conscription de peur d'être appelé dans l'in- 
fanterie et s'engagea au 11® régiment do chas- 
seurs à cheval. En 1812, après la bataille do la 



CONCLUSION 245 

Moskowa, il était chef d'escadron. Le gouver- 
nement de juillet le fit sous-préfet de Cognac. 

Jean-Baptiste Châtain, du district de Màcon, 
élève de l'École polytechnique, était capitaine 
du génie lorsqu'il fut enlevé par la fièvre jaune 
à Saint-Domingue. Le 6juin 1800, de Mâcon, il 
avait demandé à Carnot un emploi actif : « J*ai 
été assez heureux, écrivail-il, pour être distingué 
avantageusement de mes chefs à l'École de Mars, 
et c'est sur les rapports favorables qu'ils vous 
firent de moi que vous contribuâtes à me faire 
admettre à l'École polytechnique dont personne 
n'oublie que vous fûtes un des plus zélés fonda- 
teurs. >) Moreau, l'ancien représentant, que 
Châtain retrouvait à Màcon receveur-général 
du département, appuyait en ces termes la pé- 
tition de l'officier : « Un ancien élève de l'École 
de Mars, que vous fîtes placer à l'École polytech- 
nique, me prie de vous faire passer cette lettre: 
c'est un brave garçon qui a justifié les bontés 
que vous avez bien voulu avoir pour lui. » 

Nicolas Coffin, du district de Bourbonne-les- 
Bains, resta trois ans à l'École polytechnique, 
regagna ses foyers, entra dans une demi-brigade 
en 1799, fit les campagnes de l'armée du Rhin 

14. 



a46 l'école de mars 

et celles de la Grande Armée: il était capitaine 
depuis 18H, lorsqu'il fut admis à la retraite en 
1828. 

Avant d'être envoyé à l'École de Mars par le 
district de Besse, Nicolas Lamotle était sous- 
lieutenant au l®"* bataillon des volontairesdu Puy- 
de-Dôme et il avait été en 1793 au siège de Lyon 
blessé d'un coup de feu à la jambe droite. Réin- 
tégré le 6 décembre 1799 dans son grade au 
l^*" bataillon auxiliaire de son département, in- 
corporé dans une demi-brigade, il fut nommé 
capitaine en 1804 au 28^ de ligne et fit avec ce 
régiment les campagnes de Prusse et d'Espa- 
gne. 

Simon Charmet, de Besancon , s'engagea, dès 
le mois de décembre 1794, quelques semaines^ 
après avoir quitté TÉcole de Mars, au 4* régi- 
ment de hussards oij il devint capitaine en 1810. 
Il servit trois ans en Espagne sous les ordres de 

Suchet, qui demandait pour lui le grade de chef 
d'escadron : les événements de 1814 empêchè- 
rent sa nomination. 

César-Alexandre Vimont, du district de Châ- 
teauneuf-en-Thimerais, fît toutes les campagnes 
du Consulat et de l'Empire; il était capitaine 



CONCLUSION 247 

lorsqu'il quitta Tarmée en 1820, et il avait eu 
ce grade en 1810, onze ans après son entrée au 
service. 

Barthélémy Labeyrie, du district de Saint- 
Sever, soldat en 1800, sergent-major à Eylau où 
il reçut un coup de sabre à la tète, était capi- 
taine en 1811 et obtint, pendant la campagne de 
Russie, lacroix d'officier de la Légion d'honneur. 

Frédéric-Auguste Heydenreich, du district de 
Wissembourg, capitaine-trésorier au 7® régi- 
ment de hussards, où il étaitentré comme soldat 
en 1799, se distingua, au rapport de ses chefs, 
par de rares talents do comptabilité et regut sous 
la Restauration la croix du mérite militaire. 

Jean-Baptiste Majorelle, du district de Luné- 
ville, soldat au 8® régiment de cuirassiers en 
1798, sous-lieutenant en 1807, lieutenant en 
1809, meurt à Bonn au mois d'avril 1812. 

Gilbert Bardin, de Paris, s'enrôle en 1800 
dans l'infanterie, devient sergent-major, tombe 
en 1806 aux mains des Anglais qui le gardent 
huit ans prisonnier, et se retire en 1834 avec le 
grade de lieutenant: on lui trouvait, comme à 
la plupart des élèves de Mars, plus d'esprit 
naturel et d'intelligence que d'instruction. 



248 l'école db mars 

Pierre-Joseph Chenel, de Comraercy, fusilier 
au 1®'' bataillon auxiliaire de la Meuse en juillet 
1799, était sous-lieutenant l'année suivante dans 
une demi-brigade d'infanterie ; mais en février 
1802, lorsqu'il voit la paix assurée^ il sollicite la 
faveur d'être dispensé définitivement du service 
militaire : marié depuis plusieurs années, obligé 
de pourvoir aux besoins d'une famille dont il 
est l'unique soutien, il pense, dit-il, être plus 
utile à l'État en contiuuant son commerce que 
s'il restait dans l'armée. Sa démission fut acceptée 
quatre mois plus tard. 

Jean-Louis Savoye ou Desavoye, du district 
d'Etampes, n'entre au service qu'en septembre 
1805, à l'âge de vingt-huit ans, comme volon- 
taire au 10® régiment d'infanterie légère, et il 
est fourrier le premier jour de l'année 1806 : 
une blessure reçue à Austerlitz le condamne à 
la retraite. 

Voilà pour l'armée, et il a été long et difficile 
de tirer des archives du ministère de la guerre 
cette poignée de noms. A plus forte raison est-il 
impossible de trouver, de citer les élèves do 
Mars qui marquèrent dans d'autres carrières. 
Parmi ces trois mille quatre cents jeunes gens, 



CONCLUSION 249 

il n'y eut pas, sans doute, comme l'avait prédit 
Liégeard dans son discours du 15 septembre, 
des savants laborieux et d'industrieux artistes 
dont les découvertes et les chefs-d'œuvre enri- 
chirent la patrie. Y eut-il même dans le nombre, 
selon les termes de Liégeard. des fabricants 
ingénieux et des agriculteurs qui surent amé- 
liorer leur art? Y eut il des fonctionnaires, des 
magistrats de quelque réputation ? Et un séjour 
de quatorze semaines au camp des Sablons put* 
il avoir de l'influence sur leur esprit et leur 
talent ? 

Albert-Louis Soulard, élève du district de 
Vihicrs, fut chef de comptabilité à la recette 
générale de Maine-et-Loire et plus tard con- 
seiller d'arrondissement de Segré et conseiller 
général du canton du Lion d'Angers (i). 

Louis -Guillaume Apffel, de Wissembourg, 
était un des élèves les plus distingués de l'École. 
Il avait fait do bonnes études aux collèges de 
Bouxwiller et de Strasbourg: il avait partagé 
la chambre d'Eugène de Beauharnais qui lui 
écrivait au mois d'avril 1793: «aime-moi comme 

(1) Port. Dict, de Maine-et-Loire ^ arL Soulard; mais Port 
ignore que Soulard avait été élève deTËcolo de Mars, 



25o l'école de mars 

je t'aime; » il avait en mars 1794 rendu service 
à Hoche qui ]e qualiGail de « brave sans- 
culotte » et le priait de « compter sur son éter- 
nelle reconnaissance ». Au sortir de l'École de 
Mars, il regagna l'Alsace et se voua au droit. II 
était secrétaire de l'administration provisoire du 
canton de Wissembourg en 1799, lorsque la 
conscription l'incorpora, comme son compa- 
riole et camarade Heydenreich, au 7* régiment 
de hussards. Mais le 14 mars 1800, à Besançon, 
il recevait son congé de réforme pour cause de 
myopie et de gale opiniâtre. Il fut juge au tri- 
bunal et maire de sa ville natale. Son testament 
a fait vivre son nom. Il légua dix-huit cent 
mille francs de biens-fonds à la commune de 
Strasbourg, à condition que cette somme fût 
consacrée au développement de l'art dramatique 
et musical. Grâce au legs d'Apffel, Strasbourg a 
pu non seulement couvrir chaque année une 
grande part du budget de son théâtre, mais 
encore créer et entretenir son Conservatoire 
municipal (1). 
Hyacinthe Langlois, de Pont-de-l'Arche, au 

(i) Rod. Reuss, Vieux noms et ntes nouvelles de Slrasbota^gy 
pp. £68-281. 



CONCLUSION 25 1 

district de Louviers, entra dans Tatelier de 
David, et l'auteur du tableau des Sabines le 
prit pour modèle de son Roniulus. Il fut, lui 
aussi, atteint par la conscription^ par cette con- 
scription qu'il a personnifiée dans une vigou- 
reuse allégorie sous les traits d'une ogresse qui 
dévore la provision de malheureux sans cesse 
apportée par l'aigle impérial, son pourvoyeur. 
Sur la recommandation de Joséphine, il obtint 
son congé et alla vivre d'abord à Pont-de-l'Ar- 
che, assez obscurément, puis à Rouen, où il lan- 
guit misérable, tout en dessinant avec une verve 
ardente soit des monuments, soit des scènes du 
moyen-âgô. C'est le seul des élèves de l'École 
qui nous ait laissé des mémoires sur le camp 
des Sablons, et son nom clora dignement cette 
étude qui, sans les souvenirs du spirituel gra- 
veur, eût été moins complète. 



PIÈCES ET NOTICES 



Liste des élèves de l'École de Mars 

PAR DÉPARTEICBNTS ET DISTRICTS 



AIN 



Bellej. 

Pcrrier Anthelme . 
Bouzon Joseph. 
Chervau Pierre. 
Torombers Pierre. 
Boja Anthelme. 
Violet Marc. 

Bonrg. 

ProjBt Jean-Baptîste. 
Curnillon Jean-Claude. 
Ëcochard Claude. 
Porcelon Charles-Claude-Oenîs. 
Tonard Joseph. 
Laurent Bernard. 

Châtillon-snr-Chalaronne. 

(ci'devant Cli&UIlon-les-Dombes). 

Dumas Léonard. 
Auffagnieux Jean. 
Vailet Louis-Joseph. 
Luce Jean-Louis. 
Buaton Claude. 
Moine Jean. 

Gez. 

Moquin Antoine. 
Duoour François. 



Rîchon Anthelme. 
Duprat Jean. 
Lacrose Gaspard. 
Chumane Jean. 

Mont-Ferme. 

(ci-devant Saint-Rambert). 

Bonnet Antoine. 
Chappuy Rambert. 
Durochas Pierre-Joseph . 
Genêt Jean-Louis. 
Gouvet Jeao -Baptiste. 
Bourdin Hubert. 

Montluel. 

Bailly Félix. 
Viardot Jean-Baptiste. 
Buguard Claude. 
Paccat Augustin. 
Mulet Gaspard. 
Gonon Joseph. 

Nantua. 

Martin Jean-Pierre. 
Matignon Jude. 
Vergnet Jean-Louis. 
Secretan Paul, 

15 



254 



l'école de mars 



Nantua (suite) 

JautetPascal,rcnyojré le25fruo- 
lidor pour cause d'infirmité . 
Tournier Jean-Marie . 

Pont-de-Vanz. 

Ddvin François. 
Delpeuch Georges-Henri. 
Desmaret Ghanes-Philibert-Jé- 
rôme. 



Champion Pierre- Antoine. 
Pin Claude. 
Branchy Ant.-Noël. 

Trévoux, 

Buantoo Sébastien -Yves • 
Picotin Joseph . 
Granffer Joseph. 
Mapffirier Jacques 
Desalio Ëdme-Marie-Jacques. 
Callîer Jean-Claude. 



AISNE 



Chauny. 

Bourg^eois Stanislas. 
Ducros Antoine. 
Lefèvre Bernard. 
Desmorillons Ëustache* 
Bizet Alexis. 
Joiîret Amand. 

Egalitô-sur-llariie. 

(ci-dev*nt Châte&u-Thierry). 

Emery Louis. 

Gaudron Charles^Marie^Médatd 

Palle Nicolas. 

Bérad Jean-Marie. 

Mangin Pierre-Fraoçois. 

Malissieux Etienne. 

Laon. 

Vilain Jean-Marie, 

lluyot Antoine. 

Houcoux Jean-Bapliste^oseph« 

Rocquigny Félix-Théodore . 

Chariier Louis. 

Pinon Pierre-Nicolas. 

Saint-Quentin^ 

Lonnoy Aug^ustin. 



Laurent Antoine- François-» 

Constant . 
Trépant Constantin. 
Lerevendeur François . 
Ledoux Louis^Dominiqué . 
Mug^uet Joseph. 

Sohsons. 

Roçer Jean-Baptisle-Sulpice. 
Paris Antoine-Auguste. 
Descleve François. 
Lionel Pierre-Charles-EtieDtie . 
Nivart Pierre-Alexis. 
Fiochet Jean-Claude. 
Charré Claude, supplémentaire. 
Pacquenot Louîs-Kocb, id. 

VerTifts. 

Boulanger Alexis, 
Faucheux Xavier. 
Baurain Louis. 
Neder Auffuslin-Bernard . 
CarpeniierHenri-Aug. -Alexis, 
Mulet Joseph. 

Drubigny Joseph- Théodore , 
supplémentaire. 



Ltdti DBS iLÈtÈS 



dSS 



ALLIER 



Gétiuy. 

Bonnet Jean. 
Feyrerole Piei*f 6-R6bert . 
Metenier Pierre^ 
Courtois Jacques. 
Cauchard Françoia^Pierre . 
Bonneville Pieire* 

Gasset* 

Forestier Gilbert. 
Lemerre Jacques-Antoine . 
Colin Jean-Baptiste. 
Ra^on Jean-Quentin. 
Brirot Sébastien. 
Michel Dominique. 

Gannat. 

Morio Annet. 
Lachaussée Marc-Antoine . 
Gauthier Jean-Bapiiste-Ilubert. 
Giraud François. 
Guyot Alexandre. 
Bajaut Rdck. 

MonfltiQâti. 

Dublanchet François. 
Groinç Gilbert. 
Meusnier François. 



Constant Jean - Baptiste j 
Fayard Jean. 
Marlaud Urbain i 

Montmarault. 

Allix Jean-t^'i'ançoiâ. 
Penot Jean. 

Michel Jacques-Georges. 
Pourrai Pierre. 
Penot Louis . 
Delaras Jean. 

Moulins < 

Lomet Henry. 
Planchard Jean-Baptiste . 
Bussonnet Gilbert. 
Desbouis Louis . 
Gastîiiel Jéan-François. 
Moreau François. 

Val Libre. 

(ci-devant le Donjon) 

Cossonnier Frabçois. 
Thuloup Pierre. 
Rigolet Pardoux. 
Rivierre François* 
Lièvre Philibert. 
Badier François. 



BASSËS-ALPES 



Barcelonnette . 

Coutolenc Marc. 
Ermenjaud Jean-Hyacinthe 
Honnorat P. -Louis. 
Riant Louid^Beiloit. 
Pellotiér Etienne 1 
Pellotier Alexis « 

. GaBtelhme. 

4 

Poilroux Fran(JOÎs*Gédaf j 
Lestrade Pierre. 



Sisteron Hippolyte. 
ChauWn Joseph. 
Meifred Honoré . 
Louiquy Pierre. 

Digne i 

Vassal Louis. 
Raymond Louis < 
Allary Joseph-Crépin. 
Berge Jean-François. 
Amat Jean-Baptisté. 



a56 



l'iîgole de mars 



Digne (suite) 

Charpentier Jean-Joseph. 
Lombard Jean-Baptîste, sup- 
plémentaire. 
Mangues Barthélémy, id, 
Poulon Charles, id, 

Forcalqaier. 

Pontes Claude. 
Santon Etienne. 
Boyer Antoine. 



Boyer Pascal. 
Dorn^al Elzear. 
Lerichaud Jean-Baptiste. 

Sisteron. 

Pellautier François. 
Imbert b'idèle. 
Veliiure Mathieu. 
Corriol Christophe. 
Amieth Jean. 
Roche Mathieu. 



HAUTES-ALPES 



Briançon. 

Berarde Joseph-Louis. 
Charbert Laurent. 
Vial Alexis. 

Albert Auguste-François. 
Faure Nicolas. 
Guibert Guibert. 

Embrun. 

Michel Jean-Baptiste. 
Roman Joseph. 
Paschal Joseph. 
Meunier Jean -Baptiste. 
Richaud Bernard. 



Gap. 

Meyer Jean-Pierre. 
Gérard Laurent. 
Ubaud Jean. 
Reynaud Joseph. 
Belluc Pierre. 
Reynaud Jean. 

Serrés. 

Robin Louis-Hippolyte. 
Lachaux Joseph. 
Moulavu Florence. 
Truchet Edmond. 
Duserre Faure. 
Voriard Benoit. 



ALPES-MARITIMES 



Menton. 

Delime Joseph. 
Casanova Roch. 
Giovanni Joseph. 
Tamburini Joseph. 
Barrale Michel-Ange. 
Médecin Adrien. 

Nice. 

Suquet Jacques. 
Debere Antoine. 



Bonnet Joseph. 
Jede Joseph. 
Boutin Honoré. 
Sardine Honoré. 

Paget-Thôniers. 

Escoffier Augustin-Félicien. 
Dursier Hyacinthe. 
Martin Jean-Baptiste. 
Corporandy Jean -Joseph. 
Faissolle Jean-Antoine. 
Loménie André. 



LISTE DES ÉLÈVES 



267 



ARDÈCHE 



Le Goiron. 

Fayolle Jean-André. 
Gleize Jean-François. 
Brun Jean. 
Bourgs André. 
Sarvy Coriandre. 
Cassagne Joseph. 

Le Mézenc. 

Bonnardel André. 
Gaillard Joseph- Etienne. 
Faure Louis-François. 



Barjon Louis. 

Valon Jacques-André- Amédée. 

Viviers Barthélémy. 

Le Tanargae. 

Ollier François. 

André Charles-EIoi. 

Bouvières Joseph. 

Richard Ferdinand-Louis-Bar- 

thélemy. 
Bayle Antoine-Emmanuel. 
Arnaud Jean- Joseph-Hyacinthe. 



ARDENNES 

GouYin. Morlet Pierre-Lambert. 

Mathieu Joachim. Charpentier Jean-Baptiste. 

Péan Augustin. ^^l^'^"^ Jean-Nicolas renvoyé le 

^ 4 thermidor par jugement du 

tribunal. 

Mahelin Antoine. 

Rainot Jean-Baptiste-Joseph. 
Constant Nicolas, remplaçant. 

Grandpré. Roclibre 

Nanin Jean-Baptiste-Pîerre. (ci-devant Rocroy). 

Vinot Jean-Baptiste. Hennequin Auguste. 

Husson Jean.Pierre. ivi^nel Pierre. 

Leîeunc Bertrand. Languaillière Joseph. 

Lahaye Pierre-Nicolas . Wa?nier Jean-Louis . 

Lagarde Hyacinthe. potig^ Augustin. 

Libreville. Lafaux François. 

(cWevant CharleTille). BaUj^Jean-Louis, supplémen- 

Vcrmon Henri-Jérôme. Charbonneaux Nicolas-Joseph, 

Fleury Pierre. supplémentaire. 

Pans Brice. Rouvrois Jean-François, sup- 

Galopin Barthélémy plémentaire. 

Detreau Gilles-NicoIas. -, 

Demaison Jacques. Sedan. 

, Pierrot Charles. 

*^®^®*- Darbour Jean-Baptiste. 

Coutin Pierre. Vautier Jean -Pierre. 



^f}8 



lVxole Df: w^f^s 



Sedan (suite) 

Savelsberg^ Pierre. 

Godfrin Ponce. 

ïjéoia Sulpice. 

Monseur Arnold y si^pplémea- 
taire, renvoyé le 7 vendé- 
miaire, par jngismtni du tri- 
bunal. 

Michel Jean-Baptiçte, supplé- 
mentaire. 



J^sseret Pierre, ce citoyen rem- 
place Monseur. 

Venziers. 

Daumont Joseph -Antojne. 
Poupart Jacques. 
Bornier Charles-Alexis. 
Uriblot Alexis. 
Cuif Jean-Gerlgche. 
Gouget Charles-Nicolas. 



ARIÈGE 



6|ren8. 

(ci-deyant Saint Girons). 

Baron Jean-Baptiste. 
Viguier Bertrand. 
Signorel Jean. 
Bonin Sifnon. 
IlfasquerFp Bernard. 
Pecaux ^e^n. 

Mireppî^, 

Gaubert Alexis . 
Berger Maurice. 



Lafourcade Jean. 
Gasc Joseph. 
Qaston Jean-Eparche. 
Fichon Jean-Baptiste. 

Tarascon. 

Benazet Jacques. 
Pauly-Tarragone Jean Grégoire 
Bribes Bernard- Vincent. 
Estèbe Jean-Pierre-Alexandre. 
Papy Jean -François. 
La font Antoine. 



AUBE 



Arcis-snr-Aabe. 

Huguier Louis. 
Danlon Louis-Nicolas. 
Thomassin Nicolas-Joseph. 
Guillaume Charles. 
Vagbaux Pierre-Savinîen. 
Jacquemart Laurent. 

Bar-8ur -Aube. 

Morvilliers Alexis- Joseph. 
Blavoyer Pierre-Charles. 
Lécuyer Claude-Nicolas. 
Pemigeot Joseph. 
Ra va liée François. 
Lecerf Jeaq-P^piistç. 



Bar-8ar-Sei|ifî.. 

Charbonnet Philippe-Noel, 
Chapet Bernard. 
Bran Nicolas-rMarfia. 
Breton François. 
Bouchetet Jean. 
Boitier Jean-Baptiste. 

Ervy. 

Royer Eustaphp. 
Nicolas EdmerArn)8i)d. 
Joffroy Pierre. 
Allix Biaise-François. 
Desrats Georges, 
Coffioet Nicolas, 



LISTE DPS ÉLÈVES 



259 



Nogent-sur-Seine. 

Favreau Etienne -Mathieu. 
Charaust Antoine-Nicolas. 
Bouvot Pierre-Nicolas. 
Favreau Etienne-Sévèpe. 
Verniep Nicolas-Bonaventure. 
Gilbert Nicolas-Edme. 
Grimot Cbarles-Joseph, supplé- 
mentaire. 



Galiath Louis, supplémentaire. 

Troyes. 

Colinet Jean -Baptiste. 
Charpy EdmcrDenis, 
Vinot Jean- Baptiste. 
Marot François. 
Pierre Sulpice-Jacques, 
Fleuriot Pierre, 



AUDE 



Garcassonne. 

Pascal Jean. 

Destrem Jean. 

Courtadc Jacques. 

Gouze Alexandre. 

Bastié Jean. 

Pijj^nat Guillaume 7 Augustin. 



Limons, 

Gabarrou Basilic. 
Labourmene Laurier. 
Espardeljj^r Tulipe. 
Sarrazi Chêne. 
Vives Champi|s^non. 
Mounier Râteau, 



Castelnau^ary. 

Taillan Abdon. 
Hugonnet Antoine. 
Gleizes Laurent. 
Baynier Auguste. 
Fraisse Gabriel. 
Vaissière Paul. 



[Narbonne. 

Pomayrol Gabriel. 
Chauvenet Jean -Gabriel. 
Gouneau Jean. 
Loys Marc? Antoine. 
Cousteau Etienne. 
Figeac Bernard. 



La Crrasse. 

Devais Jean. 
Sournîes Bcrri^fç]. 
Saurine Marie. 
Darnis Pascal. 
Bereben Philippe. 



Qnillan. 

Sabatier Raymond. 
Vidal Raymond. 
Basserot Louis. 
Cathala Jean-Pierre. 
Faure Jean-Dominique 
Boyer Jean-Romain. 



26o 



9* 



L ECOLE DE MARS 



AVEYRON 



Aubin. 

Hrassat François. 
Campredon François. 
Maruéjouls Jean-François. 
Guiot Joseph. 
Giairouse Alexandre. 
Paganel Pierre-Jean. 

Milhau. 

Bernard Etienne. 
Refregier Pierre. 
Cambon Jean -Joseph-Julien. 
Guy Antoine. 
Buscarlet Jean-Pierre. 
Caldesaigues Guillaume. 

Montague-sur-Sorgue. 

(ci devant St-Affrique). 

Rouffiac Clément. 
Las serre Philippe. 
Lavabre Olivier. 
Arnaud Jean. 
Bessières Pierre. 
Roques Joseph. 

Mur-de-Barrez. 

Daude Alexis-Germain. 
Nespoulous Antoine. 
Paliès Philippe. 
Aymar Jean-Baptiste. 
Portier Antoine. 



Rodez. 

Recoulet Amand. 
Flottes François. 



Gabrolier Georges. 
Gaussé J. -Antoine. 
Guiot Amand. 
Bonnenfant Victor, 

Saint- Gêniez. 

Moussay Dominique. 
Rouquairol Philippe, 
(«anel Bernard. 
Galdemar Urbain. 
Rivié Joseph. 
Dupré Joseph. 

SauTeterre. 

Bruel Augustin. 
Crausat François. 
Gramont Louis -Bertrand. 
Combes Victor, 
Mazars Joseph. 



Séyerac. 

Vaquier François. 
Vezuis Bernard. 
Comte Félix. 
Puech Alexis. 
Bonnefous Jean-Amand. 
Chassary Jean-Prosper. 

Villeiranche. 

Sales Raymond. 

Noailles Jean-Joseph-Augustîn. 

Pachins Marie-Dominique. 

Baben Victor. 

Ser Jean-Antoine. 

Brunet Jacques. 



LISTE DES ELEVES 



261 



LE BEC-D'AMBÈS 



Bazas. 

Boissonnau Mathieu. 
Darromant Clément. 
Tarric Mathieu. 
Lassolle Mathieu. 
Duprat Jean. 
Lacape Jean. 

Cadillac. 

Casalîs Georges. 
Roboban Jean. 
Courbin Arnaud. 
Antoine Jean, 
Maisonneuve Arnaud. 
Saint-Gès Gabriel. 

Bordeanz. 

Dijeaux François. 
Clidats Jean. 
Hirîçoyen Pierre. 
Hostm Jacques 
Castagnard Jean. 
Borel Alexis. 

Bonrg-snr-Mer. 

Bertin Jean. 
Héraud Michel. 
Autasta Julien. 
Berteaud Pierre. 



Albespy Antoine. 
Benneteau Pierre. 

Lesparre. 

Moreau Jean. 
Duruel Pierre. 
Levêque Jacques. 
Pigout Josepn. 
Ducasse Martial. 
Boubiuau François. 

Libourne. 

Bayssalance Simon. 

Massot Antoine. 

Juliard Alexis. 

Meyssonnade Jean, mort le 
24 fructidor. 

Ferrie Jean. 

Alagnon Jean-Joseph. 

Teyssandicr Alexis, supplémen- 
taire, parti le 2 fructidor. 

la Réole. 

Despcyroux François. 
Blouet Antoine. 
Terrier Gabriel. 
Despar Jean-François. 
Marc Jean.- 
Fresquet Georges. 



BOUCHES-DU-RHONE 



Aiz. 

Pascal Joseph. 
Caut Symphorien. 
Gagne Louis. 
Philippe Mathieu. 
Goiran Joseph-Isidore. 
Jaubert Gabriel. 



Arles. 

Méon Mathieu. 
Goulet Louis. 
Aillaud Louis. 
Bertrand Antoine. 
Comte Pierre. 
Gilles Jacques. 



45. 



262 



l/ftCOLE DE MARS 



Marseille. 

Duplat Marc-Marie. 
Amphoux François-Esprit. 
Sardon Honoré. 
Cham Joseph-Antoine. 
Raimbaud Antoine«Char1es. 
Roussel Joseph. 

Salon . 

Girard Michel. 
Pascalis Romajn. 



Maudine Auguste. 
Fabre Henri. 
Cornille Mathieu-Martin 
Frechier Joseph. 

TaFaseon- 

Viotod Robert. 
Drujon François. 
Mal ose Joseph. 
Paulin Louis . 
Gautier Antoine. 
Armand François. 



CALVADOS 



Bayeux. 

André Jean- Baptiste . 
Beaufils Jacques. 
Adrienne Etienne. 
Hamel Jean-François-Th . -Dé- 
siré, mort le n/j fructidor. 
Lecointe Jeap-Baptiste. 
Seigle Michel Pierre. 

Lam^ Fréfjérip. 

Aubin Paul . 

Lance Louis. 

Houelle Pierre. 

Langlois François. . 

Mesnil Jean-Baptiste. 

Levesque Charles-François-Hip- 

polyte, supplémentaire. 
Lagoubin Frédéric, remplace 

Mesnil. 
Lapersohne Nicolas-François, 

supplémentaire. 

Falaise. 

Lesueur Jean-Bapti§te. 
Lecourt Edouard. 
Rault Frédéric. 
Benjamin Louis. 



Pays Clau()e. 
Charpentier Louis. 

Ifisiems^. 

François Pierre. 

Pollio Pierre-Philippe. 

Roulier Jacques- ueorges-Ai^r 
dré. 

Lerebours Pierre-Armand. 

Saussaye François-Charles. 

Laguien Louis — a été ren- 
voyé. 

Pont-Ghalier. 

(ci-devant PoQt-l'^vèqae). 

Leguay François-Nicolas -NgcI. 
Tantet Jacques-Paul. 
Isabel Amand. 
Lelièvre Jean -Pierre. 
Fieurig^i^d Emmanuel. 
Lomone François. 

Vira, 

Bosniere Jacques. 
Anne Noël. 
Feuillet Julien. 
Leplanquais Joseph. 
Bertaud Louis. 
Marie Pierre. 



LTSTE DES ÉLÈVES 



263 



CANTAL 



Anrillaç. 

Manhès Aotoioe. 
Picard Antoine-Silypslfe. 
Lapeyre Pierre. 
Lacarrière Antoine. 
Olivier Jean-Joseph. 
Rouzières Jacques. 

Mauriac. 

Veissîères Jacques-Pascal. 
Loche Géraud. 
Delmas Pierre-André. 
Escourbaniès Joseph-Martin. 
Rastoil Jean. 
Broquin Christophe. 

Murât. 
Traverse Laurier-Tin. 



Tinel Jean-Auguste. 
Ruyne Pierre. 
Gautier Antoine. 



Saiut-Flonr. 

Daude Philippe. 
Dubois Vital, 
Vassal Pierre-Augustin. 
Dommergues Jean-Baptiste. 
Beaufils Jean-Baptiste. 
Pojolat Guy. 

Amagat Jacques,' supplémen- 
taire. 



CHARENTE 



Angaulême. 

Tricoche François. 
Desisle Barthélémy. 
Deschamps Fr^i^çpis. 
Baraud Aldx^ndrC; 
Gillibert Nicolas. 
Bassoulet Jean-François, 

Barbezieux. 

Damour Jean. 
Guinebert Charles. 
Brisson Pierre -François. 
Gazeau Jean-Pierre. 
Potard Paul. 
Gaillardon Jean. 

C0!|fQ)f)U9. 

Meturas Fraoçpi^* 
Braud Jean. 
Reygondeau Anne(. 
Dupet François. 
Besson Ï4pnprcl. 



Cognac. 

Fontbonne Jean. 
Montcassirs François. 
Nisseron François. 
Dupuy Jean-Jacques-Victor, 
Vauboré Jean. 
Beau François-Marie. 

La Rochefoucanld. 

Callandreau Jean. 
Faure François. 
Juzeaud Matliieu. 
Bourinet Laurent. 
Veyret Joseph. 
Poumeau Franco js. 

Rnffeç. 

Bony André. 
Dindineau François. 
Dutillet Pierre-Lambert. 
Perrin Pierre. 
Guillemot François. 
Barillot Joseph-Hilaire. 



264 



l'école de mars 



CHARENTE-INFÉRIEURE 



Angely-Bontonne. 

(ci-devant St^Jean-d'Angély). 

Babin Louis-FraDçois. 
Jamet Pierre. 
Tabois Pierre. 
Des»iré Jean-M isif. 
Chai|s;naud Alexandre-Elie. 
Isamberl Charles-Jean . 

La Rochelle . 

Séjourné Henri-Gustave. 
Bineau Pierre. 
Bidault Jean-Ëlie. 
Cochinard Louis. 
Basset Simon-Jérémie. 
Porche François. 

Marennes. 

Jeanneaa Jean-AugustCé 
Durozé Jacques. 
Bonhomme Michel. 
Dagaud Louis. 
Garnier Jacques. 
Boisrobert Louis-François. 

Montlieu. 

Mossion Jean-Jacques. 
Geneuil Jean. 



Vigent François. 
Corieux Christophe.* 
Peltreau Grégoire. 
Ledoux André. 

Pons. 

Barbreau Jean. 
Rodier Philippe. 
Nollet Louis-Michel. 
Métoyer Jean. 
Hérard Jacques. 
Desgranges François. 

Rochefort. 

Lemercier Pierre. 
Sauvestre Michel. 
Mazeau Claude. 
Gagnard Jacques. 
Gallet Jean-NicoIas. 
Large Pierre. 

Xantes.' 

(ci-devant Saintes) 

Brunaud Julien. 
Apert François-Pierre. 
Barillier Jean. 
Maubeuil Jean, 
Jary Pierre. 
Reiff Louis. 



CHER 



Aabigny. 

Roux Pierre. 
Sagordet François. 
Rimbaul! Paul. 
Moreau Louis-Gilbert. 
Apard François. 
Despout Louis. 



Bonrges. 

Dubouy François. 
Gauthier Barthélémy. 
Colly Jean. 
Michel Jean. 
Lavau Pierre. 
Labiche Jean- Baptiste* 



LISTE DES ÉLÈVES 



265 



Libreval. 

(ci-devant Sdint-Amand) 

Berchon Sylvain-Marie. • 
Durant Fi:ançois. 
Colin Etienne. 
Bonnefond Baptiste. 
Guimaujoye Louis. 
Thévenard Nicolas-Guillaume. 

Sancerre. 

Quillier Jean-François. 
Palisson Silvain. 
Bernier Denis. 
Germain Ëlie. 
Habert André. 
• «...., •• 

Borel François, supplémentaire. 
Giraud Louis-Cap . , supplémen- 
taire. 

Sancoins. 

Bourdaloue Louis. 
Renaudin Sincère. 



Geoffroy René. 
Vindrinet Claude. 
Quisset Nicolas. 
Culot Louis. 

Tell-le-Grand. 

(ci-devant (Ihâteaumeillant) 

Jac(j|uier Jean-Philippe. 
Mizier Alexis. 
Desages Luc-Sylvain. 
Pasquet Antoine. 
Lalande Vincent-Remy. 
Fayollc Jean. 

Vierzon 

TurpinJean. 
Heray Pierre. 
Bourguoin François. 
Daulon Jacques. 
Bouilliet Joseph. 
Maritier Simon. 



CORRÈZE 



Brives. 

Durant Joseph. 
Boucharet Simon. 
Pejouand Baptiste. 
Pommier Joseph. 
Lasserre Léonard. 
Audinet Antoine. 
Clozade Jean-Baptiste, supplé- 
mentaire. 

Tulle. 

Terrion Jean. 
Lacombe Antoine. 
Buisson Pierre. 
Lestourg'ie Antoine. 
Leymarie Etienne. 
Delaire Pierre, 



Ussel. 



Yvernat Jean-Baptiste. 
Chassin François . 
Vergne Jean-Baptiste. 
Redon Antoine. 
Saufferon Gabriel. 
Salviat Germain. 



Uzerche. 

Nauche Jacques. 
Boyer Pierre. 
Faurie Joseph. 
Combescot Jean, mort le. 
Faugeras François. 
Cournerie Pierre. 



366 



».4 



L ECOLE DE MA^RS 



COTE-D'OR 



Arnay-surrirronz. 

^ci-devant Arnay-leDuc). 

Gathelot Claude. 
Foudard Sébastien. 
Ncvers Benigpne . 
MignoQ François. 
Verrotle Antoine. 
Mugueret François. 

Beanne. 

Prost Sabin. 
Fournier Michel. 
Nié Jean-Bapliste. 
Taupenol Jean-Frapçois. 
Favelier Claude. 
Duveaux Benoit. 

Belle-Défense. 

(ci-devant Saint Jean-de-Losne). 

Pagnon Pierre-Fleury. 

Magnien Pierre. 

Carlaux Jean-Baptiste. 

Rossigneux Jean-François. 

Boisseaux Antoine. 

Blondot Jean. 

Fleutelot Michel, supplémentaire 

Cha^Hpn-aur-Se^ie. 

Quinot Alexandre, mort le ao 

fructidor. 
Miel Edme-Marie. 
Lemoine Hubert. 



Gommaud Jacques. 

Roidot Nicolas. 

André Jean-Baptis<e, renvoyé le 

7 thermidor pour cause de 

faiblesse de santé. 
Scordel Albert, supplémentaire. 
Labbé Claude, remplace J.-B. 

André. 

Dijon. 

Villot André-MarierJoseph. 
Borne François-Gabriel. 
Patron Claude-Hubert. 
Mugnier Jean-Louis. 
\erx)e[ Henri. 
Priei^r Claude. 

l8-8nr-Tille. 

Refroignet Charles. 
Quarré Léonard-Jean. 
Delery Jean-Baptiste. 
Viard François. 
Borderet Etienne. 
Qaifet Prudent. 

Seqmr. 

Quîgnard Claude. 
Theulot Bernard. 
Trousseau Jacques. 
Lionnet Philippe. 
Guichot Claude. 
Bruslé Pierre. 



Broons. 



COTES-DU-NORD 



Binan. 



Gallaud Gilles. 
Moutier Antoine. 
Bourdais Augustin . 
Communier Jacques. 
Rouxel René. 
Josse François. 



Valot Jean-Marie. 
Carouge Augustin, 
Rabot Gabriel. 
Nourry Julien. 
Durand Jean. 



LISTE DES ÉLÈVPS 



267 



Dinan (suite) 

Besnoux Joseph, renvoyé le 
28 thermidor ppur cause dé 
maladie. 

Guingamp. 

Connap Charles-Marie. 
Lebihan Joseph-Charles-Marip. 
Duédal Louis. 
Gorvé Maurice . 
Urvoy Jacques. 
Lebihan François. 

Lamballe. 

Mareschal Marie-Louis. 
Chemin François. 
LegoflF Joseph. 
Chenu François. 
Droguet Joseph. 
Drù^iet Pierre. 

Lannion . 

Lebellec Denis. 
Lezoualch Gabriel. 
Urvoas JeanrM^rie . 
Lemat François. 
Allai n Jean-Marie. 
Lesouder André. 

Londéac. 
Gautier DaviA-Alexandra, 



Chapelain P^l^gerMarie-Fr. 
Raimbaul t Math .-Marie-Ama blc 
Letertre MalhuHn. 
Lecocq René. 
Basset Casimir. 

Pontrienx. 

Bernard Joseph-Marie. 

Lecornec JeanrMarie. 

Guégaud Joseph. 

Connan Yyes-Marie-Emmanuel 

Michau. 

Meugny Pierre-Marie. 

Port-Brienc. 

(ci-devant Saint Brieuc). 

Cluny Jean-Pierre. 
Thomas Pierre-lVJane. 
Boutier Jean. 
Orion Augustip-AntpinP. 
André Yves-Marie. 
Leborgne Louis . 

Rostrenen. 

Onfray Jean-François. 
Guyot Pierre. 
Legars Yves. 
Goery Yves. 
Pelletier Charles. 
Lafargue Benoît. 



CREUSE 



A^HSsen. 

Boudet Jcan-Baptistp, mort le 

!•«■ fructidor. 
Pelissier Gilles-Etienne. 
BaCaud François. 
Bozon PierrcTApgvjste. 
Maume Gabriel- Joseph. 
Geumet Jean-Louis. 



Bonrganenf. 

Migon Joachim. 
Champeau Etienne. 
Desjaviges Antpinp. 
Moysset Jean-Baptîste. 
Gareaud Michel. 
Desbordes Louis. 



268 



l'école de mars 



Bonssac. 

Boy r on Léonard. 
Peyrot Jean-Bajjliste. 
LpDorde François. 
Picot Pierre. 
Gallerand Benoît-Nicolas. 
Aupit Antoine. 

Evanx. 

Vauvrel Roch-Françoîs. 
Bader Aug.-Ph. -Gabriel. 
Prieuret Jean. 
Camus Alexandre. 
Canon Jean -Baptiste. 
Croc François. 

Felletin. 

Charles Michel. 
Bergère François. 
Dubost Gabriel. 



Cormidet Michel. 

Magnat Pierre. 

Légat Louis. 

Magniadas Joseph^ supplèm. 

Gnéret. 

Dubrouillet Jean. 
Poissonnier Jean-Baptiste. 
Lobligeois Jean-Baptiste. 
Garlandier Pardoux. 
Chaumanet Léonard. 
Jeangrand Jean-Valéry. 
Malardié J.-B., supplémentaire. 

La Souterraine. 

Dumont Pi erre- And ré. 
Deslignéres Jacques. 
Lorry Léonard. 
Poisson Jean. 
Gerbaud Lucien. 
Berrigaud Jean- Baptiste. 



DORDOGNE 



Belves. 

Vacquier Pierre. 
Fauvel-Fauvelon François. 
Jarvel Léonard. 
Francès Jean. 
Bonfils Jean . 
Labrousse Jean. 

Bergerac. 

Jarry Pierre. 
Lacoste Jean. 
Chaumeil Guillaume. 
Foussal Pierre. 
Filhol Jean. 
Casse Pierre. 

Ezcidenil. 

Bost Pierre. 
Pelisson Marc, 
Pichon Antoine. 



Labrousse Bernard, 
Rudeuil Antoine. 
Gay Antoine. 

Hontignac. 

Lapeyre J.-Baptiste. 
Monnegier Pierre. 
Archambaut Jean. 
Cluzeau Jean. 
Lastouillas Jean* 
Martin Jean. 

Lacoste Ëlie» supplémentaire, 
Requier Jean, id. 

Gonthier Etienne, id. 

Hussidan. 

Rousseau Jérôme. 
Dupuy Jérôme. 
Rigaudie Julien. 



' » m. '' Li. ' -.-BtJUJ i 



LISTE DES ELEVES 



269 



Mussidan (snite) 

Cotte François. 
Seguînaud Jacques. 
Gerardeau Jérôme. 

NontroB. 

Grolhier Guillaume. 
Granger Henri. 
Champagnac François, 
Durand Pierre. 
Danede Jean. 
Boulestin Pierre. 

Périgueux. 

Ghabrîer J.- Baptiste. 
Laterrière Romarin. 
Rouby Jean. 
Gretely Louis. 



Joubert Romarin. 
Lalande Jean. 

Ribérac. 

Brachet Jean. 

Pradier Léonard. 

Saleix Jean. 

Andreaux Jean. 

Goumondie Antoine-Thibault, 
renvoyé le 5 fructidor pour 
cause de faiblesse de santé. 

Morange Henri. 

Sarlat. 

Verdier Jean. 
GiUet Michel. 
Lagarde Jean. 
Glenudel Pierre. 
Gayot Jean. 
Chaudru Jean-Joseph. 



DOUBS 



Baume -snr-Donbs . 

Beauvais Pierre- Joseph- Phi- 
lippe. 

Bouvresse Ferdinand. 

Besançon Claude-Charles- Au- 
gustin. 

Besson Jacques-Alexandre. 

Semont Quentin. 

Ridnet Victor. 

Besançon. 

Falconnet Nicolas. 
Charmet Simon. 
Lidoine Jean-Claude. 
Maillet Claude-François. 
Proudhon Claude- Charles - Jo- 
seph. 
Morel Claude-François. 

Dôle. 

Amoudru Laurent. 



Kuol Jean-Baptiste . 
Chaffin Claude-Ignace. 
Duparet Philippe. 
Pinaire Henri, mort le 7 bru- 
maire. 
Rigonnaud Claude-François. 

Hontbéliard. 

Gopruel Jacques-Frédéric. 
Richardot Georges-David. 
Rolier Charles-Louis. 
Curie Jean-David. 
Cacun Joseph. 
Chevreaux Claude-François . 

Ornans. 

Lallemand Jean-François. 
Bouquet Joseph. 
Guenot Anatole. 
Bereur Claude-Joseph. 
Hébert Louis-Roger. 
Gury Anastase. 



270 



>Jt 



L ECOLE DE M4.RS 



Bourriep Pierre-François. 
Bérard Claude-Fr^pçois-Marie. 
Crepin Alexandre. 
Paquier Alexandre-Josepb* 
Girod Alexandre. 
Lhomme Athanase, 

Qijmgey. 

Travailiot Pierre ;Marie . 
Berlin Claude-f£tienne. 
Reudet Jean-Baptiste. 



Moniot Joseph, 
Cornu Etienne. 
Pourcellot Philippe. 

Saint-Hippelyta. 

Peujot Jean-Jacques. 
Monnot Maximin . 
Péronne Charles-Joscpfi . 
Barberot Modeste. 
Graisely François- Conrad. 
Hierle François-Joseph. 



DROME 



Crest. 

Fournîer Dominique. 
Marie Jean-Baptiste. 
Gontier Antoine. 
Achard Moyse. 
Granon Jean-Pierre. 
Morin Antoipe. 

Die. 

Du^erre Cypripn- Joseph. 

Guilierin Pierre- Alexandre. 

Lagier Etienne. 

Morin Pierre. 

Béranger Louis -François. 

Rozan Jean-Louis. 

Kontéliiyiar. 

Andreau Louis-Barthélémy. 

Pelisse Xavier. 

Fournîer Joseph. 

Roche Joseph. 

Ronat Antoine-François. 

Serret François. 

Nyons. 

Spoulier Clément. 
Roi lin Joseph. 



Brusset Josepb-ÇJzéar. 
Benoist Antoine. 
Vigne Constantin. 
Gresse André. 

Romans. 

Fochier Joseph - François-An 
tpiqp. 

Brunat Antoine. 

Repiton Stanislas. 

Crozat Jean. 

Paul Alexis. 

Chauerin François. 

Chevillon Hippojyte, supplé- 
mentaire. 

Valeaee. 

Lamontat Jean-Antoine, 

Allirol JeaurJoseph-Ma rie -An- 
toine. 

Colombier Charles - François- 
Esprit. 

Archet Pierre-Esprit . 

Tournier Pierre -Ambroise. 

Ilrpin SimonrBernard. 

Merle Jean, supplémentaire. 



LISTE DES ilAVES 



371 



EURE 



Les Aadelys. 

, Merpîpr t»ouîs-Marlin. 
Le Roux Baptiste. 
Dupont Frsoçoi s. 
Luce Pierre. 
Le Houx J^n-Cl^^rles. 
Alan Samson-Joseph. 

Bernay. 

M^baut Jiicques-Jûseph. 

Ducailie Jean-Charles. 

Desperois Jacques-Christophe. 

Martin Alexis. 

Morin Jean -Baptiste, mort le 
ï e» fructidor. 

Nicolas Çlaude-3arnabé. 

Deschamps Pierra-Robert, sup- 
plémentaire. 

Perocb^ lyf^tbieu-Gierpf^aîn. 
Bitard Louis-Mathieu. 
Dubourg Nicolas -Mathurin. 
Hauteneuve Noël. 
Cauchois Thomas. 



P.-évost Jean-Paul. 

Loi^viers. 

Pape Prosper. 

Fremager Jacques-Guillaume. 

Mouton Pierré-Paul. 

Saint- Aubin Louis. 

Bucquet Jeai^. 

Langlois Hyacinthe. 

Tousey Jean-Lépnpr. 
Favier François. 
Lajoye Françojs-ïjponor. 
Marie Jean-Baptiste. 
David Jean-Baptiste- Victor. 
Berry Thomas-Jacqpes. 

VerneniL 

Blin Nicolas -Félix. 

Prévost François. 

Agoulin Pierre-Louis-Thérrse- 

AufÇ'uste.. 
Buhot Jean-Bernard. 
Vimont Claude. 
Nicolas Pierre. 



EURE-ET-LOIR 



Ckartre^. 

Galot Joseph. 
Gauthier Jean. 
Brossier Pierre-FrançpÎQ 
Adbemar Jean-AuffU^tiq. 



Cacbin François. 

Dividis JeanrFrarîçoi^rEtîenne. 

Touche Pierre-Àlexaqdre, sqp- 
plémentairie. 

Levassor Antoi ne -Rpfn^fd, sup- 
plémentaire. 



272 



l'école de mars 



Dreux. 

Deveslv Jean-Michel, renvoyé 
le 10 messidor par ordre des 
représentants. 

Baunion Gabriel. 

Burcy Pierre-PauK 

Saimon Louis. 

Chesnel Au^stin. 

Vassal Gilles. 

Dan -sur-Loir. 

(ci-devant ChAteaudun). 

Savigoy Jean-Baptiste. 
Marchais François-Joseph. 
iMénagé François. 
Bailly Louis-Antoine. 
Barbereau Jacques-Louis. 
Gallerne André. 

Janville. 

Gallois René-Symphorien. 
Loury Jean -François. 
Gaucher Pierre. 



Mesnil Pierre-François. 

Leé Claude. 

Lalande Pierre-Chrysostome. 

Nogent-le-Républicaiii. 

(ci-devant Nogent-le-Rotrou). 

Menou Louis-Bernard-Alexis. 
GucheryJacques-Antoine-Geof- 

ges -François. 
Pinot Charles-Auguste. 
Morisset Louis. 
Perrot René - François-Sébas- 

tien. 

Gallet Jean-Guillaume. 
Poits-la- Montagne. 

(ci-devant ChAteauneuf-en-Thimerais) 

Vimont César- Alexandre. 
Darnal Pierre-An Idine. 
Dugrès Pierre. 

Declerc Nicolas- Jean- François. 
Miolayî François-Augustin. 
Texier François-Marie- Didier. 



FINISTÈRE 



Brest. 

Dorange François. 

Legrand. ....... 

Pondaven Jean. 

Chauvau Jean-Pierre. 

Hallegouet Hervé, arrivé le 4 
vendémiaire et renvoyé au 
quartier de santé jusqu'à ce 
qu'il soit parfaitement réta- 
bli. 

Floch François. 

Carhaix. 

Nouet Thomas-François. 
Lanezval Adrien-Marie. 
Sigay Benjamin-Marie. 
Jourdren François. 
Riou Simon. 
Blanchard Julien. 



Cité-snr-Aône. 

(ci-devant ChAteaulin) 

Fourgny Sébastien. 

Marion Jean. 

Cogan Louis-Jean- Baptiste. 

Lemoigu Pierre-Marie. 

Lagnef Yves. 

Abaslin Pierre. 



Landerneau. 

Favier Joseph -Marie. 

Lauchon Jean- Louis- Honoré. 

Ropers Mathieu. 

Klen Emmanuel-Mathieu. 

Corvé Henri. 

Chopin Pierre. 



LISTE DES ÉLÈYES 



273 



Lesneven. 

Abgrall Guillaume. 
Castel Jean. 
Roudaut Joseph-. 
Lescan Yves. 
Leborgne Goulvin. 
Hilion Yves. 

Hôrlaix. 

Boscao Guillaume. 
Duval Pierre-Marie. 
Leroux Vincent. 
Kneau Yves. 
Menez Jean. 
Choquer François. 

Pontcroix 

Hervieux Maurice-Euslache. 
Kivel Ignace. 



Guillon Pierre. 
Morvan Joachim. 
Mermet Louis-Pierre-Marie. 
Forcet Guillaume. 

Qnimper. 

Teurtroîs Alexis-Marie. 
Ledall Ange-Jacques. 
Lamy René. 
Barbe Jean-Baptiste. 
Tourbies Jean-Baptiste . 
Forge t Jacques-Marie. 

Qnimperlé. 

Renault Gorentin-Hyacinthe. 
Bouvier François-Marie. 
Lebras Guillaume. 
Bid&n Samuel-Marie. 
Topcy Jean-Fi%inç.-Hyacinthe. 
Merrien Jean. 



GARD 



Alais. 

Portier César. 

Ayral Josué. 

LhotellierLouis-François-Regis 

Beauquier François. 

Blanc Etienne. 

Saiaget Auguste-Lazare. 

Beancaire. 

Grillet Antonin. 
Gybre Joseph. 
IVÏarcelin André. 
Delisle Maurice. 
Chambrette Joseph. 
Guiraud Paul. 

Nimes . 

Theron André. 
Yialla Jean-Louis. 
Scve Jean. 



Pradel Scipion. 
Masson Silvestre. 
Rebuffat Jean. 

Pont-snr- Rhône. 

(ci-devant Pont-Saint-Espril) 

Rivoire Mathieu. 
Chave Gabriel. 
Fabre François. 
Carie Pierre 
Lapierre Etienne. 
Leydier Jean- Antoine. 

Saint-Hippolyte. 

Coutelle David. 
Bonhoure Louis. 
Aimeras Pierre. 
Barrafort François. 
Durant Simon. 
GaufiFre Claude. 



2174 



l'école dk mars 



Sommiôree. 

Farinière Antoine. 
Blanc ï*ierTé. 
Mejan Louis. 
Ghapus Louis. 
Arnaud André. 
Ruel Pierre. 

Uzé8. 

Valay TuHptf. 
Pradin Jeannot. 



Bedot FrédériCé 
Gibert Pierre. 
Boucoiran Jacques . 
Reboul Louis. 

le Vigan. 

Fleissières Benjamin. 
Daumet Jacques. 
Severac JacqUes-PànL 
Gombes Pierre. 
Mahistre Louis. 
Vincens David. 



HAUTE*GARONNE 



Beaumont^ 

ou Grenade. 

Vig^naux Louis. 
Bousi^ues Jean-Pierre. 
Saint-Paul Jérôme. 
Galmettes Victor-Emmanuel. 
Laurens Jean-Baptiste. 
Segaud Louis. 

Mont-d'Unité. 

(ci-devant SunUGaudens). 

Saux Etienne-Romain. 
Mezan Jean-Baptiste. 
Degan Joseph. 
Gamparan Jean-Bert/*and. 
Sistac Bernard. 
Ducos Bernard. 

Hont-Sarrazin. 

(ci-devant Castel-Sarrazin). 

Depeyre Nicolas. 
Bourthomieu Raymond. 
Dauban Augustin. 
Marty Jean-Baptiste. 
Buris Jacques. 
Fontenié Jean-Baptiste. 



Muret. 
Rupe Jean - Bapt. - Glaire- 

«faubert Joseph-Etienne. 
Gastex Adrien. 
Baillard dit Maûsèt Pierre. 
Sarrant Jean-Antoine. 



ReTeltf 

Bordes Gabriei- Elisabeth. 
Tailhade Paul. 
Saint-Amann JeaA-Anloine. 
Laval François-Isidore. 
Palanque Robert-Noel. 
Saigné Pierre. 

Rienz. 

Touzet Jean-Bapt.-Mafguerite* 

Lançon Joseph. 

Francis Jean. 

Maury Jean. 

Laroque Vivian. 

Pailhes Jean. 



LlâT^ DE6 ÉLEVÉS 



275 



Toolonse. 

Glavet Dominique. 
Lasalle Jcati-Marie^Théodule. 
Heille Mathieu. 
Bouilheret Aatoioe. 
Lezat Raymond 4 
Valette François. 
Sabardès Jean- François- LôuîS| 
supplémentaire^ 



Villefranche. 

Fauré Jacques. 
Trey Charles. 
Gorse PicJrre-Louis(. 
Chassereau Jean. 
Calés Jean. 
Thil Adrien. 



GERS 



Anch. 

Gay Bernard. 

Filnot Joseph. 

Fas^et Joseph. 

Laporte Jean-Baptiste. 

Brun et Louis^ renvoyé le 4 ther- 
midor par jugement du tri- 
bunal. 

Delas Bertrand. 

Bacon Jean- Fr., remplaçant* 

Condom. 
Macarry Jean. 
Dublan Pierre. 
La jus Bernard. 
Janard François. 
Jolis Jacques. 
Lag'ardere Bernard. 

ruid-Jotirdain. 

Talazac Jean-Jacques. 
Cornac Jean-Bernard. 
Lanzac Jacques* 
Breque Etienne. 
Mouchaû Joachiiîl. 
Benoist David. 



Lectowrt. 

Maupas Charles. 
Brussaut Jacques. 
Laborde Basile. 
Duluc Joseph. 
Gras Guillaume. 
Locre Joseph. 

Hirâttd6. 

Fontaud Pierre. 
Soûlaud Jeaù-Françots« 
Duchemin Denis. 
Lagrave Courtard'^Becnàrd. 
Leseure François. 
Saint- Vignes Loui». 

Nogaro. 

Lanacastex Pierre. 
Dusser Gabriel. 
Courreges Augustin. 
Lasies Jacques. 
Techoisin Pierre. 
Malartic Jean-François. 



GIRONDE 

(voir Bec d'Ambès)* 



276 



l'école de mars 



HERAULT 



Béziers. 



Boudet Jacques-Aug.-Simon. 
Massot Jacques. 
Ricard Jean-Françoîs. 
Andrieu Pierre-Laurent, 
Boussière Antoine. 
Gay Gaspard. 

Lodève. 

Bieault Ant. -Vincen tRaymond . 

Mellet Pierre. 

Arruzat Guillaume. 

Paul et Pierre. 

Triât Louis. 

Vanier Philippe. 



Montpellier. 

Vincent Gabriel. 
Bennac Etienne. 
Degrins Jean-Pierre. 
Amulon Guillaume. 
Rouvier Pierre. 
Amonen Joseph. 

Thomières. 

(ci-devant Saint-Pons). 

Coustau Pons. 
Cebe Joseph. 
Souquail Pierre. , 
Fil André. 
Mouly Raymond. 



ILLE-ET-VILAINE 



Bain. 

Grellier Jean-Marie, 
Orion Etienne. 
Léger Jean-Marie. 
Hermer Alexandre-Anne. 
Moulin François-Marie- Désiré, 
Lefèvre Pierre-Jean. 

Bol. 

Belard Jean. 
Gautier Pierre. 
Atoutemps François. 
Dupas Jean. 
Tutfin Pierre. 
Moquet François. 

Fougères. 

Dorange Armand. 
Ameline François. 
De£Feitz Julien. 
Piel Louis. 
Vannier François. 
Lory Jean. 



la Gnerche. 

Louin François. 

Perrier Louis. 

Morel Jean-Baptisle, renvoyé le 
5 thermidor pour cause de 
faiblesse de santé. 

Havard Louis. 

Franju Louis. 

Garnon Pierre. 

Desbois Jean-Baptiste, rem- 
place le citoyen Morel. 

Montf ort-la-Montagne . 

(ci -devant Montfort-la-Cane). 

Desbois Louis. 
Alliou Yves. 
Fougeray Félix. 
Roussau Auguste. 
Blouin Bon. 
Leforestier Mathurin. 



LISTE DES ÉLèVES 



277 



Port-Halo. 

(ci-devant Sainl-Malo). 

Morin Servan. 
Guyenet François. 
Linard François. 
Septans François. 
Raison Jean-Emmanuel. 
Gautier Henri. 



Redon. 

Dufau Joseph. 
Leclerc René-François. 
Pavin Henri. 
Lacner Yves. 
Lucas Jean. 
Bocherel Ambroise. 



Rennes. 

Tesnières Louis. 
Boullemcr Nicolas. 
Binet Thomas. 
Lesbaupin Ambroise. 
Guillaume Louis-François. 
Bouvet Joseph. 

Vitré. 

Antispiac Jean. 

Boffinton François. 

Lecas René- Joseph. 

Place Gilles, renvoyé le 5 ther- 
midor pour cause de maladie. 

Métayer Pierre. 

A Ilot François. 

Behourd Jean, ce citoyen rem- 
place Gilles Place. 



INDRE 



Argenton. 



Delage François. 
Rochoux Nicolas . 
Nicolas Savin. 
Conet Gabriel . 
Rochoux Gilbert. 
Dhivers Vincent. 
Fontaine Claude- Jacques, sup- 
plémentaire. 

le Blanc. 

Bussy Pierre-Mathias. 
Tournac Louis. 
Boudis Jean. 
Berlin Géry, 
Guillemin Joseph. 
Roi Sylvain. 

la Châtre. 

Gourse Etienne. 
Marlière Louis-Gabriel. 
Vaulry Jean-Baptiste . 
Dorguin François. 



Desprunaux Pierre . 
Chabenat Pierre. 
Cuinat Claude, supplémentaire. 
Canteau Joseph, id, 

Peyrot Sylvam, id, 

Indre-libre. 

(ci-devant Gh&teauroux) . 

Rocher Denis. 
Viard Denis. 
Suard Henri. 
Quentin Louis. 
Quarré Pierre. 
Ameuille Claude. 

Indremont. 

(ci-devant ChAtillon.sur-Indre). 

Petitbon Jean-Baptiste. 
Robin Sylvain. 
Delétangf Claude. 
Picardeau Claude. 

16 



2178 



il 



L ECOLE DE MàHS 



Indreiholit (mite) 

(ci-devant Chàtillon-sur-Indre). 

Loriliard Pierre, rénrojé le 18 
thermidor poui' cause de fai- 
blesse de santé. 

Cartierbrun Honorée 



môtidtiJi. 

Braîn Louis. 
Popineau Alexandre. 
Martin Louis. 
Bardet Pierre. 
Bonnet Jean. 
Vincent Pierre. 



iNDRË-ËT-LOIRE 



AfliBolse. 

Vaslin Pierre. 
Benon François. 
Rocheron Jacques. 
Norbert Antoine* 
Ma hé Charles. 
Mabiile Michel. 

Ghinon. 

Michel Abraham. 
Bârboleau Claude. 
Desbuttes Nicolas. 
Cesvet Hercule-Marie. 
Chassa Joseph. 
Babinet Marc. 

Làiigèais. 

Bille François. 
Mercier Jean- Benoit. 
Baudry Alexandre. 
Petit Claude. 
Perrout André. 
Mercier Pierre. 

lociies. 

Lesleu Alexandre-Gaétan- Jean. 
Rondeau Augustin* 
Guyot Jacques -, 
Languimier Barthélémy. 



Bergerat Jacques-Philippe. 
Blesve Jeati. 



HoBt-Braina. 

(ci-devani Châtedti-Rehauh) . 

Hautbois Jean-Toussaint. 
Gasnier Nicolas. 
Melnau Jacques. 
Gaucher Jean. 
Courson Pierre, déserté. 
Mirault Joseph, renvoyé le 20 

thermidor par jug'emeni du 

tribunal. 

Preuiily. 

Grêmdelle Pierre-Charles. 
Loyauté Louis-Jean. 
Rousseau Pierre* François. 
Texier Antoine-Denis. 
Quillet François, 
Poirier Georges. 

Totirs. 

Venier Pierre. 
Verrat Auguste. 
Oudier François. 
Barrât François j 
Hervé Augustin. 
François Louis. 



T4STP DES ÉLÈVES 



279 



ISÈRE 



Pellerin Françpis. 
Charpin Louis. 
Crozy Marc. 
Dumas Joseph. 
Fabry Louis. 
Sestier Apollîoaire. 

Les TlierQiopyles 

(ci -devant Saint-Marcellin) 

Gharaville Joseph*Maurice,mort 

le 24 fructidor. 
Crozel François. 
Lefevre Noel-Marip. 
Varçne JosephrPierrp . 
Cottip Jeaq-Jo^eph. 
Gruizard Etienne. 



La Toarrdu-Pin. 

Chollat François. 
Bejuy Etienne: 
Bonnaviat Jean-B^ptistfs. 
Pichon Jean-3^p^|ste. 
Cordelet Joseph. 
Vittoz Jean . 

Serronat Sébastien. 
Giraud Jean. 
Barry Pierre. 
Four nier Louis. 
Lig^onnet jF^aQ G)(^u(le. 
Sarrazin Juste <Alpxan(|re. 



JURA 



Arbois. 



Goudray Jean-Jacques. 
Ra^et Emiliep . 
Vouinet,ditLa Monfag-ne^Fran- 

çois-S9rrazîn . 
Ghavassine Jean-Baptiste. 
Griffon Jean-Glaude. 
Gaire Jean-Denis. 

Condat-larHontagne . 

(ci-dev&nt Saint Claude} 

Garteron Louis François. 
Perrier Gharles. 
Guichard Gharles -EfiirPAn^el, 
Baud Pierre-Marie. 
Vieillard Jean -Joseph. 
Monnet Alexandre. 
Rose dit L9jeunes$e, JeaorBap- 
tiste, supplémentaire. 

lfPn8-l!BrSaql|ii6r. 

Blanchard Jean-Marie. 



Lapostol Françoîs-Désîré. 
Barry François. 
Bidot Laurent. 
Polard Ferdinand. 
Guillaume PaulrtStienne. 

Oi galet. 

Drouiliet Glaude-Louis. 
Buffet Jean-Marie. 
Poupon François. 
Berthier Glaude-l^lienne. 
Secretan Glaude-4p^oine. 



PoUgny. 

Barrelîer Jean-Fronçois. 
DesTig-nes Félix. 
Bourgeois Alexandre- Joseph. 
Fumey Guillaume. 
Grand Théophile-Hippolyte. 
Pinaud Jean.- Claude. 



L'écOLR DE HARS 



Daz. 

Cabira Félix. 
Ducasse Jacques. 
Leslaffo Pierre. 
tiuicheney Baptiste. 
Dubois Pierre. 
Lagelouzc Jean. 



Lacourliade Jean. 
Paché Charles. 
Ma u mas Bernard. 
Labeyrie Barthélémy. 
Beaulac Jean -Ma rie. 
CItides Jciin, 



Hant-de-Harsin. 
Descuilhès Joseph. 
HoQtaus Jean. 
Glize Jean . 
Brelles Gabriel. 
Dubos Romain. 
Bille Bernard. 

Tartai. 
Besombes Jean. 
BrochoQ André. 
LaHitle Jean-Joseph. 
Bastial Jean. 
Pomade Etienne. 
Roumeg^ux Biaise. 
LauziD Auguste, aupplémen- 



LOIR-ET-CHER 



Allai a Joseph. 
Fay Sylvain. 
Crouia Jean-Bapliste. 
Pinon Pierre. 
Caby Louis. 
Millet Nicolas. 

Cariimont. 

(ii.d«Tanl Siint-Aignan) 
Rouroi Etienne. 
Chartier Aignan. 
André Jean-Viclor. 
Gillcl Louis. 

Rigolct Si mon -François. 
Thomas Henri. 

Her. 
Lcnormand Augustin. 
Pean Toussaint. 
Barnon Guillaume, 



Aussel Pierre- Louis-Dési ré. 

Desmarais François Colas. 

Gentil Sylvain -François , ren- 
voyé le i5 fructidor pour 
cause de faiblesse de santé. 

Hondottblean. 

Lechable François. 
Fortin Thomas-René, 
Bonaefoy Julien. 
Prince Pierre. 
Rétif Louis. 
Prudhomme François, 

Romorantin. 

Combarelte Urbain-René. 
Normand Zacharie. 
Robin Claude. 
Be ronger Pierre- Joseph. 
Pelle Simon. 



LISTE DES ÉLÈVES 



281 



Romorantin (suite) 
Soîdé Jean. 

Larnaud Alexandre - Etienne^ 
supplémentaire. 

Vendôme. 
Irvoy Etienne. 



Marganne Antoine. 
Guetro Toussaint. 
Callu Jacques. 
Meunier François. 
Gareau Louis. 



LOIRE 



Commune d* Armes. 

(ci- devant Saint-Etienne) 

Rozet Jean-Baptiste. 
Moulin Mathieu. 
Montmain Jean -Louis. 
Barbier Sébastien. 
Pinmartin Georges. 
Beacle Jean-Baptiste. 

Montbrison. 

Sigean Augustin. 
Maillard Jérôme. 
Fricourt Claude. 



Ray mont Louis. 
Paret Pierre. 
Bouarde Jean. 

Roanne. 

Lamblot Guillaume, renvoyé le 
28 thermidor pour cause de 
maladie. 

Tréval Antoine. 

Guillon Claude-Marie. 

Laurent Claude. 

Lamblot Jean - Nicolas . 



HAUTE-LOIRE 



Brioude. 

Doniol Jean. 
Colomb Antoine. 
Bukmiller Jacques -François, 
Granet Laurent. 
Tronchaire Gabriel-Jean. 
Pellet Pierre. 

MonistrrL 

Goubert Amable. 
Joubert Guillaume. 
Bernard Baptiste. 



Izibert Jean-Claude. 

Gauchier Jean. 

Petre Claude. 

Biberon Paul, supplémentaire. 

Le Puy. 

Lagrange Jean-Ch. - Hyacinthe. 

Latont Antoine. 

Exbrayat Baptiste-Ignace. 

Bergounhoux François. 

Rocher Joseph. 

Beraud Jean -Paul-Pascal. 



16. 



aSa 



yjL 



h ECOLE DE MARS 



LOIRErINFERIEURE 



Ânppnis.. 

Moreau Louis. 
Macé Julien. 
Lorette Benjamin. 
Livenais Pierre. 
Connuel Mathurin. 
Macé Mathurin. 

Blain. 

Ragaud Charles- Julien. 
Châtelain Antoine. 
Chavalard Jean. 
Gaj^nard Alexandre. 
Cafpentier Jean. 
Huet Jean-Marie. 

Ghateanbriant. 

Aubrée Philippe. 

Piffard Jean. 

Gabory Jean. 

Guibourg Franç.-Marfe-Cbarics 

Desmolons Reap-Françoi$:>||Baa. 

Galicier Charles. 

cuisson. 

Bouchaud Pierre. 
Maisdon Pierre. 
Samson Jacques. 
Letourneiix Benjamin. 
Besnard Jean. 
Civel Louis. 



Guér^ft4p. 

Lepié Charles. 
Lepeley Alexandre. 
Guinoys Ançe -Vincent. 
Sevestre Guillaume. 
Rivière Pierre. 
Lespine Pierre-Marie. 

Nantes. 

Marchegay Fé|ix. 
Renoux Guillaume. 
Huard Jean-Simon. 
Guillet François. 
Colas Joseph. 
Boissière Je^n. 

PaÎ9Q})Ç9af. 

G rouas Jean-Baptiste. 
Audibert Jean. 
Couronné François. 
Savatier Noël. 
Richardeau Jacques. 
Gui lion Pierre. 

Savenay. 

lyjplu Pierre Joseph. 
Vigneron René, 
Barbet Nicolas-Vincent. 
Le Roy Prudent -Antoine. 
Mathe Jean-Baptiste. 
Bachelet François-S j ri^op . 



Bean^ency. 

Pays François. 
Poussaint Hilaire. 
Boulay Jean-Pierre. 
Guenordeau Loui^. 
Venot Daniel. 
Dubois Gabriel. 



LOIRET 



Bois Gommnn 



Coupj Antoine. 
Mathieu Jean-Baptiste. 
Peyty Dominique. 
Raiier Pierre-Geqrges. 
Pinson Nicolas. 
Cogné Etienne. 



LISTE DES ÉLÈVES 



283 




Gien. 

Deroin Edme. 
Robert Pierre-Julien. 
Lemaire Louis-François. 

m eau Louis. 
ThioQ Antoine- Joseph. 
Lannoy Louis. 

Montargi^. 

Leblanc Nicolas-AnjJré -Fr^p- 

çois. 
Lioret Pierre. 
Pierron Jérôme. 
Pocquel Denis. 
Miguet Jean. 
Abraham Jean-Baptiste. 

Neuville. 

Boutet Charles-François-Désirc 
Châtelain Denis-Patrice . 
Châtain Françqis-Cés^r. 



Oranger SymphQfÎPn. 
Bonniyeaii Vjctor. 
Beauvallet Michel-André. 

Orléans. 

Beaulieu Jean- Pierre. 
DjBsnoyers Marie- Joseph- Ki- 

colas. 
Morand JeaurBaptiste. 
Porcher Simon . 
La forge Jacques. 
Vallée Jacques. 

Pithivlers. 

Rabatte Pierre. 
Lhuillier Jeaft-Vjctpr. 
Malezé Louis. 
Guérin François-Médard. 
Herpin Pierre-François. 
Rivet Jean-Baptiste. 



LOT 



Caliors. 

Capmas Jeàn-Yves. 
Pallueil Jean-Baptfste. 
Paraire Gabriel. 
Francise Baplii^fp. 
Jouffreau-G^rrigues Pierre -An- 
toine. 
Combecave Marc, 

Figeap. 

Vernet Baptiste. 
Pontié Jacques . 
Labro Antoine. 
Au fer in Marc. 
Auguié Pierre. 
Baleux Léon. 

GourdQu. 

Dupuy Hugues. 
Mettadié Pierre . 



Bonneval Jean . 
Calmont François. 
Mezon Jean-Jacqueç. 
Lacoste Jean-Baptjste. 

Lauzer^iei. 

Rouquié Dieudonné. 
Poissel Jean-Jacques. 
Falgueres Bernard. 
Fabre Jean. 
Valette Jérôme. 
Reygasse Antoine. 

Montau^^Q. 

Lagentie Etienne. 
FolardPaul. 
8oulié François. 
Loubies Pierre. 
Prunet Jean-Pierre. 
Massip Jean -Pierre . 



a84 



l'école 



DE MARS 



Franc-Géré. 

(ci-devant Saint-Cérë) 

Bonoassie Jacques. 
Frayssé Jean. 



Dussol Etienne. 
Peyiet Guillaume. 
Ba^au Raymond. 
Catbemisse Bertrand. 



LOT-ET-GARONNE 



Âgen. 

Lan^oumois Bertrand. 
Dupont Marcellin. 
Dutticr Cvprien. 
Cornier Géraud . 
Boudet Antoine. 
André dit Labeure Jean. 

Casteljalouz. 

Cabanes Augustin. 
Piiap^iac Jean. 
Guichard Bernard. 
Bertrand Pierre. 
Labarrere François. 
Ëstenave Jean. 

Lauzon. 

Mathieu Michel. 
Ricard Martial. 
Segui Antoine. 
Ri|^t Jean . 
Hairaud Joseph. 
Tessier Pierre. 

MarmandJ. 

Dancy Mathieu. 
Martinet Pierre. 
Marcus Joseph. 
Rouhet François. 
Palanque Jean. 
Baudichon Jean. 

Monflanqain. 

Bonnefous Jacques. 
Siscaud Mathieu. 
Augierre Pierre. 



Cassagne François. 
Paga Jean. 
Amouroux Louis. 

Nérac. 

Decamps Bernard. 
Labeyne Louis. 
Lebe Jean. 
Malente Baptiste. 
Delpech Pierre. 
Fallières Charles. 

Tonneins-la-Montagae . 

Vaqué Jacques -Denis. 
Délivre Jean-Nicolas. 
Rey François-Hugues. 
Fomentière Frédéric. 
Laffitte Louis. 
Descons Pierre, 

Valence. 

Campredon Arnaud. 
Toille Pierre. 
Dujay Guillaume. 
Verdier François. 
Despans Jean. 
Peros Jean. 

Villeneure-ear-Lot. 

Bruguière Jean-Baptiste. 
Laudié Joseph. 
Lagolse François. 
Marie Antoine. 
Lebet Raymond. 
Campmas Thomas^ 



LISTE DES ÉLÈVES 



285 



LOZÈRE 



Fîorac. 

Rodîer Jean-François , 
Dhombres Jean. 
Malzac Jean. 
Delpeuch Jean. 
Gaillard Henri. 
Pelet François. 

Langogne. 

Joyeux Vital-Louis. 
Hilaire Philippe. 
OUier Joseph. 
Molhe André. 
Coste Joseph. 
Anjourat Antoine. 

Marrejols. 

Avignon Jacques. 
Hugonet Jacques. 
Lacroix Jean. 
Caussi^nac François. 
Alla Pierre. 
Alcaix 

Meirveys. 

Laget Antoine. 
Causse Pierre. 
Rij^al Pierre. 
Julien Victor. 



Girbes Joseph. 
Carrière Antoine. 

Monde. 

Avignon Jean. 
Caupert Jacques. 
Guérin Laurent. 
Guyot Athanase. 
Renouard Auguste. 
Tabusse Antoine. 

Roche- Libre. 

(ci-devant Saint-Chély d'Apcher). 

Gaillardon André. 
Molinier Jean-Simon. 
Fabre Jean-Pierre. 
Forges Jean- Pierre. 
Brun Vital. 
Bastard Jacques-Antoine. 

Villefort. 

Ranc Simon-Maurice. 
Chabert Jean- Antoine, renvoyé 

le 20 thermidor par jugement 

du tribunal. 
Domergues Barthélémy. 
Durand Joseph. 
Cortès François. 
Silvain François. 



MAINE-ET-LOIRE 



Angers. 

Burdine Thomas. 

Perdriau Pierre-Augustin. 

Riotteau Pierre- Augustin. 

Perret Julien, renvoyé le 20 
thermidor par jugement du 
tribunal ; (mais) il a été rendu 



un jugement contradictoire 
qui rétablit le citoyen Perret. 

Laupay Pierre. - 

Gassuan René. 

Bangé. 
Ossan P ierre . 



m 



l'école de mars 



Bangé (saite) 

LemoDDÎer Joseph. 
Latable Henri-Toussaint. 
Santerre François -Pierre, mort 

le 4® jûur sansr-culotlide. 
Motreuil Etienne-Florent. 
Château Pierre. 

Châteauneuf-8q|-Sart}^Q» 

Lemée René-Frédéric. 
Préau André-François. 
Lépine Louis. 
Alfard Guillaume. 
Baujean Pierre. 
Gillet René. 

Càolet. 

(envoyés par Anj^ers). 

Lochîîrd Auguste. 
Vincent Bàstien. 
Chardon Amhroise. 
Raboùin Ferdinand. 
Auffroy Loujs. 
Delalayne Léon. 
Rousseau Jean. 
Lfipierre Denis. 

(envoyés par Cholef). 

RaîmbeuU Isaac. 
Quentin Charles. 
Braud Pierre. 
Prudhomme Vincent. 
Prudhomme René. 
Genty Philippe. 



Mont-Glone. 

(ci-devant Saint^Florent-le- Vieil.) 

BerthelotRené. 
Oçer Olivier. 
Sigog^ne PierrerCbarlps . 
BouDay Mathurin. 
Juteau Louis. 
Hezard Antoine? Joseph. 
Garnereau PhilipperLouis, sup- 
plémentaire. 
Jourdan Joseph, id. 

Saumur B^^dpoin. 

Bonin Jean . 
Baudouin Louis. 
Peltier Hyacinthe . 
Bongouin Françojs, 
Caillan Jean-Baptiste . 
Dovalle Denis. 

Segrè. 

Boisard Henri. 
Laurent Pierre. 
Rabes Guillaume. 
Bertron Pierre-René. 
Blanchet René. 
Tabourdeau René. 

Vihiers. 

Soulard Albert-Louis. 
Manon Louis. 
Tenier René. 
Grangereau Etienne. 
Conin Pierre . 
Pjchery Julien . 



MANCHE 



Âvranches. 

Huet Hippolyle-César. 
Loyer Gabriel . 



Duchemin René. 
ï)esl]ouile|^ Michpl-Apge 
Rqillel René-ÀIexis. 
Gassot Vipto^rPierre » 



LISTE DES ÉLilVËS 



âSy 



Garentan. 

Tostain Basile-Honoré. 
Anquetil Charles. 
Cobruo Louis. 
Mauger Jacques* 
Tarin Louis. 
Lefanu Ëiieunei 

G&erbôBrgi 

Mabire Louis. 
Lambert Victor. 
Baudin Jean. 
Hébert Jean. 
Grisel Charles-Hervé. 
Mauger Joseph. 

Gontances. 

Letellier Jean-François . 
Gallien François •Robert-Pierre. 
Godfroy Jean. 
Pouret Alexandre. 
Lebiond Victor. 
Lemoine Raphaël. 



ilortâifii 



Maucei Françoiii* 
Louvrier JeaUi 
Gaulard Jacques. 
Belliard Thomas. 
Lepauvre Jean. 
Surville Thomas. 

ftôclier de la tiberté. 

(ci-devant Salnt-Lô). 

Conardel Alphonse. 
Duprey Augustin-Louis. 
Travers Jean-François-Pierre. 
Portefer François. 
Déschainps Jean-François. 
Thomine Jean- Jacques. 

Valognes. 

Alexandre Nicolas. 
Duval Louis-Ignace i 
Bazire Pierre. 
Lemagnen Charles t 
Couppey Pierre-Laurent. 
Lemarois Jean. 



MARNE 



Ghalons-sar-Marne . 

Richomme Joseph < 

Vadet Pierre-Jean- Baptiste. 

Farochon René. 

Colson Toussaint . 

Vitry Hilaire- Louis t 

Regnaud Pierre. 

Jac(^ues Pierre, supplémen- 
taire. 

Adrien Charles=F'rançois, sup- 
plémentaire . 

Epernay* 

Maînbournel Louis- Alexandre. 
Galopin JéAn-Mariè-Èléonor. 
Boucart Piefre-Bricë. 
Robert Remy. 



Lasson Anne-Léger. 
Caumot Jean-Claude. 

Montagne-sur Aisne. 

(ci-devant Sainté-Mônehoilld). 

Macquart Nicolas. 
Burçauld Claude^André. 
Guillaume Antoine. 
Desprès Nicolas . 
Burteaux Pierre. 
Dolard Alexis . 

RéifiM. 

Lefèvre Jean-Louis. 
Herbe Pierre. 
Meresse Jean-Nicolas. 
Desjardins Jean-Baptisle . 



' 



a88 



L^lScOLE DE MARS 



Reims (suite) 



Lefèvre Jean -Marie. 
Gentil Henri-Marie. 

Sôsanne. 

Langlots Jean-Charles. 
Giffey Louis- Prudent-Martin. 
Gastebois Henri-Pierre. 
Vinet Louis -Théodore. 



Huvier Marie. 
Gérard Nicolas. 

Vitry-sor-Marne. 

Chalette Pierre. 
Leçras Louis. 
Vallet Claude-Augustin. 
Lacolle Jean-Baptiste. 
Monnin Louis-Charles. 
RoUet Jean-Théodore. 



HAUTE-MARNE 



Bonrbonne-les-Eauz . 

Holog'ne François. 

Coffin Nicolas. 

Garnier Jean. 

Massin Etienne. 

Vallory François. 

Boucheseiche François Jacques. 



Joinville. 

Leroug^e François-Hubert. 
Barbier Hippolyte. 
Godin François. 
Carteret Louis. 
Pépin Louis. 
Perrée Jean-Baptiste. 



Bonrmont. 

l^ausch Nicolas- Joseph , 
Vautrin Joseph. 
Pa|^e Jean-Baptiste . 
Gérard Henri-Vincent. 
Masson François. 
Maig^ot Nicolas. 



Langres. 

Janninel Jean. 
Trottin Jean-Baptiste. 
Callais François. 
Geoffroi Nicolas-Paul. 
Tetevuide Denis. 
Vautheny Jean -Baptiste. 



Chaumont. 

Rougevin Sébastien. 
Mariette François. 
Grandjean Jean-Baptiste. 
Audancy Hu^es. 
Thoyot Jean-Nicolas. 
Lacaille Jérôme. 



Saint-Dizier. 

Levasseur Jacques-Nicolas. 

Navet Nicolas. 

Plique Nicolas. 

Colin Jacques François. 

Four nier Jean-Baptiste. 

Klein Alexandre. 



LISTE DES ÉLÈVES 



289 



MAYENNE 



Château-Gontier. 

Boucher Joseph. 
Jouraeil Jean. 
Ragot Joseph. 
Bija^ot Isaac . 
BrauU François. 
Marion CharJes. 

Craon. 

Margotin Louis. 
Salmon Joseph. 
Desmot Michel. 
Belsœur Jean . 
Thoreau Augustin. 
Chevalier Louis. 

Ernée. 

Rotureau Jean-Baptiste. 
Lèvêque Amable. 
Bliniere Jean. 
Bouvier Pierre. 
Palli-Boysset Julien. 
Sauvé François. 

Evron. 

Blossier François. 
Guerrier René. 
Guillemaux Michel. 



Barré Pierre-Henri, 
Leroux François. 
Dellion Jacques. 

Lassay. 

Jullien François. 

Malherbe Pierre. 

Beaulieu Joseph. 

Grudé Basile. 

Bonhomme Julien . 

Guyon Constant. 

Turpin Louis^ supplémentaire. 

Laval. 

Millet Joseph. 
Marçais Joseph. 
Lecomte Pierre. 
Duval Etienne. 
Guédon Pierre. 
Rousseau Jacques . 

Mayenne. 

Levayer Joseph. 
Contreau Martin. 
Trubert François, 
Barbé Etienne. 
Falasse Julien. 
Bachelot René. 



MEURTHE 



Blamont . 

Lemaire Augustin. 
Roussel François. 
Pinoit Michel. 
Pierson Martin. 
Jalin François. 
Boudot Jean-Baptiste. 



Dieuze. 

Buquet Joseph-Hyacinthe* 
Temblaire Marie-Nicolas-Ch* 
Maugoin Jacques-Basile. 
Pierre Gabriel. 
Ancelle Jean-Joseph. 
Frache Nicolas-Etienne. 
Aubert Jean-Nicolas, supplé- 
mentaire. 

17 



290 



l'école de mars 



Lonéville. 

Dietlmann Georges-Dominique- 

Catherine . 
Bauzamy Charles-Hubert. 
Auffermann André. 
Majorelle Jeao-Baptiste* 
Saxe Pierre- Alexis . 
Gallaud François-Victor. 

Nancy. 

François François. 
Rover Sébastien. 
Didon Charles- Benoit. 
Leclerc Jean-François. 
Bezu Antoine-Louis. 
Hauger Charles. 

Pont-à-Monsson. 

Nicolas Guillaume. 
Thiriot François. 
Pierre Antoine. 
Cusset Joseph-Antoine. 
Grandeau Jean-François. 
Hailly Dominique-Nicolas . 

Salins Libre. 

(ci -devant Château-Salins). 

Doyen Marc-Dominique . 
Auoert Jean-Louis-Joseph . 
Camus François. 



Gérard François-Nicolas. 
Bouvinet Jean-Louis. 
Jeanbille Pierre. 

Sarrebourg. 

Dahindre Jean. 
Veber Jean-Baptiste. 
Hemmert Frédéric. 
Lhuillier Jean . 
Fischer Antoine. 
Roset Georges. 

Toul. 

Pitoy Alexis. 
Ricard Jean. 
Vaillant Jean-Baptiste. 
André Louis. 
Pa^el Jean. 
Guillaume Pierre. 

Vézelise. 

Cottet Gabriel-Pierre. 
Claudotte Nicolas. 
Orelle Didier. 
Humbert Nicolas. 
Bigot Joseph. 
Démanges Nicolas 
Florentm Joseph, supplémen- 
taire. 



MEUSE 



Bar-snr-Ornain. 

Dîgout Hyacinthe. 
François Louis-Mansuy. 
Husson François-Louis. 
Vivenot André. 
Mayeur Jean Maximin. 
Collet Charles. 

Glermont. 

Flamin Jacques. 

Langlois Jean-Baptiste-Noel. 



Monet François. 
Mauchaufié Joseph. 
Godet Henri. 
Guillemin Libre. 

Gommercy. 

Col lin Jean-Baptiste. 
Defouff Jean. 
Chenel Pierre Joseph . 
Noël Antoine. 
Thierry Jean-François. 



LISTE DES ÉLÈVES 



291 



Gommercy (suite) 

Gentilhorame Jean-Nicolas. 
Poirot Barthélémy, supplémen- 
taire. 

Etain. 

Simon Jean-Baptiste. 
Plessis Antoine. 
Marchai Jean-François. 
Collignon Claude-Libre. 
Didier Libre. 
Mouza Jean. 

Gondrecourt. 

Dupont Auffustin. 
Bertin Nicolas. 

Ghalmandre Joseph-François. 
Lestroude Jean. 
Minet Stanislas. 
Maugras Nabord. 

Montmédy. 

Bourcet Nicolas-Bernard. 
Martin Pierre-François. 
Dupont Jean-Nicolas. 



Thézard Henry. 
Cuoy Etienuc. 
Lejeune François. 
Guillaume Jean-François, sup- 
plémentaire . 

Saint-Mihiel. 

Collig^non François. 
François Antoine -Benoît. 
Genin François . 
Simon Nicolas . 
Ghalin François. 
Valfard François. 

Verdun. 

Didier Amand. 

Lecocq Nicolas- Joseph . 

Collard Jean-Pierre . 

Mondon Claude. 

Ëschmann François. 

Magot Charles-Nicolas. 

Gromier Noël, supplémentaire . 

Couturier Jean-François, sup- 
plémentaire. 

Jacquemart Pierre - Grégoire, 
supplémentaire . 



MONT-BLANC 



Annecy. 

Roux Jean-Pierre. 
Claris Jean-Marie . 
Veuilland Jean-Pierre. 
Truchet Gaspard . 
Brunier Mane-Joseph. 
Martin François. 

Arc. 

(ci-devant Saint-Jean-de-Maurienne). 

Bertier François. 
Roux Jean-Pierre. 



Richard Constantin. 
Cechel Mathieu . 
Roch Jean. 



Garonge. 

Despine Jean-Baptiste. 
Vacnoux Pierre-François. 
Chevreux Victor. 
Chapon Jean. 
Vindret Biaise. 
Guerre Jean -François. 



aga 



L ÉCOLE DE MARS 



Chambéry. 



Perret Jean-Pierre. 
Contât François Joseph. 
Pacquet Louis. 
Davat François . 
Landre François. 
Paccard François. 

Cluses. 

Ducloz Jeaa-Michel, 

Décret Eugène. 

Roi Jean -Joseph. 

Ghoulex Jean-Marie . 

Duboin Jean-Michel, mort le 

2^ jour sans culottide. 
Revu Marie. 



Mont-Salins. 

(ci-devant Moutiers). 

Megalland Marie . 
Bérard Melchior. 
Marin Victor. 
Branche Jean-Baptiste. 
Sales Anthelme. 
Plassiardet Joseph-Marie . 

Thonon. 

Rover Claude, 
Cofly Claude. 
Gobel Aimé. 
Bérard Jean-Louis. 
Favrat Michel . 
Lajoux Joseph , 

FoUiet-Ciaude-Louis-Raymond, 
supplémentaire. 



MONT-TERRIBLE 
Delèmont. Porrentruy. 



Gobât Antoine. 
Hennet Louis . 
Monnerat Jean. 
Criste Pierre. ' 
Odiet Jean -Joseph. 
Crétin Joseph. 



Fleury Xavier. 
Vettre Ignace. 
DichatLéopold. 
Voisin Ignace. 
Varrere Pierre- Joseph , 



MORBIHAN 



Anray. 

Legoff Nicolas. 
Colheach Joachim-Adrien. 
Lebras Vincent-Marie. 
Madec Mathurin. 
Ploemet Louis . 
Briene Joseph- Vincent. 

Le Faoaët. 

Penneneach Jean-Marie. 
Guimbert Paul-Marie. 



Dauphars Vincent. 
Moru Louis . 
Lefur Joseph. 

Tanguy Vincent, mort en bru- 
maire» 

Hennebon. 

Charpentier Jean -François. 
Poincart Jean-Baptiste. 
Guillon Toussaint. 
Le Doze Mathurin. 
Corel Jeîjn-Olivier. 
Lesaec Jean* 



LISTE DES éLÈVES 



293 



Josselin. 

Boussart Joseph. 
Bourhis Alain. 
Cadiou Armand-François . 
Rotier François • 
Pieche François-Julien . 
Queverdo Vincent. 

Ploêrmel. 

Guyot Jean-François. 
Sochon Jean- Baptiste. 
Ruaud Joseph. 
Hervigo Jacques . 
Malinge Nicolas. 
Payen Jean. 

Pontivy. 

Termelet Louis. 
Rolland Julien. 
Termelet Jean- Baptiste. 
Floho Jean-Marie. 
Leoezic Guillaume. 
Legouallé Joseph. 



La Roche-Sauveur. 

(ci-devant La Roche-Bernard) 

Tranchant François. 
Deçisclard François. 
Mallio Louis-Prudent. 



Roche-des-Trois. 

(ci- devant Rochefort-en-Terre) 

Leclainche François-Gabriel. 
Bigari Pierre. 
Gauthier Pierre. 
Boudard François. 
Rinel Alexandre. 
Leclainche Augustin. 

Vannes. 

Chatel Joseph- Joachim. 
Hourmaud Guinier-Marie. 
Mercier Jean -Joseph. 
Brohan Jean-Mathurin . 
Duperon Théodore-Marie . 
Hue Michel. 



MOSELLE 



Bitche. 

Saladin Pierre. 
Grienfelder Georges, 
Bettinger Etienne. 
Schnêtz Mathieu. 
Schneider Luc. 



Briey. 

Gerardot Libre . 
André Dominique. 
Michel Pierre. 
Guillemin François. 
Chary Charles- François. 
Chopm Jean-Nicolas. 



Faulquemont. 

Martin Pierre. 
Dimanche Joseph. 
Scherma Josepn. 
Schoumaker Conrad. 
Bugnero Jean. 
Bravelet Pierre. 

Long'wy. 

Pomade Joseph. 

Sauerfeld François. 

Giboux François. 

Clesse Joseph. 

Henry Mathurin. 

Froguel Henri. 

Henry Henri^ supplémentaire. 



294 



l'école de mars 



Mets. 

Pierron Claude. 
Protche Nicolas-Antoine. 
Wissembruck Jacques -Henri . 
Brusseaux Nicolas. 
Desbuissons François. 
Robert Jean-Nicolas . 

Sarreguemines. 

Sangofsky Georges. 
Bally Jean-Pierre. 
Mey Jean. 
Sadler Jacc^ues. 
Wormes Pierre. 
Joseph Christophe. 



Sarrelibre. 

(ci-devant Sarrelouis) 

Miller François. 
Buchmano Malhurin. 
Frentz Georges. 
Chaumont Jean-Pierre. 
Gérard Jean. 
Frentz Nicolas. 
LenoirBastien, supplémentaire. 

Thionville. 

Leclerc Jean . 
Nicolas Paul. 
Veber François. 
Frireu Gabriel. 
Libel Ferdinand -Ernest. 
Masse Jacques. 



NIÈVRE 



Bmtas-le-Magnanime . 

(ci-derant Saint-Pierre-le-Moutier) 

Coignet Louis- Alexandre. 
Bergerot Louis 
Dumoutel Jacques. 
Piquet Jean-Baptiste. 
Charbonnier François. 
Bourdy Pierre. 

La Charité. 

Andrîveau Léonard. 
Guesde Jean- Baptiste. 
Barrât Chrétien. 
Robin Guillaume. 
Coussinat Antoine-Gilbert. 
Loret Marc. 

Clamecy. 

Rathery Ëdme-Jacques. 
Gatty Jean. 

Prugneaud Edmond -Jacques. 
Tartarin Jean -Pierre. 
Ebrard Jean-Pierre. 
Chauveau Roch. 



Ghinon-la-Montagne . 

(ci-devant Ch&teau-Chinon) 

Cottin Jean-Nicolas. 
Bonroux Jean . 
Breugnot Lazare-Etienne. 
Richain Louis. 
Dubois François. 
Devoucoux Pierre-Marie. 

Corbigny. 

Fontaine Jean-Baptiste. 
Ganeau Michel. 
Barbier Elie. 
Balivet Clément. 
Gudin Louis-François, 
Lenoir Jean. 

Gosne. 

Fresne Pierre. 

Jondé Charles. 

Jacq Louis . 

Noireterre Edme-Paulin . 

Lefebvre Honoré. 

Jondé Nicolas. 



LISTE DES ÉLÈVES 



295 



Rocher-la-Montagne . 

(ci -devant Decize) 

Néron Jean-Baptiste. 

Moreau Claude, renvoyé le 28 
thermidor pour cause de ma- 
ladie. 

Prat Antoine, renvoyé le 28 
thermidor pour cause de 
maladie. 

Fondé Etienne-Rumeau. 

Dubresson Pierre. 

Hougues Claude. 

Gounaut Louis, supplémentaire. 

Houlins-la-Républiqae. 

(ci-devant Moulins -Engilbert) 

Moreau Claude, renvoyé le 28 



thermidor pour cause de 

maladie. 
Boizot Etienne. 
Berrial Etienne. 
Grandjean François. 
Foulon Antoine. 
Gérard Etienne-Guillaume. 



Noyers. 

Bidolet Henri-Fabricius. 
Bidault Jacques . 
Ralut François-Pierre. 
Fournier Jean 
Ricroc Léonard. 
Bourgeois Alexandre. 



NORD 



Ayesnes. 

Garin François. 
Serez Dominique. 
Dahirel Joseph. 
Lapersonne Constant. 
Paquet Joseph. 

Borgnes. 

Marcotte Benoit. 
Delahaye Louis-Hubert. 
Dannery Louis. 
Legrand François. 
Sagary Charles. 
Vermesch Florent-Léandre. 

Cambrai. 

Thiery Jean-Baptiste. 

Lebrun François-Joseph « 

Carrez Pierre- Joseph. 

Besse Georges-Jean- Baptiste- 
Joseph. 

Guyon Sauveur^Henri-Joseph. 

Lemaire Aubert. 

Lande Alexandre (ce citoyen 
remplace Lebrun). 



Douai. 



Cousin Nicolas. 
Façon Pierre- Joseph. 
Dupuis Constant. 
Mercier Joseph. 
Barbier Charles-Joseph. 
Verrier Julien. 

Hàzebrouck. 

Vandal Joseph. 
Lalain Jeai^Baptiste- Joseph. 
Dubois Louis-Ignace. 
Verschote Louis- Joseph. 
Vanneuville Louis. 
Garon Benoit- Joseph . 

LiUo. 

Cado Florimond . 
Defeuille François. 
Bellemère Louis-Joseph. 
Gilles Joseph. 
Bernard Joseph -Alexandre. 
Ivoy Amand-Fidèle. 



296 



l'école de mars 



OISE 



Beauvais. 

Bourguignon Alexis. 

Bertrand Pierre -Alexis. 

Pitre Jean- Baptiste. 

Roguez Jean-Nicolas- Simon. 

Petit André. 

Lefebvre Nicolas. 

Michaux Ëustache-Etienne, sup- 
plémentaire. 

Duvivier Antoine-Théodore , 
supplémentaire. 

Bretenil. 

Barbier Casimir. 
Bâtonnier Louis. 
Delaforce Bonaventure. 
Cocuel Pi erre- Antoine. 
Lacaille Etienne. 
Laporte Pierre. 

Ghaumont. 

Leleu Jean-Louis. 
Tarlay Jean-Louis . 
Desjardins Pierre-Louis. 
Magnier Charles. 
Dhabitz Philippe . 
Dieutegard Jean-Baptiste, 
Fleury Arthur-Alexandre, sup- 
plémentaire. 

Clermont . 

Leloutre Philippe-Louis-Marie- 
Simon. 

Maupin Jean -François-Biaise. 

Dordain Antoine-Joseph-Marie- 
Charles. 

Lacour Henri- Jean. 

Parmentier Denis- Cyprien, ren- 
voyé le 20 thermidor par 
jugement du tribunal. 

Lelièvre Charles-Théodore. 

Dancourt Louis -Joseph-Gabriel 
renvoyé le 10 messidor par 
ordre des représentants . 



Compiégne. 

Herbet Victor-Basile, renvoyé 
le 1 1 fructidor pour cause de 
faiblesse de santé. 

Gorju Benoît. 

Branche Antoine- Jean-Charles. 

Deberle Clément. 

Dutilloy Jean- Baptiste. 

Prévost Pierre-Frédéric. 

Crépy. 

Herouard Denis . 

Cottereau Antoine-François. 

Mathioux Pierre -Firmin. 

Douy Gabriel. 

Douy François -Florent. 

Debraine Michel . 

Grandrilliers. 

Daroux Jean-Baptiste. 
Martin Pierre-Isidore. 
Wallet Antoine-Th . -Eloi . 
Beaurain Ch.-Edme. 
Hertoux F.- Isidore. 
Prudhomme Ch. -Théodore. 
Vannier Antoine-Louis, sup- 
plémentaire. 

Noyon. 

Hébert Louis-Charles- Auguste. 
Roux Joseph-Sébastien. 
Prévost Joseph . 
Marin Vincent. 
Desfaucheux Médard . 
Bournisîen Charles -Antoine. 

Senlis. 

Noël Jean-Pierre. 
Sauvé François-Gervais. 
Ducerf Charles-Antoine. 
Huglot Jean-Louis . 
Bonnet Louis-Ferdinand . 
Hoctor Louis. 



LISTE DES ÉLÈVES 



297 



ORNE 



Alençon. 

Lévêque Jean. 

Goulet François-Michel-Pierre. 

Sourdoirc Gabriel. 

Fouquet François-Stanislas . 

Chenet Pierre. 

Collet Théodore. 

Argentan. 

Vicaire Noël- François. 
Lachenaye Jacq[ues*Lapel. 
Tanqueray Frédéric-Thomas. 
Paris Louis. 
Sauve Jean-Baptiste. 
Lachenaye Lecœur. 

Belême. 

Manffuin Pierre. 

Hervieux Joseph . 

Guespin François. 

Gùiot François. 

Haudebourg Pierre. 

Olivier Jean-François-Michel. 

Domfront, 

Maréchal François . 
Delente Louis. 
Legrain Charles. 
Le Gaudouel Michel. 



Garnier Thomas. 

Bertrand Victor. 

Petron Charles-François- A n- 
dré, supplémentaire. 

Le Roy Edouard, supplémen- 
taire . 

Laigle. 

Coupé Toussaint. 
Martin Louis- Cyprien- César. 
Caillot Pierre. 
Gobart Jean-François. 
Lucas Jean -Pierre. 
Girais Louis. 

Daupley Pierre- Michel-Désiré, 
supplémentaire. 

Mortagne. 

Petit Jacques- Jean-Baptiste. 

Provost Marie- François. 

Vavasseur Jacques-Grégoire . 

Verdier Jacques-Jean. 

Bon sens Marie-Nicolas. 

Sublot Pierre- Lambert . 

Dominique Pierre-René, sup- 
plémentaire. 

Prévost Jean-Pierre- René, sup- 
plémentaire. 

Lecamus Auguste, supplémen- 
taire. 



PARIS 



Bourg-Egalité. 

(ci-devant Bourg-la-Reine) 

Béret Joseph. 

Lemoine Joseph. 

Saudrain Jacques-Marie, ren- 
voyé le 25 messidor par or- 
dre des représentants. 

Cadot Jean-Benjamin. 



Thiepon Jean-Victor. 

Bertault Pierre Boulanges, ren- 
voyé par ordre des représen- 
teurs. 

Franciade. 

(ci-devant Saint- Denis) 

Krettly Louis-Alexandre. 

17. 



298 



l'école de mars 



Franciade (suite) 

(ci-devant Saint-Denis) 

Duguet Alexandre-François. 
Biraut Jean-Jacques. 
Feret René-Frédéric. 
Bonard Denis-Louis. 
Deneux François-Michel . 

Paris. 

Dellevallet Philippe. 

Clément Claude-nené. 

Lefebvre François-Hippoly te. 

Pinson Nicolas-Henri. 

Gautier François . 

Durocher Fleury. 

Benoist Nicolas-Louis. 

Boulogne Claude-François, 

Isambert Jean- Auguste. 

Baudon Pierre, renvoyé le 29 
messidor par jugement du 
tribunal. 

François Nicolas-Emmanuel . 

Goulpelet Jean-Baptiste. 

Lapie Jean-François. 

Give Louis-Denis. 

Liger Noël . 

Perdu Dominique. 

Gomaud Franc-Hubert. 

Thomas Joseph. 

Rouvenat Joseph-Nicolas. 

Christophe Pierre-Joseph, ren- 
voyé le 29 messidor par juge 
ment du tribunal. 

Pommerelle Pierre. 

Jérôme Pierre- Joseph. 

Gilcart Ant. -Jean-Joseph. 

Driffny Jean- Baptiste-Claude. 

Vuiïliez Jean-François . 

Barré Pierre-Basile, renvoyé le 
29 messidor par jugement 
du tribunal. 

Vaillant Pierre-M. -Antoine. 

Truffard Jean-Louis . 

Boucher Jean-Baptiste. 



Richard Louis-Claude. 

Gudin Ant . -Jean-Gabriel . 

Serret Jacques- Didier. 

Chebrié Barthélémy. 

Brocha rd Pierre. 

Monnot Auguste-Jean. 

Lelièvre. 

Fromentin Charles- Adrien . 

Jacob Pierre. 

Roux Jean-Baptiste. 

Maillard Jean-Louis. 

Ransonnet Joseph- Jacques. 

Compagnot Ange-Pierre. 

Médard Jean- Jacques . 

Bontrain François -Georges. 

Lemond Michel-Edme. 

Lamarre Louis-François. 

Papillon Guillaume. 

Drion Nicolas. 

Larna Maurice. 

Renault Pierre- François . 

Huzel Jean-Paul. 

Salliez. 

Chambrette Nicolas. 

Boulanger Louis. 

Gréault Jean-Pierre. 

BricoD Charles-Raymond. 

Leclerc Ponce. 

Collot Claude-Dominique. 

Maillet Pierre-François. 

Derastel André- Eugène. 

Chéret Louis-Alexandre. 

Leprince Michel. 

Bardin Gilbert. 

Corsin Lonis-Germain,renvoyé 

le 29 messidor par jugement 

du tribunal. 
Millot Lambert. 
Coroy Victor. 
Dubois Dominique - Ezéchiel, 

renvoyé le 2 1 thermidor par 

jugement du tribunal. 
Delaspe Noël . 
Leo^rand Pierre-Edme. 
Cailly Jean-Baptiste. 
Sentier Claude. 



LISTE DES ÉLÈVES 



299 



Dor Joseph-François, 

Salle Jean-Louis. 

Boudon Jean-Baptiste. 

Rondeau Aujs^ustm. 

Aport Jean-Baptiste • 

Roskop Antoine. 

Hostier Jean-Baptiste-Marie. 

Bertrand Jean -Antoine. 

Mouton Jean-Félix. 

Trochon François, supplémen- 
taire. 

Rostinquot René-Henri , sup- 
plémentaire. 

Taour Hyacinthe, supplémen- 
taire. • 

Crosnier Furcy , supplémen- 
taire. 

Froidure Jean-François-Louis, 
supplémentaire. 

Vigé Louis-Gilbert, supplémen- 
taire. 

Berthet Jacques, supplémen- 
taire. 

Adam Louis, supplémentaire. 

Mineray Jean- Louis, supplé- 
mentaire. 

Carré Laurent-Victor, supplé- 
mentaire. 

Moreau Jean-Jacques, supplé- 
mentaire. 



Campagne Pierre-André, sup- 
plémentaire. 

^arfaît-Vitry Jean - Baptiste* 
Basile, supplémentaire. 

Priée Jacques, supplémentaire, 
ce citoyen remplace un des 
élèves qui ont été ren- 
voyés. 

Gonord Mathieu, supplémen- 
taire. 

Derruder Jean-Dominique,sup- 
plémentaire, ce citoyen est 
passé des tambours dans la 
4® millerie par ordre des re- 
présentants. 

Vinot Gabriel,supplémentaîre, 
ce citoyen remplace un de 
ceux qui ont été renvoyés. 

Baudet Louis-Honoré-Domini- 
que, supplémentaire. 

Lepesteur Dominique, supplé- 
mentaire. 

Desormeaux Charles, supplé- 
mentaire. 

Lorrein Laurent, ce citoyen 
remplace un de ceux qui ont 
été renvoyés. 

Lhotte François, idem. 



PAS-DE-CALAIS 



Arras. 

Sayon Jean-Baptiste, 
Darras PhilippeJoseph. 
Vahé Dominique. 
Bécourt Augustin- Antoine- Jo- 
seph. 
Brunel Pierre-Joseph-Alexandre 
Le Bas Louis- Joseph. 

Bapaume. 

Théry Alphonse. 
Pajot Adrien. 



Domont André-Joseph. 
Bayard Louis- Joachim. 
Desailly Henri. 
Delmotte Charlemagne. 

Béthune. 

Lefort Benoit. 
Calouillart Hippolyte. 
Penin Cosme. 
Gautier Constant. 
Crespin Louis. 
Cubrule Florentin. 



3oo 



>j. 



L ECOLE DE MARS 



Boalogne-sur-Her. 

Delbarre François-Joseph. 
Guillot Louis-Henri-Modeste. 
Ovion Jacques-Antoine. 
Pain Pierre -François-Marie. 
Lambert Henri- Aug^sle-Désiré 
Dhaillccourt François. 

Calais. 

Mallet Jean-Marie. 
Chapeau Jacques- Antoine . 
Darquer Louis. 
Fournet Jean-François. 
Marelz Louis. 
Marcq Antoine. 

Hontagne-sar-Her. 

(ci-devant Moatreuil) 

Defrance Benoit. 
Plet François, 



Bourgeois François. 
Voisin Delphin. 
Mahieu Louis. 
Toupet Louis-Constant. 

Saint-Omer. 

Bueat Joseph. 
Benaçue Jean-Baptiste. 
Lemaire Séraphin. 
Herneley Pierre. 
Bouvenois Julien. 
Dubois Armand. 

Saint- Pol. 

Vasseur Louis-Joseph -Alexis. 
Brossart Constant-Joseph-Louis 
Delsaux Pierre-Constant, 
Delattre Jacques-Antoine . 
Servais Charles. 
Dauvin François -Joseph -Ar- 
nould. 



PUY-DE-DOME 



Ambert. 

Cisternes Pierre. 
Dupoyet Marcellin. 
Camus Guillaume. 
Passemard Antoine. 
Roux Jean-Baptiste . 
Bel on Pierre. 

Besse. 

Vedrille François. 

Douhet Antoine. 

Rahon Guillaume, renvoyé le 

29 messidor par jugement 

du tribunal. 
Guittard Jean. 
Rainaud Pierre. 
Delbrat Jean. 



Lamotte Jean-Nicolas; ce ci- 
toyen remplace Rahon. 

Billom. 

Guiot François-Xavier. 
Grimard Sébastien-Antoine. 
Aussandon Annet. 
Lagardette Gabriel. 
Greliche Pierre-Gabriel . 
Pasehal Amand. 

Clermont-Feirand . 

Mallet Antoine. 
Mathieu Amable. 
Aussandon Jacques. 
Cherol Antoine. 
Puel Pierre. 
Chausson Etienne. 



1 



LISTE DES ÉLÈVES 



3oi 



Issoire. 

Mainvialle Jean. 
Montcellet François. 
Frédéric Jacques. 
Parrot Guillaume. 
Malsan^ Antoine. 
Champrousse Antoine-Marie. 

Girard Jean, supplémentaire. 
Bardy Jean, supplémentaire. 
Riom. 

Bouyon Pierre. 

Robert Charles-François. 



Vidal Antoine. 
Bas François. 
Rozier Guillaume. 
Chardon Antoine. 

Thiers. 

Marlières Gilbert. 
Bourrier Jean. 
Chai mette Guillaume. 
Chai von Joseph. 
Felut Pierre. 
Lombardy Antoine. 



BASSES-PYRÉNÉES 



Mauléon. 

Planteroze Julien. 

Rozier Simon. 

Carrère Antoine. 

Beçuerie de Liche rre Jean- Phil . 

Maisonnavede Domesain Arœ. 

Ainguruto Louis. 

Hont-Bidouze. 

(ci-devant Saint-Palais) 

Duhagon Baptiste. 
Bordenave Bernard. 
Garât Laurent. 
Ëlichague Michel. 
Mendisco Jean. 
Campagne Auger. 

Oléron. 

Magendie Bernard. 
Monassot Barthélémy. 
Loustalot Pierre. 
Saupurin Jean. 
Laborde Jean. 
Goyhenne Gaspard. 



Orthez. 

Loustan Jacques Abraham. 
Larguier Pierre. 
Mondran Pierre-Henry. 
Minvielle Jacques . 
Dambourgès Jean. 
Dupont Jean. 

Bethebedes Pierre, supplémen- 
taire. 

Pau. 

Catalogne Joseph. 
Lauronce Bernard. 
Magendie Dominique. 
Montegu Arnaud. 
Duclos Mathieu-Pierre. 
Tonat Pierre. 

Ustaritz. 

Laleu Casimir. 
Ader Pierre. 
Pages Bernard. 
Montsempès J . -Baptiste . 
Valet Laurent . 
Paris Pierre. 



302 



l'école de mars 



HAUTES-PYRÉNÉES 



Argelés. 

Confîtte Jacques. 
Crampes Dominique. 
Lacrampe £)tieQne-Pauliii. 
Lacoume Michel. 
Gros Pierre. 
Gourgue Dominique. 

Bagnères-idour. 

Laffaille Gabriel. 
Morere Jérôme. 
Perez-Guichard Antoine. 
Barraqué- Bié Jean-Pierre, 
Laffont Bernard. 
Baïlac-Menjon Baptiste. 

La Neste. 

Bize Jean-Pierre. 
Labroquere Bernard-Romain . 
Corregé Jean-Marie- Valentin. 
Blagnan Louis. 



Gonaux Guillaume. 

Lucbon Jean-Pierre-Marlin. 

Tarbes. 

Rosier Arnaud. 

Lafage Jean-Marie^ Antoine. 

Reyan Jean, renvoyé le 4 ther- 
midor par jugement du tri- 
bunal. 

Duprat Jean . 

Laporte Laurent. 

Gachassin Joseph. 

Cardeilhac Antoine, ce citoyen 
remplace Reyan . 

Vie. 

Seignouret Antoine. 
Lavedan Paul. 
Mondîn Philippe. 
Pomadere Jean. 
Lartigue Jean. 
Luro Jacques. 



PYRÉNÉES^RIENTALES 



Perpignan. 

Moline François. 
Roca François, 
Frigola Claude. 
Delclos Michel. 
Pelegry Jean. 
Combacal Crespin. 



Prades. 

Lacroix Romarin. 
Just Pierre. 
Taix Pierre. 
Vert Julien. . 
Glaudis Jean. 
Lavail Antoine. 



Haguenàn. 

Haifner Jean. 
Ellenberger Jean. 
Kastence Georges. 
Richert Joseph. 



BAS-RHIN 



Walter Florent. 
Reinbold Nicolas. 

Nen-Saarwerden. 

Karcher Louis. 



LISTE DES ÉLÈVES 



3o3 



Nea Saarwerden (suite) 

Meyer Frédéric. 
Herrenschmidt Baithazar. 
Dees Philippe. 
Schmitt Henry. 
Lang Georges. 

Schlestadt. 

Chambrés Antoine. 
Fohr Jacques. 
Burger Joseph. 
Franck Raymond. 
Stockel René. 
Ganibert. 

Strasbourg. 
Kohler Jean Christophe. 



Carey Claude. 
Widt Jean-Baptiste, 
Kling Jean-Michel. 
Wolî André. 
Baerst Michel. 
Marx-Berr Samson, 
mentaire. 



supplé- 



Wissembourg. 

Heydenreich Fred. -Auguste. 
Hornus Philippe-Balthasar. 
Herfourt François. 
ApÉFel Louis-Guillaume. 
Barlholdi Georges-Philippe. 
Gross Louis. 



HAUT-RHIN 



Altkirch. 

Perret Ferdinand. 
Geist Georges-Didier. 
Gellé Louis. 
Musch Joseph. 
Robert François-Michel, 
Ackly Martin- Antoine. 

Belfort. 

Brollemann Claude -François. 
Antonin François-Xavier. 
Réchaud Pierre- Joseph. 
Diffne François-Meinrad. 
Millet François. 



Fenier Xavier. 

Grosjean Nicolas^ supplémen- 
taire . 

Lapostolet François , supplé- 
mentaire . 

Douellet Charles, supplémen- 
taire* 

Colmar. 

Schmitt Thomas. 
Rippert Jean-Jacques. 
Boldeveck Mathieu. 
Keller François-Antoine. 
Dietrich Jacques. 
Zenner Georges. 



RHONE 



Commune-Affrancliie. 

(ci-devant Lyon) 

Hardy Jacques. 
Gauthier Benoît. 



Gabet Guillaume. 
Guillot Jean-Baptiste. 
Charpiot Bernard. 
Rousset Gaspard. 



3o4 



l'école de mars 



6enis-le- Patriote. 

(ci-devant Saint-Genis-Laval) 

Ferrand Antoine. 
Foret Antoine. 
Paint Jean-Antoine. 
Guig^aud Jean-Louis. 
Gripard Jean- Antoine . 
Vaganet Niziere, 



Ville! ranehe . 

Dutaud Balthazar. 
Lagay Jérôme-François. 
Farges Jean. 
Accarie Pierre. 
Joudrioux Jean -François- Es- 
prit. 
Favret Antoine . 



HAUTE- SAONE 



Champlitte. 

Romain- Joseph. 

Edme Etienne-François. 

Petitjean Jérôme -François. 

Guyon Simon. 

Vendeur Claude-Etienne. 

Magnat Christophe. 

Gray. 

Lefaivre Nicolas. 
Husson Louis- Joseph. 
Garnier Claude- Charles. 
Fouvent Charles-Chrislin . 
Bacoulon Claude-François. 
Rochefretle Bernard. 

Jussey. 

Liegot François. 
Charpentier Pierre. 
Mollet Val ère. 
Journey Claude. 
Thomas Mathieu. 
Maillot Jacques* Antoine. 



Lnre 

Brisseaux Claude-Antoine. 
Cernesson Etienne. 
Trahi n Pierre-François. 
Pichon Desle-Agathe. 
Grand Jean Jean-Germain . 
Gossin Jean-François. 
David Cyprien,supplémentaire. 
Perdrizet Philippe, id 

Luzenil. 

Prévost Pierre-Joseph. 
Laurent Pierre- Joseph. 
Thierry Charles-Julien. 
Viette Pierre. 
Cosson Ambroise. 
Boiteux Jean-Baptiste. 

Vesoul. 

Boudot Louis. 

Bournier Claude -François. 

Bri£Paut Nicolas. 

Mouroz Servais. 

Humbert Jean. 

Rebillet Antoine. 



SAONE-ET-LOIRE 



Autun. 



Changarnier Jules-Alexandre. 
Pichard François-Philibert. 



Perret François. 
Aubert Luc. 
Boillot Nicolas. 
Favar Joseph. 



LISTE DES ÉLÈVES 



3o5 



Bellevue-les-Bains . 

(ci-devant Bourbon-Lancy) 

Lambert Michel. 
Gauthey Antoine. 
Gay Charles- Louis. 
Perrin François. 
Gommeau Philibert. 
Tissier Barthélémy. 

Chalon-sur-Saône. 

Logea Antoine. 
Raumé Thorîn. 
Dubois Jean-Baptiste. 
Bourguignon Claude. 
Pelletier Jean. 
Gault Pierre. 

Charolles. 

Alban Thomas. 

Deschizeaux Pierre. 

Geoffroy Claude. 

Moretam Nicolas. 

Pierre Jean-Joseph. 

Quarré Primevère. 

Auduc Claude, supplémentaire. 



Lonhans. 

Féaux Claude. 
Tissot Joseph. 
Chamissot Martin. 
Guillermin Henri. 
Bourgeon Jean . 
Bonnet Claude. 

Hâcon. 

Millon Luc. 
Châtain Jean-Baptiste, 
Jourdain Louis. 
Tournier Jacques. 
Décole André. 
Laroche François, 

Harcigoy. 

Desgranges Lazare. 
Boussant François. 
Miller Claude. 
Machillot Claude. 
Lagrange Pierre . 
Durocher Jean. 



SARIHE 



La Ferté-Bernard. 

Pean Charles. 

Jouanneau Thomas . 

Rocher François. 

Lhommeau Louis-René. 

Lebrun Denis-Pierre. 

Martel Jean. 

Pollin Pierre, supplémentaire, 
renvoyé pour cause de fai- 
blesse de santé. 

Lecomte René, supplémentaire, 
renvoyé pour cause de fai- 
blesse de santé. 

Pesche Julien, supplémentaire. 
La Flèche. 

Lefranc Pierre. 



Esnault Charles . 
Lenoir Loui?. 
Hubert Antoine-Pierre. 
Branchu Alexandre. 
Beaufîls Alexandre. 
Girard Julien-François, sup- 
plémentaire. 

Fresnay. 

Lelong François , 
Du four Jacques. 
Lefebvre Jean. 
Rousseau Antoine. 
Toretton Hilaire-François. 
Voisin Maurice. 
Rousseau Ambroise, supplé- 
mentaire. 



3o6 



l'école de mars 



Mamers. 

Légué Jacques. 

Lorier Nicolas. 

Maufay François. 

Dugast Julien. 

Tetedhomme Corentin. 

Mohin Michel, renvoyé le 20 
thermidor par jugement du 
tribunal . 

Demeude François, supplémen- 
taire. 

Tri mouille Pierre, supplémen- 
taire. 

le Mans. 

Lecomte François. 

Morancé François . 

Pezard Charles. 

Roquet Jean-Pierre. 

Roulois Michel-François. 

Bedeau Pierre, 

Bellot Jean, supplémentaire. 

Hont-sur-Loire. 

(ci -devant ChAteau-du-Loir) 

Jouanneau Jacques. 
Dagoreau Vincent. 
Millois Charles. 
Berneux Simon. 
Gasnot Mathieu . 
Houdayer Michel. 



Sablé. 

Troussard Mathurin. 
Loyaud Mathieu. 
Poulet Guy. 
Bellot Nicolas. 
Davy Louis. 
Bellanger Julien. 

Saint-Calais. 

Champoiseau Gilbert. 

Dapres Jean-Jacques. 

Pelletier Jean. 

Moineard Jean-René- Nicolas. 

Quentin Pierre. 

Savard Jean-Baptiste-Gervais. 

Tironneau Michel, supplémen- 
taire. 

Megret Thomas , supplémen- 
taire. 

Sillé-la-Hontagiie. 

(ci devant SilIé-le-Gaillaume) 

Bachelier Thomas- Jacques* 
David Jacques-Michel. 
Chameaux Nicolas-Constant. 
Chauveau René. 
Poirier Joseph. 

Maignan Joseph^ mort le 10 
fructidor. 



SEINE-ET-MARNE 



Heaux. 

Messager Pi erre -Nicolas, 

Schmitz Antoine. 

Baudoin Julien. 

Ferrand Louis-Henri Denis. 

Hude Jean-Baptiste. 

Villecocq Jean-Bapliste-Vincent. 

Cuinat François, supplémentaire 



Helun. 

Liger Auguste-René. 
Lamaury Armand-Nicolas. 
Deschamps Jean-Mathurin. 
Gaudray Antoine. 
Chariot Jean-Marie. 
Dumesnil Pierre. 



LISTR DES ÉLÈVES 



307 



Nemours. 

Gudin Laurent. 

Lamy Jean. 

Galle Jean-FraDçoîs. 

Cochain Louis-Henry, renvoyé 
le 1 8 thermidor pour cause 
de faiblesse de santé . 

Blanchet Marie, renvoyé le i8 
thermidor pour cause d'épi- 
lepsie . 

Mérienne Jean-Louis . 

Giboutel Jean-François, supplé- 
mentaire . 

Hamelin Etienne, remplaçant. 

Herbillon Jean- Michel- Marie, 
remplace Blanchet. 

ProYins. 

Longuet Savinien-Toussaint. 



Nadrot Jean-Pierre. 
Fabre Noël-Cyprien. 
Minière Jacaues-Benolt. 
Ragon Charles-Frédéric. 
Jarry Etienne. 

Rosay. 

Dubois Charles. 

Lefebvre Julien. 

Beaurepaire Nicolas. 

Lescuyer Louis-Marie . 

Reiçnier Nicolas . 

Fahy Etienne- François. 

Colleau Christophe, supplé- 
mentaire. 

Destrés François- Ferdinand, 
supplémentaire. 



SEINE-ET-OISE 



Corbeil. 

Laigre Joseph- François. 
Renault Crépin-François. 
Motteau Philippe. 
Salmé Louis-Claude. 
Mozard Henri. 
Montroux Louis-Marie. 
Duval Pierre, supplémentaire. 
Précloux Jean-Pierre, supplé- 
mentaire. 

Donrdan. 

Vial Jean-François. 
Vatier François-Eloi. 
Rouget Jean. 
Jauneau Pierre-Etienne. 
Ozanne Julien. 
Simonneau Louis-Mathurin. 

Etampes. 

Ménage Augustin . 

Subtille Jacques. 

Le Roux Jean-René-Madelin. 



Goblet Antoine-Nicolas. 
Savoye Jean-Louis. 
Vielle Jacques. 

Gonesse. 

Lutton Henri-Joseph, renvoyé 
le I thermidor par ordre des 
représentants. 

Godard Jean-Pierre. 

Lebrun Antoine. 

Gilles Louis-Didier. 

Metas Alexis-Prudent, 

Robquin Charles. 

Hubert Joseph, ce citoyen rem- 
place Lutton. 

Hantes. 

Frichet Charles-Alexandre. 
Leclerc Jean-Baptiste-Laurenl. 
Dolnet Noël-Alexandre. 
Larget Louis-Isaac. 
Hillemand Jean. 
Biaise Pierre-Alexandre. 



3o8 



L^écOLE DE MARS 



Hontagne-du-bon- Air . 

(ci-devant SainUGermaia-en-Laye). 

Kalhoph Jean. 
Lécuyer Louis-René. 
Dubreuil Denis-Pierre. 
Le Brun Etienne. 
Aubrun FrançoishJoseph . 
Pintré Jean-Aug^ustin, 

Mont! ort-le-Brutus . 

(ci-devant MoDtfort-l'Amaury). 

Garrot Barthélémy, 
Gilbon Jacques. 
Lamy Laurent-François. 
Thuvin Gilles. 
Lanfflois Pierre-Denis. 
David Alexandre. 



Pontoise. 

Lacroix Henri-Gabriel. 
Trotin Antoine-Xavier. 
Jacquin Jean-Baptiste. 
Aubert François-Au^ste. 
Les'rand Charles. 
DeTj euze Jean-Franç.-Rigobert . 

Versailles. 

Sorreau Charles-Alex. -Louis • 
Laurent Antoine. 
Desauges Louis-Jacques. 
Pagnon Joseph-Charles. 
Dissey Guillaume, congédié le 

2 1 fructidor et retourné dans 

ses foyers. 
Brunet Marie-Antoine. 
LefebvreJoseph-HippolytCjSup- 

plémentaire. 



SEINE-INFÉRIEURE 



Bnitus-Villiers. 

(ci-devant Montivilliers). 

Poret Pierre. 

Hurault Michel-Emmanuel . 
Allais Pierre-Nicolas. 
Levillain Jean^aptiste. 
Madeleine Jean-Félix . 
Leboullanger Jean-Charles. 

Cany. 

Lejeune Simon. 
Aubert Charles. 
Bouiard Laurent. 
Mérienne Dominique. 
Pei rier Tranquille. 
Gaudu Pierre. 

Dieppe. 

Tourtilie Jacques. 
Langiet Nicolas-François . 
Fournot Pierre-Juste. 



Goudré Joseph. 
Conseil Michel. 
Claire François-Alexandre. 

Gonrnay. 

Chantrelle Gabriel - Michel - 

Marie. 
Thibault Martin. 
Dallais Charles-Guillaume. 
Gromas Jean-François. 
Cauchois Louis-Pierre-Honoré. 
Blainville François- Antoine. 

Neofchâtel. 

Deleau Pierre-François. 
Hennocque Nicolas-iStanislas. 
Cordier François. 
Dubois Pierre-Elie-Cyprien . 
Dubiis Jean-Nicolas. 
Poulain Antoine-Claude. 



LISTE DES ÉLÈVES 



309 



Rouen. 

Lemachois Alexandre. 
Dan tan Joseph-Victor. 
Jaillel Etienne. 
Thuiiier Jean. 
Petit Pierre. 
Leroy Jacques . 

Drouet Jean-Louis, supplémen- 
taire. 



Yvetot. 

Pichot Charles-Guillaume. 
Née Pierre. 

Sannois Jean-Louis - Grégoire . 
Hauchecorne Jean-Baptiste. 
Guérin Jean-Baptiste. 
Hervé Pierre-René. 



DEUX-SÈVRES 



Bressuire. 

Leclerc Jean-Baptiste. 
Bienvenu Charles . 
Chaulouineau Daniel. 
Couturier Pierre-René. 
Savary Louis. 
Merle François. 

Haizent. 

(ci-devant Saint-Maixent) . 

Berton Jean. 
Grasseau Alexandre. 
Teneguy Etienne. 
Ferru Louis. 
Charretier Pierre. 
Papot Pierre. 

Helle. 

Emont Pierre-Alexandre, ren- 
voyé le 2 fructidor pour cause 
de faiblesse de santé. 

Cavier Jean . 

Charrière Pierre. 

Perrot Louis. 

Martin François-Hippolyte; 

Faucher Jacques. 



Niort. 



Hipaux Louis-Aimé. 
Foucaud Jean . 
Ferré Nicolas-André. 
Bremaud Marie. 
Poncet Hilaire. 
Gallois François. 

Parthenay. 

Ferct François. 
Blumeau François. 
Lor frais Jacques. 
Bachelier Jacques . 
Moulin Charles. 
Grangereau François. 

Thouars. 

Sabourin Pascal, renvoyé le 27 
fructidor par ordre des re- 
présentants. 

Lanoue Jean-Jacques . 

Cherbonneau Jacques < 

Roy Au|5çustin 

Herbault Jean. 

Montault Jacques. 



SOMME 



Abbeville. 
Genint Benoît. 

Depoilly André-Vulfran-Franç. 
Herouart Auguste-Lambert* 



Dumoulin Jean-Louis-Mathurin 
Petit Jean-Baptiste-Nicolas. 
Baillet Joseph-Ant. -Alexandre. 



3io 



l'école de mars 



Amiens. 

Bizet Philippe. 

Lejsçendre Amb.-Gust. -Alexis. 

Thierry Victor. 

Laruelle Libre. 

Laurent Norbert-Frédéric. 

Doollens. 

Gallet Louis. 
Gaudry Joseph. 
Wasse Jean-Baptiste. 
Laurent François. 
Pouchart Jean-Baptiste . 
Ausquin Philippe -Joseph. 



Montdidier. 

Ranson Etienne. 

Foulloy Hyacinthe. 

Hébert Jean-Melchior. 

Catonnet Isidore. 

Le Roy Louis-Auguste-Nicolas. 

Forget Louis-François. 

Péronne. 

Debrye Alexandre-Louis^os. 
Ruault Pierre-Louis-Joseph. 
Hocquet Fr.-Louis-Paul-Aug. 
Bourdon Jacques-François. 
Féret Jean-Pierre-Auguste. 
Jamart Pierre-Honore. 



TARN 



Âlby. 

Toulze Antoine. 

Julia Jean. 

Mahuziez Marc. 

Lemozy François-Auguste. 

Pujol François. 

Puel André. 

Castres. 

Dejean Paul. 

Chayla Jean. 

Cabrol Jean-Louis- Vincent. 

Pasturin Marc- Antoine. 

Caragail Antoine-Marc. 

Pebernard Pierre. 

la Gaune. 

Ësperon Philippe . 
Chabert Jean. 



Gabanne François. 
Gardes Paul . 
Bonifas Philippe. 
Julien Paul» 

Gaillac. 

Pigeron Hippolyle. 
Capelle Pierre. 
Rodier Pierre . 
Briel Antoine. 
Delrieu Jacques. 
Lannes Christophe. 

Lavaur. 

Viyer Jean-Pierre. 
Guarigues Pierre. 
Mauriès Joseph. 
Daure Jean-Jacques. 
Rainond Antoine. 
Davach Antoine. 



VAR 



Barjols. 

Faubert Jean- Antoine. 

Gérard François. 

Mossy Paulin Jean-Joachim. 

Ëstève Joseph. 

Blanc Basile-Pierre-Honoré. 

Reynouard Jean-Baptiste-Noel* 



le Beausset. 



Gardon Jacques. 
Ganteaume Lazare. 
Roubin Antoine-Joachim, 
Keriot Balthazar. 
Roubin Sauveur. 
Cayral Antoine. 



j 



LISTE DES ÉLÈVES 



3ll 



Brignoles. Gilette Antoine. 

Bayol Jean-Baptiste. ^'^^^ Jean-Joseph . 
Borme Paul. Marathon. 

Aubert François. (ci-devant Saint-Maximum). 

Reynouard Louis-ijrejroire. _ , , t • tt 

Blanc Pierre-Dominique. Recubert Loms-Henn. 

^ Saunn Jean-Mathieu. 

Dragnignan. Monnier Pierre. 

Lious François. Martin Paul 

Gastinel François. Seivant François. 

Monoyep Joseph-François. 

Anne Jean-Baptbte. SalIl^Paul-du-Var. 

Fassy François-CiSpnt. 

Bernard Joseph. I^pet ClaudeJoseph. 

_, . . Siloi Thomas . 

"^J^** Issert Etienne. 

Lambert Auguste. 

Meifredy Joseph-François. 

Abeille Simon. 

Arnaud Jean. g^Uj^,^ 

Gasignare Joseph. 

Cau^n Pierre. Molière Clair: 

p Martin Domini(}ue. 

urasse. Gourme Victor- Antoine. 

Trabaud Biaise-Antoine. Cavalier Jacques. 

Daumas François. Baude Joseph. 

Cresp Joseph. Roubaud Dominique. 

VAUCLUSE 

Apt. Garpentraa. 

Mouret Aueustin^oseph . Sarrobert Casimir-François. 

Jonval Frédéric-Grégoire. Gavary Louis. 

Fouret Joseph . Arnaud Joseph. 

Granier Gmllaume. Floquet François-Michel . 

Guérin Jean-François. Quinquin Abdon-Joseph. 

Vilary André. Villelongue Antoine-Augustin , 

Avignon. Orange. 

Yautier Agrîcol. Sisteron Jean-Joseph» 

Dumas Germain-Sulpice . Chaix Joseph. 

Bonfils Jean-Pierre. Ëspenon Jean- André. 

JuUian Jean-Pierre. Filanchier François. 
Léonard Jean-François-Marie. Chabrol Auguste-Dominique. 

Pourpre Alexis. Armand Victor. 



l'école de mars 
DÉPARTEMENT VENGÉ 

(ci-dcvul TcDdée). 



Moiseau Anloioe. 
Bouoin François. 
Ytod JeaD. 
Saurin Jacques-Marie. 
Bonnel Claude. 
Besseau Marie. 

la ChâteignerafS. 
Gaulrin Jean. 
Fauconnier Pransois. 
Filauseau Samuel. 
Gourmand René. 
Robin Pierre-Jacques. 
Cbatan Jean. 

FoBteiiay-le-F»aple. 

(ci-d«ïuil Fonlen»j-1»J^ioIe), 

Marti neau Etienne. 



Devau Benjamin, 
Pi 11 eau Jean-Louis. 
Cardin Pierre. 



Hontaigu. 
CoDchon Aoloine. 
Malsaogr Aatoioe. 
Boisset ADloine. 
Coltin Gilbert. 
Camus Gilbert. 
Peitre François. 

la Roche-ntr-Ton . 

A Maire Alexandre. 
Merlaud Benjamin. 
Baranger Louis. 
Bernard François. 
Charrier Félix. 
Génois François. 

tes SableB-d'Olonne. 
Boursier Louis-Pierre- Victor. 
Roudenet Jean-Benjamin. 
Bouard Jean -Jacques Benoit. 
Fruchard Fidèle. 
VeilloD Louis- Jaques-Martial. 
Marvilleau Jean- Jacques. 



Cbâtelleratdt. 
Brunet Joseph -H en ri. 
Habert Pierre-Alexis. 
Papillaud Joseph-Fortuné. 
Larivierre Anselme. 
Brunel Alexis. 
Augeard Alexis. 

Civray. 
Canle Antoine. 
Desvignes Pierre- Hilaire. 
Malaperl Jean-Baptiste. 

(i) Le ao aoAt, le Comité de si 
replatte sera transfÉré jusqu'à 
dite des Carmes, 



Devoye Etienne. 
Moniaut Louis, 
Meminot Pierre. 

Loodan. 
Fabry Victor. 

De la Pierreplatle-Romy (i) 
Go me Corn il. 
Cornai Jean -Baptiste. 
Duprè Joseph. 
Laiond Vincent. 



LISTE DES ÉLÈVES 



3l3 



Lusignan. 

Phelippeaux Pierre- Eléonor- 

Prosper. 
Violette André. 
Bernard Paul. 
Rivault Pierre. 
Simon Charles. 
Morand Jacques. 

Montmorillon. 

Babert Jacques-Henri. 
Bonnesset J .-Gh.-Aug^.-Jacques. 



Amable François. 

Bouret Jean -Bapt. -Théophile. 

Joyeux Jacques. 

Bernard Léonard- Vincent. 

Poitiers. 

Roussereau Louis-Augustin. 
Arnaud Pierre-Jacques. 
Duclos Nicolas. 
Bonnet Jean-Marc. 
Ghiron Alexandre. 
Demeré Jean -François. 



HAUTE-VIENNE 



Bellac. 

Monnier François-Yves. 
Morichon Pierre. 
Senemaud Alexis. 
Arbellot Jean. 
Vidal Léonard. 
Jourdeaneau Théobald. 

le Dorât. 

Bonnet Jean. 
Bouquet Benoit. 
Decressac Louis-Joseph. 
Dumas-Mathieu. 
Desbouiges Pierre. 
Gaucherand Jean-Baptiste. 

Limoges. 

Bordas Jean. 
Pallotte Simon. 
Lavaud Jean-Baptiste. 
Picat Jean-Baptiste. 
Grenier François. 
Clément Simon. 



Saint-Jnnien. 

Hacquard Joseph. 
Fougeras Amand. 
Bernard Jacques. 
Délias Martial. 
Dervaux Jean. 
Valade François. 

Saint-Léonard. 

Martînot Jacques. 
Caffîot Jacques. 
Mosnier Jacques. 
Bretoniche Antoine. 
Mignon Baptiste. 
Faucillon Léonard. 

Trieix-la-Montagne . 

Catolle Pierre. 
Bonnet Pierre. 
Bonnet Bernard. 
iTeytu Pierre. 
Bordas Elie. 
Girardin Pierre. 



VOSGES 



Bmyéres. 

Valentin Jean-Baptiste. 
Bernard Jean-BaptistCé 



Ranfaing Claude-Benoît. 
Lhote Jean «Nicolas. 
Forestier Nicolas-Joseph. 
Romary Jean-Niqolas. 

18 



3i4 



9* 



L ECOLE DE MARS 



Darney. 



Gothevatz Nicolas. 
Tisserand Dominique. 
Aubry Nicolas. 
Brocheret François. 
Bouchey Claude. 
Daubiez Louis-Nicolas* 

Epinal. 

Robinot Jacques-Nicolas. 
Lambert Dominique. 
Rattairè Jean-Baptiste. 
Gollin Etienne-Louis. 
Ferry Jean-Baptiste. 
Lervat Charles. 

Lamarche. 

Larcher André. 

Poirson Charles. 

Gaspard Joseph. 

Renaud Alexis. 

Thevenin Jean-Baptiste»Basile. 

Dunaut Antoine. 

Libremont. 

(ci-devant Remiremont). 

Brisac Pierre-Nicolas-Josué. 
Lallemand-Jean -Nicolas . 
Paget Jean-Claude. 
Bagré Joseph-Claude -Simon . 
Cuny Claude- Antoine. 
Bouteille Claude-François-Tous- 



samt. 



Hireconrt. 



Belfoy Louis-Christophe. 

Bailly Jean- Claude. 

Morel Pierre-Louis. 

Gajet Charles-Louis- Alexandre. 

Lété Charles^Nicolas. 

Laforge Nicolas. 



Monzon-Mense. 

(ci-devant NeufchÂteau). 

Godard Nicolas- Joseph. 
Robin Jean-Baptisle-Félix. 
Godard Joseph. 
Najean Nicolas -François. 
Plumerel Claude-Hilaire . 
Boulanger Gaspard. 
Lambert François-Etienne, sup- 
plémentaire . 

Ormont. 

(ci-devant Saint-Dié) . 

André Nicolas-Thomas. 
Granaye Jean-François. 
Quirin Nicolas. 
Colin François. 
Frick Charles. 
Humbert Jean- Joseph. 

Rambervillers. 

Lahalle Jean-Baptiste. 
Richard Etienne. 
Henry Antoine . 
Michel Claude-Joseph. 
Husson Joseph. 
Claude Claude. 

Senones. 

Claude Joseph. 

Cuny Nicolas, renvoyé le 4 ther- 
midor pour cause d'épilepsie. 

Monbreau François-Marie. 

Guillemette Sébastien. 

Richard Jean -Baptiste, renvoyé 
le 4 thermidor pour cause 
d'infirmités. 

Gaury Tite-Augustin. 

, ils remplacent 

HumbertJoseph. U-^ffXS 
Samtm Joseph, iqui ont été ren- 

\ voyés. 



LISTE DES ÉLÈVES 



3l5 



YONNE 



Ânxerre. 

Hélie Laurent. 
Bergère Henri. 
Gouoillon Lazare. 
Breon Etienne. 
Valolte Hubert. 
Defrance Germain. 
Thévenot Edme, supplémen- 
taire. 

Âvallon. 

La Doucette François-Denis. 
Guyot Edme-Siméon, renvoyé 

le i8 messidor par ordre des 

représentants . 
Bray Antoine , 
Thibault Pierre-François. 
Châtelain Pierre-Charles . 
Rollet François-Marie . 
Baudouin Bénigne, remplace 

Guyot. 

Joigny. 

Thomas Germain. 
Lecocq Guillaume. 
Marlot Jean-Louis. 
Robert Antoine. 
Triboulet Vincent. 
Hesme Louis-Joseph. 

Mont-Armance. 

(ci -devant Saint-Florentin). 

Robert Nicolas, 



Dhard Alexandre. 
Fleury Nicolas-Morin. 
Charlois Nicolas-Etienne. 
Darlot Alexandre. 



Saint-Fargeau. 

Pautras Jean- Antoine. 
PouUet Jean. 
Beiace Pierre. 
Chambard François. 
Michot Edme. 



% • • 



Sens. 

Billard Etienne. 
Gasserand Julien Marie. 
Lapointe Jacques. 
Pichard Pierre. 
Clairain Louis . 
Bourdin Sébastien. 



Tonnerre. 

M armifi^nat Edme . 
Menetrier Louis-Nicolas. 
Forgeot Ëdme-Jean-Claude. 
Colin Jacques-Céleste. 
Milot Joseph . 
Arnon Pierre. 



II 

Noms et Notes des Instructeurs 

(Lisle dressée par le représentant Moreau) 



Noms des instructeurs qui ont été employés dans les 
différentes armes de ladite Ecole, avec des notes sur 
leurs mœurs et leurs talents militaires» 



Instructeurs 


Ajfe 


GRADE 


OBSERVATIONS 






Go] 


Qseil dUnstructi( 


>n 




Chanez. 


48 X 


Général. 






Blanc. 


4o 


Millerion adjoint 
au gpénéral. 






Devaux, 


44 


Ghefde la ire mil- 
lerîe. 






Lécait.t.ette. 


48 


Ghefde la 2e raille- 










rie. 






Constantin. 


48 


Ghef de la 3e mil- 
lerie. 






CUDEY. 


5o 


Ghefde la 4® mille- 
rie. 






Choppin. 


5i 


Ghef des piquîers. 






RiVEROT. 


46 


Ghel de rarlillerie. 






BizoT. 


4o 


Ghef du génie. 


. 




Fischer. 


38 


Ghef de la cavale- 
rie. 










Infanterie 






/re Millerie 




Gallon, 


28 


Genturion. 


Bon instructeur, a donné 
bon exemple aux élèves, en 
état de faire un bon capi- 
taine. 




Brocard. 


4o 


Décurion. 


Bon instructeur au dé- 
tail, bonne conduite. 




Hanquier. 


42 


Id. 


Id. 




Vannacque. 


29 


Id. 


Id. 





18. 



3t8 



l'école de mars 



Instructeurs 



TiLLOY, 

Martin. 

Poisson, 
Bailly. 

Sellier. 

AUBRY. 

Fauveau. 
Rouiller. 

Petit, 

TOFFIER. 

DÉVOISIN. 
ËSCHARD. 

Perret. 

Grévedon. 
Canivet. 

Chenel. 

POUJET. 
DÉRIOT. 

Blanchard, 
René. 



Age 



53 
36 

54 
34 

28 

3i 
28 
35 

28 

43 

58 
35 

40 

25 

4o 

3o 
5i 



29 

4i 

38 



GRADE 



Centurion . 

Décurion. 

Id. 
Id. 

Centurion, 

Décurion, 
Décurion. 
Décurion. 

Centurion. 

Décurion. 

Décurion. 
Décurion. 

Centurion. 

Décurion. 
Décurion. 

Décurion. 
Décurion. 



Centurion, 

Décurion, 
Décurion. 



OBSERVATIONS 



Bon instructeur de détail, 
a bien tenu sa centurie. 
Médiocre instructeur, bon- 
ne conduite, 
id. 

id. 

Bon instructeur, a donné 
bon exemple» peut faire un 
bon capitaine. 

Instructeur des piquiers, 
bonne conduite. 

Bon instructeur au dé- 
tail, bonne conduite, 
id. 



Faible instructeur, a bien 
rempli ses autres devoirs. 

Médiocre instructeur , 
bonne conduite, 
id. 

Mauvais instructeur^don- 
nant mauvais exemple par 
sa conduite. 

Bon instructeur au dé- 
tail, a rempli ses devoirs 
avec zèle. 

Mauvais instructeur, in- 
souciant, donnant mauvais 
exemple. 

Médiocre instructeur, peu 
de fermeté, bonne con- 
duite. 

Faible instructeur, bonne 
conduite. 

Bon instructeur, ancien 
militaire, d'une très bonne 
conduite , donnant bon 
exemple, désire sa retraite. 

Bon instructeur,conduite 
ferme et soutenue, çropre 
à faire un bon capitaine. 

Bon instructeur , mais 
manque de fermeté. 

Faible instructeur, point 
de fermeté. 



NOMS ET NOTES DES INSTRUCTEURS 



3l9 



Instructeurs 


Age 


GRADE 


OBSERVATIONS 


Devernine. 


27 


Centurion» 


Bon instructeur, instruit 
en état d*ètre employé,mai8 ' 
s'est mis quelque fois à la 
tète des cabales. 


Manière . 


39 


Décurion. 


Faible instructeur^bonne 
conduite. 


Ghàrloix. 


22 


Décurion. 


Bon instructeur au dé- 
tail, montrant du zèle. 


ViGNAT, 


29 


Décurion. 


Faible instructeur, pa- 
resseux. 


MONNIN. 


41 


Centurion. 


Faible instructeur , a 
d'ailleurs bien conduit sa 
centurie, quelques repro- 
ches sur sa conduite parti- 
culière . 


Canut. 


22 


Décurion. 


Ayant des dispositions, 
mais aime les plaisirs. 


Pkrnot. 


28 


Décurion. 


Médiocre instructeur , 
bonne conduite. 


BécAT. 


5o 


Centurion. 


Bon instructeur au dé- 
tail, a donné bon exemple 
aux élèves. 


Servin. 


3o 


Décurion. 


Bon instructeur, bonne 
conduite. 


GiRAULT. 


36 


Décurion, 


Faible instructeur, gros- 




4o 




sier, jureur. 


FURIN. 


Décurion. 


Bon instructeur, beau- 








coup de zèle, bonne con- 




• 




duite. 


GiRARDOT, 


36 


Centurion. 


Faible instruQteur,peu de 
fermeté, médisant. 


HÉBERT. 


47 


Décurion. 


Faible instructeur,négli- 






gent. 


Pechinet. 


27 


Décurion. 


Bon instructeur au dé- 






tail, du zèle, de la con- 








duite, a servi dans la der- 








nière garde de Capet. 


Levallois. 


35 


A fait les fonctions 


avec beaucoup de zèle 






de quartier-maître 


et d'intelligence, bon ins- 
tructeur au détail, conduite 
exemplaire. 


Colin. 


29 


A fait les fonctions 


avec zèle et intelligence, 




d'adjudant- major 


bon instructeur. 






2^ Millerie, 




DuCEIlF. 


52 


Centurion . 


Ancien militaire,bon ins- 
tructeur, ferme et intelli- 
gent. 



320 



l'école de mars 



Instructeurs 


Age 


GRADE 


OBSERVATIONS 


Depierre. 


27 


DécurioD. 


Bon instructeur de dé- 
tail, bonne conduite. 


Lallement. 


4o 


A fait les fonctions 


avec beaucoup de zèle 






de quartier-maître 


et d'intelligence, bon ins- 
tructeur, bonne conduite. 


Chaudron . 


44 


Centurion, 


Bon instructeur, intelli- 
gent, a bien conduit sa 
centurie. 


Bréard. 


23 


Décurion, 


N'a pas profité des le- 
çons de l'Ecole, bonne 












'■ 


conduite. 


Vaucorbeil. 


5o 


Décurion. 


Faible instructeur,bonne 
conduite. 


TOFFIER. 


3o 


Décurion. 

4 


Bon instructeur de dé- 
tail, bonne conduite. 


Jambe. 


33 


Centurion. 


Excellent instructeur, a 
donné bon exemple aux 
élèves, peut être employé 
aux armées avantageuse- 
ment. 


Henriot. 


37 


Décurion, 


Bon instructeur de dé- 






tail, de l'intelligence et de 








la conduite. 


Beaugrand. 


34 


Décurion. 


Instructeur médiocre, de 
la conduite. 


LUDEAU. 


22 


Décurion. 


Très faible instructeur, 
n'a point profité des le- 
çons. 


Chaton» 


55 


Centurion. 


Ancien militaire,bon ins- 








tructeur de détail, a donné 
bon exemple. 


Blussand. 


27 


Décurion. 


Bon instructeur de détaU, 






a donné bon exemple. 


Labour, 


27 


Décurion. 


Faible instructeur, bonne 






conduite. 


Joyeux. 


29 


Décurion. 


Bon instructeur de dé- 






tail, bonne conduite. 


Rogeat. 


3i 


Centurion. 


idem. 


L AMARGHE . 


27 


Décurion. 


Très faible instructeur. 






n'a point profité des le- 








çons. 


Provins, 


42 


Décurion. 


Pas&able instructeur,bon- 
ne conduite. 


DUGUESNB. 


40 


Centurion. 


Bon instructeur de dé- 
tail, a bien conduit sa 








centurie. 



NOMS ET NOTES DES INSTRUCTEURS 



321 



Instructeurs 

Làsourdehie. 

Chanson. 

PiLLON. 

Flandre. 
Petit. 

Martin. 

Defer. 
Martelet. 

BONNING. 
OULÈS . 

Baux. 

Sturel. 
Goujet. 

Chapeau. 

CORHÉE. 

Charles. 
Carré. 

Michelot. 
Millot. 



Age 


GRADE 


52 


Décurion. 


34 


Décurion. 


34 


Décurion. 


4o 


Centurion. 


26 


Décurion. 


35 


Décurion. 


5o 


Centurion. 


49 


Décurion. 


4i 


Décurion. 


29 


Décurion. 


33 


Centurion. 


25 


Décurion. 


37 


Décurion. 


28 


Centurion. 


29 


Décurion. 


28 


Décurion. 


3o 


Décurion. 


3o 
26 


Centurion,a fait les 
fonctions d'adju- 
dant-major. 

Décurion, a fait les 
fonctions d'adju- 
dant-major. 



OBSERVATIONS 



Bon instructeur de dé- 
tail, bonne conduite. 

Médiocre instructeur ;^ 
bonne conduite. 

Bon instructeur de détail, 
de l'intelligence, a donné 
bon exemple. 

Très bon instructeur, a 
bien conduit sa centurie. 

Bon instructeur de dé- 
tail, du zèle et de la con> 
duite. 

id. 

Bon instructeur de détail, 
a bien conduit sa centurie. 

Bon instructeur de dé- 
tail «bonne conduite et de 
l'intelligence. 

Faible instructeur, n'a 
pas autant de moyens que 
de bonne volonté. 

Bon instructeur de détail, 
bonne conduite. 

Bon instructeur de dé- 
tail, a fort bien conduit sa 
centurie. 

Instructeur médiocre , 
bonne conduite, 
idem. 

Faible instructeur, n'a 
pas su conduire sa centu- 
rie faute de fermeté. 

Bon in^ructeur de dé» 
tail, bonne conduite. 

Faible instructeur, bonne 
conduite. 

Faible instructeur ,a don- 
né mauvais exemple. 

A bien conduit sa cen- 
turie, du zèle, de l'intelli- 
gence. 

Idem. 



322 



L^écOLE DE MARS 



Instructeurs 


Age 


GRADE 


OBSERVATIONS 


CORNIBERT. 


3o 


Décurion, 


Instructeur médiocre. 


Pai.langhon. 


4o 


Décurion. 


Bon instructeur de détail.. 




• 


3^ Miller ie. 


bonne conduite. 


Cousin. 


37 


Centurion . 


Excellent instructeur, a 






donné bon exemple, peut 








être employé avantageuse- 








ment aux armées. 


COLLIN. 


36 


Décurion. 


Insouciant, paresseux. 


Dailly. 


42 


Décurion. 


Faible instructeur,bonne 
conduite . 


Léger. 


36 


Décurion. 


Idem. 


Senterrk. 


43 


Centurion . 


Bon instructeur de dé- 
tail, a bien conduit sa cen- 
turie. 


Régnier. 


4o 


Décurion. 


Bon instructeur de dé- 






&>^\^\^^bA M.\J^M% 


tail, du zèle et de l'intelli- 


Fédérique. 


^1 


Décurion. 


gence. 

Idem. 


VlGEY. 


36 


Décurion. 


Idem. 


DiGARD . 


20 


Décurion. 


Bon instructeur de dé- 








tail, instruit, bonne con- 
duite. 


Heurteaux. 


32 


Centurion. 


Excellent instructeur , 


Y« 




-^ ' ^^ ^^^" ^ ^1^" ^m ^ ^^ ^b^fr ^ 


zèle infatigable, bon exem* 
pie, peut être employé aux 
armées avantageusement. 


Hardy. 


54 


Décurion. 


Faible instructeur. 


Devicq. 


4i 


Décurion. 


Bon instructeur de détail, 
bonne conduite. 


Flaniïrin. 


21 


Décurion. 


Mauvaise tëte,paresseux. 


Lecosté. 


22 


Décurion. 


Médiocre instructeur , 
bonne conduite. 


La Croix. 


33 


Centurion. 


Faible instructeur, a né- 
gligé sa centurie. 
Bon instructeur de dé- 


Babelon. 


38 


Décurion. 








tai , du zèle. 


Grossin. 


44 


Décurion. 


Faible instructeur, sans 
mauvaise volonté. 


Delanoé. 


25 


Décurion. 


Instructeur passable, sans 
conduite. 


Legrand. 


34 


Centurion. 


Faible instructeur, bonne 
conduite. 



NOMS ET NOTES DES INSTRUCTEURS 



323 



Instructeurs 


Age 


grade 


OBSERVATIONS 


COURTAT. 


29 


Décurion, 


" Instructeur de détail^ 
bonne conduite. 


Renoird. 


3i 


Décurion. 


Idem. 


DUFAUT. 


3o 


Décurion. 


Idem. 


Paris. 


44 


Centurion. 


Bon instructeur de dé- 
tail, très exact à remplir 
ses devoirs. 


HUSSON. 


29 


Décurion. 


Instructeur de détail, 
bonne condnite. 


Thierry. 


34 


Décurion. 


Idem. 


Barbier . 


29 


Décurion. 


Bonne conduite, n'est pas 
en état d'instruire. 


Adam. 


34 


DécuVion. 


Instructeur de détail, du 
zélé, bonne conduite. 


ROUGEAULT. 


3o 


Centurion. 


Bon instructeur de dé- 
tail, bonne conduite. 


Leroux. 


32 


Décurion. 


Faible in8tructeur,bonne 
conduite. 


SiGONNET . 


29 


Décurion. 


Instructeur de détail, de 
l'inconduite. 


Masson. 


44 


Décurion. 


Passable instructeur , 
bonne conduite. 


Garriépuy. 


3o 


Centurion. 


Bon instructeur, de la 
fermeté, a bien conduit sa 
centurie. 


Garry. 


32 


Décurion. 


Passable instructeur , 
bonne conduite. 


MORIN. 


36 


Décurion. 


Insouciant. 


Patris. 


55 


Décurion. . 


Faible instructeur, bonne 
conduite. 


VOUGNY, 


25 


Centurion , 


Instructeur de détail, 
paresseux, a mal conduit 
sa centurie. 


RoUSSbLBT. 


35 


Décurion. 


N'est pas en état de com- 
mander, bonne conduite. 


L APPEL. 


33 


Décurion. 


Faible instructeur, mau- 
vaise santé. 


Bertrand . 


35 


Décurion. 


Faible instructeur, bonne 
conduite. 


DUVAL. 


44 


Décurion. 


Faible instructeur. 


Anseman. 


32 


Décurion. 


Instructeur passable, du 
zèle, bonne conduite. 


Reverc.hon. 


34 


Décurion. 


Idem. 


MiLLOT . 


25 


Décurion. 


Faible instructeur, bonne 
conduite. 



324 



> » 



L ECOLE DE MARS 



Instructeurs 


Age 

4o 


GRADE 


OBSERVATIONS 


Merrel. 


Genturion,a failles 


avec zèle et intelligence. 






fonctions de quar* 


bon instructeur. 






tier-maitre 




Lallemand • 


42 


Décurion, a fait les 


avec beaucoup de zèle 






fonctions d'adju- 
dant-major 


et d intelligence, bon ins- 






tructeur, lx)nne conduite. 


Hubert . 


3o 


Décurion. 


Faible instructeur,bonne 
conduite. 


Cdevalliër, 


28 


Décurion. 
Cavalerie. 


Bon instructeur, a donné 
mauvais exemple par son 
inconduite. 


Feldenheim. 


32 


Genturion. 


Bon instructeur, bonne 
conduite. 


Valliard . 


5i 


Genturîon . 


Bon instructeur, de la 
conduite, de l'assiduité, 
mais incommodé. 


Dard. 


28 


Genturion^a fait les 


Bon instructeur, du zèle 






fonctions d'adju- 


et de 1 intelligence. 






dant 




PlOT. 


33 


Décurion. 


Bon instructeur, bonne 
conduite. 


Martinet. 


34 


Décurion. 


Idem. 


GuiCHE. 


37 


Décurion. 


Idem. 


Jalet . 


5i 


Décurion. 


Faible instructeur. 


Mal AVAL . 


45 


Décurion. 


Idem. 


Pradier . 


29 


Décurion. 


Bon instructeur, du zèle. 


Gassin. 


57 


Décurion. 


Faible instructeur. 


SOREL. 


38 


Décurion, 


Bon instructeur, de la 
conduite. 


Bonnet . 


32 


Décurion. 


Faible instructeur,négli- 
gent. 


DOUVENER. 


38 


Décurion. 


Bon instructeur, bonne 
conduite. 


Lasserre. 


58 


Décurion. 


Idem. 


Armanet . 


5i 


Décurion, 


Idem. 


Person. 


46 


Décurion. 


Faible instructeur,bonne 
conduite. 


René Y, 


24 


Décurion. 


Idem. 


Garabille. 


24 


Décurion. 


À toujours été malade. 


Legros . 


4i 


Décurion. 


Bonne conduite, ne con- 




T 




naît point les manœuvres. 


Aimée . 


34 


Décurion, 


Bon instructeur. 





NOMS ET NOTES DES INSTRUCTEURS 



320 



Instractears 



Desmarest. 



Grand JE AN. 



Age 



36 



45 



GRADE 



Centurion, adju- 
dant du camp. 



tambour-maj or. 



OBSERVATIONS 



A été chargé particuliè 
rement d'assembler la gar- 
de, des différentes distri- 
butions des fournitureSfS'en 
est acquitté avec beaucoup 
de zèle, s'est peu occupé 
de l'instruction. 

S'est acquitté de sa mis- 
sion avec plus de zèle que 
d'intelligence, quant aux 
exercices ; mais de la con- 
duite ; il a fort bien tenu 
I ses tambours. 







Artillerie. 




Chovot. 


29 


A fait les fonctions 


f Bon instructeur, du zèle 






de quartier-maître 


et de l'intelligence. 


MiSNARD . 


39 


Centurion. 


Idem. 


Vernier l*aîné 


26 


Décurion. 


Du zèle, a besoin de se 
perfectionner pour l'instruc- 
tion. 

Idem. 


Vernier jeune 


25 


Décurion. 


LOISEL . 


22 


Décurion. 


Instructeur d'artillerie 


H.-J. Grobert 


22 


Décurion. 


légère. 

Idem. 


PUSSOT. 


3o 


Décurion. 


Bon instructeur, beau- 
coup d'intelligence. 


Benoit. 


29 


Centurion. 


Idem, demande h retour- 
ner à l'armée. 


Verdun. 


26 


Centurion . 


Bon instructeur. 


Leclercq. 


35 


Centurion . 


Idem. 


Hébert. 


52 


Garde-magasin. 


Intelligent. 



Génie. ^ 

(L*é(at des instructeurs du génie a été envoyé en particulier) 

Tribunal militaire. 



Lemaire . 

Jérôme. 

Vergnkt. 



5i 
46 
40 



Juge. 
Juge. 
Juge. 



Du zèle, mais d'hum«ur 
difficile , peu instruit , 
mais de la bonne volonté. 

Actif, exact, plein de 
bonne volonté, mais ayant 
peu de moyen*. 

Meilleur dans un poste 
fixe militaire que dans un 
tribunal, plein de zèle, de 
douceur et de bonne vo- 
lonté. 

19 



326 


L 


'éCOLB DE MARS 




Inslrutleura 


Ago 


GRADE 


OBSERVATIONS 


Dehaye. 

LÉVESeOB. 

......... 


45 

3o 
46 

Sibloa 


Juge. 

Juge. 
Juge. 


„,œ«r.aoaM..v«temet6 
Mo RE AU. 



m 

État des Instructeurs des Fortifications 




BiZOT. 

Boucher 

GiRAUD . 



FONCTIONS 



Instructeur prin- 
cipal. 

Adjoint à l'instruc- 
teur principal. 

Adjoint à ri nstruc- 
teur principal. 



OBSERVATIONS 



Eynard. 



Lavogat. 



Instructeur de cen- 
turie. 



Instructeur de cenr 
tune. 



Capitaine du génie, s'est employé 
avec zèle dans toutes les circons- 
tances à donner aux élèves des ins- 
tructions sur les fortifications et à 
les diriger dans les travaux. 

Ancien officier du géniejoint aux 
connaissances particûières du ser- 
vice de cette arme des talents dans 
le dessin ; il s'est occupé particu- 
lièrement des objets d instruction 
relatifs au lever des plans et aux 
reconnaissances des terrains sur 
lesquels on a exécuté de grandes 
op^ations militaires, et a prouvé le 
plus vif désir d*ètre utile & la Ré- 
publique . 

Capitaine adjoint à l'état-major 
de l'armée, a coopéré au développe- 
ment de plusieurs articles du cours 
révolutionnaire de l'art militaire 
dans lequel <il est très versé, ainsi 
que dans la partie des reconnais- 
sances, du lever et du dessin & vue 
pour faire connaître avec prompti- 
tude les avantages et les difOcuités 
qu*offre un pays. Ce citoyen a dos- 
smé plusieurs des cartes qui seront 
remises au Comité, et a toujours 
rempli en républicain les fonctions 
dont il a été chargé à l'Ecole de 
ACars. 

A été employé pendant dix-huit 
mois en qualité d'adjoint au service 
des fortifications de ThionviHe où, 
avec des connaissances dans la 
théorie et la pratique des construc- 
tions civiles et militaires, il s'est 
distingué par son zèle, son intelli- 
gence et son activité. Il est venu 
subir k Paris un examen d'après 
lequel il a été admis dans le corps 
du génie et requis pour être int- 



328 



l'iêgole de mars 



NOMS 



FONCTIONS 



OBSERVATIONS 



Levasseur. 

Genton et Hé- 
bert. 



Instructeur de cen- 
turie. 
Centurions. 



Durand. 



Vincent et 

GODEFROY . 

Lajoye. 
Blessay. 
Plantin et Ri- 
vière. 

Menneguin . 
Payen. 

AuBURTiN et 

BOILEAU. 



Décurion avec 
traitement de ca- 
pitaine. 

Décurions. 



^Décurions. 



>Décurions. 



tructeur d« fortifications & l'Eeole 
de Hars. Il a été sans cesse occupé 
des détails de discipline des élëres 
du génie, & diriger ceux-ci dans les || 
travaux militaires et à leur donner I 
des leçons de mathématiques. 

A suivi les travaux militaires des 
élèves du génie autant que sa santé 
a pu le lui permettre. 

Ces deux citoyens, primitivement 
centurions dans la 4« raillerie qui a 
été dissoute, ont été attachés aux 
deux centuries des élèves du génie 
à leur organisation, et se sont oc- 
cupés avec exactitude de la discipline 
et des besoins des élèves ainsi que 
de leur instruction dans la partie 
concernant les manœuvres de l'in- 
fanterie . 

Ce citoyen, recommandable par 
l'intelligence, le zèle et l'activité 

3u'il a montrés dans son service,est 
estiné par la commission des tra- 
vaux publics i la partie télégra- 
phique. 

Ces deux citoyens ont été exacts 
dans leurs fonctions et n'ont mérité 
aucun reproche dans leur con- 
duite. 

Requis comme terrassiers, ont 
été très utiles pour montrer aux 
élèves la manière de travailler.étant 
toujours eux-mêmes en action et 
montrant partout un zèle républi- 
cain. . 

Requis de la compagnie des ca- 
nonniers à la garde de la Conven- 
tion, ont été employés à maintenir 
les élèves dans la discipline mili- 
taire, et à les diriger dans la cons- 
truction des gabions,fascines et sau- 
cissons ; ils ont rempli leurs devoirs 
avec exactitude^ 



Au camp des Sablons, le 6 brumaire an III . 



D.-F. BizoT. 



Vu 



Chanez. 

Général du camp des Sablons . 

Nous attestons que les notes ci-dessus sont exactes et contiennent la 

vérité, et nous certifions que le citoyen Bizot mérite, par son zèle, sa 
veriie, . . ^^^^. j ^^^ ^^^^^^^ ^,^^^^ employé par la 



modestie et son civisme 
République. 



BOUILLEROT. — MOREAU. 



OFFICIERS DE SANTÉ DE l'ÉCOLB DE MARS 829 



IV 



Officiers de santé de l'hôpital des élèves 

de l'École de Mars 



GhirnrgieDB. 

/re classe, 

SOUBERBIELLE, TUC HoQOré, Q* 87. 

2« classe, 

Gavard, élève de l'hospice de l'Humanité. 
Lallbmant, chirurgien en chef delà Salpétrière. 

Je classe, 
Checiat. \ 

ChAUVALLON. f ,,, 1 I 11 

_ ( élevés de Lallemant. 

Lriquet. I 

Villeneuve. ' 

FouQuiERy cousin de 1 accusateur public. 

Lacombe, fils du membre du comité révolutionnaire de la seciion 
des Tuileries. 

Pharmaciens. 

/re classe, 

Néret, rue Honoré, n<* 89. 

2^ classe, 
Mabire, élève à l'hôpital de Foigny. 

Je classe, 

Bezer, dit Théophile, rue de Poitou, n* 7. 
Planche, rue de Poitou, no 7. 
Daure, élève à l'hôpital de Jully. 
Mabire^ jeune élève à l'hôpital de Foigny. 



33o l'école de mars 

Garçon de pharmacie. 
Gauthier, rue de Chartres, n^ 336. 

Infirmier^major. 

Trouvé, rue de la Calandre, no 17. 

Infirmiers. 

Marié, quai des Ormes, no 47« 

Naudu, sous le Louvre. 

Jammot, rue Antoine, n<^ 34 1. 

Muret, section des Graviiliers. 

Baltrix, rue Traversière, n° 814. 

Brûlé, rue Thomas, no 246. 

Pépin, rue Thomas, n© 260. 

BouRDiLLOTTE, Tuc Germain -PAuxcrrois, n« 19. 

Présentés aux représentants du peuple près de l'École de Mars 
par les citoyens Souberbielle et Néret. 

Total . , 25. 

Approuvé par le Comité de selut public, i" messidor an II. 

Billaud-Varenne. B. Barère. C.-A. Prieir. 



L HOPITAL DE L ÉCOLE 33 1 



IV bis 
Organisation et administration de l'hôpital 



Noms des employés. 

„ . j / n y aura un économe chargé de tous 

BiGUET, qui dans ce mo- j^g genres d'approvisionnements des 

ment est commis aux en- l objets relatifs au service de l'hospice, 

trées de Thôpital de Sen- j de la surveillance économique, tant 

lis, proposé par le citoyen \ pour ce qui concerne le service di- 

Nicolas, juré du tribunal / rect des malades que relativement à 

révolulionnnire. f l'entretien et à la conservation des 

\ effets. 

t Un commis particulièrement chargé de 

Gaut, proposé par le même i la tenue des registres, ainsi que des 

citoyen. ) billets d'entrée et de sortie et des 

( feuilles de mouvement. 

Pierre, proposé par Geof- ( Un g:arde-magasin, chargé du soin des 

froy, représentant du peu- \ effets et des livres et autres, pour le 

pie, ( service de l'hôpital, 

RuBATTO, proposé par Des- ) .. ,. , x ^ i j- * w .• 
champsaucitoyen Le Bas, i Un dépensier chargé de la distribution 

• ^ , . j 1 V journalière des aliments, 

représentant du peuple. ; '' 

Charronat, proposé par ) 

Cellier, commissaire des > Un cuisinier, 
guerres. ; 

J Un garçon de cuisine. 

Fait au camp de l'Ecole de Mars, le 2 messi Jor an II de la 
République française, une et indivisible. 

Le Commissaire des guerres. 
Collet. 



Approuvé par le Comité de salut public, a messidor an II. 

Biljlaud-Varenne. B. Barère. C.-A. Prieur. 



332 



ECOLE DE MARS 



Liste alphabéticiue des Instructeurs de 

l'École. 

Nous donnons ici la liste alphabétique des instructeurs en ajoutant à 
certains noms les renseignements que nous avons trouves au cours de 
nos recherches. 



Infanterie. 

Centurions, 

Bégat. 

Gallon, alors âgé de 28 ans, jgreDadier au régiment du Roi, 
assure avoir « supporté une prison de cinq mois » infli|s^ée par le 
« traître » Bouille, capitaine au ler bataillon de Gonesse jusqu'à 
rincorporation de ce bataillon ; nommé lieutenant au 2® bataillon 
de la Sarthe (i5 février 1796). 

Chapeau (Robert), lieutenant au 2e bataillon de la République 
formé à Cambrai, et lorsque ce corps fut licencié à Valenciennes, 
capitaine instructeur au i6e bataillon de Paris (ire réquisition) 
alors à l'armée des côtes de Cherbourg II commandait à l'École 
de Mars la io« centurie de la 2e millerie. Ses élèves, au nombre 
de vingt cinq, lui donnèrent le certificat suivant : « Nous, élèves 
de ladite centurie, certifions à tous ceux qu'il appartiendra que le 
citoyen Chapeau, notre centurion, s'est toujours conduit en vrai 
républicain et nous a toujours donné l'exemple de la discipline et 
de la subordination ». Sous-lieutenant à la 92e demi-brigade 
(24 août 1795), plus tard, capitaine au 9^ bataillon de sapeurs et 
adjudant de place à Ypres. 

Chaudron, capitaine à la 2e division de gendarmerie organisée 
à Lunéville. 

Cousin. 

Dériot (voir la pièce X). 

Desmarest. 

Devernine (Bertrand), né à Ribérac: sertauSi^ régiment d'in- 



LISTE ALPHABÉTIQUE DES INSTRUCTEURS 333 

fanterle depuis le ler mars 1784» sergent, se marie à Tabago, 
secrétaire-greffier de la municipalité de Tabago formée au com- 
mencement de 1793, fait prisonnier parles Anglais, échangé, 
arrêté à Saint-Malo par ordre du représentant Le Carpentier, 
arrivé à Paris où il se présente à la Convention qui lui accorde un 
secours de 4oo livres, 

DUCERF . 

DucHESNE, sert en France de 1776 à 1781 ; capitaine des trou- 
pes liégeoises lors de la première insurrection, expatrié, lieute- 
nant dans Tarmée belge en 1792, capitaine au 79* régiment 
(6 avril 1795). 

Flandre. 

Garriépuy . 

GmARDOT (Michel), né le 28 mars 1769 à Aubepîerre, dans la 
Haute-Marne, ancien soldat au régiment du Koi, sous- lieutenant 
au 19^ bataillon de Paris au bataillon de Pont-Neuf, second chef 
du bataillon (28 septembre 1792), suspendu (12 juin 1798) après 
Arlon, centurion à TEcole de Mars (26 juin i794)t nommé par la 
Convention capitaine au 7* bataillon du Bas- Rhin (6 avril 1796) 
qui devient la 68* demi-brigade, fait prisonnier de guerre (7 mai 
1800), mort au retour de captivité à l'hôpital militaire de Nice 
(i»'^ novembre 1800). 

Heurtaux, adjudant^major au 107e régiment ci-devant des îles 
avec rang de capitaine, faisant le service de la place de Roche- 
fort, ciief de bataillon. 

Jambe. 

La Croix. 

LcGRAND, capitaine adjudant-major au i**^ bataillon de Cam- 
brai, instructeur d'un bataillon de réquisition, nommée après la 
levée du camp, sous-lieutenant au i3« bataillon de la formation 
d'Orléans (i5 lévrier 1795). 

Merrel. 

MicHELOT, sous-lieutenant au 4o^ régiment, lieutenant à la 
i44' brigade. 

MoNNiN (Claude), vétéran, lieutenant au i^r bataillon des chas- 
seurs du Hainaut, venu à Paris en mars i794} nommé lieutenant 
au 7» bataillon de Paris (i5 février 1795). 

Paris. 

Perret • 

Petit, 

Raux. 

19. 



334 l'école de mars 

RoGEAT (Godefroy), né à Mâcon le 22 mars 1764^ soldat au 
régiment de Berry (7 janvier i78o-i*' janvier 1789), employé à 
l'arsenal de Paris comme ouvrier d'artillerie (i5 mars 1790), cen- 
turion à l'Ecole de Mars (i3 juillet 1794)1 sous-lieutenant au 4^ 
bataillon de l'Ariè^e (i5 février 1796) sur la recommandation de 
son compatriote Roberjot, capitaine (19 juin 1795), incorporé à 
la 27* demi-brigade d'infanterie légère à la fin de 1796, capitaine 
à la io4<^ (17 février 1799), réformé en Tan XI, 

ROUGEAULT. 

Sellieh (François), lieutenant instructeur au 10* bataillon de 
la Manche (emploi supprimé lors de l'embrigadement), centurion 
à l'Ecole de Mars, lieutenant au 120 bataillon du Bec-d'Ambès 
(i5 février 179''^). 

Sein TERRE. 

TiLLOY. 

VouGNY (Nicolas), maréchal des logis de la 3i* division de gen- 
darmerie, rentré dans son corps après la levée du camp des 
Sablons. 

Décurions* 

Adam (Gaspard-Louîs-Charles), né à Paris, soldat au 90* ci- 
devani Chartres (ic octobre 1778-7 décembre 1786), breveté 
sous-lieutenant au 98^ (12 janvier 1792), lieutenant (ler octobre 
1792), remplacé selon un arrêté général des représentants pour 
avoir quitté l'armée du Rhin, nommé capitaine aux Invalides 
(3 janvier 1796), puis, le 5 février suivant, capitaine de la 143** 
compagnie de vétérans nationaux à la citadelle de Lille — grâce 
à Aubert Dubayet qui l'avait connu à Worms — condamné à six 
mois d'emprisonnement et destitué par jugement du 2e conseil de 
guerre permanent des i^e et 16" divisions militaires pour avoir 
soustrait à la caisse du conseil d'administration une somme de 
332 fr. 80, entré comme sergent au 2* régiment de la garde de 
Paris (21 mai i8o3), réformé (ler mars 1807), demande en vain 
le 4 Août 1819 et le 5 octobre 1824 sa réintégration dans son 
grade de capitaine aux Invalides et la faveur d'exécuter en mar- 
bre le buste du prince de Condé. 

Ansem an . 

AUBRY. 

Bailly. 

Barbier, lieutenant au i^r bataillon de la République formé à 



LISTE ALPHABÉTIQUE DES INSTRUCTEURS 335 

Cambrai et licencié par Dampierre à Valenciennes, nommé îns- 
trucleuret envoyé à Dijon, s'était trouvé au siège de Lyon; sous- 
lieutenant au bataillon des cbasseurs de Cassel (i5 février 1795). 

Beaugrand, sergent au 55* régiment ; avait fait les dernières 
campagnes en Amérique et dans i*înde ; écrit au Comité qu'il a 
(( souffert (à Tarmée du Rhin) sous la tyrannie des traîtres Le Bas 
et Saint-Just » et passé « huit mois dans les maisons de détention 
à Paris » ; mais « ayant été reconnu innocent, vous me fites re- 
couvrer ma liberté et me mîtes en réquisition pour être instruc- 
teur à TEcoIe de Mars » ; nommé sous-lieutenant au bataillon des 
grenadiers de la Côte-d'Or (i5 février 1793). 

Bertrand, 

Blanchard. 

Blussand, soldat au 29e régiment (1785- 1789), gendarme dans 
la 3ic division. 

BoNNiNG, gendarme à pied, rentré dans son corps après la levée 
du camp des Sablons. 

Bréard (Charles-François), soldat au régiment d*Angoulême, 
capitaine au bataillon du Contrat Social, incorporé cor^me fusi- 
lier au 5° bataillon des Vosges, caporal, blessé le 29 avril 1794 
entre Landrecies et Maubeuge ; le 1 1 novembre, Carnot annote 
ainsi sa pétition : « renvoyé au bureau des renseignements pour 
faire droit le plus tôt possible ». 

Brocard. 

Canivet, vétéran, reçoit sa retraite après la levée du camp des 
Sablons . 

Canut (Pierre), servait comme sous-officier dans la 7 2« demi- 
brigade. 

Caraé, ancien soldat au 52* régiment d'infanterie, garde na- 
tional à Paris et marbrier, ne fut pas replacé. 

Chanson. 

Chappuis. 

Charles. 

Charlois (Edme) était instructeur àTarmée des côtes de Cher* 
bourg; nommé, après la levée du camp des Sablons, sous-lieute** 
nant au i3* bataillon des Vosges ; le représentant Moreau avait 
dit de lui ; « il servira bien la République, sa conduite au camp 
en est un garant ». Nommé sous-lieutenant au i3e bataillon des 
Vosges (i5 février 1795^. 

Chaton (Cristophe- Gabriel), avait servi neuf ans au régiment 
d'Aquitaine, et fait les guerres de Hanovre, entré depuis aux 



336 l/éCOLE DE MARS 

gardes françaises où il resta vingt et un ans — dont quatorze 
comme sergent' — capitaine au i^r bataillon de la Montagne Ré- 
publicaine (i5 février lygS). 

Ghenel. 

Chevallier, servait depuis 1787, blessé à Saumurle 9 juin 1794, 
gendarme près les tribunaux, rentré dans son corps. 

Colin. 

COLLIN. 

CoRNiBERT, gendarme près les tribunaux, rentra dans son 
corps après la levée du camp. 

CORRÉE. 

CouRTAT (Henry), né à Dallez dans le district de Porrentruy, 
avait servi près de trois ans aux gardes suisses^ entré en 1789 
dans la garde nationale parisienne, ca|K)ral à la 6" compagnie de 
chasseurs et parti avec elle. pour Tarmée de la Moselle (18 juillet 
1792) lorsqu'elle fut formée en bataillon d'infanterie légère, ma- 
lade et revenu à Paris, lieutenant de la 6« compagnie de la section 
de la République (ci-devant du Roule) dans Tarmée révolution- 
naire, gendarme près les tribunaux, décurion à l'Ecole de Mars, 
sous-lieutenant au 4^® régiment (i5 février 1796). 

Dailly, demandait, après la levée du camp des Sablons, un 
emploi dans la gendarmerie du district de Versailles. 

Defer. 

Delanoé. 

Depierre (Jean-Marie), né à Castelnaudary, soldat depuis le 
24 janvier 1782, gendarme près les tribunaux de justice de Paris, 
instructeur d'infanterie, lieutenant au ler bataillon de Jemappes 
(i5 février 1795), puis à la première division de gendarmerie 
organisée à Lunéville. 

Devicq, servait depuis 1774» sous^-lieutenant dans l'armée révo- 
lutionnaire, sous-lieutenant à la i^^ demi-brigade bis {i5 février 

Devoisin. 

DiGÀRD. 
DUFAUT. 

Dupuis, était après la levée du camp des Sablons, à Vincennes, 
aux dépôts. 

DuvAL (Charles), natif de Rouen, quartier-maître du 4* batail- 
lon de la Seine-Inférieure (18 septembre 1792-28 juillet ii794)> 
puis quartier-maitre adjoint et demeuré sans fonctions lors de 
Tembrigadement de son corps ; nommé, après la levée du camp 



LISTE ALPHABÉTIQUE DES INSTRUCTEURS H'] 

des Sablons, lieutenant au i«' J)ataillon de la Sarthe (i5 février 

»795). 
ËscHARD (Jacques -Nicolas), né au Tillay (Seine-et-Oise) le 20 

janvier lySy, soldat au régiment de Neustrie et aux gardes fran- 
çaises, capitaine au bataillon de la Butte des Moulins (4 septem- 
bre 1792), aide de camp du général Huche (28 novembre 1795)9 
adjoint à l'adjudant général Macheret (24 juin 1796), capitaine à 
la 90* brigade (21 décembre 1798), réformé pour mauvaises notes 
(8 février 1801), obtint pourtant une place de lieutenant dans la 
compagnie du Léman. 

Fauvkau . 

Fédérique, 

Flandrin. 

FURIN. 

Garry. 

GiRAULT (François-Anloine),né à Levesville-la-Chenard (Eure-et- 
Loir), garde-française (11 janvier 1777), sergent dans la garde 
nationale soldée (i^r septembre 1789), adjudant-major dans la 
garde-nationale, au bataillon des Feuillants, lieutenant dans la 
gendarmerie (i*'r septembre 1792), adjudant-major dans la 3ie 
division (i^r novembre 1792), puis dans la 3o6, traduit devant le 
tribunal révolutionnaire à Cambrai et acquitté ; autorisé par le 
représentant Richard à se rendre à Paris pour obtenir un secours 
ou un emploi, décurion à l'Ecole de Mars, adjoint avec le grade 
de lieutenant à l'adjudant général Macheret à l'armée du Rhin, 
capitaine de cavalerie légère à la suite et aide de camp du général 
Mathieu Dumas (29 avril 1800), 

GOUJET. 

Ghevëdon. 

Grossin (Nicolas-Thomas), capitaine d'infanterie dans l'armée 
révolutionnaire, ne fut pas replacé ; a il n'y a pas lieu, dit le 
Comité, à délibérer sur sa demande. » 

Banquier (Pierre), sergent-major au 32® régiment d'infanterie, 
expulsé de la Martinique par Béhague en septembre 1792, reçoit 
de la Convention un secours provisoire de 3oo livres (21 avril 1794), 
sous-lieulenant de la compagnie de grenadiers dans le 2^ batail- 
lon de Bordeaux, instructeur des bataillons de réquisition à l'ar- 
mée du Rhin. 

Hardy , 

Hébert . 

Henriot. 



338 l'école de mars 

Hubert^ gendarme à cheval à Paris, rentré dans son corps 
après la levée du camp des Sablons . 

HussoN. 

Joyeux. 

LABOua, sergent au yj» régiment, qu'il a quitté pour des bles- 
sures qui passaient pour incurables, guéri et entré à TEcole de 
Mars, proposé pour une sous-lieutenance, déclaré propre au ser- 
vice de la légion de police. 

Labhut, caporal pendant neuf ans au 8« régiment d'infanterie 
blessé à Menin le i3 septembre 1793. 

L ALLEMAND. 

Lallement (Philippe), né le 26 juillet 1776, soldat aux gardes- 
Suisses (6 septembre 1775), caporal (25 mars 1779), caporal four- 
rier (3 mai 1779), sergent (i4 juin 1789), sous-lieutenant au 7e 
bataillon de la garde nationale soldée deParis(i<si' août 1789), lieu- 
tenant au io3o régiment (3 août 1791), adjudant-major (12 octo- 
bre 1794). 

Lamarchb (Jacques). 

Lappel. 

Lasourderie. 

Laurent. 

Lecosté, lieutenant au 2e bataillon de la République licencié 
par Dampierre, envoyé à l'armée des côtes delà Rochelle dans un 
corps de pionniers qui ne fut pas formé, commande les « évacués » 
de plusieurs cantons ; nommé sous -lieutenant au i4^ bataillon 
d'élite formé à Orléans (i5 février 1795). 

LÉGER . 

Leroux (Jean-Baptiste), sert huit ans au régiment de Rouergue, 
gendarme à pied, rentre dans son corps à la levée du camp des 
Sablons. 

Levallois. 

LUDEAU. 

Manière (Pierre-Jean), né à Ghagny, soldat au 43^ régiment 
d'infanterie (lermai 1775-15 octobre 1778), puis dans la garde 
nationale soldée de Paris (12 septembre 1789-10 janvier 1792), 
brigadier-fourrier de la 32© division de gendarmerie, blessé à 
Hondschoote, destitué pendant qu'il était à l'hôpital (28 septem- 
bre 1793), incorporé dans la 33e division en vertu de la loi du 
26 frimaire. 

Mansuy, gendarme dans la 32» division, décurion de la 3* cin- 
turie de la 4" millcrie, comptait dix ans de services ; il a, disait la 



I 



LISTE ALPHABÉTIQUE DES INSTRUCTEURS SSq 

centurion MoaQio,« commandé la centurie en mon absence comme 
le plus intelligent des décurions et s'est acquitté fidèlement de 
sa mission » ; nommé sous-lieutenant au 5e bataillon de THérault 
(ler février 1795). 

Martelet , 

Martin. 

Martin (Antoine), né à Avesnes, garde-française, sert dans la 
garde -nationale soldée de Paris (i5 décembre 1790), puis aux 
chasseurs brabançons (décembre 1791), sous-lieutenant après le 
siège de Lille, nommé instructeur des volontaires de première 
réquisition par les districts de Lille et de Béthune en 1798 après 
la retraite de Dumouriez, gendarme de Paris, recommandé par, 
Laurent du Bas-Rhin et Bentabole. « Les bataillons, dit Benta- 
bole^auxquels il était attaché à Lille comme instructeur me paru- 
rent les mieux disciplinés et les mieux en ordre, et il m*a été 
rendu alors les meilleurs témoignages de son patriotisme et de 
sa capacité. » Sous-lieutenant au 9* régiment de chasseurs à che- 
val (i5 février 1795). 

Masson. 

MiLLOT. 

MiLLOT (Claude), né à Beaune, a servi vingt mois dans le 
I ei" bataillon de la Côte-d'Or,capitaine au i^ï" bataillon de la Répu- 
blîque,et après la dissolution de cecorps,au 4^ bataillon des côtes 
maritimes ; blessé à Port- Vendre ; venu à Paris après sa guéri- 
son; nommé capitaine au 8e bataillon de Paris (i5 février 1795). 

MoRiN (Charles), sert quatre ans au 600 régiment, quatre ans 
au 9e, six ans dans la gendarmerie, un an à Farmée du Rhin. «Il 
s'est, dit Peyssard, constamment comporté en zélé militaire est en 
b<»n républicain. » 

OuLÈs (Jean-Baptiste), âgé de vingt ans, né à Paris, soldat au 
78e régiment (6 mai 1784), entré dans la garde nationale soldée 
de Paris (12 septembre 1789), gendarme dans la 36e division 
(6 mai 1798), adjudant-major au 5* bataillon de la formation de 
Doué (27 septembre 1798), décurion de la 8e centurie de la 2® 
millerie ; lieutenant au 3e bataillon des Ardennes. 

Pallanghon (Jean-Baptiste), né à Cuisery en Saône-et-Loire, 
garde-française en 1780, caporal dans la garde nationale soldée de 
Paris, sergent instructeur au 1026 régiment, instructeur des 
recrues à Metz (18 septembre 1792), gendarme national caserne 
au Luxembourg; décurion à TEcole de Mars; sous-lieutenant au 
4* bataillon de TOise (i5 février 1795). 



3^0 l'école de mars 

Patris. ^ 

Péchinet. 

Pjuinot. 

Petit. 

PiLLON . 

Poisson (Jean-Baptiste), alors âgé de cinquante-deux ans,avait 
servi vingt deux-ans dans le 9* régiment d'infanterie etfait comme 
lieutenant une campagne à l'armée de l'Ouest: il assure qu'il 
u s'est partout comporté en homme de probité et comme un bra- 
ve soldat », nommé sous-lieutenant à la i44* demi-brigade (i5 
février 1796). 

Pou JET. 

Provins. 

Régnier . 

Remy (Charles- Achille), né à DouUens, soldat aux gardes fran- 
çaises, caporal-instructeur (!•' octobre 1785), sergent dans la 
garde nationale soldée de Paris, parti pour la Vendée comme 
capitaine dans un bataillon de levée extraordinaire ; il a été, dit 
Peyssard, « renvoyé du camp pour avoir servi dans la ci-devHnt 
garde de Capet, et a fait d'ailleurs son service avec zélé et intelli- 
gence » ; lieutenant au 79» régiment (6 avril 1795). 

René. 

Renoird, capitaine au 2« bataillon de Cambrai supprimé à Va- 
lenciennes, et instructeur de différents bataillons ; nommé lieute- 
nant au i»' bataillon de la Vendée (i5 février 1796). 

Reverchon (Claude), soldat aux gardes-françaises (i 784-1 789), 
puis dans la garde nationale soldée de Paris, sergent au io3* ré- 
giment, gendarme dans la 82* division. 

Rouiller (Gaspard),alors âgé de trente-cinq ans,néà Lyon, fusi- 
lier au régiment de la Guadeloupe(i2 juillet i775),sergenl-major. 
obligé de passer à Tabago pour se soustraire à la tyrannie de ses 
officiers,capturé parles Anglais, revenu en France avec Hanquier 
(voir ce nom), décurionà l'Ecole de Mars, sous-lieutenant au la* 
bataillon du Bec d'Ambès (i5 février 1796). 

Rousselet (Pierre). 

Servlv, estropié de la main gauche, demandait, après la levée 
du camp, une place de concierge dans une maison nationale ou 
de garçon de bureau dans une administration. 

S1G0NNET. 

Sturel, entré dans la garde nationale soldée de Paris, puis au 
io4« régiment, puis dans la gendarmerie — après avoir fait la 



LISTE ALPHABÉTIQUE DES INSTRUCTEURS 34 1 

campagne de 1 792 — caporal- fourrier des canonDiers qui partirent 
avec lui pour combattre le fédéralisme du Calvados, nommé à 
Caen adjudant au parc d'artillerie de Tarmée des côtes de Cher- 
bourf^, réformé lorsque cette armée fut réunie à celle des côtes 
de rOuest, revenu à Paris, requis pour TEcole de Mars, nommé 
sous-lieutenant au 4^ bataillon de laHâute-Saône(i5 février 1795). 

Thierry, avait servi huit ans dans un régiment de ligne et deux 
ans dans la gendarmerie nationale, gendarme à cheval à Bondy, 
nommé sous-lieutenant à la 4o* demi-brigade (i5 février 1795). 

ToFFiER (Ange-Louis), né à Paris le 2 mars 1762, vétéran à la 
84® compagnie (16 juin 1798), décurion à TEcole de Mars 
(i4 juillet i794)« réadmis vétéran à la 96e compagnie (19 juillet 
1795), lieutenant à Thôtel des Invalides (12 janvier 1790), lieute- 
nant à la suite de la 94^ compagnie des vétérans (8 juin 179C), 
réformé avec une pension de trois cents francs (19 juin 1797), 
admis aux Invalides le i4 octobre i8i3 après une demande où il 
exposait qu'un de ses fils avait été tué à Austerlitz dans le i^r ré- 
giment de la garde de Paris et que Tautre, musicien dans les 
chevau-légers polonais de la garde nationa1e,était présumé prison- 
nier de guerre en Russie ; mort aux Invalides le 29 octobre 1817. 

ToFFiGR (Charles-François), né à Paris le 29 août 1764, garde- 
française (26 novembre 1776-18 mai 1782), entré à Savoie-Cari- 
gnan (i"mai 1782-15 octobre 1788), relire avec congé de réforme, 
caporal dans la garde nationale parisienne au bataillon des Ports 
(i5 novembre 1788-16 juin 1792), gendarme des tribunaux, dé- 
curion (19 juillet 1794)1 sous-lieutenant à la 5i* demi-brigade 
(i5 février 1795), réformé en l'an IV, remis en activité à la 90» 
demi-brigade (18 novembre 1798), | lieutenant (22 mars 1800), 
capitaine (24 juin 1802), capitaine au 86® régiment d'infanterie 
(i^'mars 1806), mis à la retraite (17 mai 1810), capitaine à la 66^ 
cohorte (28 juillet 181 2), capitaine au 6e bataillon de la garde 
nationale d'élite de Seine-et-Oise (9 juin i8i5). 

Vannacque (Jean-Pierre), né à Ressons (Oise), le 2 octobre 
1765^ soldat au réj^iment de Flandre (17 juillet 1782), caporal 
(i5 octobre 1786), capitaine au i*' bataillon de la République 
(7 avril 1793), classé au5e bataillon des Côtes Maritimes, puis au 
bataillon de la Réunion ou des Arcis en l'an II, décurion (i5 juil- 
let 1794)» lieutenant au 3ie bataillon de la réserve (i5 février 
1796), réformé (18 juin 1797), lieutenant à la 91* demi-brigade 
(16 octobre 1798), incorporé au 2* de ligne (21 février i8o4), 
capitaine (le** avril 1807), classé au 4^' (28 juin 1808), juge mili- 



342 l'école de mars 

taire à la cour spéciale du département de Mareugo (i5 novembre 
1811), mis en non-activité (i4 février t8i4)) ne sert pas sous les 
Cent Jours, est, d'après une lettre de 18 19, maire du village de 
Hemy dans Tarrondissement de Compiègne depuis quatre ans. 
Vaucorbeil. 

ViGEY. 

ViGNAT, avait servi dans les gardes françaises, dans la garde 
nationale soldée de Paris et dans la 82* division dc^ gendarmerie; 
nommé sous-lieiitenant après la levée du camp des Sablons, au 
3« bataillon de Paris, formation de 1793. 

Cavalerie. 

Centurions. 

Dard (voir la pièce XH). 

Feldbnheim (Laurent), né à Golmar le 12 juin 1768, soldat au 
30 régiment de hussards (22 décembre 1781), brigadier (i«r no- 
vembre 1782), maréchal des logis (lerjuin 1793), sous- lieutenant 
au 160 chasseurs (i*^ août 1793), capitaine au 24® chasseurs 
(17 janvier 1796), chevalier de la Légion d'honneur (i5juin i8o4), 
retiré (8 mai 1807}, avait fait treize campagnes, mort le i4 jao' 

vier 1808. 
Valliard. 

Décarions, 

Aimée, sous-lieutenant au 70 régiment de hussards, avait 
obtenu sa retraite à la maison des Invalides, lorsqu'il fut requis 
à l'Ecole de Mars. 

Armanbt, nommé lieutenant au 2^ bataillon de la Réunion, de 
Paris (28 juillet 1795). 

Bonnet. 

Garabille, brigadier au i4* chasseurs à cheval; adjudant*ma- 
jor, puis commandant du 2e bataillon du district d^Angouléme. 

Cassin. 

Douvener. 

GUICHB. 

Jalet (Antoine),' dit Braye, avait servi au régiment deHainaut- 
infanterie (1760-1761), à Berry-cavalerie (1762-1763), aux carabi- 
niers (i 763-1 771), au 22» cavalerie où il avait été fait appointé 
(27 juillet 1793) ; fut placé dans la gendarmerie. 

Lasserre. 

Legros. 

Malaval. 



LISTE ALPHABÉTIQUE DES INSTRUCTEURS 343 

Martinet (Antoine), sous-lieutenant au 12e régiment de dra- 
gons. 

Masson, recommandé par le conventionnel Taiot, lieutenant au 
iio chasseurs à cheval^ où il retourne après la levée du camp. 

Person. 

PiOT (Alexandre), nommé, après la levée du camp, sous-lieute- 
nant au 24® régiment de chasseurs. 

pRADiER, avait douze ans de service comme dragon et cavalier, 
nommé depuis officier-adjoint à l'état-major dans l'armée de la 
Vendée, lieutenant au i8e régiment (6 avril 1795). 

Rbney (Jean-Baptiste), sous-licutenant au 4' cavalerie . 

SOREL. 

Artillerie. 

Centurions, 

Benoit. 

Chovot. 

Lbclercq (Maurice), né à Soissons le i5 avril 1760, entré au 
service dans le 3e régiment d'artillerie (27 février 1778), sergent 
(i" juin 1792), adjudant sous-officier (10 août 1793), adjudant 
général chef de batailloD (4 mars 1794)* capitaine d*artillerie 
(5 mars 1796), capitaine titulaire au 6e régiment de l'arme (23 
octobre 1800). 

MiSNARD. 

Verdun. 

Dédirions. 

Grobert. 
Hébert. 

LOISEL. 

PussoT (Charles-Louis), né à Besançon, grenadier au So® ré- 
giment d'infanterie, sergent (19 septembre i789-i®>* avril 1792), 
canonnier au ler bataillon de la 32^ division de gendarmerie na- 
tionale (29 août 1792-23 septembre 1793), blessé devant Anvers 
et Dunkerque, envoyé comme instructeur de deux compagnies 
de canonniers à Vernon (3o novembre 1793), requis au camp de 
Mars (16 juillet 1794) où, dit le représentant Moreau, il se rendit 
très utile par ses talents et sa conduite, nommé, après la levée du 
camp, deuxième lieutenant au 3* régiment d'artillerie. 

Vernibr. 

VSRNIER. 



344 l'école de mars 



VI 



Bertëche (p. 33). 



Louis -Florentm Bertèche, né à Sedan le i3 octobre 17641 en- 
rôlé en 1775 au corps des volontaires étrang'ers de la marine 
qui devint légion de Lauzun, nommé sous-lieutenant dans cette 
lé|s^ion à Tîle de La Grenade (21 janvier 1781), passé avec le même 
^ade au régiment de la Martinique (18 mars 1784)^ donne sa dé- 
mission pour cause de maladie (20 mars 1786], entre comme gen* 
darme à la compagnie écossaise (i4 mars 1787) et lorsque le 
corps de la gendarmerie est réformé (icf avril 1788), regagne ses 
foyers. Lieutenant dans la compagnie de gendarmerie des Ar- 
dennes (19 juin 1791)» capitaine à Jemappes (6 novembre 1792], 
lieutenant-colonel delà ire division de gendarmerie (7 mars 1798) 
colonel du 22^ régiment de chasseurs à cheval qui devient bien- 
tôt le 16* (7 mars 1798), général de l'Ecole de Mars (17 mai 1794)» 
retourné à ses fonctions de chef de brigade (23 décembre 1 794)» 
autorisé à se rendre dans ses foyers (26 juin 1796), capitaine de 
la i86e compagnie de vétérans (i3 octobre 1797), puis de la 
i55® (21 mars 1798), puis dans la 6^ demi-brigade de vétérans 
(22 novembre 1800), il fut mis à la retraite le 28 février i8o5 
avec 2.960 francs 20 de pension (i.5oo francs pour blessures et 
1.460 fr. 20 pour 19 ans 5 mois et 19 jours de services). Il avait 
été fait le 26 novembre i8o4 chevalier de la Légion d'honneur. 
Chargé de commander la levée en masse dans l'arrondissement 
de Rethel (2 mai i8i4) et de commander en second la place de 
Sedan sous les ordres dumaréchal de camp Ghoisy (i5 juin i8i5]. 
Bertèche mourut à Iges le 29 décembre i84i» 



COLLET 345 



VII 



GoUet(p. 37). 



Ferdinand-Marie Collet, né à Versailles le 20 février lySg, 
entre dans les bureaux de la guerre en 1774 et devient élève com- 
missaire au bureau de d'Avrange en 1776. Il est en 1779 commis- 
saire des guerres surnuméraire dans la généralité de Paris : il 
avait acheté trente mille livres la charge du sieur Louis de Rous- 
sière qui était à la nomination de Monsieur. Envoyé dans l'an- 
née 1780 en Normandie, au département de Gran ville, « parce que 
la reine et Monsieur l'honoraient de leur protection », il fut rap- 
pelé après la guerre à Paris (1788) et y servit sans interruption. 
Sous la Révolution, il appartint à la garde nationale de Versailles, 
en 1789, comme capitaine, et de 1790 à 1792 comme simple fusi- 
lier. Le ministre Servan le plaça au camp de Meaux en septem- 
bre 1792. Le 24 novembre suivant, Collet recevait une lettre 
datée du 3o septembre et signée de Servan qui lui annonçait sa 
destitution. Mais Servan reconnut que sa religion avait été sur- 
prise et sur la recommandation d'Aubry et d'autres députés, sur 
une lettre de Santerre, Collet fut réintégré. On l'employa comme 
auditeur à Paris (i^r mars 1798) où il fut accablé de besogne, 
chargé notamment de la police des charrois et de celle de tous 
les militaires détenus dans les prisons. Le 6 juin i794) il était 
nommé à l'Ecole de Mars. Après la levée du camp, il fut ordon- 
nateur-adjoint (24 novembre 1795) avec mission de surveiller 
dans toutes ses parties le service des transports militaires. Le 
4 niai 1798 le ministre le fit simple commissaire des guerres à 
Lille en lui recommandant de « mettre plus de circonspection et 
moins d'arbitraire dans l'exercice de ses fonctions ». Il quitta 
Lille (i^r octobre 1799) pour accompagner Beurnonville, inspec- 
teur général des troupes à cheval» dans les divisions de l'intérieur. 
Mais il n'était pas encore conmiissaire ordonnateur, malgré les 
•demandes qu'il avait faites à diverses époques, et Bonaparte écrî- 



346 l'école de mars 

vait le 9 décembre 1799 sur le rapport du ministre : « Il faut 
qu'il serve activement à la guerre afin de pouvoir être avancé. » 
Il fut réformé (24 septembre 1800]. Toutefois, cinq ans plus tard, 
il était remis provisoirement en activité pour exercer les fonc- 
tions de commissaire des guerres dans le département de Seine- 
et-Oise. Le 5 février 1806, il remit ce service à un autre. Mais 
quelques mois après (9 octobre 1806), il fut attaché avec le même 
titre à la commission chargée d'examiner la comptabilité de l'an- 
cienne demi-brigade helvétique. Enfin, le i4 mai 1808 il recevait 
Tordre de partir sous vingt-quatre heures et de se rendre en 
toute diligence à l'armée d'Espagne, à Madrid. Il exerçait près 
du quartier-général du roi Joseph les fonctions d'ordonnateur 
chargé des transports militaires et de la police supérieure des 
hôpitaux lorsqu'il mourut de la fièvre à Madrid, le 12 avril 1809. 
Un décret du 20 septembre suivant donna à sa veuve une pen- 
sion de 600 francs. 



BLANC 347 



VIII 



Blanc (p. 96). 



Blanc (Joseph), né le 4 février 1755, soldat au régiment de 
Forez (ler novembre 1770-17 septembre 1777)» entré aux gardes 
françaises (8 mars 1778), sergent (3o mai 1787), sous-lieutenant 
au premier bataillon de la 2^ division de la garde nationale pari- 
sienne soldée (6 novembre 1789), lieutenant au io3^ régiment 
(3 août 1791), adjudant-major (9 mars 1793), capitaine (3o oc- 
tobre 1793), inscrit et proposé le 2 mai 1796 par le Comité de 
Salut public pour un emploi de chef de bataillon ou un comman- 
dement temporaire de place. 



348 L^écOLE DE MARS 



IX 



Gudey (p. 98). 



Elîenne Cudey, Dé à Courchapon (Doubs), le ler septembre 
1744^ fusilier au régiment provincial de Besançon (8 septembre 
1763), incorporé au régiment des gardes françaises (i4 novem- 
bre 1 76/}) où il devient sergent^ sorti des gardes françaises pour 
être lieutenant dans une compagnie du centre de la garde natio- 
nale parisienne soldée (i^r septembre 1789-81 décembre 1791), 
retiré avec la totalité de ses appointements — 1800 francs — 
pour pension de retraite, rentré au service comme adjudant géné- 
ral chef de bataillon de la garde nationale parisienne (3o septem- 
bre 1793) et envoyé à l'armée des côtes de la Rochelle, se trouve 
aux affaires de Saumur, de Doué, de Ponl-de-Cé sous les ordres 
de Santerre et à la bataille de Coron, où il est légèrement blessé 
à la jambe, mis en réquisition comme millerion à TËcole de 
Mars, réintégré sur la proposition du général Muller qui le 
recommande à Reubell comme un brave militaire et excellent 
républicain (29 août 1798) et admis à jouir du traitement d'offi- 
cier réformé en attendant un emploi de chef de bataillon dans 
une demi-brigade de nouvelle levée (10 octobre 1798), mis à la 
retraite avec 600 francs de pension (aS septembre 1 799), réemployé 
comme capitaine adjudant à Tétat-major de la place de Paris, 
meurt de la fièvre à l'hôpital du Val-de-Grâce le 19 avril i8o5. 



DÉRIOT 349 



X 

Dériot (p. 99). 



Albert-François Dérîot, fils d'un laboureur, né le 17 janvier 
1766 à Clairvaux (Jura). Soldat aux gardes françaises (3 sept. 
1784), fourrier des grenadiers dudit régiment en 1789, passé 
dans la garde nationale soldée de Paris (2 sept. 1789)^ brigadier 
à la 3oe division de gendarmerie (2 janv. 1792)^ maréchal des 
logis (21 décembre 1793;, lieutenant au lor bataillon des chas- 
seurs de Saône-et-Loire (i5 février 1795), adjudant-major (29 
juin 1795), capitaine-adjoint à Tadjudant général Chénier (2 mars 
1796), chef de brigade-adjoint à Tétat-major général (i4 octobre 
i798],chcf de brigade commandant les guides à Tarmée d'Orient 
(18 février 1800), adjudant supérieur du palais du gouvernement 
(21 janvier 1802), chef de la 23e demi-brigade d'infanterie (3o 
décembre 1802), sous-gouverneur du palais de Fontainebleau (20 
novembre 1804)9 admis à la solde de retraite (9 mars 1806) et 
nommé le lendemain, 10 mars, sous -gouverneur du palais de 
Versailles, chef d'état-major de la garde impériale (29 janvier 
1 8o8),général de brigade dans la garde (6 août 181 1), générai de 
division (24 décembre 18 12), chambellan de l'Empereur (i5 dé- 
cembre i8i3), mis en non-activitéfi^r septembre ï8i4), chef d'état 
major de la garde impériale (19 avril 181 5), retraité (9 septembre 
181 5). Il était commandant de la Légion d'honneur (i5 juin i8o4) 
et baron de l'Empire (i5 août 1809). Mort à Paris le 3o janvier 
i836. 



20 



35o L^écOLE DE MARS 



XI 

Fischer (p. io4). 



André Fischer, né à Vesoul le 12 mars 1 769, engagé au 3* 
hussards (i*r janvier 177 1), brigadier (17 mai 1 781), maréchal 
des logis (4 septembre 1784), maréchal des logis en chef (6 sep- 
tembre 1789), lieutenant au i6e régiment de chasseurs (8 juillet 
1793)) chef d'escadron de l'armée révolutionnaire du département 
de Paris (i5 août 1793), avait été nommé, le 22 mai 1794» 
commissaire du dépôt général des troupes à cheval établi à Aix 
au traitement de quatre mille livres par an; mais le 17 juin il 
écrivait à Pille qu'il venait d'être requis par le Comité de salut 
public pour l'Ëcole de Mars et que les représentants Le Bas et 
Peyssard feraient remplir provisoirement par un autre la place 
de commissaire du dépôt d'Aix. Au sortir de l'Ecole, il rentra, 
de par un arrêté du Comité (29 décembre 1 794) à son corps « où 
il prit le rang et le grade qui lui appartiendraient s'il eût toujours 
été présent. » Il n'était donc que lieutenant au i6e chasseurs, 
mais le 12 janvier 1796 une place de capitaine vaquait au régi- 
ment, et le conseil d'administration nomma Fischer comme le 
plus ancien lieutenant. Depuis, il demanda vainement (notam- 
ment dans une lettre à Ney, datée de Saint-Mihiel le 26 janvier 
1802) le grade de chef d'escadron . 



DARD 35 I 



XII 

Dard (p. io5). 

François Dard, né à Thiers, dans le Puy-de-Dôme, le i4 avril 
Ï769, gendarme à pied dans la 3:^e division (4 octobre 1792), 
lieutenant au 3* escadron de cavalerie nationale levée dans le 
département de Paris (22 septembre 1798), centurion de cavalerie 
à TEcole de Mars (19 juin 1794), sous- lieutenant au i4® dra- 
gons (i5 février 1795), lieutenant à la suite (21 mars 1797), 
lieutenant en pied (i5 février 1799) et officier d'ordonnance de 
Bernadotte, capitaine (21 septembre 1799), passé en cette qua- 
lité dans les gardes du général en chef Mnrat (17 mars 1802), 
capitaine avec rang de chef d*escadron (3 mars i8o3), chef d'es- 
cadron (3 octobre i8o3), chef d'escadron titulaire au 24® dra- 
gons (6 avril i8o4), major au 23® dragons (28 novembre 1807), 
colonel en second de cavalerie (i4 octobre 1811), colonel 
du 18® dragons (ti octobre 1812), baron de TEmpire (21 jan- 
vier 181 4), maréchal de camp (29 mai i8i5), non reconnu 
par la Restauration et mis en demi -solde comme colonel,nommé 
colonel des dragons de la Saône (29 janvier 1819), admis au trai- 
tement de réforme pour manque de fermeté (6 novembre 1822) 
mais avec cette réserve que le ministre présenterait au roi le plus 
promptement possible les moyens de le réemployer convenable- 
ment, colonel délégué pour le recrutement de la Haute-Loire 
(19 décembre 1827), "^^s à la retraite (i^r août 1828), mort au 
Puy le 10 novembre 1828. Il avait fait les campagnes des années 
III et IV à l'armée de Sambre et Meuse, celles des années V et VI 
en Italie,celles des années VII,V1II,IX et Xen Egypte,des années 
XIV et 1806 en Italie, 1809 à la Grande Armée, 1811-1812 en 
Espagne, 181 3 en Espagne et à la Grande-Armée, i8i4 en 
France. Son plus beau fait d*armes, raconté par lui-même, est 
peut-être le suivant : « Dans la campagne de l'an XIV, le chef 
d'escadron Dard a été détaché de l'armée pour suivre le corps 
du prince Jean qui se retirait du Tyrol : il le poursuivit en Ca- 
rinthîe, et pendant cette course, avec 80 chevaux, il a fait à l'en- 
nemi au moins 600 prisonniers, s'est emparé de Klagenfurt et 
par cette marche a communiqué avec la Grande- Armée, » 



35a l'écoi^e de mars 



XIII 



Bisot-Charmoy (p. ii3), 



I 

DcDÎs-Félicîté Bizot-Charmoy, né à Saint-Jean de Pontailler 
sur-Saône (Gôle-d'Or) le 12 juin 1757, sous-lieutenant à l'école 
du génie de Mézières (i«r janvier 1780), aspirant lieutenant en 
second (1er janvier 1782), lieutenant en premier (4 août 1786), 
capitaine [i^^ avril 1791), sert en 1792 et en 1798 à Tarmée de la 
Moselle,puîs aux armées du Rhin, de Rhin et iVfoseIle,de Mayence 
et du Danube sous Michaux, Pichegru, Hatry, Jourdan et Mul- 
1er. Le 3 décembre 1794» Merlin de Thionviile le nomme chef de 
bataillon dans Tarmedu génie, et le 26 février 17951e Comité de 
salut public le confirme dans ce grade « pour satisfaire le repré- 
sentant du peuple Merlin de Thionviile et récompenser en même 
temps les services rendus par le citoyen Bizot tant à la défense 
de Thionviile, où il s'est distingué, qu'à l'armée devant Mayence 
où il a été appelé par arrêt du Comité de salut public après la 
levée du camp des Sablons à la suite duquel il a été employé en 
qualité d'instituteur en chef pour la partie des fortifications. » 
Malade de la fièvre qu'il prend au bord du Rhin pendant une 
partie de l'hiver et tout l'été de l'an IV, il commande le 26 sep- 
tembre 1796 le génie à Bitche et appartient (3 mai 1797) à la 
commission chargée d'organiser à Metz l'école du génie. Durant 
les ans VII et VIII il dirige en chef le service de Mayence et de 
Kastel. Puis (19 avril 1800-21 janvier 1802), il commande ea 
second l'école du génie de Metz. Promu chef de brigade(23 juil- 
let 1801), il devient successivement directeur provisoire des for- 
tifications à Rheinsberg (26 mai 1802), directeur titulaire à Sar- 
relouis (18 décembre 1802), directeur à Cologne (8 avril 1806), 
Vient l'année 181 2 : le i^r mai, il commande le génie à Magde- 
bQurg ; le 4 août, il est mis à la tête du génie du 9* corps dç la 



BIZOT-CHARMOY 353 

Grande Armée; il meurt pendant la retraite. On Ta quelquefois 
confondu avec ses deux frères : il y avait trois frères Bizot dans 
Tarmée française, Bizot-Ducoudray, Bizot-Brice et Bizot- 
Charmoy. 



II 
Nomination de Bizot-Charmoy à V Ecole de Mar$. 

Le 3o thermidor an II. 

Le Comité de salut public arrête que Bizot -Charmoy, officier 
du Éçénie, est nommé instructeur principal pour les fortifications 
à rÉcole de Mars, pour en remplir les fonctions conformément 
aux arrêtés du Comité de salut public : en conséquence,il jouira 
des appointements de commandant de bataillon affectés à cet 
emploi, à compter du 26 messidor, jour auquel il s'est rendu aux 
ordres du Comité pour commencer le travail relatif à ses fonc- 
tions. 

CoLLOT d'HERBois, Billaud-Varenne, R. Lindbt, Carnot, C.-A. 
Prieur, B. Barèrb, ëschasseriaux, P.A, Laloy, Thuriot, 
Bréard^ Treilhard, Talliew. 



20. 



354 l'école de mars 



XIV 



Eynard (p. ii5]. 



Etienne Eynard, né en 1760 à Grenoble, employé cinq ans, dans 
sa ville natale, au bureau de Tingénieur en chef Bouchet, élève de 
l'Ecole des ponts-et-chaussées dirigée par Perronnet (i 771-1774), 
sous-lieutenant en 1779 dans les volontaires étrangers de la ma- 
rine à La Martinique, ingénieur des colonies avec rang de lieute- 
nant à Saint-Domingue en 1780, perdant son état en 1781 lors de 
la suppression des troupes du génie et de Tartillerie des colonies, 
fait prisonnier à son retour en France et conduit à New -York 
(1782), envoyé à Constantinople sous les ordres de Chabeau pen- 
dant l'ambassade de Saint-Priest (1788), attaché aux nouvelles 
constructions de l'artillerie avec rang de capitaine à la suite de 
cette arme sous Barberin (1784), capitaine au 56e régiment d'in- 
fanterie et adjoint aux adjudants-généraux et comme tel employé 
au dépôt de la guerre qu'il quitte le 18 août i794> instructeur des 
fortifications à l'Ecole de Mars le 1 7 septembre suivant, chef de 
bataillon du génie en l'an III, chargé en chef, puis sous les ordres 
de Rognât, du service de la place de Valence et autres places de 
la Drome, réformé par l'arrêté des Consuls du 18 vendémiaire 
an X. 



L AVOCAT 355 



XV 



La'vocat (p. ii6). 



Léopold- Gabriel Lavocat, né le 22 octobre lySô à Champi- 
goeulles, dans la Meurthe, adjoint du g-énie (19 juin 1793), élève 
sous-lieutenant (28 septembre 1794)» lieutenant (29 octobre 1794)» 
capitaine (21 mars 1795), admis à la retraite comme chef de 
bataillon le i^' août i8i5. Il avait sous les Cents jours demandé 
un grade supérieur : on répondit qu'il ne comptait qu'une seule 
campagne, celle de Tan II à Tarmée de la Moselle, qu'il n'avait 
eu que des fonctions peu importantes dans les places et que l'em- 
pereur venait de le nommer chevalier de la Légion d'honneur. A 
plusieurs reprises, même en i83o, il pria le ministre de le con- 
firmer chef de bataillon du génie et de l'employer. Mais en 1819, 
le chef du bureau, Schillemans, avait dit que Lavocat « n'avait 
jamais joui d'une grande considération dans le corps du génie, 
qui s'en était débarrassé le plus tôt qu'il avait pu ». 



^«■^ 



356 



L ECOLE DE MARS 



XVI 



Victor Levasseur (p. ii6). 



Victor Levasseur, fils de Jean-Louis Levasseur et de Mar- 
is^uerite Stôt, né le 7 mars 1772 àCaen, sous-lieutenant de la com- 
pagnie de canonniers du 4^ bataillon des volontaires du Calvados 
(11 septembre 1792), adjoint provisoire à Tadj udant-général Kle- 
ber (28 juin 1798), capitaine (iw juillet 1798) et retiré du service 
pour cause de blessure (5 novembre 1793), instructeur d'arlille- 
rie à l'Ecole de Mars (3o juin 1794)» instructeur de centurie 
pour les fortifications (17 septembre 1794» employé à l'armée du 
Rhin (28 octobre 1794)^ adjudant général chef de bataillon 
(17 novembre 1794), attachée l'Ecole Centrale des travaux publics 
(23 février 1795) durant deux mois, adjudant général chef de bri- 
gade (i3 juin 1795) à l'armée de Rhin et Moselle, démission- 
naire pour raisons de santé et traité comme oificicr réformé 
(2 avril 1 797), remis en activité et employé successivement dans 
la 20* division militaire (3o octobre 1797), à l'armée d'Angleterre 
(12 janvier 1798), à l'armée du Rhin (12 février 1800), nommé 
par Moreau sur le champ de bataille général de brigade (16 mai 
1800) et confirmé dans ce grade (26 octobre 1800), commandant 
le département du Mont-Tonnerre (26 août 1802), employé de 
nouveau aux armées, au camp de Saint-Omer (28 mars 180Ô), à 
la 3* division du 4* corps de la Grande Armée (29 août i8o5), à 
l'armée de réserve (5 mars 1807), au corps d'observation des 
côtes de l'Océan (27 mars 1808), commandant le département de 
la Manche (28 mai 1809), mort à Valognes le i3 septembre 181 1. 
Il avait été blessé à Mayence, à Neumûhl, à Kehl, à Eylau, et il 
était commandant de la Légion d'Honneur et baron de l'Empire. 



HÉBERT ET GENTON SBy 



XVII 



Hébert et Genton (p. 117). 



Jean Hébert, né à Savigny (Cher) le 19 février 1770, sert aux 
gardes françaises (i 3 mai 1782-31 août 1789), devient instruc- 
teur au bataillon de la garde nationale de la section des Filles- 
Saint- Thomas (3i août i789)et chef de bataillon de la réquisition 
des sections des Gardes-Françaises et du Muséum (8 novembre 
1793), soldat à la 35® demi-brigade (8 janvier 1794)» et au bout 
d'un mois au i6<> régiment de chasseurs à cheval(2 février 1794)» 
centurion à TEcole de Mars (17 juillet 1794)» sous-lieutenant à la 
5* demi-brigade (6 avril 1795), aide de camp du général Liebert 
(12 novembre 1796), adjoint à l'adjudant- général Mallerot (12 
novembre 1797-23 septembre 1800), et employé notamment 
à la poursuite des réquisitionnaires et conscrits dans le départe- 
ment de l'Hérault, capitaine-adjoint (11 mai 1799)» réformé par 
arrêté du 21 août 1800, envoyé à l'état-major de l'île d'Elbe (3o 
juin i8o3) et à l'armée de Naples (28 mars 1806). 

Sur Genton (Pierre), qui fut, comme Hébert, capitaine et ad- 
joint aux adjudants-généraux, voir /es Volontaires de Paris, par 
Chassin et Hennet, I^ p. 202. 



358 l'école de mars 



XVIII 
Ghanez (p. i68) 



Jean>Baptisfe-Vic(or Chanez, né à Bar -sur-Seine, le 1 1 avril 
1746, entré au régiment des gardes françaises (28 juillet 1762), 
passé aux grenadiers (18 mai 1768) et fait caporal la même 
année, sergent (20 juin 1767), sergent-fourrier (9 février 1774)1 
sergent>major (i mai 1780), sergent des Douze (10 juillet 1788), 
adjudant surnuméraire (10 juillet 1789), et en cette qualité d'ad- 
judant mis, après le licenciement, comme les officiers, à la suite 
de Tarmée par ordonnance du roi et touchant ses appointements 
jusqu'au 10 août 1792, commandant de la garde-nationale de la 
section de la Halle aux Blés (i^^ septembre 1792), instructeur au 
camp des Sablons, puis commandant de ce camp (du 9 thermi- 
dor an II au 3o brumaire an III), adjudant-général de la garde 
nationale parisienne et adjoint au commandant de la place de Paris 
(i3 juillet 1796), adjudant général chef de brigade(i4 août 1795), 
commandant la place de Paris par nomination de Bonaparte 
(i4 novembre 1795), général de brigade (2 février 1796) — vu 
que son prédécesseur, Raffet, nommé conunandant temporaire 
de Paris, avait été promu général de brigade et ses adjoints, adju- 
dants généraux — commandant de la subdivision de Seine-et- 
Oise (22 août 1797) et celle de Seine-et-Marne (17 novembre 
1800). En i8i4» le i5 février, il évacue Melun sur Tordre 
d'Oudinot, reçoit le lendemain le commandement de la place 
de Meaux qu^il cède ensuite au général Drut, et revient à Melun 
qui se trouve dégagé. Les Bourbons lui confient le département 
de TAisne (8 juin i8i4), puis le mettent à la retraite avec pen- 
sion de quatre mille francs (3i août i8i4) après 5o ans 6 mois 
et 1 1 jours de services. Sous les Cent jours il se contente de 
demander à Napoléon la présidence du Conseil de révision dont 
il a été pourvu depuis plus de dix ans. 11 avait été en 1807 élu 
par Tarrondissement de Bar-sur-Seine candidat au Corps légis- 
latif, sans être appelé à y siéger. Mort à Paris, le 3o mars 1826. 



TABLE DES MATIÈRES 



Prépacb, 



CHAPITRE PREMIER 
La Méthode révolutionnaire 

L'Ecole des armes. — La méthode révolutionnaire. — L'Ecole 
d'agriculture. — L*£cole normale. — L*Ecole de navigation. 

— Idée de l'Ecole de Mars. — Barére et Robespierre. — 
L'Ecole, pépinière d'éraules de Bara et de Viala 5 

CHAPITRE II 
Le décret du !•' juin 

Rapport de Barôre {{•' juin 1794). — Proposition de fonder 
l'Ecole de Mars. — Caractère républicain de Tinstitution . — 
Ses différences avec l'Ecole royale militaire. — Côté réel et 
positif du nouvel établissement. — La langue des signes. 

— Décret de la Convention. — Six élèves par district. — Les 
représentants du peuple près TEcole de Mars. — Peyssard 
et Le Bas. — Le général de l'Ecole. — Bertèche. — Le com- 
missaire^ de l'Ecole. -- Collet 20 



36o TABLE DES MATIERES 

CHAPITRE III 
L'oayerture de l'École 

Les choix des agents nationaux des districts. — Rôle des 
clubs. — Patriotisme des élèves. — Les districts de Col- 
mar, de Troyes, de Remiremont, de Versailles, de Mire- 
court, de Couvin. — Les suppléants. — Choix de Tageot 
national du district de Paris. — Les élèves de Paris à la 
Convention et au club des Jacobins. — Les élèves du dis- 
trict de Saint-Maixent aux Jacobins. — Arrivée des élèves au 
camp. — Devesly, du district de Dreux. — Ouverture so- 
lennelle de l'Ecole (8 juillet). — Premières réprimandes de 
Bertèche. — Le tambour Derudder. — Beaurepaire, Danton, 
Le Bas, Marx*Berr 40 

CHAPITRE IV 
Le régime de rÉcole 

Emplacement de l'Ecole de Mars. — Milleries, centuries, dé- 
curies. — Millerions, centurions, décurions. — Répartition 
des élèves. — Les commandements tirés au sort. — Le cou- 
cher sous la tonte. — Coupe de cheveux. — Equipement 
provisoire. — Uniforme. — Nourriture — Régime sanitaire. 
— L'hôpital et son personnel. — Le tribunal militaire. — 
Le lever. — La journée. — Les patrouilles. — Lecture des 
journaux. — Franconi 65 

CHAPITRE V 
Exercices et cours 

L*adjoint Blanc. — Les millerions Devaux, Lécaillette, Gons^ 
tantin, Cudey,Choppin. — Les centurions. — Dériot. — Les 
décurions. — Maniement du fusil et manœuvres d'infante- 
rie. — Exercice de la pique —Cours d'équitation.— Fischer, 
Feldenheim et Dard. — Le manège. — Lavard, Coupé, les 



TABLE DES MATIERES 36 1 

deux Jardin, Giroux. — Les trompettes. — Cours d'artille- 
rie. — Leclercq. — Rivereau. — Exercices à feu.-^ Travaux 
de fortification. — Bizot-Charmoy. — Eynard, Lavocat, Le- 
vasseur, Hébert. — Les élèves du génie. — La grande ba- 
raque. — Cours d*art militaire. — Cours d'administration 
militaire. — Hassenfratz. — Cours d'hygiène. — Chaussier. 
— Tirades patriotiques 95 



CHAPITRE VI 

Le 9 Thermidor 

Les premiers jours de l'Ecole. — Punitions. — Lettre de Laf- 
faille à la jeunesse d'Avesnes. — Programme de la fête du 
28 juillet. — Proclamation de Peyssard. — Le 9 Thermidor. 

— Arrestation de Bertèche. — Bentabole et Brival au camp 
des Sablons. — Les jeunes patriotes devant la Convention. 

— Légende sur le rôle des élèves de Mars au 9 Thermidor. 
-*- Alexandre Dumas général de l'Ecole. — Chanez. ... 147 



CHAPITRE VII 
Après le 9 Thermidor 

Peyssard et Brival. — Peyssard et Guy ton. — Zèle de Peys- 
sard. — Anniversaire du 10 août. — L'incendie de Saint- 
Germain-des-Près. — L'explosion de la poudrière de Gre- 
nelle. — Adresses de Clamecy et deCahors. — Moreau et 
Bouillerot. — Fête de Marat (21 septembre). — Exercices k 
feu (30 septembre). — Grandes manœuvres aux environs de 
Poissy (5-15 octobre). — Fête des Victoires (21 octobre). — 
Sentiments des élèves. — Harangues de Peyssard et de 
Liégeard. — Projets du nouveau Comité. — Nouvelles éco- 
les. — Ignorance des enfants de Mars. — Thermidoriens et 
montagnards. — Discours de Tallien et articles de Fréron 
contre l'Ecole de Mars. — L'Ecole passe pour jacobine. 175 

21 



362 TABLE DES MATIERES 

CHAPITRE VIII 

Fermeture de l'Ecole 

Rapport de Guy (on et levée du camp des Sablons (23 octobre). 

— Départs successifs des élèves. ~ Leur députation à la 
Convention. — Dolart. — Manhés, Portier, Ransonnet. — Les 
candnniers. — Les malades. — Les instructeurs. — Les 
bAtiments de l'Ecole 221 

CHAPITRE IX 
Conclusion 

Les Ecoles de Mars. — Résultats de rétablissement de 1794. — 
Les conscrits de Tan VII. — Destinée de quelques élèves. — 
Les généraux : Manhôs, Lemarois, Morio et Laffaille. — 
L'Intendant Fromentin de Saint- Charles — Husson — Ran- 
sonnet — Diettmann — Victor Dupuy — Châtain — Coffîn 
Lamotte — Char met — Vimont — Labeyrie — Heydenreich 

— Majorelle — Bardin — Chenel •— Savoye — Soulard — 
Apffel — Langlois 236 



PIÈGES ET NOTICES 

I. — Liste des élèves de TÉcole de Mars par départe- 
ments et districts 253 

II. — Noms et notes des Instructeurs (Liste drossée par 

le représentant Moreau) 317 

III. •— Etat des Inslructeurs des FortiGcations 327 

IV. — Officiers de santé de l'hôpital des élèves do l'Ecole 

de Mars 329 

IV bis. — Organisation et administration de l'hôpital... 331 

V. — Liste alphabétique des Instructeurs de l'Ecole 332 

VI. — Bertèche(p. 33) 344 

VIL —Collet (p. 37) 3i5 



TABLE DES MATIÈRES 363 

VIII. — Blanc (p. 96) 347 

IX. — Gudey (p. 98) . . 348 

X. — Dériot (p. 99) 349 

XI . — Fischer (p. 1 04) 350 

XII. — Dard (p. 105) 351 

XIII. — Bizot-Charmoy (p. 113) 352 

XIV. — Eynard (p. 115) 854 

XV. — Lavocat(p. 116) 355 

XVI. — Victor Levasseur (p. 116), 356 

XVII. -- Hébert et Genton (p. 117) 357 

XVIIi. — Ghanez (p. 168) 358 

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Letires do l'abbé niorellet, de l'Académie française, à lord 
fiihclburne) depuis marquis de Lansdowne, 1772-1803, avec 
introduction et notes par Lor4£dmond Fitzmaurice, auteur de 
la Vie de lord Shelbwne. Un vol. in-18. Prix 3 fr. 50 

Autour do la Révolution, par Louis Bonneville de Marsangy. 
Un vol. in-18. Prix 3 fr. 50 

Mémoires et notes de Choudleu, représentant du peuple à 
rAsscmblée législative, à la Convention et aux armées (1761- 
1838), publiés d*aprës les papiers de l'auteur, avec une préface 
et des remarques, par Victor Barrucand. In-S**. ... 7 fr. 50 

Le Roman d*un rojallste aous la Révolution. Souvenirs 
du comte de Yirieu, pai* le marquis Costa de Beauregard, 
do l'Académie française." 3« édition. Un vol. in-8« avec deux 
portraits. Prix 7 fr. 50 

Mémoires de M""' la duchesse de Tourzel« gouvernante 
des Enfants de France pendant les années 1789, 1790, 1791, 
1792, 1793, 1795, publiés par le duc des Gars. Ouvrage enrichi 
du dernier portrait do la Reine. 3* édit. Deux vol. in-8<>. 15 fr. 

Une Famille noble sous la Terreur » par Alexandrinc 
des Écherolles. 3" édition. Un vol. in-18. Prix 4 fi*. 

Journal des prisons de mon père» de ma mère et des 
miennes, par la duchesse de Duras, née Noailles. 2« édition. 
Un vol. in-18. Prix 3 fr. 50 

Let grands terroristes. Carrier ià Mantes (1793-1994), par le 
comte Fleury. Un vol. in-8". Prix 7 fr. 50 

Les CSrandes Journées révolutionnaires. Histoire anecdo- 
tique de la Convention nationale (21 septembre i 792-26 oeto- 
hre 1795, par Paul Gaulot. Ouvrage orné de gravures. Un 
vol. in-8o. Prix 6 fr. 

lie Comité de salut publie de la Convention nationale, 
par J. Gros. Un vol. in-18. Prix 3 fr. 50 

PARIS. TYP. DE E. PLON, NOURRIT ET C»«, 8, BUE CARANCIÈRE. — 217. 



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